Au début des années 1970, les Remparts de Québec ont eu beaucoup de succès et ont vu défiler plusieurs joueurs de talent dans leur uniforme. Parmi eux, on retrouve Guy Chouinard, Jacques Richard (voir texte du 1er octobre 2010), André Savard et bien sûr, Guy Lafleur.
En 1972-73, un
autre jeune prodige s’est ajouté, Réal Cloutier, originaire de Saint-Émile
(aujourd’hui fusionnée à Québec).
Cloutier n’a pas
mis de temps à s’illustrer avec les Remparts. Dès sa
première année, il amassa 99 points dans une saison couronnée par une présence
en finale de la Coupe Memorial (perdue face aux Marlboros de Toronto des frères
Marty et Mark Howe, voir texte du 28 juin 2011).
La deuxième année,
ce n’est pas moins de 216 points qu’il accumula. (Non, ce ne fut pas suffisant pour remporter
le championnat des compteurs. Il termina
troisième, derrière Pierre Larouche (voir texte du 12 septembre 2009) et Michel
Déziel des Éperviers de Sorel, avec respectivement 251 et 226 points.)
Les Remparts se
sont de nouveau rendus à la finale de la Coupe Memorial, perdue face aux Pats
de Regina cette fois.
Âgé à ce moment de
18 ans, il n’était pas encore éligible au repêchage de la LNH, mais il l’était
pour celui de l’AMH (Association mondiale de hockey). Les Nordiques ne pouvaient tout de même pas
laisser passer un gars du coin qui jouait dans leur cour. Ils en firent leur premier choix, le neuvième
au total.
Cloutier se laissa
convaincre par le circuit maudit. Après
une saison de 53 points, il se mit véritablement en marche en 1975-76, avec 114,
troisième pointeur de la ligue derrière son coéquipier Marc Tardif (voir texte du 27 novembre 2011) et Bobby Hull des Jets de Winnipeg.
Maintenant
éligible au repêchage de la LNH, les Black Hawks le choisirent au neuvième
rang en 1976, mais il demeura à Québec.
En 1976-77, c’est
la consécration. Jouant sur le même trio
que Tardif et Christian Bordeleau (voir texte du 24 janvier 2012), Cloutier s’est
mérité le championnat des compteurs de la ligue et a aidé les Nordiques à
mettre la main sur la Coupe Avco.
L’année suivante,
celui qu’on surnommait "Buddy" (et qui aimait bien faire la fête)
termina au deuxième rang des pointeurs du circuit, derrière Tardif.
En 1978-79, la
dernière année de l’AMH, Cloutier compta 75 buts en 77 matchs. Ses 129 points lui valurent un autre Trophée
Bill Hunter (championnat des compteurs).
Ses 566 points font de lui le quatrième pointeur de l’histoire de l’AMH,
même s’il n’a participé qu’à cinq de ses sept saisons.
Mais en se
joignant à la Ligue Nationale, les Nordiques n’eurent le droit de protéger que
trois joueurs. Les autres devaient être
retournés à l’équipe de la LNH qui détenait leurs droits. Les Nordiques firent alors des choix
surprenants en sélectionnant Garry Larivière, Paul Baxter et Richard
Brodeur. Pour conserver Cloutier, ils
échangèrent plutôt leur premier choix de 1980 aux Black Hawks.
Cloutier ne rata
pas son entrée dans la Ligue Nationale.
Dès son premier match (et le premier des Nordiques), il marqua les trois
buts de son équipe, dans une défaite de 5-3 face aux Flames d’Atlanta. Du côté des vainqueurs, on retrouvait son
ex-coéquipier chez les Remparts, Guy Chouinard (qui récolta deux passes à son
retour au Colisée).
Cloutier amassa 89
points dans une saison qui s’avéra difficile pour les Fleurdelisés. Ces derniers auraient donc dû hériter du
troisième choix au total, mais suite à l’échange pour Cloutier, c’est Chicago
qui s’est retrouvé avec ce privilège.
Les Hawks en profitèrent donc pour choisir Denis Savard, que les Canadiens
venaient juste de laisser passer pour lui préférer Doug Wickenheiser. (voir texte du 15 janvier 2011) Non seulement Savard aurait pu devenir ce
jour-là un Canadien, mais il aurait aussi pu devenir un Nordique…
Mais en 1980-81,
la donne avait complètement changé chez à Québec. D’abord, Cloutier passa la majeure partie de
la saison sur la liste des blessés. De
plus, l’arrivée des frères Peter et Anton Stastny, combinée avec l’établissement
de Michel Goulet, modifia leur attaque.
Les gloires des années de l’AMH, Cloutier et Tardif, commencèrent donc à
se sentir à l’étroit.
Cloutier suivit
avec des saisons de 97 et de 67 points, mais on lui reprocha son manque d’effort
et ses nombreuses distractions.
En juin 1983,
Cloutier fut échangé aux Sabres de Buffalo avec un choix de première ronde (qui
deviendra Adam Creighton) contre Tony McKegney (voir texte du 27 octobre 2009),
son ex-coéquipier chez les Remparts André Savard et Jean-François Sauvé.
Par contre, les
Sabres étaient à ce moment dirigés par Scotty Bowman, un entraîneur autoritaire
qui insistait que les joueurs offensifs fassent leur part en défensive. Pas vraiment le meilleur contexte pour un
joueur comme Cloutier… Il accumula
malgré tout 60 points.
En 1984-85, il ne
joua que quatre matchs avec les Sabres.
Il passa le reste de la saison dans la Ligue américaine et la Ligue
internationale.
Il retenta sa
chance avec les Nordiques au camp d’entraînement l’année suivante, mais en
mauvaise forme, il fut retranché. Celui
dont la carrière s’annonçait si prometteuse se retrouva ainsi hors du hockey à
29 ans. Cloutier accrocha donc ses
patins.
Sources: hockeydb.com, legendsofhockey.net,
wikipedia.org.
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