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mercredi 17 août 2022

Doug Smith


Initialement, rien ne laissait entrevoir que Doug Smith deviendrait un athlète professionnel. En raison de malformations à ses jambes, il dut à un jeune âge porter des orthèses. Une fois que celles-ci firent leur travail, sa mère rechercha désespérément une façon de canaliser son énergie, lui qui souffrait d’un trouble de déficit d’attention. Elle l’inscrivit alors dans une multitude de sports, incluant bien sûr le hockey.

Ayant un talent offensif certain et ne reculant devant rien, il se retrouva avec l’équipe junior de sa ville natale, les 67’s d’Ottawa.

Ses débuts furent toutefois douloureux, puisque les vétérans lui firent subir une période d’initiation de trois mois. On l’humilia, on lui rasa les parties génitales, pour ensuite les recouvrir d’antiphlogistine, on l’attacha dans un chariot d’épicerie pour l’abandonner au milieu de la glace, on l’aspergea d’eau glacé, et ainsi de suite. Il faut dire qu'à ce moment, la culture de l’initiation était forte et généralement acceptée. S’en plaindre paraissait comme un signe de faiblesse. Smith en conserva un traumatisme et en 2020, il se joignit à la poursuite de Dan Carcillo contre les ligues juniors à ce propos.

Smith amassa malgré tout 57 points à son année recrue, avant d’augmenter son total à 101 points à sa deuxième saison. Cette performance convainquit alors les Kings de le repêcher deuxième au total à l’encan de 1981. Seul Dale Hawerchuk fut choisi avant lui. Le comparant à Bobby Clarke, on le préféra entre autres à Bobby Carpenter, Ron Francis et Grant Fuhr.

Immature, il se retrouva alors sous le soleil californien avec sa soudaine richesse. Il s’acheta une Porsche et s’appropria rapidement tous les avantages qu’offre la Cité des anges. Arrogant et imperméable aux conseils, il importuna rapidement la vedette de l’équipe, Marcel Dionne, avec qui il en vint aux coups. Smith constata toutefois que le glamour de Los Angeles passait par-dessus le hockey, puisque les Kings y jouaient à ce moment un rôle d’obscur figurant.

Un peu à la dérive, il demanda à Pat Quinn, son entraîneur avec qui il avait une bonne relation, de l’échanger. C’est finalement en janvier 1986 qu’il fut exaucé, alors qu’il fut expédié à Buffalo avec Brian Engblom, en retour de Ken Baumgartner, Sean McKenna et Larry Playfair.

Si Smith devint un favori de la foule à Buffalo, ça ne l’empêcha pas d’en découdre avec son entraîneur, d’abord Scotty Bowman, puis Ted Sator.

À l’été 1988, sa témérité lui causa d’être impliqué dans un accident de tout-terrain. Il se retrouva alors avec une plaque d'acier de 15 centimètres et 6 vis dans l’épaule. Smith décida alors de prendre les bouchées doubles pour s’assurer de revenir au jeu, mais il ne convainquit pas les Sabres de continuer l’aventure. Il fut donc laissé sans protection et réclamé par les champions en titre, les Oilers. Il ne sera toutefois en Alberta que pour 19 matchs, étant ensuite échangé aux Canucks, pour ensuite faire un bref arrêt à Pittsburgh.

Lorsque Scotty Bowman fut embauché pour prendre le banc des Penguins, Smith comprit rapidement que ce n’est pas à cet endroit que se trouvait son avenir. Son étoile ayant considérablement pâlie, il se dirigea alors vers l’Autriche. Pendant sa carrière de 535 matchs dans la Ligue nationale, il marqua 115 buts et obtint 138 passes.

En février 1992, lorsqu’un défenseur adverse perdit l’équilibre derrière son filet, il entra en collusion avec Smith qui arrivait à toute vitesse. Ce dernier atterrit alors tête première dans la bande. Il se brisa ainsi les cinquième et sixième vertèbres cervicales, en plus d’endommager sévèrement ses ligaments.

La convalescence fut longue et incertaine. Il dut être immobilisé pendant des mois avec un carcan en métal qui tenait à l’aide de vis insérées dans son crâne. Une fois stabilisé, il dut subir une opération qui dura 11 heures et qui entraîna de nombreux problèmes, dont une dépendance à la morphine. Pendant ces moments sombres, il eut des pensées suicidaires.

Bien que toujours fragile, il prit 13 ans à réapprendre à marcher et à reprendre une vie normale. Cette traversée du désert lui a donné amplement de temps pour réfléchir au sens de la vie et se dit maintenant une personne complètement différente de celle qu’il a déjà été.

De retour à Ottawa, il a été entrepreneur, écrit deux livres, et donne maintenant des conférences de motivation, en plus d’être impliqué dans des levées de fonds.

Sources :

"Doug Smith : The rebound of a lifetime" d’Andrew Duffy, November 24, 2012, Ottawa Citizen (spinalcordinjuryzone.com),

"Ex-Canuck Doug Smith latest to allege systemic junior hockey abuse in suit against CHL" de Patrick Johnston, December 17, 2020, Vancouver Province (theprovince.com),

hockeydraftcentral.com.

1 commentaire:

Jellos a dit…

Il n'était pas dû pour mener une petite vie tranquille, le gars...