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lundi 10 octobre 2016

Le massacre de l'Action de grâce



Profitons de l’Action de grâce pour se remémorer le « Thanksgiving Day Massacre ». (Petit détail, il s’agissait de l’Action de grâce américaine et non canadienne, mais bon…)

Le 24 novembre 1977, dans l’AMH, les Bulls de Birmingham recevaient les Stingers de Cincinnati, deux équipes qui avaient de mauvais débuts de saison.

Birmingham était dirigée par Glen Sonmor, qui privilégiait une approche pour le moins robuste... Déjà musclés, les Bulls venaient tout juste d’acquérir Dave Hanson et Steve Durbano et de rappeler Frank Beaton.

Dans cette ville du Sud profond, on invitait à l’époque un pasteur à prononcer une prière avant le match, où il implorait le Divin à protéger les joueurs et à veiller sur eux, ce qui était de circonstance...

Sonmor avait passé le message à ses joueurs qu’il voulait qu’ils frappent fort dès le début. En bout de ligne, il a suffi de 24 secondes avant qu’une bagarre générale éclate. Les suspects habituels, Durbano, l’ex-Jaro Gilles « Bad News » Bilodeau et Beaton étaient de la partie pour les Bulls. Du côté des Stingers, on retrouvait des joueurs de taille plus modeste et surtout plus pacifiques: Ron Plumb, Jamie Hislop et Robbie Ftorek. Lorsque la foire prit fin, à la surprise générale, l’arbitre décerna plus de pénalités aux Stingers qu’aux Bulls. C’en fut trop pour l’actuel adjoint de Marc Bergevin, Rick Dudley, qui protesta vivement. Il fut alors expulsé du match. Il reçut éventuellement une amende de 1000$ pour ses agissements et une suspension d’une partie. À moins de 30 secondes du début du match, il y a avait déjà 53 minutes de pénalité distribuées et une expulsion.

C’est finalement Frank Mahovlich qui a ouvert le pointage pour les Bulls. Paul Henderson et Ken Linseman ont suivi. Richard Leduc a répliqué pour les Stingers. Après une période, Birmingham menait 3-1.

En deuxième période, une escarmouche éclata à 6:55. Encore une fois, Cincinnati se retrouva avec plus de pénalités que Birmingham. À ce moment, l’entraîneur des Stingers, Jacques Demers, fit connaître son désaccord avec la décision de l’arbitre en lançant plusieurs bâtons sur la glace. Il a été expulsé du match et comme Dudley, il reçut éventuellement une amende de 1000$ et une suspension d’un match.

Dave Gorman et Ken Linseman ont ajouté à l’avance des Bulls. Après deux périodes, c’était 5-1 Birmingham.

En troisième, ce fut la déroute. Après un but de Pat Stapleton des Stingers, les Bulls ont marqué sept buts sans réplique. Tony Cassolato, Bob Stephenson et Serge Beaudoin ont entre autres marqué deux buts chacun. Le gardien recrue des Stingers, Mike Liut, a été retiré du match au profit de Michel Dion. Quant au gardien des Bulls, Wayne Wood, non seulement il n’a accordé que deux buts, mais il a aussi obtenu deux passes sur des buts de ses coéquipiers.

Steve Durbano s’est battu une autre fois et les Bulls ont finalement écrasé (aux points comme aux poings) les Stingers 12-2. Pourtant, au chapitre des lancers, les Bulls n’ont eu l’avantage que par 36-30.

Les 12 buts marqués constituèrent un record de la courte existence des Bulls.

Après ce match cauchemardesque, Dudley demanda à l’administration des Stingers d’aller chercher du renfort. On fit donc l’acquisition de Paul Stewart.

À la fin de la saison, les Bulls se qualifièrent de justesse pour les séries, deux petits points devant… les Stingers. Ils furent par contre rapidement éliminés en cinq matchs par les éventuels champions de la Coupe Avco, les Jets de Winnipeg.

Les Bulls jouèrent la dernière saison de l’AMH en 1978-79, avant de disparaître, tout comme les Stingers.




Sources :
Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.199-200,
“Bulls defeat Stingers in penalty-filled game”, AP, 25 novembre 1977, The Tuscaloosa News, p.11, “The Scoreboard”, 25 novembre 1977, Gadsden Times, p.10, “Shortcuts…”, 2 décembre 1977, p. 23, The Spokesman-Review, 2 décembre 1977, “Stingers lose venom”, Canadian Press, Ottawa Citizen, 30 décembre 1977, p.13.

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