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mercredi 13 septembre 2023

Larry Sacharuk



Lorsqu'il se présenta en 1967 à son premier camp d'entraînement avec son club junior local, les Blades de Saskatoon, le défenseur Lawrence William Sacharuk venait à peine d'avoir 15 ans quelques jours plus tôt. Il en menait toutefois très large alors qu'il avait déjà dépassé les 6' et 180 livres, en plus d'avoir un lancer frappé dévastateur qui faisait déjà la légende et qui le fit remarquer par l'état-major des Blades. J'ai même lu quelque part qu'il avait auparavant assommé un gardien adverse avec un tir de la ligne bleue.

Il parvint à faire l'équipe et fut utilisé sporadiquement par les Blades à sa première saison, récoltant 8 points en 34 matchs. Il fit l'équipe à temps plein en 1968-69 et continua de se développer tranquillement. 

Lui promettant plus de temps de glace, les Flyers de Niagara Falls l'attirèrent dans la OHL la saison suivante et il en profita pour marquer 19 buts en Ontario. Il décida toutefois de revenir avec les Blades en 70-71 et il explosa pour de bon avec 27 buts et 58 passes pour 85 points. 

La saison suivante, il n'obtint qu'un point de plus, soit 86. Mais de ces 86 points, il avait marqué 50 buts. À ce jour, il s'agit du record pour les buts marqués en une saison par un défenseur et pas seulement dans la WHL ou le junior canadien. Les seuls à s'être approché de ce niveau dans la LNH furent Paul Coffey avec 48 et Bobby Orr avec 46. Aucun défenseur n'en a marqué autant dans l'ancienne AMH. Dans la AHL, aucun ne s'est même rendu à 40 en une saison. Même chose pour les autres circuits mineurs.  

Certains joueurs considérés défenseurs comme Paul Reinhart ou Troy Mick (probablement par erreur pour ce dernier) ont marqué 50 buts dans le junior mais étaient aussi utilisés comme attaquants, même plus souvent que comme défenseurs. Mais selon les rapports de l'époque, Sacharuk est le seul à l'avoir fait en étant exclusivement employé comme défenseur.

Après cette dernière saison junior exceptionnelle, les Rangers de New York le repêchèrent en 2e ronde (21e au total) du repêchage de 1972. Cependant, les Rangers étaient bien garnis en défense, avec notamment le légendaire Brad Park qui y occupait avec brio le poste de défenseur offensif numéro un. Sacharuk ne joua que 8 matchs à sa première saison avec les Rangers en 72-73, ainsi que seulement 23 la saison suivante, passant le reste du temps avec les Reds de Providence dans la AHL. Il compta d'ailleurs 27 buts avec les Reds en 73-74, ce qui était à l'époque un record de la AHL (battu depuis) pour un défenseur. Durant ces quelques matchs à New York, il ne marqua que 3 buts en 31 matchs.

N'ayant donc vraisemblablement plus d'utilité pour lui, les Rangers prirent la décision de l'échanger aux Blues durant l'été 1974 en retour de l'attaquant Greg Polis. Les Blues reçurent également un choix de première ronde dans cet échange, mais le retournèrent aux Rangers la saison suivante dans la trasnsaction impliquant Derek Sanderson. Ce choix devint finalement Lucien DeBlois

Pour sa part, Sacharuk profita de l'occasion pour s'établir avec les Blues à temps plein et employa son lancer dévastateur, un des plus puissants de son époque, pour marquer 20 buts, en plus d'obtenir 22 passes. Ces 20 buts demeurèrent un record d'équipe pour les défenseurs, avant d'être battu par Jeff Brown en 1992. 

Cependant, comme à New York, les Blues étaient aussi en surplus de défenseurs, dont les frères Bob et Barclay Plager. Et à l'exception de son tir foudroyant, Sacharuk présentait des lacunes dans les autres aspects de son jeu. Les Blues retrouvèrent donc un partenaire d'échange familier, encore les Rangers, pour acquérir Sacharuk. Cependant, la valeur de ce dernier avait augmenté et en compensation, les Blues reçurent les droits sur le prolifique attaquant Bob MacMillan. 

Sacharuk revint donc à New York et malgré moins de temps de glace, il obtint un respectable 6 buts et 7 passes en 42 matchs en 75-76. Toutefois, une blessure à l’œil subie lors d'un entraînement mit un fin à sa saison et pratiquement à sa carrière dans la LNH. Après une chirurgie, il ne retrouva jamais plus sa véritable vision et ne joua que 2 autres matchs avec les Rangers en 76-77, passant le restant de la saison ainsi que la suivante dans la Ligue américaine.

Malgré qu'il faisait bien avec le club-école, dont une saison de 23 buts et 54 points en seulement 53 matchs, les Rangers ne firent plus jamais appel à ses services. Libéré de son contrat après la saison 77-78, il signa avec les Racers d'Indianapolis dans l'AMH. Il fut donc l'un des premiers coéquipiers professionnels de Wayne Gretzky. 

Mais encore poursuivi par le malheur, les Racers étaient dans le rouge et durent fermer boutique après seulement 25 matchs en 78-79, quelques semaines après que la merveille ait été vendue aux Oilers d'Edmonton. Plusieurs des ex-Racers parvinrent à trouver un autre poste ailleurs pour terminer l'année mais ce ne fut pas le cas de Sacharuk qui se retrouva en congé forçé pour le reste de la saison. 

N'ayant désormais plus d'AMH ni de club désirant ses services dans la LNH, il signa avec les Bulls de Birmingham dans la CHL en 1979-80. Les Bulls évoluaient d'ailleurs dans l'AMH avant la dissolution de cette dernière. Voyant ses perspectives d'emploi en Amérique réduire de saison en saison, il mit le cap sur l'Autriche avec le ECS Innsbruck en 1980-81 où il était trop fort pour la ligue avec une fiche de 35 buts en 34 matchs. 

Après une saison supplémentaire en Autriche, il migra dans la ligue britannique en 82-83 avec les Eagles de Birmingham (une autre Birmingham) où il joua une dernière saison de seulement 6 matchs avant de prendre sa retraite. Il fut toutefois convaincu de revenir pour deux petits matchs avec les Eagles en 1988-89. Preuve qu'il avait encore toute une garnotte, il amassa 11 buts en 2 matchs...

Après sa retraite, il occupa quelques postes d'entraîneur aux Pays-Bas, en Angleterre, en Italie, en Espagne, ainsi que dans le junior nord-américain, en plus d'être commentateur radio pour les Canucks.

En 151 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 29 buts et 33 passes pour 62 points.


Sources:
Sanderson Is Traded For Blues' draft pick, New York Times, 31 oct. 1975

1 commentaire:

Jellos a dit…

Garnotte Sacharuk : je ne comprenais pas pourquoi avec des stats aussi ronflantes, il n'était pas plus en demande... Grand merci pour cette bio.