Après avoir fait son chemin dans le réseau des Rangers, Mike Robitaille, un défenseur, parvint à jouer quatre matchs avec le grand club en 1969-70. Au camp d’entraînement suivant, Robitaille se faisait une place jusqu’à ce qu’il se brise la cheville. Son élan ralenti, couplé avec la progression de Brad Park, fit en sorte que les Rangers l’échangèrent aux pauvres Red Wings. Il ne fera toutefois que passer à Détroit, puisqu’à la fin de la saison, il prit le chemin de Buffalo, qui malgré leur statut d’équipe d’expansion, avaient trouvé le moyen de devancer les Red Wings.
Avec les Sabres, il eut l’occasion de jouer avec Tim
Horton (voir texte du 21 décembre 2012), avec qui il forma une paire
efficace. Le tout prit malheureusement
fin abruptement en février 1974, lorsque Horton trouva la mort dans un accident
de voiture. Quelques mois plus tard, en
octobre, Robitaille passa aux Canucks.
Il se mit alors à souffrir de maux de
dos. On lui donna donc de nombreux calmants,
auxquels il développa une dépendance. Il
se mit également à souffrir d’anxiété, pour laquelle il dut recevoir des soins
psychiatriques. Robitaille parvint à se
débarrasser de sa dépendance, mais il fut rapidement étiqueté comme un joueur à
problème, plaignard, chez qui tout ne tournait pas rond.
Le 19 janvier 1977, les Canucks affrontaient
les Penguins à Vancouver. Alors qu’il
sortait du banc des pénalités, Robitaille fut violemment mis en échec par
Dennis Owchar. Il endommagea ainsi à
nouveau sa colonne vertébrale. En raison
de son historique et de sa réputation, les Canucks prirent du temps avant
d’aller à son secours et de le sortir de la patinoire. Ils firent ensuite peu de cas de son état et
ne prirent apparemment pas toutes les précautions nécessaires pour obtenir un
diagnostic précis. On lui dit de se
faire masser et de prendre un cognac, avant de le laisser à lui-même.
Au camp d’entraînement de 1977, Robitaille
jugea qu’il n’était toujours pas en état de revenir au jeu et ne se présenta
pas. Les Canucks le poursuivirent alors pour
bris de contrat. Robitaille répliqua en
poursuivant pour négligence.
Il s’avéra que Robitaille avait subi des
dommages permanents à son dos et il ne put jamais retourner au jeu. En fait, il était devenu partiellement
invalide.
C’est finalement trois ans plus tard, alors que
Robitaille ne travaillait toujours pas, qu’il était pratiquement sans le sou et
qu’il s’apprêtait à vendre sa maison qu’il obtint un jugement.
Le juge détermina que Robitaille était
responsable de sa condition à hauteur de 20%.
Les Canucks, par l’entremise du président Bill Hughes et du directeur-gérant
Phil Maloney, ont été reconnu coupables de négligence et d’atteinte à la
réputation et ont dû débourser environ 80% des 435 000$ que réclamaient
Robitaille, soit 347 840$. Les
Canucks ont porté la cause en appel, mais en vain.
Par la suite, Robitaille a travaillé de
nombreuses années comme commentateur, autant à la radio qu’à la télé, pour les
matchs des Sabres. Il dut par contre
prendre une pause alors qu’en février 2010, il réendommagea son dos dans un
sérieux accident de la route.
Il a pris sa retraite du micro en 2014.
Sources : “Robitaille obtient $347,840 des
Canucks”, PC, 20 décembre 1979, La Presse, p.B2, “Canucks appeal
Robitaille decision”, CP, 20 février 1980, Montreal Gazette, p.47, “His Special
Hockey Memory Is a Body Check And His Plea For Help” de Les Layton, 22 août
1981, St.Petersburg Independent, p.6C.
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