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jeudi 9 juin 2022

Bill Stewart


S’il a excellé au lancer du poids, au saut et au sprint, c’est finalement au baseball que se consacra William Stewart. Il parvint même à jouer en 1917 avec les Royaux de Montréal de la Ligue internationale comme lanceur droitier, avant de s’enrôler dans la marine américaine. Il fut ensuite recruté par les White Sox de Chicago, mais il ne parvint jamais à percer leur alignement. Il continua toutefois son chemin dans les ligues mineures, avant d’effectuer sa transition vers le poste de gérant (avec entre autres Harvard), de dépisteur (avec les Red Sox), puis d’arbitre. C’est finalement en 1933 qu’il atteignit la Ligue nationale dans ce rôle.

Le baseball l’occupait pendant l’été, mais pour l’hiver, le bostonnais d’origine s’en remit au hockey. C’est également au niveau de l’arbitrage qu’il se tourna, au niveau universitaire et dans la Ligue Canadian-American (ancêtre de la Ligue américaine), avant d’accéder, d’abord sur une base occasionnelle, puis de façon plus régulière, à la LNH. Il devint ainsi en 1928 le premier arbitre américain de l’histoire de la ligue. Comme au baseball, il fut également entraîneur, alors qu’il dirigea l’équipe du M.I.T. pendant six ans.

Dans la Ligue nationale, l’habituellement froid et mélancolique Stewart fut au cœur d’un événement controversé lorsque le 14 mars 1933, il accorda un but à Marty Barry des Bruins en prolongation. L’entraîneur des Hawks, Tommy Gorman, protesta alors avec véhémence, arguant que la rondelle n’était pas entrée dans le but. Le tout dégénéra rapidement en altercation entre Stewart et Gorman. Selon la version de ce dernier, c’est Stewart qui lança le premier coup de poing. Stewart, lui, refusa de commenter. Gorman retira alors son équipe et Stewart accorda alors le match aux Bruins par forfait. (À ce moment, un but ne mettait pas automatiquement fin à la prolongation de 10 minutes.)

En 1937, alors que Stewart était l’arbitre en chef de la LNH, il reçut une offre étonnante. Le propriétaire des Black Hawks, le Major Frederic McLaughlin, était un fier patriote américain. À une période où les joueurs originaires du sud de la frontière étaient relativement rares, il voulut mettre sur pied une équipe composée uniquement d’américains. Et pour les diriger, McLaughlin offrit le poste à un autre américain, Stewart.

Si l'iconoclaste McLaughlin ne parvint pas à avoir une équipe entièrement états-unienne, il demeure que 10 des 15 américains ayant joué au moins 1 match dans la LNH en 1937-38 l’ont fait avec Chicago. Si les résultats furent très ordinaires (14-25-9), ils permirent tout de même aux Hawks de se faufiler de justesse en séries.

À ce moment, Chicago causa d’abord la surprise en éliminant les Canadiens, avant de récidiver contre les Americans de New York (qui avaient connu une rare saison potable). C’est ainsi que les Hawks se sont assuré d’un billet pour la finale.

Devant des Leafs largement favoris, Chicago a dû faire à l’adversité, lorsque son gardien Mike Karakas fut blessé. Comme il n’y avait à l’époque qu'un gardien par équipe, il fallut un peu d’improvisation pour trouver une solution et recruter au passage Alfie Moore. Mais contre toute attente, les Hawks eurent le dessus contre Toronto, remportant ainsi la deuxième Coupe Stanley de son histoire. Ils durent ensuite attendre jusqu’en 1961 pour en remporter une autre. Toutefois, encore à ce jour, les Hawks de 1937-38 demeurent statistiquement la pire équipe à avoir remporté la Coupe Stanley (0,385). Quant à Stewart, il est ainsi devenu le premier entraîneur américain à mener son équipe jusqu’au bout. Il faudra d’ailleurs attendre jusqu’en 1991 pour en voir un autre, lorsque Bob Johnson mena les Penguins aux grands honneurs.


La saison suivante des Hawks fut semblable, mais cela ne convenait plus au Major McLaughlin et fidèle à ses habitudes, il congédia Stewart en janvier, alors que son équipe montrait une fiche de 8-10-3.

Stewart retourna ensuite à l’arbitrage. Dans le cas du hockey, il y sera jusqu’en 1941. Du côté du baseball, l’aventure durera jusqu’en 1954. Au total, il participa à 3 192 matchs de saison régulière, quatre matchs des étoiles et à cinq séries mondiales.

En 1956, il fut nommé entraîneur de l’équipe nationale américaine de hockey. Toutefois, lorsque l’armée soviétique envahit la Hongrie, plusieurs pays, dont les États-Unis, refusèrent de se rendre à Moscou pour le championnat du monde de 1957.

Toujours aussi polyvalent, Stewart conserva un lien avec le baseball en faisant du dépistage pour les Indians de Cleveland et les Senators de Washington.

C’est en finalement 1964 qu’une crise cardiaque emporta le sportif hyperactif. Il avait 69 ans.

Il est maintenant membre du Temple de la renommée du hockey américain, tout comme son petit-fils Paul, qui joua avec les Oilers d’Edmonton et les Stingers de Cincinnati dans l’AMH, avec les Nordiques dans la LNH, avant de devenir arbitre à son tour.

Sources:

"Gorman Withdraws Hawks In Overtime", CP, March 15, 1933, Ottawa Citizen, page 11,

"Bill Stewart Signs To Manage Chicago Black Hawks in 1937-38", AP, May 24, 1937, Montreal Gazette, page 13,

"Casual Close-Ups" de Marc T. McNeil, November 4, 1937, Montreal Gazette, page 14,

"Off to Baseball Wars", CP, April 14, 1938, Montreal Gazette, page 17,

"Bill Stewart Deposed by Hawks And Thompson Takes Over Team", AP, January 4, 1939, Montreal Gazette, page 14,

"Blackhawk Owner’s Mind… Crammed With Bizarre Theories About Hockey" de Joe Williams, January 19, 1939, Pittsburgh Press, page 21,

"Hockey Official Bill Stewart Dies", UPI, February 19, 1964, Montreal Gazette, page 24,

"Bill Stewart, 69, Ex-Umpire, Dead; In National League 1934-55 - Also a Hockey Referee", AP, February 19, 1964, New York Times

"#Shortstops: Bill Stewart’s Career As An Official Swept Through MLB, NHL" de Matt Rothenberg, National Baseball Hall of Fame (baseballhall.org),

baseball-reference.com, @PaulStewart22.


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