
Il arrive que des joueurs connaissent à un moment donné une année exceptionnelle, mais que par la suite, ils sont incapables de répéter leurs exploits. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène : la chance pendant un bref moment de jouer avec un joueur exceptionnel ou un changement d’environnement par exemple. À l’inverse, une blessure ou des problèmes personnels peuvent venir freiner l’élan d’un joueur qui devait être prometteur. Et parfois, on cherche simplement l’explication.
En voici quelques exemples.
Ron Sedlbauer
Repêché au début de la deuxième ronde en 1974
par les Canucks, Ron Sedlbauer n’avait jamais compté plus de 29 buts au niveau
junior. Après quelques saisons à faire
la navette entre Vancouver et leur filiale et où il compta un maximum de 19
buts, il joua sa première saison complète dans la LNH en 1978-79.
Au sein d’une équipe plus qu’ordinaire (fiche
de 25-42-13), Sedlbauer compta 40 buts (tout en accumulant seulement 16
passes). Il s’agissait presque du double
du deuxième total de buts de l’équipe (Don Lever, avec 23). Ses 56 points lui assurèrent aussi du plus
haut total de points des Canucks, 5 de plus que Thomas Gradin. Il n’y avait donc pas de futurs membres du
Temple de la Renommée chez les Canucks et ce n’est pas en raison de l’aide
qu’il a reçue d’un joueur exceptionnel qu’il a marqué autant.
L’année suivante, son début a été beaucoup plus
lent et a été échangé à Chicago. N’ayant
jamais réussi à retrouver sa touche, il a ensuite terminé sa carrière à Toronto
deux ans après sa super saison. Au
total, il a marqué 143 buts en 430 matchs, dont 40 en une seule saison.
Jacques Richard

En 1980-81, il se retrouva sur le même trio que
Peter et Anton Stastny, nouvellement débarqués de Tchécoslovaquie. Le déclic se fit finalement et Richard amassa
52 buts et 103 points. Voulant
capitaliser sur sa bonne saison, il se montra plutôt gourmand au niveau
contractuel et perdit sa place sur le trio au profit du troisième frère,
Marian, fraîchement arrivé.
Son niveau de jeu retomba où il était
auparavant et deux ans plus tard, il était sorti du monde du hockey, avant que
ses problèmes d’alcool et de drogues ne reprennent le dessus.
Au total, il montra une fiche de 160-187-347 en
556 matchs. Par conséquent, près du
tiers de sa production provient d’une seule saison.
Dave Lumley
Lointain choix des Canadiens, Dave Lumley se
retrouva à Edmonton en 1979, suite à un échange mineur. Au sein d’une équipe qui venait de se joindre
à la LNH et qui avait peu de profondeur, il marqua tout de même 20 buts. L’année suivante fut moins bonne, mais il
rebondit de belle façon en 1981-82.
Ayant l’occasion de jouer avec Wayne Gretzky (ça aide, évidemment), il
marqua 32 buts, pour un total de 74 points.
Par la suite, les Oilers gagnèrent en
profondeur et le rôle de Lumley diminua.
Il fit un détour par Hartford, avant de revenir avec les Oilers. Il prit sa retraite en novembre 1986, après
avoir gagné deux Coupes Stanley. 32 de
ses 98 buts en carrière ont donc été comptés en une seule saison.
Wayne Babych
Troisième choix au repêchage de 1978 (derrière
les futurs Canadiens Bobby Smith et Ryan Walter), Wayne Babych avait suscité
chez les Blues de grands espoirs. Il y
répondit en obtenant des saisons de 27 et 26 buts à ses deux premières
saisons. À sa troisième saison, ce n’est
pas moins de 54 buts qu’il marqua.
La suite fut moins intéressante. Il fut victime de plusieurs blessures et sa
production chuta drastiquement, avec des saisons de 19, 16 et 13 buts. Le grand frère de Dave fut ensuite soumis au
ballotage et se retrouva avec les faibles Penguins. Il y connut malgré tout une saison de 20
buts, avant d’être échangé aux Nordiques contre les fameuses
« considérations futures » au cours de la saison suivante. Il ne resta à Québec que l’espace de 15
matchs avant d’être refilé aux Whalers.
Toujours sujet aux blessures, il prit sa retraite l’année suivante après
seulement 4 matchs.
De ses 192 buts en carrière, 54 ont été compté
en une saison, 1980-81.
Warren Young
Warren Young n’a jamais été vu comme une future vedette. Repêché 59e par les Golden Seals
de la Californie en 1976, il s’est retrouvé dans l’organisation des North Stars
lors de la fusion de son équipe (devenue Cleveland) avec le Minnesota. Par contre, ce n’est qu’en 1981-82 qu’il
parvint à jouer un match dans la Ligue Nationale, avant d’en jouer quatre
autres l’année suivante.

Ayant atteint le fond du baril, Pittsburgh put repêcher Mario
Lemieux. Mais comme l’équipe avait si
peu de profondeur, les candidats potables pour jouer à ses côtés étaient peu
nombreux. C’est ainsi que Young se
retrouva sur la ligne du Magnifique.
Mais même au sein d'une équipe des plus faibles et avec des compagnons de trio
de niveau plutôt passable, Lemieux obtint 100 points et gagna le Trophée
Calder. Il fit également très bien
paraître Young, alors que ce dernier marqua 40 buts.
En raison de ces statistiques avantageuses, les Red Wings de Détroit,
qui commençaient à peine à être un peu respectables après quinze ans de
médiocrité, le signèrent comme agent libre.
Évidemment, sans Lemieux, les résultats ne furent pas les mêmes, malgré
qu’il compta tout de même 22 buts.
À la fin de la saison, il fut retourné aux Penguins, mais ne jouant plus
avec Lemieux, la magie n’opérait plus.
Il partagea les deux saisons suivantes entre Pittsburgh et la filiale,
avant de se retirer.
En 236 matchs, il montre une fiche de 72-77-149. De ses 72 buts, 40 ont été comptés au cours
de sa saison avec Lemieux.
Il revint à Pittsburgh en 1994 pour jouer au roller hockey avec les
Phantoms. Il a aussi été entraîneur dans
la East Coast League.
Rob Brown
Rob Brown eut un parcours un peu semblable à celui de Young. Après une carrière prolifique avec les
Blazers de Kamloops de la Ligue de l’Ouest, il fut repêché 67e en
1986 par les Penguins. Comme Young, il
se retrouva sur la même ligne que Lemieux.
Comme Young, cela le fit bien paraître.
Après des saisons de 115 et 80 points, il fut ensuite échangé aux
Whalers. Mais loin de Lemieux, les
résultats ne furent jamais plus les mêmes.
(voir texte du 11 mai 2010)
Après des arrêts à Chicago, Dallas et Los
Angeles, il retourna à Pittsburgh, mais avec des résultats beaucoup plus
mitigées.
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