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jeudi 6 août 2020

Dan Maloney



Cadet d’une famille de neuf enfants, Dan Maloney était un joueur qui n’avait pas peur du jeu robuste. En 1969-70, il accumula d’ailleurs le deuxième plus haut total de minutes de pénalité dans la Ligue de l’Ontario, derrière l’imprévisible Steve Durbano. Par contre, il avait aussi un certain talent offensif. Ceci lui permit d’être choisi au premier tour (14e au total, 6 rangs derrière son coéquipier chez les Knights de London, Darryl Sittler), par Chicago. 

Les Black Hawks étaient à ce moment dans une bonne séquence. Après avoir terminés premiers de la ligue en 1969-70, les Hawks atteignirent la finale lors de l’année recrue de Maloney. Jouer pour une équipe d’élite (qui comprenait entre autres les frères Hull, Stan Mikita et Tony Esposito) peut être intéressant. Toutefois, il est plus difficile pour un jeune joueur d’y faire sa place. Après avoir joué 74 matchs à son année recrue, il n’en joua aucun l’année suivante. 

Il passa donc l’année 1971-72 en entier avec les Black Hawks de Dallas de la Ligue centrale. Comme Chicago n’avait pas seulement un bon club, mais en plus, la relève y était aussi, Maloney remporta la Coupe Adams avec Dallas

Ce titre lui donna un certain élan qui lui permit de retourner à Chicago. Ce fut toutefois de courte durée, puisqu’en chemin pour une autre finale (qui comme la précédente, ils perdirent contre Montréal), les Hawks sacrifièrent le jeune Maloney pour aller chercher du renfort et acquérir le vétéran Ralph Backstrom des Kings. 

À ce moment, les Kings n’étaient vraiment pas du même calibre que Chicago. Malgré tout, il y eut un certain progrès, qui culmina avec la première saison enviable de la jeune histoire des Kings, lorsqu’ils accumulèrent 105 points en 1974-75. Les choses se passèrent alors beaucoup moins bien en séries, alors qu’ils se firent surprendre au premier tour par les Leafs. 

Voulant passer au niveau suivant, le propriétaire des Kings, Jack Kent Cooke, marqua un deuxième grand coup en une semaine. Après avoir signé Kareem Abdul-Jabbar pour ses Lakers de la NBA, il signa Marcel Dionne comme agent libre pour ses Kings. À ce moment, il s’agissait d’une situation peu commune dans la LNH. Ayant droit à une compensation, les Red Wings s’entendirent pour accepter le vétéran Terry Harper, ainsi que Maloney, qui encore une fois fut sacrifié. 


À sa première année à Détroit, Maloney égalisa ses statistiques de l’année précédente (27-39-66, tous ses sommets en carrière), en plus d’atteindre son nouveau sommet de 203 minutes de pénalité. Ces résultats étaient néanmoins bien inférieurs à ceux de Dionne (à l’exception des minutes de pénalité, évidemment). L’équipe était toutefois embourbée dans la médiocrité, ratant les séries pour une neuvième fois en dix ans. 

Au début de sa première saison avec les Wings, le propriétaire des Leafs, l’imbuvable Harold Ballard, blâma son équipe pour son manque de robustesse. Il prit alors en exemple Maloney, comme étant le type de joueur qui manquait à Toronto. Environ un mois plus tard, le 5 novembre 1975 au Maple Leaf Gardens, la remarque de Ballard eut un écho inattendu. Suite à une mise en échec de Brian Glennie des Leafs sur son coéquipier Bryan Hextall, Maloney voulut lui remettre la monnaie de sa pièce. Il lui asséna d’abord un coup de poing sorti de nulle part. Une fois étalé sur la patinoire, Maloney lui prit la tête à deux reprises pour l’écraser contre la glace. Après avoir écopé d’une pénalité de cinq minutes (une décision contestée par les Leafs, mais qui leur permit de marquer trois buts dans ce qui devint une victoire de 7-4), Maloney dut utiliser ses réputés talents de pugiliste deux fois pour faire face à Dave "Tiger" Williams. 



L’esclandre de Maloney tombait plutôt mal. Au milieu des années 1970, pendant le règne de terreur des Flyers, la violence au hockey était endémique. La province de l’Ontario venait tout juste d’avoir un nouveau procureur général, Roy McMurtry, et celui-ci avait averti la LNH et l’AMH qu’elles n’étaient pas au-dessus des lois et que des gestes commis sur la glace pouvaient entraîner des mises en accusation. 

