Après un passage dans la
Ligue Junior du Manitoba (les ligues de l’ouest n’étant pas
encore unifiées), Wayne Stephenson prit le chemin du programme de l’équipe
nationale et du hockey international.
C’est en 1966 qu’il devint le gardien auxiliaire, derrière Seth Martin
(voir texte du 26 février 2013), qui était en place depuis longtemps. Il vit très peu d’action au cours des
tournois du championnat du monde en 1966 et 1967, mais il eut tout de même
droit à une médaille de bronze lors des deux occasions.
Lors de l’expansion de 1967, Martin se joignit aux nouveaux Blues de
St.Louis, ce qui laissa le champ libre à Stephenson. Celui qu’on surnommait « Fort
Wayne » saisit sa chance et joua un rôle important lorsque le Canada mit
la main sur la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Grenoble. Stephenson participa encore aux championnats
du monde en 1969, à Stockholm. Cette
fois, le Canada termina quatrième.
Il y eut toutefois une dispute au sujet du championnat de 1970. Celui-ci devait avoir lieu à Montréal et à
Winnipeg et finalement admettre les professionnels. (Les meilleurs joueurs soviétiques,
officiellement payés par l’armée, n’étaient pas considérés comme
professionnels. Mais dans les faits, ils
se consacraient presque entièrement au hockey et surclassaient les Canadiens, qui
étaient de vrais amateurs.) Lorsque la
chose ne se fit pas, le Canada se retira non seulement de l’organisation, mais
aussi du tournoi. Il fallut attendre
jusqu’en 1977 avant de revoir une équipe canadienne aux championnats du monde
et jusqu’en 1980 pour les Olympiques.
Devant ces faits, le programme national perdit de sa pertinence. Le Père David Bauer, qui s’en occupait jusque
là, s’en retira, lui qui était en désaccord avec l’utilisation des
professionnels aux Olympiques.
De son côté, Stephenson y resta jusqu’en 1971, avant de faire le saut
dans la LNH. Comme dans le cas de Seth
Martin quelques années plus tôt, ce sont les Blues de St.Louis qui firent signe
au gardien de l’équipe nationale. Après
une saison passée principalement avec leur filiale, une opportunité se créa
pour la saison 1972-73. Le gardien
régulier de l’équipe, Ernie Wakely, décida alors de tenter l’aventure de l’AMH
avec les Jets de Winnipeg. Stephenson
vit donc beaucoup d’action pour les deux saisons suivantes (45 et 40 matchs
respectivement), mais après un début canon dans la ligue, les Blues retombaient
sur terre et vivaient des moments de grande instabilité au niveau de leur
gestion. (voir texte du 19 octobre 2011)
Les résultats furent donc assez moyens.
De leur côté, les Flyers de Philadelphie venaient tout juste de gagner
leur première Coupe Stanley, avec leur style pour le moins agressif. Devant le filet, ils comptaient sur le brio de
Bernard Parent, qui avait joué 73 matchs.
Son adjoint, Bobby Taylor, n’en avait joué que 8. Se jugeant vulnérable en cas de blessure à
Parent, les Flyers envoyèrent un choix de deuxième ronde aux Blues en retour de
Stephenson.
Du point de vue de la compétition, la position de Stephenson
s’améliorait grandement. D’ailleurs,
elle lui permit de mettre la main sur une bague de la Coupe Stanley en
1974-75. Toutefois, il ne joua que douze
parties cette année-là.
En 1975-76, Parent fut blessé la majeure partie de la saison, ce qui
laissa beaucoup plus de place à Stephenson.
Il joua 66 matchs en saison régulière, participa au match des étoiles et
fut devant le filet pour toutes les parties de la finale (perdue aux mains des
Canadiens). De plus, bénéficiant de son
expérience internationale, il fut devant le filet lors de la rencontre
« amicale » contre l’équipe de l’Armée Rouge. (Au cours de ce match, l’entraîneur
soviétique retira son équipe de la patinoire en guise de protestation contre un
coup qu’assena Ed Van Impe à sa super étoile Valeri Kharlamov.)
Pour les trois saisons suivantes, Stephenson fut encore à la merci de
Bernard Parent, ce qui lui causa une certaine frustration. Tant qu’il était en santé, Stephenson jouait
peu. Lorsqu’il se blessait, Stephenson
jouait plus.
Le 17 février 1979, Parent subit une blessure qui mit fin à sa carrière,
lorsqu’un bâton trouva son chemin dans le trou de l’œil de son masque. Stephenson termina alors la saison. Toutefois , les Flyers
décidèrent ensuite de faire maison nette devant le filet, en faisant confiance
au vétéran Philippe Myre, acquis des Blues, et à la recrue Pete Peeters. Stephenson fut échangé aux faibles Capitals
contre un choix de troisième ronde.
Stephenson devint finalement numéro 1 à Washington, jouant 56 matchs en
1979-80. Par contre, la situation ne
dura pas. Il fut blessé au cours de la
saison suivante et joua ainsi les 20 derniers matchs de sa carrière.
Stephenson alla par la suite travailler dans le secteur bancaire, dans
le mid-ouest américain.
En 2008, on lui diagnostiqua un cancer au cerveau, qui l’emporta
finalement en 2010, à l’âge de 65 ans.
Sources :
« Remembering Stephenson » de Bill Meltzer, 8 août 2010 (iihf.com),
legendsofhockey.net, wikipedia.org.
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