Dans le billet du 27 juillet dernier, on peut voir un extrait des Héros du samedi, où un match de baseball mineur est décrit par René Pothier et Ron Piché. C’est ce qui m’a donné l’idée de faire un billet sur ce dernier.
Originaire de Verdun, Ronald Piché a signé comme agent libre avec les Braves de Milwaukee en 1954, suite aux recommandations de Roland Gladu, un de leurs anciens joueurs devenu dépisteur. Gladu recommandera également aux Braves Claude Raymond, la gloire de St-Jean-sur-Richelieu.
À son arrivée dans le réseau des filiales en 1955, le profil des joueurs était peu diversifié. Ce n’était après tout que sept ans après que Jackie Robinson ait brisé la barrière raciale au niveau majeur. En tant que canadien, Piché était donc perçu comme un étranger qui venait prendre la place d’un américain et au début, personne ne lui parlait. Il a tout de même fini par faire sa place.
Après cinq ans dans le réseau des Braves, il a finalement atteint les majeures en 1960. L’équipe, très talentueuse, comptait sur des futurs membres du Temple de la Renommée comme Warren Spahn, Hank Aaron et Eddie Matthews et avait remporté la Série mondiale en 1957.
L’accueil y fut aussi glacial. Matthews lui a montré son casier et lui a dit de seulement leur parler lorsqu’on lui adressera la parole. Warren Spahn, un lanceur comme lui, s’est montré un peu plus sympathique, pour le mettre en confiance.
En 1960, 1961 (année où Raymond le rejoindra à Milwaukee) et 1962, il fera la navette entre le AAA et les Braves. En 1963, il passe l’année entière avec Milwaukee. Ironiquement, il passe l’année suivante en entier dans le AAA, avec les Maple Leafs de Toronto de la Ligue Internationale. Il s’y distingue avec une fiche de 14-3. Ceci lui vaut une deuxième chance dans les majeures, puisqu’il passe une partie de l’année 1965 avec les Angels.
En 1966, il partage encore sa saison entre le AAA et les majeures, avec les Cardinals de St.Louis cette fois. Ce fut la fin de sa carrière au plus haut niveau. Les Cards gagneront la série mondiale en 1967, mais Piché passera l'année dans leur réseau au niveau AAA.
Au total, il terminera avec une fiche de 10-16 et 12 sauvetages en 134 matchs, principalement comme releveur. Il demeurera tout de même dans le baseball professionnel (dans le AAA principalement) jusqu’en 1972. À noter qu'en six saisons dans les majeures, Piché ne frappa qu'un seul coup sûr, terminant sa carrière dans les majeures avec une moyenne d'efficacité de .024.
Il a ensuite été directeur du Parc Jarry, à Montréal. En 1976, il deviendra instructeur dans l’enclos d’exercice des Expos. Il sera ensuite dépisteur de 1977 à 1985, pour ensuite œuvrer au niveau des relations publiques et devenir une figure emblématique du baseball au Québec.
Il est membre du Temple de la Renommée du baseball canadien depuis 1988 et de celui du Québec depuis 2001.
Un cancer l’a emporté en février 2011, à l’âge de 75 ans.
Sources : baseball-reference.com, « Ron Piché est décédé » de Gaétan Lauzon, 4 février 2011 (cyberpresse.ca), « Ron Piché, une vie chez les pros » de Bill Young (quebec.sabr.org)
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