Des accusations d’assaut causant des dommages corporels (passibles de cinq ans de prison) furent finalement déposées contre Maloney, d’autant plus que malgré les mises en garde, la LNH parut laxiste. En effet, comme l’arbitre Bryan Lewis ne l’avait pas expulsé du match, selon le règlement, la ligue ne pouvait pas le suspendre. 

En attendant le procès, les avocats de Maloney lui déconseillèrent de jouer les autres matchs des Wings à Toronto, histoire de ne pas empirer son cas. 

Lors des audiences, Glennie (qui avait subi une commotion) affirma qu’il ne se souvenait pas du coup. Quant à l’entraîneur des Leafs Red Kelly, qui avait été pourtant outré de la clémence envers Maloney, témoigna en sa faveur, affirmant qu’il n’était pas un joueur salaud. De son côté, la défense de Maloney plaida que ce dernier n’avait pas créé la culture de violence du hockey, que lui et Glennie l’acceptaient en devenant joueur professionnel et qu’il serait injuste d’en faire un bouc émissaire pour l’ensemble de la situation. 

C’est finalement le 30 juin suivant, après neuf heures de délibération, que le jury l’acquitta. Il s’agissait du troisième cas relié à la LNH qui se retrouvait devant la cour après les incidents Wayne Maki – Ted Green et Dave Forbes – Henry Boucha. Aucun de ceux-ci ne résulta en une condamnation criminelle. (Il y eut toutefois une entente hors cours au civil pour Boucha.) 

De toute évidence, tout ceci ne laissa pas un goût amer à Toronto, puisqu’un peu plus de deux ans plus tard, en mars 1978, les Leafs payèrent le gros prix pour faire son acquisition avec un choix de 2e tour en 1980 (Craig Muni) contre Errol Thompson, un choix de 1er tour (Brent Peterson) et de 2e tour (Al Jensen) en 1978, ainsi qu’un choix de 1er tour en 1980 (Mike Blaisdell). Maloney devint ainsi coéquipier de Brian Glennie, en plus de reprendre contact avec Sittler, avec qui il avait joué au niveau junior. 

L’audace des Leafs rapporta certains dividendes puisqu’après s’être rapidement débarrassé de Los Angeles, Toronto causa une grande surprise en éliminant les jeunes et puissants Islanders. Les Leafs furent ensuite balayés par les Canadiens.

Maloney joua avec les Leafs jusqu’en 1981-82, après quoi il demeura avec l’équipe, mais en tant qu’assistant-entraîneur. Toutefois, Toronto était dans une période creuse, suite aux nombreux échanges exigés par leur propriétaire, le toujours aussi insupportable Harold Ballard. Après deux ans, on décida de changer d’entraîneur-chef et on donna le poste à Maloney. 

Sa première année, 1984-85, fut pénible. L’année suivante fut à peine mieux, mais ils accédèrent aux séries et surprirent les champions de leur division en balayant Chicago. Au deuxième tour, ils poussèrent les Blues à un septième match, mais ils durent finalement s’incliner. 

À la fin de la saison, devant le refus de Ballard de lui accorder une augmentation et un nouveau contrat de plusieurs années, il démissionna. 

Maloney ne mit pas de temps à se trouver du boulot et mit le cap sur Winnipeg. Il y fit sa marque immédiatement, alors que les Jets obtinrent 29 points de plus que l’année précédente et remportèrent seulement une deuxième série en huit ans depuis leur accession à la Ligue nationale. Maloney fut également en nomination pour le Trophée Jack Adams, remis au meilleur entraîneur. 

1987-88 fut un peu moins réussie et alors que les Jets étaient en voie de rater les séries, il fut congédié en février 1989. 

Il revint comme adjoint chez les Rangers en 1992-93, mais l’expérience ne dura qu’un an. 

Il retourna ensuite dans sa ville natale de Barrie, en Ontario, où il devint agent immobilier. 

Après une longue période de santé chancelante, il est décédé en novembre 2018. Il avait 68 ans.

Sources: “No suit this time” de Jack Dulmage et “Expected happens, Dionne joins Kings” AP, June 24, 1975, Windsor Star, page 24, 

”Court, Maloney to square off in violence test”, November 7 1975, Montreal Gazette, p.35,

“Ex-teammates mourn former Maple Leaf Dan Maloney” de Lance Hornby, November 21, 2018, Toronto Sun (torontosun.com), 

“Dan Maloney’s funeral brings out family, friend and former NHLers” de Peter Robinson, November 27, 2018, Barrie Today (barrietoday.com), 

hockeydraftcentral.com, wikipedia.org.

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