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mercredi 12 juin 2024

Benny Grant

 


 

Ce texte a d'abord été publié comme texte inédit dans notre livre «Le meilleur de La vie est une puck» en 2022. Ce livre est désormais épuisé mais demeure toujours disponible en format digital (eBook). 


Le 20 février 2022, ­Andrew ­Hammond a pu effectuer un retour dans la ­LNH, après un exil de quatre ans, lorsqu’il fut acquis par les ­Canadiens de ­Montréal. Encore mieux, il a pu s’offrir une première victoire depuis le 9 avril 2016, soit un écart de 2 143 jours. On retrouve sept autres gardiens dans l’histoire de la ­LNH qui ont dû attendre plus longtemps que ­Hammond entre deux victoires. Il y a entre autres ­Michael ­Leighton (2 159 jours), ­Kay ­Whitmore (2 395 jours) et ­Roberto ­Romano (2 579 jours). Ce n’est rien cependant comparativement au meneur de cette liste.

Né à ­Owen ­Sound en ­Ontario le 14 juillet 1908, ­Benjamin ­Cameron Grant put jouer régulièrement à l’aréna d’Owen ­Sound car son père en était le gérant. Il joignit les ­rangs des ­Greys de sa ville natale dans la OHA, lors de la saison ­1924-25, mais dut attendre jusqu’en ­1926-27 pour finalement obtenir le poste de gardien titulaire de l’équipe. 

En 16 parties, il récolta 12 victoires, dont deux par blanchissage, avant de mener les ­Greys jusqu’au championnat de la coupe ­Memorial.


Il rejoignit ensuite les ­Panthers de ­London de la ­Canadian ­Professionnal ­Hockey ­League pour la saison suivante, mais ses droits furent échangés au ­Maple ­Leafs de ­Toronto en janvier 1928, contre une somme d’argent. Cette signature servait en fait à combler une rare absence de ­Lorne ­Chabot, gardien titulaire des ­Leafs. Grant fut d’office pour trois matchs à ­Toronto, ne récoltant qu’une victoire.

À une époque où les équipes de la ­LNH n’employaient qu’un seul gardien, ­Grant ne put vraiment s’établir. Mais ­Conn ­Smythe, propriétaire des ­Maple ­Leafs, ne voulait pas le perdre au profit d’une autre équipe et décida de le garder dans l’organisation pour les entrainements. Sa présence permettait d’avoir un remplaçant compétent lorsque ­Lorne ­Chabot devait s’absenter. Smythe se permettait de le prêter à d’autres équipes au besoin, contre une somme d’argent bien entendu. Ainsi, lors de la saison ­1929-30, ­Grant prit la place devant le filet des ­Americans de ­New ­York en remplacement de ­Roy ­Worters. Il y disputa sept matchs, remportant trois victoires.

Voulant garder son auxiliaire actif, ­Smythe prêta ­Grant aux ­Tigers de ­Boston de la ­Canadian-American ­Hockey ­League en ­1930-31 et aux ­Stars de ­Syracuse la ­IHL lors des deux saisons suivantes.

N’étant maintenant plus la propriété des ­Maple ­Leafs, qui comptaient désormais sur les services de ­Turk ­Broda, il retourna dans la ligue « ­Can-Am », d’abord avec les ­Cubs de ­Boston, ensuite les ­Arrows de ­Philadelphie, les ­Eagles de ­New ­Haven et les ­Indians de ­Springfield. Ces derniers migrèrent dans la ­AHL en 1936, avec ­Grant comme principal gardien. Il resta avec l’équipe jusqu’en 1941, pour ensuite rejoindre les ­Saints de ­Saint ­Paul de l’American ­Hockey ­Association. Il y joua deux saisons et prit sa retraite au printemps 1942, même s’il venait d’être élu sur la première équipe d’étoiles de l’AHA.

Benny Grant, dernier à droite de la 3e rangée, lors de la saison 1929-30 où il joua 7 matchs avec les Maple Leafs.


Un an plus tard, alors qu’il était de retour dans sa ville natale et travaillait pour ­Imperial ­Oil, ­Benny Grant assista comme spectateur au camp d’entraînement des ­Maple ­Leafs qui se déroulait à ­Owen Sound. Lorsque l’entraîneur-chef (et natif d’Owen ­Sound) ­Clarence "Hap" ­Day aperçut ­Grant, il lui offrit de revenir au jeu car les ­Leafs étaient en manque de gardiens compétents, dû à l’enrôlement de Turk ­Broda pour la ­Deuxième ­Guerre ­mondiale.

Grant refusa d’abord, prétextant qu’il avait un bon travail, mais il lui indiqua qu’il allait quand même demander à son patron s’il pouvait avoir congé sans solde pour la saison de hockey. Suite au refus de ce dernier, ­Grant avisa ­Hap ­Day qu’il ne pourrait accepter l’invitation. Mais quelques jours plus tard, Grant fut brusquement transféré aux bureaux de ­Toronto de la compagnie. Une fois sur place, il se fit indiquer que son lieu de travail se trouvait au 50 ­Carlton ­Street, ce qui se trouve à être le ­Maple Leaf Gardens.

L’Imperial ­Oil ­Company appartenait à ­Esso. Ces derniers étaient un commanditaires de la radio qui diffusait les matchs des ­Maple ­Leafs à l’époque. Lorsque les dirigeants apprirent que les ­Leafs avaient besoin de ­Grant, ils firent en sorte de libérer ce dernier.

Grant rejoignit donc ses nouveaux coéquipiers et disputa finalement 20 autres matchs avec les ­Maple ­Leafs. Il en remporta neuf, dont le premier le 30 octobre 1943, soit 3 609 jours (presque 10 ans) depuis sa dernière victoire dans l’uniforme des ­Americans de ­New ­York, eux qui n’existaient même plus à ce moment. Grant fut de nouveau prêté à une autre équipe, les ­Bruins de ­Boston en mars 1944, en l’absence de ­Bert ­Gardiner. Il affronta ses coéquipiers des ­Leafs, contre qui il subit une défaite de ­10-2, dans ce qui fut sa dernière partie en carrière.

Il retourna à ­Owen ­Sound travailler pour l’Imperial ­Oil. Il est décédé le 20 juillet 1991.




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