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mercredi 15 décembre 2021

Paul Henderson à Atlanta

À la base, Paul Henderson était un bon joueur.  Toutefois, il n’était pas la grande vedette des Maple Leafs.  On y retrouvait aussi Norm Ullman, Dave Keon, et même Ron Ellis, et par la suite, Darryl Sittler.

 

Lorsque Henderson marqua le but décisif de la Série du siècle en 1972, il devint instantanément une super vedette, un statut auquel il n’était pas prêt, que sans son but il n’aurait jamais atteint et qui lui a causé certains problèmes.


En 1974, alors qu’il se querella avec le méprisable propriétaire des Leafs, Harold Ballard, Henderson trouva refuge chez les rivaux torontois, les Toros de l’Association mondiale de hockey (AMH).

 

Deux ans plus tard, faute de rentabilité dans la Ville-Reine, les Toros déménagèrent leurs pénates dans un marché improbable : Birmingham, Alabama.


Henderson se retrouva d’abord au sein d’une équipe qui privilégiait le jeu agressif, pour ne pas dire violent, alors qu’il avait une personnalité tout à fait opposée.  Puis, la philosophie changea pour cibler les jeunes joueurs.  Les Bulls furent alors surnommés les "Baby Bulls".  Henderson et son épouse eurent alors l’impression de devenir les parents de ces jeunes parachutés dans le sud des États-Unis. 


Mais au-delà de tout ça, Henderson retrouva dans cette région un anonymat qu’il appréciait grandement.  De plus, il renoua avec sa foi et développa une grande ferveur religieuse.

Lorsqu’en 1979, la LNH accepta d’absorber quatre des six équipes de l’AMH, Birmingham et Cincinnati furent exclus.  Les Bulls furent alors convertis en une équipe de la Ligue centrale.

 

Estimant qu’il avait imposé sa carrière et tous les déménagements qui viennent avec à son épouse et ses trois filles, Henderson décida de prendre sa retraite et de demeurer à Birmingham.  Il voulait ainsi éviter de changer ces dernières d’école et il ne voulait pas quitter son église.  De toute manière, il jugeait qu’il avait accompli ce qu’il avait à faire.


Toutefois, les choses n'étaient pas si simples.  N'ayant pas sa carte verte, les possibilités d'emploi étaient limitées pour Henderson.  La solution la plus simple était de continuer à jouer au hockey.  


Les Bulls étant maintenant affiliés aux Flames d’Atlanta, Henderson contacta leur directeur-gérant, Cliff Fletcher.  Celui-ci aurait préféré le garder à Atlanta en permanence, mais Henderson refusa.  Il lui offrit alors un contrat de deux ans avec les Bulls, mais il insista pour que Henderson soit disponible si les Flames avaient besoin de lui.  Il demeura donc en Alabama, tout en faisant le trajet de 235 km en voiture vers Atlanta lorsque nécessaire.  Et ayant toujours en tête son après-carrière, il se mit à porter un casque Cooper SK600 avec une grille complète, alors qu’à ce moment, on retrouvait toujours de nombreux joueurs sans casque, pour préserver ses yeux et ses dents.

 

Le plan de Henderson rencontra un premier obstacle lorsqu’à la fin de la saison 1979-80, les Flames déménagèrent à Calgary.  La dernière saison de son contrat se passera donc seulement à Birmingham.  Le 17 mars 1980, dans ce qui s’avéra son dernier match au Maple Leaf Gardens, Henderson trouva le moyen d’irriter Harold Ballard, toujours propriétaire des Leafs à ce moment, en marquant deux buts et obtenant une passe, dans une victoire des Flames 5-1.  D’ailleurs, en 30 matchs avec Atlanta, il marqua 7 buts et obtint 6 passes, dont 4 buts et 2 passes furent obtenus contre Toronto.  Quant aux séries, les Flames firent appel à ses services pour leurs quatre matchs contre les Rangers, plutôt que de le laisser à Birmingham pour affronter Fort Worth.


Le plan rencontra ensuite un deuxième obstacle, lorsqu’au cours de la saison, en février 1981, les Bulls cessèrent leurs activités.  Henderson termina donc l’année comme dépisteur, épiant les adversaires à venir des Flames.  


Il tenta par la suite de devenir courtier, mais toujours incapable d’obtenir son permis de travail, il étudia plutôt pour devenir pasteur, avant de se résigner à revenir à Toronto.  Il devint alors conférencier dans des organisations chrétiennes. Après avoir connu des problèmes de santé avec une leucémie lymphoïde chronique, il est parvenu à se remettre sur pieds malgré tout.


Sources:


Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.152 à 154,


"Henderson Likes Driving To Work" de Al Smith, December 4, 1979, The Atlanta Constitution, page 4D,


"Flames whip Maple Leafs as Henderson tallies twice", CP, March 18, 1980, Montreal Gazette, page 40,


"Henderson hangs ′em up as Bulls untie skates" de Eric Duhatschek, February 24, 1980, Calgary Herald, page A19.


wikipedia.org. 

2 commentaires:

Jellos a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jellos a dit…

Merci pour cet article très intéressant sur ce ''héros'' canadien. Demander à l'organisation de rester dans les mineures, ça doit être une première. Son contrat devait lui garantir son salaire de la LNH même si les salaires n'avaient rien à voir avec ceux d'aujourd'hui.