À la fin du 19e siècle, Riley Hern jouait autant à l’avant que dans les buts dans sa région de Stratford, en Ontario, en plus de jouer à la crosse. Il choisit finalement la position de gardien quand, en 1901, il eut vent d’une innovation. Une ligue dans la région de Pittsburgh se déclarait officiellement comme professionnelle, la Western Pennsylvania Hockey League (WPHL). Le but était d’occuper leur aréna, le Duquesne Gardens, à Pittsburgh. Hern signa donc avec les Keystones de Pittsburgh.
Il ne mit pas de temps à se distinguer, car dès la première année de la ligue sous cette forme, avec neuf victoires en quinze matchs, il mena ses adversaires à ce chapitre. Il fut ainsi nommé au sein de l’équipe d’étoiles de la ligue.
L’année qui suivit fut tout autre. Les Keystones terminèrent derniers de la ligue. Quant à Hern, il ne remporta qu’un seul match, contre dix défaites.
Ce fut alors la dernière saison de Hern dans la WPHL. Par la suite, il joua avec le Portage Lakes Hockey Club, une équipe basée au Michigan, qui se joindra à une autre ligue professionnelle naissante, l’International Professional Hockey League (IPHL).
En 1905-06, Hern aida à nouveau son équipe à remporter le championnat de la ligue, avant de revenir au Canada. Il se joignit alors aux champions de la Coupe Stanley, les Wanderers de Montréal, où il aura comme coéquipiers une kyrielle de joueurs qui ont marqué cette période du hockey, comme Hod Stuart, Sprague Cleghorn, "Bad" Joe Hall et Lester Patrick.
Encore une fois, Hern aida son équipe à remporter le championnat, la Coupe Stanley dans ce cas, avec une saison parfaite de surcroît. Ce faisant, il devint le premier gardien professionnel à remporter la Coupe. Toutefois, c’était l’époque où des équipes d’autres ligues pouvaient défier les champions en titre. Après avoir défait une équipe de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, les Wanderers se firent alors surprendre par les Thistles de Kenora. Pour parvenir à ses fins, l’équipe de la ville du nord-ouest de l’Ontario de 5200 habitants (qui demeure à ce jour la plus petite ville à avoir remporté la Coupe Stanley) avait engagé pour l’occasion le futur premier entraîneur des Bruins, Art Ross, pour 1000$. Les Wanderers reprirent ensuite la Coupe, en plus d’embaucher Art Ross la saison suivante.
Les Wanderers remportèrent ensuite cinq défis, en plus de conserver leur titre pour la saison 1908, où Hern joua un rôle important. À partir de ce moment, la Coupe Stanley couronna la meilleure équipe professionnelle, alors que les clubs amateurs se disputèrent plutôt la nouvelle Coupe Allan.
Les Wanderers laissèrent la Coupe à Ottawa en 1909, avant de la reprendre en 1910.
Hern joua une dernière saison en 1910-11, mais c’est à nouveau Ottawa qui remporta le titre.
Une pub pour son magasin |
Au cours de sa carrière, Hern était devenu porte-parole de la chaîne de mercerie Semi-ready. Celle-ci offrait des complets déjà assemblés, mais auxquels il ne restait que les derniers ajustements à faire, ce qui constituait une nouveauté à l’époque par rapport aux habits sur mesure, plus longs à obtenir et plus coûteux. La chaîne lui a même offert un magasin au coin de Peel et Ste-Catherine. Après la saison 1910-11, Hern décida de se consacrer entièrement à son commerce. Toutefois, pour demeurer près du hockey, il travailla également comme arbitre et juge de but dans la LNH. Il s’impliqua également dans le milieu local des affaires.
En 1929, Hern eut des problèmes cardiaques, qui l’emportèrent à l’âge de 50 ans.
La contribution de ce pionnier du hockey professionnel fut soulignée en 1963, lorsqu’il fut admis au Temple de la renommée du hockey à titre posthume.
Fait intéressant, on compte parmi sa descendance l’acteur et chanteur Allan F. Nicholls, qui a entre autres fait partie du groupe Mashmakhan pendant un moment. Toutefois, il est surtout connu pour son rôle de Johnny Upton, le joueur moustachu qui a ouvert sa robe de chambre lors de la parade de mode, dans le film Slap Shot. Jusqu’à un certain point, on peut donc dire que le hockey unit le petit-fils au grand-père qu’il n’a jamais connu…
Sources : The Westmount News, 9 octobre 1914, p.9, “′Riley′ Hern Died In His 49th Year”, 25 juin 1929, Montreal Gazette, p.5, “Riley Hern : St.Mary’s Original Hockey Hero” de Stewart Grant, 20 janvier 2017, St.Mary’s Independent (stmarysindy.com), hhof.com, wikipedia.org.
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