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mardi 5 mars 2019

Escapade à Syracuse



De retour de Détroit, j’ai décidé de passer par le sud du lac Ontario et de faire un arrêt à Syracuse.

Un peu comme sa voisine, Rochester, Syracuse est une ville industrielle en déclin avec un taux de criminalité élevé. Si sa population a atteint son sommet en 1950 avec plus de 220 000 habitants, elle est aujourd’hui autour de 143 000. Bien que le fabricant de dactylos Smith Corona et le fabricant de fournaises Carrier y ont déjà eu leur siège social et que General Electric y a déjà fabriqué une grande quantité de téléviseurs, il ne reste plus rien de tout ça. (Toutefois, Carrier y a toujours un centre de recherche.)

Par contre, Syracuse peut au moins compter sur une grande université, qui porte son nom, et qui est renommée pour sa recherche. Au niveau sportif, la réputation des équipes de football et de basketball de l’Orange de l’Université de Syracuse n’est plus à faire.

Les liens entre Syracuse et le hockey mineur remontent à loin. La première Coupe Calder a d’ailleurs été remportée par les Stars de Syracuse en 1937. L’histoire du hockey dans la ville a été néanmoins loin d’être linéaire. Il y a eu quelques tentatives dans la Ligue américaine, mais de 1967 à 1977, ce sont les Blazers y qui ont joué, dans la Ligue Eastern (EHL) et dans la Ligue nord-américaine (NAHL).

C’est par ailleurs cette dernière ligue qui a servi d’inspiration pour le film Slap Shot. On y trouve ainsi une équipe qui la représente dans le film, les Bulldogs, qui comptent sur les services de Tim McCracken et Ogie Oglethorpe. Le chandail que l’équipe porte dans le film n’a toutefois rien à voir avec celui des Blazers. Il s’agit plutôt d’une version modifiée de celui des Jaros de la Beauce. De plus, les deux matchs que jouent les Chiefs contre les Bulldogs sont à domicile. Ils n’ont donc pas lieu à Syracuse, mais bien à Charlestown dans le film et à Johnstown dans la vraie vie.


En 1976, il n'y avait pas de siège à une extrémité

Aujourd'hui, elle a été un peu modifiée


Cependant, Syracuse a tout de même servi de lieu de tournage pour le film, mais dans l’histoire, il s’agit du domicile des Presidents de Hyannisport. Pour vous situer, il s’agit du match où Jeff Hanson reçoit un trousseau de clés au visage et où le tout dégénère en bagarre dans les estrades. D’ailleurs, les acteurs se souviennent que les figurants de Syracuse avaient pris leur rôle particulièrement à cœur, rendant la scène assez intense à tourner…

Cette scène a été tournée au War Memorial Arena. Inauguré en 1951, il est toujours utilisé aujourd’hui et il est le domicile du Crunch de Syracuse, qui y joue depuis 1994 et qui est le club-école du Lightning de Tampa Bay dans la Ligue américaine. À noter qu’il a également été le domicile des Nationals, qui y ont d’ailleurs gagné le championnat de la NBA en 1955. En 1963, les Nationals ont pris le chemin de Philadelphie pour devenir les 76ers.

Situé dans un centre-ville qui ne m’a pas paru très animé, on peut se garer dans des stationnements étagés tout près.

À l’intérieur, j’ai cherché si on pouvait trouver une quelconque référence au fait qu’il s’agissait d’un des lieux de tournage du film, mais je n’ai rien trouvé. Pourtant, le Crunch avait retiré le numéro 7 de Reggie Dunlop pour la saison 2008-09, suite au décès de Paul Newman. En fait, sans surprise, dans un endroit qui se nomme le War Memorial, on trouve plutôt une grande section liée à l’histoire militaire des États-Unis et aux héros locaux.

Le match auquel j’ai assisté opposait le Crunch aux Marlies de Toronto, la filiale des Leafs. Avec une foule de 5269 spectateurs dans un aréna d’une capacité de 6159, il y avait une bonne ambiance. Les billets sont abordables (à partir de 16$ US) et il y avait plusieurs familles.


La section de l'histoire militaire


L’endroit a été peinturé aux couleurs du Crunch (blanc et bleu), ce qui n’était évidemment pas le cas en 1976, lors du tournage. Pour permettre d’agrandir la surface au besoin, les sections les plus près de la patinoire sont des estrades temporaires en aluminium, ce qui est un peu bizarre. Le plafond, couvert d’une toile isolante (du "papier d’aluminium"), trahit l’âge de l’immeuble, qui est tout de même bien entretenu. En fait, l’entretien fait en sorte qu’on ne se sent pas dans un aréna de 68 ans, mais certains détails font qu’on sait que nous ne sommes pas dans un édifice moderne non plus.


Les estrades en aluminium près de la glace



Question culturelle probablement, mais je ne m'habitue pas à voir des pubs comme celle-ci, d'un centre de traitement du cancer. On voit aussi le plafond en "papier d'aluminium".

Sur la glace, l’ex-Voltigeur et Armada Alex Barré-Boulet s’est mis en évidence en comptant les deux buts du Crunch, qui est d’ailleurs dirigé par l’ex-entraîneur des Olympiques de Gatineau, Benoît Groulx. Les Marlies sont toutefois revenus de l’arrière et c’est finalement l’ex-Rempart et Cataracte Dmytro Timashov qui a tranché en faveur de Toronto en prolongation, 3-2. Décidément, les anciens de la LHJMQ étaient bien représentés.



La mascotte du Crunch est à l'image du logo, une sorte de super héros. Pour une mascotte, ça va, mais pour un logo, c'est moche.




Cal Foote (le fils d'Adam) et ses coéquipiers ne portaient toutefois pas leur chandail habituel. Leur troisième chandail est orange, à l'image des équipes de l'université du coin.




Le jeune frère de PK Subban, Jordan, joue maintenant dans le réseau des Leafs, pour les Marlies




Voici un Crunch Dog: Oignons frits, bacon, saucisse et sauce au fromage sur pain bretzel. Vais-je surprendre quelqu'un en disant que c'est assez gras?


Sources:
Jackson, Jonathon, The Making of Slapshot: Behind the Scenes of the Greatest Hockey Movie, John Wiley & Sons Canada Ltd, 2010, p.171-173, 279,

wikipedia.org.

1 commentaire:

Indy66 a dit…

J'y vais toutes les années à l'action de grâce.