Personnellement,
je considère que plus souvent qu’autrement, limoger un entraîneur en cours
d’année est une décision à court terme (on espère un petit et temporaire regain
d’énergie), en plus d’être un signe de désespoir (on veut absolument montrer qu’on
fait quelque chose et on se trouve un bouc émissaire). Par contre, des changements fréquents
montrent de l’instabilité et laissent voir aux joueurs qu’on peut avoir la peau
de l’entraîneur.
À une
certaine époque, comme les salaires des entraîneurs étaient plus faibles, il
était relativement peu coûteux de le faire.
Ce n’est toutefois plus aussi vrai aujourd’hui. Congédier Mike Babcock en novembre dernier a
représenté une décision coûteuse pour les Leafs.
Cela
étant dit, ça ne signifie pas qu’un tel changement n’est jamais justifié. Il se peut qu’un entraîneur perde sa chambre
ou qu’il s’avère qu’il s’est montré indigne de ses fonctions, comme ce fut le
cas de Bill Peters avec les Flames cette année.
Alors que
nous ne sommes qu’en janvier, il y a déjà eu six entraîneurs qui ont perdu leur
poste. En plus de Babcock et Peters, il
y a eu John Hynes au New Jersey, Jim Montgomery à Dallas, Peter DeBoer à San
Jose et Peter Laviolette à Nashville.
À ce
sujet, est-ce une grosse année? Comment
est-ce que ça se compare aux autres années?
J’ai donc fait des comparaisons avec les autres saisons de l’ère
moderne. (J’ai débuté en 1967-68, année
de la fin des "Original Six" et de la première expansion.) J’ai également ignoré les entraîneurs
intérimaires en place que pour quelques matchs en attendant qu’on nomme un entraîneur
de plein titre. (Par exemple, Jacques
Laperrière a été entraîneur des Canadiens pendant un match en 1995 entre le
congédiement de Jacques Demers et la nomination de Mario Tremblay.)
Avec six
congédiements, il s’agit d’une année active sur la gâchette, mais il y a déjà
eu pire. À ce titre, la saison 1981-82 a
été la plus fatale, avec neuf changements derrière le banc. À l’inverse, si on ignore l’année du lock out
(2004-05), il n’y a eu qu’une seule campagne (2017-18), où il n’y en a eu
aucun. Entre les deux, il y a beaucoup
de variance d’une année à l’autre.
Toutefois,
entre 1967 et aujourd’hui, le nombre d’équipes est passé de 12 à 31. En regardant cette statistique sur une base
de pourcentage, obtient-on un résultat différent?
Sur cette
base, c’est l’année 1971-72 qui s’est avéré la plus funeste, avec 7
remerciements dans une ligue de 14 équipes.
(Néanmoins, il ne serait pas exact de dire que la moitié des équipes a
changé de pilote au cours de l’année, puisque les Blues l’ont fait deux fois…)
On
remarque toutefois une certaine tendance à la baisse. Est-ce parce que, tel que mentionné plus
haut, les salaires plus élevés des entraîneurs rendent la chose plus
coûteuse? Ou parce qu’on retrouve moins
de purs motivateurs parmi la confrérie des entraîneurs et qu’un changement a
plus d’impact au niveau stratégique? On
pourrait en discuter.
Évidemment,
sur une période de plus de 50 ans, chaque équipe a eu plusieurs régimes et
plusieurs philosophies de gestion, mais y a-t-il des équipes où le poste
derrière le banc est plus sur un siège éjectable que d’autres? Bien sûr que oui.
Même si
elles comptent parmi les équipes les plus récentes, il est clair que le Wild et
les Predators n’ont pas recours souvent à cette façon de faire. Dans les deux cas, elles ne l’ont fait qu’une
fois, en 20 et 22 ans respectivement.
Dans le cas des Preds, c’était la première qu’ils le faisaient cette
année.
À l’autre
bout du spectre, on retrouve les Blues de St-Louis, avec 18. C’est donc dire qu’environ une année sur
trois, l’entraîneur ne termine pas l’année.
(Et on ne compte pas ici les changements derrière le banc au cours de la
saison morte…) Il faut dire qu’au début de leur existence, il y avait de véritables portes tournantes à St-Louis. Il n’en demeure pas moins qu’avant leur
improbable victoire du printemps dernier, il s’agissait de la plus vieille
équipe à n’avoir jamais remporté la Coupe Stanley… Y a-t-il un lien?
Mention
spéciale (quelle surprise!) à nos chers Golden Seals / Barons, qui ont fait 5
changements en cours de saison en 11 ans.
Sources :
hockeydb.com.
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