Le repêchage de 1971 fut marqué par la présence de pas un, mais deux joueurs générationnels, Guy Lafleur et Marcel Dionne. Toutefois, d’autres joueurs de valeur furent aussi choisis. Après une bonne saison avec les Marlboros de Toronto, Steve Vickers fut repêché au 10e rang par les Rangers. Son coéquipier, le terrorisant Steve Durbano, fut aussi retenu par New York quatre rangs plus tard, mais après un an avec Omaha, dans la Ligue centrale, leurs chemins se séparèrent lorsque Durbano fut échangé aux Blues.
De son côté, Vickers fit sa place dans la grosse pomme en faisant une entrée fracassante. Tout au long de sa carrière, il eut des séquences notables, et son début dans la LNH ne fit pas exception.
Dès son premier match, à son premier tir, celui qu’on appela ″Sarge″ en raison du manteau de style militaire qu’il portait déjoua Denis DeJordy, des Wings. Ce fut toutefois dans une cause perdante puisque Détroit l’emporta 5-3.
Un peu plus d’un mois plus tard, combiné avec Bill Fairbairn et Walt Tkaczuk au sein de la Bulldog line, il marqua 3 buts contre Gary Edwards, dans une victoire de 5-1 contre les Kings au Madison Square Garden.Le match suivant, il déjoua Michel Belhumeur 3 autres fois, dans une victoire de 7-3 contre les Flyers. Il est ainsi devenu la première recrue à inscrire deux tours du chapeau lors de deux matchs consécutifs. Il était également le deuxième à réaliser cet exploit après Joe Malone en 1916-17, dans l’uniforme des Bulldogs de Québec.
En séries, il ajouta un autre tour du chapeau dans le match qui élimina les rivaux des Rangers, Boston.
Malgré qu’une blessure lui fit rater 16 matchs, il termina sa saison recrue avec une fiche de 30 buts et 23 passes. Sa récolte de buts représentait un record d’équipe pour une recrue (depuis battu). Il remporta aussi le trophée Calder, remis à la recrue de l’année. Au scrutin, il devança relativement facilement Bill Barber (futur membre du Temple de la renommée) et Billy Harris, son ancien coéquipier au niveau junior. Il était le premier Ranger à le remporter depuis Camille Henry en 1953-54.
La saison suivante, il ne souffrit pas de la guigne de la deuxième année, augmentant son total à 34 buts, bien qu’il eut une séquence de 15 matchs sans but.
En 1974-75, étant bien appuyé par ses nouveaux compagnons de trio Jean Ratelle et Rodrigue Gilbert, Vickers conclut sa saison 1974-75 avec sa meilleure fiche en carrière, soit 41-48-89. D’ailleurs, le 30 mars 1975, Vickers marqua pas moins de 4 buts, tous sur des passes de Ratelle et Gilbert. Trois d’entre eux furent marqués en troisième période. Il y ajouta une passe (sur un but de Ratelle, accompagné d’une passe de Gilbert). C’est Peter McDuffe des Scouts de Kansas City qui fut sa victime, dans une victoire de 8-2.
Il fut alors choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles de la ligue. (Richard Martin des Sabres et repêché cinq rangs avant lui en 1971, fut l’ailier gauche de la première équipe.)
Ce qui semblait être une saison exceptionnelle s’est toutefois terminée en queue de poisson en séries. Alors que leurs nouveaux rivaux, les jeunes Islanders, accédaient aux éliminatoires pour la première fois, ils poussèrent leurs vénérables voisins à un match ultime qui se rendit en prolongation. À ce moment, Vickers perdit la rondelle à Jude Drouin, qui la refila à Jean-Paul Parisé et qui déjoua Ed Giacomin. Les Isles envoyèrent alors les Blueshirts en vacances.
En novembre 1975, son trio fut démembré lorsque Jean Ratelle fut échangé aux Bruins dans un échange majeur qui amena Phil Esposito à New York. Si ce dernier joua certains matchs avec Vickers, l’entraîneur John Ferguson jongla souvent avec ses trios. Ceci n’empêcha toutefois pas Vickers d’avoir un match de 7 points (un record d’équipe) dans une victoire de 11-4 contre les faibles Capitals, alors que lors de ce match du mois de février, il jouait avec Gilbert et Wayne Dillon.Par la suite, les statistiques de Vickers demeurèrent respectables, mais en baisse. Il parvint tout de même à avoir un autre match de 4 buts en octobre 1977, dans une victoire de 6-2 contre les Blues.
En 1978-79, c’est l’ex-entraîneur des Flyers, Fred Shero, qui prit le banc des Rangers. Pour Vickers toutefois, les résultats ne furent pas au rendez-vous. Dans une saison marquée par les blessures, il obtint ce qui était à ce moment son plus faible total de buts, avec 13. Par contre, en séries, Shero eut la satisfaction d’éliminer son ancienne équipe, Philadelphie. Au tour suivant, Vickers et ses coéquipiers purent prendre leur revanche de 1973. Cette fois-ci, c’était leurs voisins de Long Island, les Islanders, qui étaient les favoris, forts de leur première place au classement général. Ce sont toutefois les vieillissants Rangers qui l’ont emporté. Ils se sont alors dirigés vers la finale, où ils ont été éliminés par les Canadiens.
Vickers eut un sursaut en 1979-80, avec une production de 29 buts lorsqu’il fut combiné avec Ulf Nilsson et Anders Hedberg, suivie d’une saison de 19 buts en 1980-81.
En 1981-82, c’est Herb Brooks, celui qui avait mené les États-Unis à l’or olympique à Lake Placid, qui devint entraîneur des Rangers. Vickers, en perte de vitesse, ne cadrait pas vraiment le style préconisé par Brooks. Doublé avec une blessure, il fut envoyé à Springfield, dans la Ligue américaine, pour 20 matchs.
À la fin de la saison, il demanda à Brooks s’il avait un avenir avec l’équipe. Brooks lui répondit que non. Établi à New York avec sa famille, il préféra prendre sa retraite et alla travailler dans le domaine de l’assurance. Il déménagea plus tard en Floride.
Sa fiche en carrière est de 246-340-586 en 698 matchs.
Sources :
″Clarke propulse les Flyers au premier rang dans l’ouest″, PC, 13 novembre 1972, La Presse, p.C1,
″Vickers unleashed tough Bulldog line″, CP, November 16, 1972, Calgary Herald, p.83,
″Vickers awarded Calder Trophy, Barber runnerup″, May 30, 1973, Montreal Gazette, p.36,
″Vickers leads Red Wings″ de Martin Lader, UPI, February 7, 1974, Times-Union Warsaw, p.12,
″Tight NHL Races to go down to the wire″, CP, March 31, 1975, Calgary Herald, p.17,
″Second chance for Steve Vickers″, UPI, May 2, 1979, Beaver County Times, p.C2,
″Big night gives Vickers’ confidence a lift″, CP, November 8, 1979, Regina Leader-Post, p.23,
hockeydraftcentral.com.


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