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mardi 30 août 2022

Traitement expérimental


Billy Harris a été en 1972 le premier choix de l’histoire des Islanders. Mais avant son arrivée dans la LNH, il y a eu un autre joueur qui portait le même nom.

De 1955 à 1965, le premier Billy Harris a patrouillé le centre pour les Maple Leafs. En 1962, 1963 et 1964, il aida ainsi Toronto à mettre la main sur la Coupe Stanley.

Pendant cette période où le jeu était réputé pour être rude, il avait la réputation d’être un gentilhomme, poli et intelligent. À 6’0’’ et 157 lbs, son physique élancé n’était d’ailleurs pas très intimidant. Il n’est donc pas si surprenant qu’en 769 parties, il n’accumula que 205 minutes de pénalité.

Lors d’un match contre les Red Wings, Harris tenta d’immobiliser la rondelle dans un coin pour provoquer une mise en jeu, alors qu’il la disputait à l’intimidant Gordie Howe. Souhaitant lui venir en aide, le défenseur Allan Stanley voulut en découdre avec Howe. Lorsque le tout dégénéra en coups de bâton, le pacifique Harris se retrouva pris entre les deux. Il en sortit alors avec une blessure au-dessus de l’œil droit et une autre en-dessous. Il hérita ainsi de 22 points de suture.

Ce n’en était toutefois pas terminé pour Harris. Le lendemain, il s’avéra qu’une hémorragie interne lui causa une considérable et douloureuse enflure, sous l’œil et dans la joue, qui l’empêchait de voir. L’entraîneur Punch Imlach lui dit donc de demeurer à Toronto plutôt que de suivre l’équipe pour le match retour à Détroit.

Il alla donc consulter le Dr Jim Murray, un des médecins de l’équipe, qui examina la situation.

-Il faudrait réduire l’enflure.
-Bien sûr, répondit Harris.
-Mais je ne veux pas y faire une incision.
-Non, d’accord.
-Je pensais plutôt à Charlie, dit le médecin.
-Charlie? Pas sûr. Je ne l’ai jamais utilisé.
-Moi non plus.
-Est-ce que ça fonctionne?
-On peut l’essayer.
-Ah bon. D’accord.

Qui était donc ce Charlie? Il s’agissait en fait d’une sangsue conservée dans un bocal. Le nouveau "traitement" n’avait toutefois jamais été expérimenté dans ce contexte, bien que les sangsues aient été utilisées depuis l'antiquité de diverses façons. Murray prit donc des pinces pour placer Charlie sur la blessure de Harris, qui avait donné son corps à la science. Charlie fit ensuite ce que sa nature lui guidait pendant de longues minutes.

Lorsque Harris demanda ce qui se passait, Murray lui répondit que Charlie devenait de plus en plus gros.

En regardant dans le miroir, Harris constata que l’enflure avait effectivement diminué, mais que Charlie avait pris de l’ampleur. C’est alors que Murray avoua à Harris qu’il ne savait pas comment retirer Charlie, ni quand. Le problème finit toutefois par se résoudre par lui-même lorsque Charlie tomba sur le plancher, boursoufflé et probablement mort d’une indigestion.

Le Dr Murray conduisit alors Harris à l’aéroport et il put jouer ce soir-là à Détroit.  

L'histoire ne dit pas si Charlie a été remplacé à ce moment, mais de nos jours, on ne trouve plus de sangsues dans un bocal dans les vestiaires de la LNH.

Après son long passage avec les Leafs, Harris joua brièvement avec les Wings, les Seals et les Penguins.

Il a ensuite été entraîneur dans l’AMH, avec les Nationals d’Ottawa et les Toros de Toronto et entraîneur-adjoint à Edmonton dans la Ligue nationale, avant d’aller au niveau junior avec Sudbury.

Il est décédé d’un cancer en 2001, à l’âge de 66 ans.

Sources:

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, McClelland & Stewart Limited, 1974, pages 21 à 24,

hockeydb.com, wikipedia.org.

2 commentaires:

Jellos a dit…

Un peu dégueu comme traitement, une sangsue dans la face mais bon, si ça fonctionne...

keithacton a dit…

Honnêtement, je ne l'ai pas essayé...