Bien qu’originaire de Montréal, c’est dans l’organisation des Red Wings que se retrouva Jimmy Orlando et c’est en 1936-37 qu’il joua ses premiers matchs à l’échelon le plus élevé.
Bien qu’en ayant joué seulement 10 matchs, il n’aurait pas dû se qualifier, il bénéficia malgré tout du succès des Wings lorsque son nom fut inscrit sur la Coupe quand même.
Après avoir fait quelques allers-retours entre
l’International-American Hockey League (l’ancêtre de la Ligue américaine) et
Détroit, c’est en 1939-40 que le défenseur qui n’avait pas froid aux yeux se
fit une place dans la ville de l’automobile.
Si à sa première saison, l’équipe était plutôt
faible, elle fit des progrès pour atteindre la finale en 1940-41 et en 1941-42. Sur une base personnelle, on peut aussi dire
qu’à sa manière, Orlando a progressé puisqu’en 1940-41, il a mené la ligue pour
les minutes de punition et terminé deuxième l’année suivante.
Mené par Johnny Mowers devant les buts, les Red
Wings ont finalement remporté la Coupe Stanley en 1942-43. Orlando a aussi fait sa part, avec 99 minutes
de pénalité, le sommet de la ligue, lui qui ne dédaignait pas utiliser son
bâton de plusieurs façons. Pour sa
deuxième Coupe, il y a cette fois pleinement contribué.
Cette Coupe a toutefois représenté une fin
abrupte d’un cycle. En raison de la
guerre, Mowers se retrouva dans l’armée.
La guerre eut également une
influence sur la carrière d’Orlando lorsqu’il fut arrêté par le FBI pour avoir
prétendu occuper un emploi essentiel à l’effort de guerre. Il s’en tira en joignant l’Armée canadienne
et en allant se battre sous les drapeaux.
À son retour, il se retrouva dans la Ligue
senior du Québec, d’abord avec les Braves de Valleyfield, puis avec le Royal de
Montréal. Dans la métropole québécoise,
Orlando eut une vie mondaine qui ne passa pas inaperçue, principalement
lorsqu’il eut une relation avec celle qui créait le scandale à l’époque,
l’effeuilleuse Lili St-Cyr. (De son véritable nom Willis Marie Van Schaak, cette
américaine d’origine hollandaise fit les beaux jours du Théâtre Gayety de
la rue Sainte-Catherine.) De son propre
aveu, elle n’était une grande amatrice de hockey, mais elle se rendait tout de
même au Forum sur une base régulière pour admirer son compagnon et ce, sans la
moindre discrétion. Orlando fut
également gérant du club El Morocco, qui appartenait au promoteur de lutte
Eddie Quinn.
Sur la glace, il conserva le même style, tout
en ayant la fâcheuse habitude de se montrer particulièrement hargneux envers le
trio du St-François de Sherbrooke qui comprenait les frères Carnegie et Manning
McIntyre. Ces trois joueurs avaient
comme particularité d’être noirs…
De retour avec Valleyfield, il les aida, encore
une fois à sa façon, les Braves à remporter le championnat national, la Coupe
Alexander, avant de prendre sa retraite.
Il travailla plus tard comme arbitre à la lutte,
en plus d’être propriétaire de boîtes de nuit.
Il se fit également remarqué lorsque, lors de l’émeute de Maurice Richard, il était au Forum et prit ses poings pour se porter à la défense de
Clarence Campbell.
Orlando mourut en 1992, à l’âge de 76 ans.
Sources : Legault, Gaston, Il était une fois… les
Braves, 1936-1955, 2007,
McNeil,
David, In the Pressure of the Moment: Remembering Gerry McNeil, Midtown
Press, 2016, p.32 à 35,
« Orlando arbitrera le combat entre Cortez
et Cato », 12 avril 1953, Le Canada, p.27, wikipedia.org.
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