Il y a 94 ans aujourd’hui mourrait une légende des Canadiens.
Reconnu pour son calme remarquable, Georges Vézina s’était joint aux Canadiens à leur deuxième saison, en 1910-11, après les avoir battus lors d’un match hors concours avec son équipe de Chicoutimi. Vézina a ensuite gardé les buts lors de tous les matchs des Canadiens jusqu’au premier match de la saison 1925-26. Lors de ce match du 28 novembre 1925 contre les Pirates de Pittsburgh, Vézina se mit à vomir du sang entre la première et la deuxième période et dut évidemment être remplacé. On lui diagnostiqua alors une tuberculose, qui finit par l’emporter au mois de mars suivant. Malgré qu’il n’avait joué qu’une seule période au cours de l’année, les Canadiens honorèrent tout de même son contrat en entier et firent don à la ligue d’un trophée à son nom qui est toujours remis aujourd’hui.
Le départ subi de ce pilier de l’équipe et du meilleur de sa profession (à une époque où les équipes n’avaient qu’un seul gardien) laissa un vide énorme, ainsi que de bien grands patins à chausser.
Il y eut d’abord Alphonse Lacroix, que les Canadiens avaient recruté, mais n’ayant pas de place pour lui, ils le rendirent disponible comme gardien de remplacement pour toute la ligue. Avec la maladie de Vézina, ce sont finalement les Canadiens qui l’utilisèrent. Lors de la retraite de Vézina, Lacroix redevint la seule propriété des Canadiens. Il joua 5 matchs (une victoire et quatre défaites), mais le 14 décembre, Léo Dandurand fit appel à Herb Rhéaume.
La natif de Masson (faisant aujourd’hui partie de Gatineau) avait roulé sa bosse dans le hockey senior et avait même remporté la Coupe Allan en 1918-19, avec les Tigers de Hamilton. Au moment où le tricolore fit appel à lui, il s’alignait avec les Sons of Ireland de Québec.
C’est donc le 15 décembre au Madison Square Garden que Rhéaume fit ses débuts dans la Ligue nationale. La succession de Vézina s’est bien débuté pour Rhéaume. Contre un faible adversaire comme les Americans de New York, les Canadiens sont parvenus à l’emporter 3-1.
Rhéaume a ensuite contribué à une séquence relativement heureuse durant le reste du mois de décembre et le début du mois de janvier. Par contre, la suite a été moins heureuse. Du 13 février au 13 mars, les Canadiens ont subi 12 défaites consécutives. Durant cette période, Montréal n’a pas vraiment été complètement déclassé, à part peut-être une défaite de 6-1 face aux Americans, mais la balance penchait toujours du côté opposé.
Les Canadiens ont brisé leur mauvaise séquence en remportant le dernier match de la saison contre les St.Patricks de Toronto, mais ils ont tout de même terminé en dernière place de la ligue, avec une fiche de 11-24-1. Il s’agissait donc d’un net recul par rapport à la fiche de 17-11-2 de la saison précédente et évidemment, ils ont raté les séries.
La moyenne de Rhéaume de 2,93 était aussi un net recul par rapport à celle de 1,81, affichée par Vézina l’année précédente. Montréal décida donc de chercher des alternatives et durant l’été, ils embauchèrent George Hainsworth, qui remporta ensuite les trois premiers Trophées Vézina.
De son côté, Rhéaume ne joua plus jamais dans la LNH. Il se retrouva d’abord avec les Tigers de Boston de la Ligue Can-Am (l’ancêtre de la Ligue américaine), avec qui il gagna le championnat en 1928-29.
Il joua par la suite à St-Louis et sur la côte ouest. Il est d’ailleurs décédé à Vancouver en 1953, à l’âge de 52 ans.
Sources: “Victime de la malchance, le Canadien a été battu par 1 à 0 par Pittsburgh", 30 novembre 1925, La Presse, page 18, "Le Canadien jouera ce soir à New York", 14 décembre 1925, La Presse, page 20, “Herbie Reaume May Be In Canadien Nets”, 14 décembre 1925, Ottawa Citizen, p.16, "Le Club Canadien engage Herbie Rhéaume", 15 décembre 1925, La Presse, page 20, "Georges Vézina, Veteran Goalkeeper, Dead", 27 décembre 1926, Montreal Gazette, page 22, wikipedia.org.
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