Les camps d’entraînement sont débutés. Avec eux, nous avons droit à de nombreux nouveaux visages. Tout comme lors des séances de repêchage, certains ont des noms familiers. Encore cette année, on retrouve par exemple parmi les élus de la dernière sélection Gabriel Perreault (le fils de Yanic), Oliver Bonk (le fils de Radek) et Ethan Gauthier (le fils de Denis).
Les joueurs qui atteignent le plus haut niveau et qui ont un père qui les ont précédés constituent un sujet que nous avons déjà abordé à quelques reprises. Certaines causes paraissent évidentes. Jouer au hockey est de plus en plus coûteux, alors que pour un joueur de hockey professionnel bien payé, ce n’est pas un enjeu. On peut aussi penser que la génétique y joue un rôle. Mais le bon vieux Boys’ Club?
Je suis justement tombé par hasard sur un article du Hockey News de 2019 qui aborde le sujet. On y parle entre autres de Jack Birch. Actif depuis de nombreuses années dans le domaine du développement et du dépistage, avec les Canucks, puis les Panthers et finalement les Jets, il a aussi été entraîneur-chef au niveau universitaire au début des années 1980. Il a d’ailleurs profité de son passage derrière le banc des Marauders de McMaster, à Hamilton, pour y faire un doctorat.
Birch a en bout de ligne conclus son étude en affirmant que toute chose étant égale par ailleurs, le fils d’un joueur de la LNH avait 18% plus de chance de suivre les traces de son père qu’un autre dont le père fait autre chose.
Oui, les facteurs mentionnés plus haut jouent, mais un facteur à ne pas négliger est la socialisation. Ayant côtoyé des joueurs et des entraîneurs, ils savent ce qui est requis pour y parvenir. Ils peuvent aussi visualiser les étapes à franchir, en plus de facilement envisager leur réussite, puisque celle-ci est loin d’être abstraite. Au contraire, ils peuvent presque la voir comme la norme, puisqu’ils sont entourés de gens qui y sont parvenus.
Évidemment, les contacts ne sont pas à dédaigner. Le monde du hockey demeure tissé serré. Et même lorsqu’il ne s’agit pas de personnes qui ont été directement en contact, il demeure que même si ce n’est que par curiosité, un fils d’un ancien joueur a dès le départ un attrait pour attirer l’attention des dépisteurs, ce qui est déjà une victoire quand on a cette ambition. Et pour ces derniers, il peut être facile d’avoir un biais et de leur attribuer du succès par association, espérant qu’ils pourront répliquer le succès de leur père.
Finalement, il faut prendre en considération que les carrières au hockey sont généralement courtes. Un joueur récemment retraité, mi-trentaine ou début quarantaine et plein d’argent dans ses poches, peut se retrouver avec une quantité de connaissances du sport et beaucoup de temps pour les transmettre. Et le premier bénéficiaire de ceci peut très bien être fiston.
Sources:
"Son of a Gun, All_Grown Up: Big-League Fathers Continue To Produce NHL Prospects" de Ken Campbell, April 26, 2019, The Hockey News (thehockeynews.com),
eliteprospects.com.
2 commentaires:
Les liens familiaux, bien sûr, comme dans beaucoup d'autres domaines. Merci beaucoup keithacton pour cet article très intéressant.
@ Jellos Merci de nous lire fidèlement!
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