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samedi 22 novembre 2025

Fern Flaman




 
 
 
 
 
 
On retrouve parmi les élus du Temple de la renommée de nombreuses vedettes offensives. En effet, cette façade du jeu y est favorisée. Oui, on compte des joueurs comme Bob Gainey et Rod Langway, mais parmi les patineurs, remplir le but aide énormément. De plus, comme il s’agit d’un vote, d’avoir un certain capital de sympathie ne peut pas nuire.

En 1990, la surprise fut donc grande lorsqu’il fut annoncé que Bill Barber et Gilbert Perreault feraient leur entrée au Temple avec Fern Flaman, un défenseur défensif qui avait conclu sa carrière dans la LNH trente ans auparavant,
 
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Originaire de Saskatchewan, Flaman fut recruté par les Bruins pendant la deuxième grande guerre. Comme Boston fut particulièrement affecté par le recrutement de ses joueurs, Flaman eut l’occasion de progresser relativement rapidement avec les Olympics de Boston et eut même l’occasion de jouer son premier match avec les Bruins à 18 ans. Ce n’est toutefois qu’une fois la guerre terminée qu’il se fit une place définitive dans la Ligue nationale. 
 
Il se fit alors une réputation de joueur non seulement robuste, mais avec un style fougueux à la limite de la légalité, quand il ne traversait pas carrément la ligne. Ne reculant devant aucune méthode, incluant des insultes envers les canadiens-français, il se fit des ennemis dans la ligue et laissa de mauvais souvenirs à plusieurs, dont les frères Richard, qui le trouvaient particulièrement sournois. 
 
En novembre 1950, il passa aux Maple Leafs avec Léo Boivin, Phil Maloney et Ken Smith. En retour, les Bruins firent l’acquisition de Bill Ezinicki et Vic Lynn, qui poursuivait ainsi son tour de la ligue. 
 
Cet échange permit à Flaman de passer d’une équipe faible à une beaucoup plus compétitive. Les Bruins parvinrent alors à peine à se qualifier pour les séries, en devançant les Rangers d’un seul point. Par le fait même, Flaman put affronter ses anciens coéquipiers. Les Leafs ne firent toutefois qu’une bouchée de Boston, avant de venir à bout des Canadiens en finale. Bien que cette série ne se soit conclue qu’en 5 matchs, ceux-ci ont tous été décidés en prolongation. 
 
Cette victoire permit à Flaman de remporter sa seule Coupe Stanley. Celle-ci prit ensuite une tournure tragique avec la disparition de Bill Barilko
 
Au sein d’une équipe qui comptait à la ligne bleue Jim Thomson et un jeune Tim Horton, Flaman eut moins de temps de glace. Il fut donc retourné aux Bruins en juillet 1954, eux qui avaient des problèmes à la défense. En retour, Toronto mit la main sur Dave Creighton, un joueur offensif jugé peu robuste. Il ne fit que passer à Toronto, mais il eut finalement plus tard du succès avec les Rangers. 
 
Quant à Flaman, il rapporta son style rugueux et discutable à Boston, où dès son arrivée en 1954-55, il fut le joueur ayant obtenu le plus de minutes de pénalités dans la ligue. Il fut aussi nommé au sein de la deuxième équipe d’étoiles. Dans une période où Doug Harvey et Red Kelly étaient pratiquement des incontournables pour la première équipe, Flaman fut aussi nommé au sein de la deuxième équipe d’étoiles en 1956-57 et 1957-58. Fait à noter, alors que les Bruins n’étaient vraiment pas à ce moment une puissance de la ligue à six équipes, ils causèrent une certaine surprise en atteignant la finale lors de ces deux mêmes années. Ils se buttèrent toutefois aux Canadiens en finale, eux qui étaient au milieu de leur séquence historique de cinq Coupes Stanley consécutives. 
 
Flaman, qui était capitaine de 1955, demeura avec les Bruins jusqu’en 1960-61, avant de devenir joueur-entraîneur-directeur gérant des Reds de Providence de la Ligue américaine. Il fut ensuite entraîneur dans la WHL et la CHL. 
 
En 1970-71, il devint entraîneur des Huskies de l’Université Northeastern, à Boston. Il y sera 19 ans. Si sa fiche globale est négative (256-301-24), il remporta tout de même une troisième place nationale en 1981-82, alors qu’on retrouvait dans son alignement Randy Bucyk, qui a remporté la Coupe Stanley à Montréal en 1986. Il remporta aussi quatre Beanpots, le tournoi qui réunit les équipes universitaires de la région de Boston. 
 
Lorsqu’il fut élu au Temple de la renommée, il avait terminé son passage à Northeastern. Sa carrière de joueur était terminé depuis longtemps et avait laissé de mauvais souvenirs à plusieurs. Il était donc un peu étrange de voir refaire surface le nom d’un joueur qui a, oui, joué plus de 900 matchs, mais qui n’a compté que 34 buts, qui n’a jamais remporté le Trophée Norris, qui n’a jamais été retenu au sein de la première équipe d’étoiles et qui n’a jamais remporté la Coupe avec l’équipe avec laquelle il est principalement associé. Évidemment, on ne peut pas être contre le fait de reconnaître différents aspects du jeu, dont le jeu défensif. Mais peut-être que le temps a fini par adoucir les souvenirs de certains ou que celui-ci a permis une certaine réhabilitation. 
 
D’ailleurs, autant lors de son introduction au Temle qu’à son décès en 2012, on souligna beaucoup l’apport qu’il eut dans la vie des jeunes joueurs qu’il a dirigés à Northeastern. 
 
Étonnamment, il a été élu au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan en 1992, deux ans après sa sélection à celui du hockey, un peu comme si on trouvait étrange qu’un joueur local soit honoré par la grande ligue sans qu’il ne soit honoré dans son coin de pays et qu’il fallait corriger la situation.
 
Au Temple de la renommée, Flaman fut plus tard rejoint par Pat Quinn et Colin Campbell, deux joueurs qui n’étaient pas nécessairement des enfants de chœur, mais qui furent toutefois élus dans la catégorie ″Bâtisseurs″. 
 
Sources : 
 
″Le sport en général″ de Jacques Beauchamp, 21 juillet 1954, Montréal-Matin, page 18, 
 
″Le sport en général″ de Jacques Beauchamp, 3 janvier 1958, Montréal-Matin, page 30, 
 
″Flaman le détestable″ de Maurice Richard, 24 juin 1990, La Presse, page S7, 
 
″Friends remember ex-Bruin Flaman as original tough guy″ de Mark Divver, June 12, 2012, Providence Journal (providencejournal.com), 
 
″Leafs Hall of Famer Flaman passes away″ de Luke Fox, June 23, 2012, Sportsnet (sportsnet.ca),
 
hhof.ca.
 
 

 

2 commentaires:

Jellos a dit…

Très intéressant cet article qui nous replonge dans l'époque des 6 équipes. Guy Carbonneau, joueur défensif intronisé au Temple de la renommée en 2019 a dit : "Les joueurs d'aujourd'hui sont des Formule 1. Nous autres, on était des stock-cars." Dans les années 50-60, les joueurs étaient quoi ? Des boîtes à savon ? 😄 Merci keithacton.

keithacton a dit…

@ Jellos Les temps changent. Le camp d'entraînement ne sert plus à se remettre en forme. On ne fume plus dans la chambre. On ne mange plus un steak avant un match...