Natif de Toronto, Reginald ″Hooley″ Smith fit partie de l’équipe des Granites de l’endroit qui, après avoir remporté la Coupe Allan en 1922 et 1923, fut choisie pour représenter le Canada aux premiers Jeux d’hiver en 1924. C’est donc à Chamonix, en Haute-Savoie, qu’ils se sont rendus.
(Le hockey avait fait son entrée aux Olympiques
en 1920, à Anvers, en Belgique, dans le cadre d’un tournoi qui s’était déroulé
quelques mois avant le début officiel des Jeux.)
À ce moment, le Canada était à toutes fins
pratiques le seul pays sur la scène du hockey international. La ronde préliminaire l’a d’ailleurs vu non
seulement être invaincu, mais il n’a même pas accordé un seul but. Il a humilié la Tchécoslovaquie 33-0, la
Suède 22-0 et la Suisse 33-0.
La ronde des médailles a été un peu plus
″difficile″ avec des victoires de 19-2 sur la Grande-Bretagne et de 6-1 contre
les États-Unis, mais ce fut amplement suffisant pour que Smith et ses
coéquipiers se méritent l’or. Il s’agissait
de la seule médaille canadienne. (Il
faut dire qu’à ce moment, il n’y avait que seize compétitions au total aux Jeux
d’hiver.)
La performance de Smith à Chamonix (17 buts et
16 passes en 5 matchs) sembla inspirer confiance aux Senators d’Ottawa,
puisqu’ils lui offrirent un contrat à l’automne suivant.
Smith se mit immédiatement en marche avec une
saison de 10-13-23 en 30 matchs. Au
cours de cette campagne, Smith subit une blessure à la tête et à son retour, il
porta pendant un temps un casque semblable à ceux que les jockeys portaient. Il serait ainsi l’un des premiers à porter
une forme de casque lors d’un match de la LNH.
La saison suivante, il enfila 16 buts, le
dixième total de la ligue. Utilisant son
bâton à toutes sortes de fins, il forma un trio avec Frank Nighbor et Cy
Denneny.
En 1926-27, sa production baissa à 9-6-15, mais
ses 125 minutes de punition lui donnèrent le troisième rang de la LNH. De plus, sa saison fut couronnée par une
Coupe Stanley. Toutefois, le dernier
match fut marqué par une attaque de Smith envers Harry Oliver, des Bruins. Smith fut suspendu pour un mois au début de
la saison suivante, mais il alla purger sa suspension ailleurs. Malgré leurs succès, les Senators perdirent
de l’argent et ils décidèrent donc de larguer quelques salaires, dont Smith,
qui fut échangé aux Maroons de Montréal contre Punch Broadbent (voir texte du 2 octobre 2014) et 22 500$.
Smith passa neuf saisons avec les Maroons, où
il fit partie de la ″S Line″ avec Nels Stewart et Babe Seibert. Il connut une saison de 21 buts en 1929-30 et
de 20 buts en 1932-33. Il gagna
également la Coupe Stanley en 1935, alors qu’il était capitaine de l’équipe.
En 1935-36, Smith termina au quatrième rang des
buteurs (19) et des pointeurs (38) de la ligue et au troisième rang des joueurs
les plus punis (75 minutes). Par contre,
les temps étaient durs. Deux ans avant
la fin de leur existence, les Maroons décidèrent de ne pas offrir le salaire
que leur meilleur pointeur exigeait.
Après avoir raté une partie du camp d’entraînement, Smith fut libéré. Il signa ensuite avec Boston. Il n’y sera qu’une saison, puisqu’il fut
ensuite encore une fois inclus dans une transaction impliquant une somme d’argent. Il se dirigea cette fois vers New York, pour
s’aligner avec les Americans. Transformé
en défenseur, il y sera jusqu’en 1941, un an avant que l’équipe ne disparaisse
à son tour.
Smith a donc joué 17 saisons, dont 16 au sein d’équipes
qui ont disparu par la suite (Senators, Maroons, Americans). Il a donc passé 671 de ses 715 matchs (93,8%)
dans l’uniforme d’équipes défuntes. Il
aurait donc pu être inclus dans mon billet au sujet des oiseaux de
malheur. (voir texte du 14 juin 2011) Par contre, Smith avait au moins l’excuse
d’avoir joué pendant les pénibles années 1930.
Établi à Montréal, il est décédé en 1963, à l’âge
de 60 ans. Il fit une crise cardiaque
alors qu’il regardait un match de baseball à la télé. Il a été élu au Temple de la renommée à titre
posthume en 1972.
Sources : ″Hooley
Smith Goes To Boston’s Bruins″, Montreal Gazette, 2 octobre 1936, p.12, ″Former
Hockey Star Hooley Smith Dies″, Montreal Gazette, 26 août 1963, p.20, hockeydb.com,
legendsofhockey.net, wikipedia.org.
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