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jeudi 4 juillet 2024

Ron Delorme


Ayant grandi dans le nord de la Saskatchewan dans les années 1950 et 1960 et ayant comme langue maternelle le cri, Ron Delorme avait évidemment beaucoup d’admiration envers Fred Sasakamoose, le premier autochtone à atteindre la Ligue nationale. Si Delorme n’a pas vu ce dernier s’aligner avec les Hawks (son passage avec Chicago eut lieu avant sa naissance), il put tout de même le voir à l’œuvre lorsqu’il s’aligna pour une équipe senior qui joua près de chez lui. Il réalisa d’ailleurs qu’il était un de ses parents éloignés du côté de sa grand-mère paternelle. Par la suite, il recroisa Sasakamoose sur une base régulière, puisqu’il se faisait un devoir d’encadrer les équipes de joueurs autochtones. Il arriva même que, alors que l’environnement était un peu trop hostile à Delorme et ses coéquipiers, Sasakamoose dut même s’impliquer physiquement.

Le talent de Delorme le mena éventuellement au niveau junior avec les Broncos de Swift Current, dans la ligue de l’ouest. Après une saison, l’équipe déménagea à Lethbridge, un avant-goût de l’instabilité qui marqua le début de sa carrière chez les pros.

Au repêchage de 1975, les Scouts de Kansas City venaient de terminer leur première saison, où ils ne parvinrent qu’à devancer seulement leurs affreux frères d’expansion, les Capitals. Repêchant donc deuxièmes, ils ont eu, comme c’était leur habitude au cours de ces années, un résultat famélique. Si Delorme fut leur choix de quatrième ronde (56e au total), les trois joueurs choisis avant lui (Barry Dean 2e, Don Cairns 20e et Neil Lyseng 38e) jouèrent un total de 88 parties pour la franchise.

De son côté, Delorme choisit plutôt l’offre des Spurs de Denver, une nouvelle équipe de l’AMH. Si le circuit maudit eut quelques histoires de clubs instables, celui de Denver fait partie des plus risibles. Malgré la présence de Jean-Guy Talbot derrière le banc et de Ralph Backstrom, les résultats se firent attendre sur la glace et la vente de billets fut des plus difficiles. Tellement qu’après 34 matchs, on déménagea en douce l’équipe à Ottawa sans même changer d’uniforme, pendant qu’on négociait la vente de l’équipe. Si les foules furent franchement meilleures à Ottawa qu’à Denver (8457 spectateurs contre les Whalers et une salle comble de 9355 spectateurs contre les Aeros de Gordie Howe, un contraste avec la moyenne de 3885 à Denver), les négociations achoppèrent et le propriétaire-vendeur décida plutôt de dissoudre l’équipe suite au match du 15 janvier. L’équipe renommée les Civics d’Ottawa n’exista donc que pour 7 matchs.

Étrangement, pour la saison 1975-76, on voit la partie avec Tucson,
mais la partie avec Denver / Ottawa est absente
Delorme a tout de même joué 22 matchs avec Denver / Ottawa, en plus de 18 autres avec le club affilié, les Mavericks de Tucson, qui a joué cette année-là sa seule saison de son existence. Par contre, il se retrouva ainsi orphelin et retourna donc dans le junior avec Lethbridge.

En 1976, les Scouts, toujours aussi médiocres, rendirent l’âme et déménagèrent… à Denver, pour devenir les Rockies. Delorme reprit donc le chemin du Colorado pour le camp d’entraînement. Il se retrouva par contre avec les Clippers de Baltimore de la Southern Hockey League (SHL), mais la ligue cessa ses activités le 31 janvier, faisant ainsi disparaître une autre équipe de Delorme. Toutefois, il fit ses débuts dans la Ligue nationale le lendemain, avec les Rockies.

En 1977-78, malgré une fiche de 19-40-21, les Rockies se qualifièrent pour les séries par la peau des dents. Ce fut leur seule présence de leur existence au tournoi du printemps et ils furent balayés en deux matchs par les Flyers. Lors de cette courte série, Delorme accumula 10 minutes de pénalité, un sommet pour l’équipe. Comme les Rockies ne sont jamais retournés en séries, il possède donc toujours et à jamais ce record d’équipe.


Par la suite, les Rockies demeurèrent médiocres, mais sans toutefois parvenir à se faufiler en séries. Delorme connut malgré tout de respectables saisons de 20 et 19 buts. Par contre, il commença aussi à aligner les blessures. En 1979-80, il fut blessé au genou.

L’année suivante, une épaule disloquée lui fit rater 15 matchs, mais il réussit tout de même à marquer 11 buts. Malgré qu’il était toujours aussi faible, le Colorado ne trouva pas mieux que de laisser Delorme sans protection lors du camp d’entraînement suivant. Ce sont alors les Canucks qui lui firent signe. Bien que Delorme avait l’habitude des déménagements et des équipes instables, il rata ainsi le déménagement des Rockies vers le New Jersey, qui arriva un an plus tard. En rejoignant les Canucks, il participa plutôt à leur étonnant parcours en séries en 1982, alors qu’ils s’inclinèrent en finale devant les Islanders.

Mais ici, elle y est
C’est en entrant en collision avec Jamie Macoun en décembre 1984 qu’il subit une autre blessure au genou, qui mit fin à sa carrière. En 524 matchs, il montre une fiche de 83-83-166. Il était à ce moment le dernier joueur actif des éphémères Spurs / Civics.

Il devint ensuite recruteur chez les Canucks en 1986, poste qu’il occupe toujours, démontrant ainsi une étonnante longévité, surtout lorsqu’on considère les nombreux changements d’administration qui ont eu lieu à Vancouver au fil des ans. Ses obligations ne l’empêchèrent toutefois pas d’être très impliqué auprès des causes autochtones, autant au niveau du hockey que de la persévérance scolaire. Le membre du Temple de la renommée du hockey de la Saskatchewan conserva ainsi toujours un lien avec Fred Sasakamoose et fut très attristé lorsque celui-ci est décédé de la covid en 2020.






Sources :

Surgent, Scott Adam, The Complete Historical and Statistical Reference to the World Hockey Association, 1972-1979, Xaler Press, Tempe, 1995, p.216, 226-227,

″Civics draw big gathering″, CP, January 8, 1976, Calgary Herald, page 59,

″Decision demanded today regarding future of Civics″ de Tom Sarsfield, January 15, 1976, Ottawa Citizen, page 25,

″Short season for pro hockey in Ottawa area″ de Tom Sarsfield, January 16, 1976, Ottawa Citizen, page 17,

″Canucks’ Ron Delorme’s emotional connection with hero Fred Sasakamoose″ d’Elliotte Friedman, November 26, 2020, Sportsnet (sportsnet.ca),

hockeydraftcentral.com.

1 commentaire:

Jellos a dit…

Un membre des Premières Nations qui aurait sans doute fait une meilleure carrière avec plus de stabilité dans les équipes où il a évolué. Merci pour cet intéressant article.