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mardi 5 août 2025

Face Off et sa parodie de SCTV


 
Bonjour chers puckeux,

Suite à notre appel pour des textes, notre fidèle lecteur qui commente sous le nom de Jellos a décidé de de se lancer et de nous soumettre son billet nostalgique au sujet du film Face Off.  On lui souhaite la bienvenue!


 
À la lecture de l'excellent article de keithacton sur l'ancien capitaine des Leafs de Toronto, George Armstrong, un souvenir d'enfance m'est revenu en mémoire. Pendant plusieurs années de suite, à chaque automne, la télé programmait le film Face-Off (ou Mise au jeu en version française) à Radio-Canada et en version originale à CBC, le canal 6 à Montréal. 
 
Film de 1971 comprenant plusieurs belles scènes en action, on peut entre autres y voir Réjean Houle se faire recoudre le visage (quoi de neuf ?), Doug Jarrett engager le combat avec le personnage principal du film, Billy Duke, joué par l'acteur canadien Art Hindle. Cet acteur ne se débrouillait pas trop mal sur la glace, sans doute mieux que Carl Marotte (même si Hindle est parfois doublé par Jim McKenny). Derek Sanderson a aussi quelques répliques. Le film comprend plusieurs séquences de match impliquant les joueurs des Leafs, en plus des scènes hors-glace avec le capitaine Armstrong. Un film mélangeant violence et romantisme : j'écris ça pour rire, film cheesy au possible qui avait fait pleurer mon coeur d'enfant. Je n’en dis pas plus au cas où certains auraient envie de le voir. 
 
 
 

 
 
Armstrong joue en fait son propre rôle dans le film. Il "fait l'éducation" du jeune Billy chez les pros. Le parallèle peut sans doute être fait avec le vrai Armstrong qui a pris l'avenir des Leafs, Sittler, sous son aile à sa 1ère saison en 1970. 
 
Ce préambule m'amène à la parodie de Face-Off tournée par le groupe d'humoristes de SCTV (Second City Television), l'équivalent canadien de Saturday Night Live, où John Candy, Eugene Levy, Martin Short, Catherine O'Hara, Andrea Martin, Rick Moranis et Dave Thomas (ces deux-là connus pour leurs personnages des frères Bob et Doug McKenzie originaires du "Great White North"), se sont fait connaître. Mais bref, je ne suis pas un si grand fan de l'humour du ROC (Rest of Canada) mais cette parodie de Face-Off vaut, à mon humble avis, le détour. Les pauvres Leafs du début des années 80 prêtaient flanc à toutes les critiques et les humoristes s'en donnaient à cœur joie. 
 

 
 
Sous des dehors loufoques, le sketch Power Play de SCTV souligne à gros traits quelques aspects du hockey professionnel de l'époque : 
 
- le jeune de l'Ouest canadien profond près à tout pour jouer dans la LNH ; 
 
- le coach qui vit par la violence mais qui s'évapore pendant une bagarre ; 
 
- le jeune poussé à se battre qui fait une crise d'anxiété sur le banc ; 
 
- la popularité des armes à feu dans l'Ouest canadien ; 
 
- les nombreux noms de familles à consonance polonaise et ukrainienne. 
 
On peut remarquer l'entraîneur, surjoué par « le Canadien William Shatner » (Shatner joué par Dave Thomas), habillé dans le style Don Cherry et un journaliste, qui ressemble étrangement à Frank Orr. À l'époque, Orr était l'un des critiques les plus virulents de la gestion rock n'roll d'Harold Ballard. Le tout puissant Ballard avait répliqué en faisant circuler la rumeur selon laquelle Orr, pourtant marié, était homosexuel. Et la scène de l'énorme chapeau indique peut-être que Todd avait fini par s'enfler la tête ?
 
On peut lire dans le générique du début "Introducing Daryl Sittler" (avec un seul "r"). Et on peut y entendre avant un match un certain chanteur folk appelé Eagleson... 
 
Il y a même un clin d'œil au film bien connu Planes, Trains & Automobiles (Voyage tous risques, assurément le meilleur de Candy). Pourtant le sketch de SCTV date de 1983 et le film avec Candy de 1987. Peut-être que le scénario avait déjà germé dans leur tête bien avant la sortie du film ? 
 
Finalement, la parodie de SCTV se moque du système de financement du cinéma canadien ayant cours entre 1975 et 1982, le fameux Canadian Movie Tax Shelter. Les cinéastes américains pouvaient venir tourner presque "sur le bras" au Canada, en autant qu'ils embauchent des artisans et des techniciens canadiens et quelques acteurs canadiens, souvent les mêmes, en majorité anglophones : Donald Sutherland, Gordon Pinsent, Al Waxman, Kate Reid, Walter Massey pour en nommer quelques-uns. Ils ajoutaient une ou deux vedettes américaines vieillissantes pour améliorer leurs chances de succès au box-office. C'était bien avant que le Canada commence, tel un vampire, à aspirer les ressources des pôvres Américains… mais ça, c'est une autre histoire. 
 

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