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lundi 3 juin 2024

Al MacNeil


Au milieu des années 1950, les Maple Leafs connurent une période plus difficile, incluant la seule fois où ils terminèrent derniers pendant la période des ″Original Six″, soit en 1957-58. Ceci représenta une opportunité pour Al MacNeil, un défenseur robuste, mais ce ne fut pas suffisant pour qu’il se taille une place en permanence. De 1955-56 à 1959-60, il alterna entre les Americans de Rochester de la Ligue américaine et Toronto, jouant entre aucun et 53 matchs dans la grande ligue.


En juin 1960, MacNeil passa aux gagnants des cinq dernières coupes, les Canadiens, en retour de Stan Smrke. Même si, suite à la retraite de Maurice Richard, les Canadiens étaient dans un changement de cycle, MacNeil ne parvint pas à se faire une place à Montréal et fut assigné aux Canadiens de Hull-Ottawa. En 1961-62, il devint finalement un régulier dans la LNH, mais ce fut sa seule saison avec le Tricolore, puisqu’en mai 1962, il fut échangé à Chicago contre Wayne Hicks.

MacNeil passa quatre saisons avec les Hawks, incluant une présence en finale en 1965, où Chicago poussa Montréal à un septième match, mais que les Canadiens remportèrent.

C’est par le repêchage intra-ligue qu’en juin 1966, il se retrouva avec les Rangers, avant de prendre le chemin de Pittsburgh par l’entremise du repêchage d’expansion de 1967. Ce sera sa dernière saison dans la Ligue nationale.

En juin 1968, les Penguins l’échangèrent aux Canadiens, mais il se retrouva plutôt avec les Apollos de Houston de la CHL comme joueur-entraîneur, avant d’occuper le même poste avec les Voyageurs de Montréal dans la Ligue américaine en 1969-70.

On demanda ensuite à MacNeil de devenir l’adjoint de Claude Ruel derrière le banc des Canadiens. Ce dernier, qui avait remplacé Toe Blake en 1968-69, a connu du succès immédiatement, remportant la Coupe Stanley. L’année suivante fut moins glorieuse, alors que les Canadiens ratèrent les séries pour la première fois depuis 1947-48. C’est à ce moment qu’on demanda à MacNeil devenir son adjoint.

En décembre 1970, les choses n’allaient pas. Ruel évoqua une trop grande pression et on finit par le relever de ses fonctions. On demanda alors à MacNeil de prendre la relève. Originaire du Cap Breton, il devint alors le premier entraîneur-chef de la LNH originaire des Maritimes. Par contre, il devint aussi le premier entraîneur-chef des Canadiens qui ne parlait pas français depuis Dick Irvin, qui avait quitté en 1955. La réaction initiale ne fut pas hostile envers lui, mais on critiqua plutôt le directeur-gérant, Sam Pollock. On lui reprocha d’œuvrer dans le secret et de ne pas être doué pour les relations publiques. On se demanda aussi pourquoi il avait pris tant de temps avant de se rendre compte que Ruel n’avait pas ce qu’il fallait et si ce n’était pas le début d’un déclin du Tricolore.



Au mois de mars, MacNeil eut l’idée de rappeler et d’utiliser un jeune gardien, Ken Dryden, plutôt que ses gardiens réguliers, Rogatien Vachon et Philippe Myre. L’expérience fut concluante, alors que Dryden remporta ses six matchs et afficha une moyenne de 1,65.

Lorsqu’arrivèrent les séries, Montréal devait affronter la meilleure équipe de la saison régulière et les vainqueurs de la coupe de l’année précédente, les Bruins de Bobby Orr. MacNeil laissa planer le suspense quant à son choix de gardien, mais opta finalement pour Dryden, qui en bout de ligne joua chaque minute des séries.

Après une remontée miraculeuse lors du deuxième match, Montréal sema un doute dans la tête des Bruins, avant de causer une grande surprise, éliminant Boston lors du septième et ultime match.

Le deuxième tour aurait dû être plus facile, mais les North Stars poussèrent tout de même les Canadiens jusqu’à un sixième match. Le prochain rendez-vous serait donc avec Chicago, en finale.

Les quatre premiers matchs furent remportés par l’équipe à domicile. Lors du cinquième, à Chicago, Henri Richard fut très peu utilisé. Après le match, remporté par les Hawks 2-0, le Pocket Rocket explosa. Il exprima aux journalistes sans aucune retenue son mépris pour MacNeil, qu’il qualifia d’incompétent et de pire instructeur pour lequel il avait joué. Il ajouta qu’il était mélangé et qu’il chambardait tout. On reprocha également à MacNeil de ne pas avoir d’atomes crochus avec les francophones. Richard confia plus tard à Frank Mahovlich, qui lui appréciait MacNeil, qu’il avait simplement pété les plombs. Selon Michel Blanchard de La Presse, Pollock savait qu’il avait fait une erreur en nommant MacNeil et se préparait à la corriger, mais le moment était plutôt incongru. Ceci ne l’empêcha pas de rencontrer Scotty Bowman, qui avait quitté les Blues.

