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samedi 31 mai 2025

La remise de la Coupe en 1966


1966. Il y a toujours seulement six équipes. Les deux éternels mauvais de l’époque, New York et Boston, sont évidemment exclus des séries. Étonnamment, parmi les équipes qui participent ″au détail″ (comme on disait parfois à ce moment), le premier ne fait pas face au quatrième, mais au troisième, pendant que deuxième affronte le quatrième.

Montréal remporte la palme et balaie ensuite le troisième, Toronto. Dans l’autre série par contre, Détroit, quatrième, cause la surprise et élimine Chicago. On se retrouve donc avec une finale 1 (Montréal) contre 4 (Détroit).

Détroit démarre en lion en remportant les deux premiers matchs, au Forum, mais les Canadiens se mettent ensuite en marche, remportant les trois matchs suivants, incluant une victoire facile de 5-1 au match 5.

Le match 6 a lieu à l’Olympia de Détroit, où Montréal peut mettre fin aux hostilités. Le match est serré et se rend en prolongation.

Après deux minutes, Dave Balon est dans le coin et lance vers le devant du but. La rondelle atteint alors celui que Balon décrit comme le ″défenseur chauve″. (Gary Bergman. Considérant qu’il n’y a que six équipes, qu’on nous a souvent dit que les joueurs se connaissaient tous, j’ai trouvé cocasse que c’est ainsi que Balon a désigné Bergman.) Le disque frappe ensuite le genou d’Henri Richard pour ensuite aboutir dans le but.

Le gardien des Wings, Roger Crozier, proteste, arguant que Richard a compté avec sa main. L’arbitre Frank Udvari n’a pas voulu l’entendre, alors qu’au même moment, dans un début de chaos, des spectateurs qui apparemment venaient de Windsor, sautaient sur la patinoire.

À ce moment, le Trophée Conn Smythe (qui n’existait que depuis un an) est décerné suite à un vote des six gouverneurs. Par contre, ceux-ci ne parviennent pas à se rejoindre dans l’aréna. (Il n'y a évidemment aucun cellulaire.)  Lorsqu’ils y arrivent finalement, ils ne s’entendent pas au sujet  du vainqueur. Lassés d’attendre que le président Clarence Campbell se présente, Jean Béliveau et Jean-Claude Tremblay saisissent la Coupe et la transportent dans le vestiaire.

Sur place, il n’y a qu’une seule bouteille de champagne, alors qu’il y aurait eu une question de superstition en lien avec le fait d’acheter du champagne à l’avance pour un match sur la route. Toe Blake taquine plutôt Lucien Desrochers, publiciste, en affirmant que c’était son travail.

Terry Harper est le premier à se servir et il en laisse bien peu à ses coéquipiers. Gump Worsley, qui eut de très bonnes séries, en eut un peu, mais bientôt, il n’en reste plus pour le capitaine Jean Béliveau, celui qui avait compté le but décisif, Henri Richard, et les autres.

Clarence Campbell finit par se présenter sur la patinoire alors que la plupart des spectateurs ont déjà quitté. On s’attendait à ce que Béliveau, Worsley ou Jean-Claude Tremblay soit nommé récipiendaire du Conn Smythe. On opte plutôt pour Roger Crozier, qui avait joué un rôle certain dans le parcours surprenant des Wings, mais dont le choix est tout de même étonnant. Le gardien sort donc du vestiaire en nouant sa cravate et en attachant ses boutons de manchettes pour recevoir son trophée. Si la défaite de son équipe lui a fait passer un boni de 2000$ sous le nez, son Conn Smythe lui a tout de même valu 1000$ et une Ford Mustang. Tremblay, souvent sous-estimé au cours de sa carrière, fut déçu que sa très bonne performance passe encore sous le radar.

D’un point de vue télévisuel, disons qu’on a déjà fait mieux…  Les téléspectateurs devaient se demander ce qui se passait.

Sources :

Lalancette, Mikaёl, Jean-Claude Tremblay, Le magicien de la ligne bleue, Les Éditions de l’Homme, 2024, pages 93 à 96,

″Le soir de triomphe de Blake et de ses joueurs″ - Pollock, 6 mai 1966, La Presse, page 27,

″Je suis fier de mon équipe, même dans la défaite″, dit Syd Abel de Marcel Desjardins, 6 mai 1966, La Presse, page 28,

″Campbell n’a pu se rendre au centre de la patinoire″, GC, 6 mai 1966, La Presse, page 28,

″Canadiens Capture Stanley Cup In Overtime, Richard Goal Nips Wings 3-2″ de Pat Curran, May 6, 1966″, Montreal Gazette, page 33,

″MM. les magnats de la LHN (sic), où aviez-vous la tête?″ d’André Trudelle, 7 mai 1966, La Presse, page 18,

″Banquet, Sunday Parade Honor Champs, Toe Blake Seems Serious About Retiring As Coach″ de Pat Curran, May 7, 1966, Montreal Gazette, page 8.


1 commentaire:

Jellos a dit…

La LNH a déjà été considérée comme une ligue de broche à foin comparée à la NBA, la NFL et au baseball majeur, cet exemple l'illustre bien. Merci keithacton.