Lors du septième match, Chicago menait 2-1, mais Richard a montré de quel bois il se chauffait. Il marqua deux buts et Montréal l’emporta 3-2. Dryden, étincelant, remporta le trophée Conn Smythe. Ouvertement contesté, MacNeil était néanmoins champion de la Coupe Stanley.

Pollock rebrassa ensuite ses cartes (son expression). Scotty Bowman devint entraîneur et MacNeil retourna dans la Ligue américaine, bague de la Coupe Stanley au doigt.

Le club école, qui était maintenant dans sa province natale, eut du succès avec MacNeil derrière le banc. Dès leur première année, en 1971-72, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse remportèrent la Coupe Calder. MacNeil les mena également au titre en 1975-76 et 1976-77.

Il devint ensuite directeur du personnel à Montréal, puis dépisteur professionnel. Il fit ainsi partie des équipe gagnantes de la Coupe Stanley en 1978 et en 1979.

Comme Scotty Bowman, il n’a pas apprécié que ce soit Irving Grundman qui soit choisi pour succéder à Pollock en 1978. Il devait donner un coup de main à son nouveau patron, mais il se mêla finalement un peu trop du travail de Bowman, qui était déjà de mauvaise humeur.

En 1979, son ancien collègue à Montréal, Cliff Fletcher cherchait un remplaçant à Fred Creighton, congédié comme entraîneur des Flames d’Atlanta. Il préféra finalement MacNeil à Don Cherry, Bob Pulford, Bowman et Roger Neilson. Cherry se retrouva avec les Rockies du Colorado, Bowman avec les Sabres de Buffalo.

MacNeil ne fut qu’un an en Géorgie, puisqu’en 1980, l’équipe déménagea à Calgary. Si une caractéristique des Flames lors de leur période à Atlanta était leurs insuccès en séries malgré de bonnes saisons régulières (2 victoires en 17 matchs sur 8 ans), les choses changèrent à Calgary. À leur première année, ils se rendirent jusqu’au troisième tour, avant de s’incliner contre le Minnesota.

L’année suivante fut un retour à la normale, lorsque les Flames furent balayés au premier tour par les Canucks. MacNeil fut alors remplacé par Bob Johnson, mais il demeura dans l’organisation comme directeur du développement, puis adjoint au directeur-général. C’est dans ces fonctions qu’il remporta une quatrième Coupe Stanley en 1989.

Alors qu’il était conseiller du directeur-gérant Craig Button en 2002-03, il fut nommé entraîneur par intérim pour remplacer Greg Gilbert, jusqu’à la nomination de Darryl Sutter.

MacNeil a pris sa retraite en 2006. Il est membre du Temple de la renommée de la Ligue américaine depuis 2014.

Son petit-fils, Jack Sparkes, a été repêché en sixième ronde par les Kings en 2022.

Duchesne, André, Le Canadien: un siècle de hockey à La Presse, Les Éditions La Presse, 2008, pp.103-104, 118,

Dryden Ken, Scotty, A Hockey Life Like No Other, McClelland & Stewart, 2019, pp.169-170,

″Une première Victoire pour Allister Wences MacNeil″ de Gilles Terroux, 4 décembre 1970, La Presse, page B1,

″Pollock n’a pas joué franc jeu dans l’affaire Ruel…″ de Gilles Terroux, 4 décembre 1970, La Presse, page B1,

″Actualité-Express″ d’André Trudelle, 4 décembre 1970, La Presse, page B1,

″Les problèmes des Canadiens ne sont pas véritablement résolus″ de Jean Aucoin, 4 décembre 1970, Montréal-Matin, page S2,

″MacNeil a la main heureuse en faisant appel à Dryden″ de Gilles Terroux, 15 mars 1971, La Presse, page C1,

″Nous jouerons notre partie – Al MacNeil″ de Jean Aucoin, 7 avril 1971, Montréal-Matin, page 60,

″Hors-jeux de Boston″ de Pierre Gobeil, 8 avril 1971, Montréal-Matin, page 79,

″Le Canadien devra vaincre et les Black Hawks et l’instructeur Al MacNeil″ de Michel Blanchard, 14 mai 1971, page B1,

″Al MacNeil abandonne les Canadiens pour les Flames″, 8 juin 1979, Le Soleil, page C3,

″Bowman a un pied dans la porte, MacNeil l’a franchie″ de Bernard Brisset, 8 juin 1979, La Presse, page B1,

″Gilbert congédié″, PC, 4 décembre 2002, Le Soleil, page S9,

″The quiet hockey giant who just walked away″ de Steve Simmons, February 13, 2021, National Post (pressreader.com),

hockey-reference.com, wikipedia.org.

2 commentaires:

Jellos a dit…

MacNeil : un mal aimé à Montréal mais somme toute compétent comme l'indique sa fiche. Merci pour cet article.

keithacton a dit…

@ Jellos Merci!