Issu d’une famille de 14 enfants, Stan Jonathan est originaire de Ohsweken, près de Brantford, la ville de Wayne Gretzky. Il fait partie de la nation Tuscarora.
Malgré sa petite taille (5’8’’ 175 lbs), Jonathan ne reculait devant rien ni personne. Il se retrouva alors avec les Petes de Peterborough, dans la même équipe que Doug Jarvis. C’est à ce moment que les Petes furent choisis pour représenter le Canada lors du premier championnat mondial junior en 1974 à Leningrad. Il s’agissait toutefois d’une version préliminaire, alors que ce n’est qu’à partir de 1977 que les résultats furent homologués par l’IIHF. Le Canada termina 3e et Jonathan repartit avec une médaille de bronze.
Alors que le directeur-gérant Harry Sinden et l’entraîneur Don Cherry s’étaient déplacés pour voir Doug Halward (l’éventuel choix de premier tour des Bruins en 1975), Cherry remarqua aussi la force de caractère de son coéquipier Jonathan. C’est finalement au 5e tour du même repêchage que Boston lui fit signe.
On assigna alors Jonathan aux Gems de Dayton de l’IHL, où l’équipe remporta la Coupe Turner. Il accumula 73 points, seulement deux de moins de son sommet dans le junior. De plus, au mois d’avril, il fut rappelé pour jouer un premier match au Boston Garden, contre les North Stars.
Bien que les Bruins faisaient partie de l’élite de la ligue, Jonathan parvint à faire l’équipe dès l’année suivante. Évidemment, son style hargneux s’insérait parfaitement dans une équipe dirigée par Cherry, qui l’appréciait beaucoup. L’équipe se rendit en finale, mais fut balayée par les Canadiens.
L’année 1977-78 fut très productive pour Jonathan, qui continua son travail d’énergie avec les Bruins. Par contre, il démontra que son rôle ne se limitait pas qu’à cet aspect, puisqu’il marqua 25 buts et obtint 27 passes.
Pour une deuxième année consécutive, Boston et Montréal croisèrent le fer en finale, où bien sûr la tension monta. Lors du quatrième match, il y eut une violente bagarre entre Jonathan et Pierre Bouchard, à qui Jonathan concédait 6 pouces et 30 livres. S’il n’y avait pas d’historique entre les deux belligérants, le combat fut violent et un coup de poing terrassa Bouchard. Jonathan frappa ensuite Bouchard alors qu’il était sur la glace et le résultat fut sanglant. La réputation d’homme fort de ce dernier en prit alors démesurément pour son rhume et ce fut son dernier match dans l’uniforme des Canadiens. Le sympathique Pierre termina plutôt sa carrière à Washington.
Montréal perdit le match, mais remporta la série et la Coupe.
Un poignet fracturé et une séparation de l’épaule limitèrent la saison 1978-79 de Jonathan à seulement 33 matchs. Par contre, il y avait une constante: la rencontre avec Montréal en séries. Celle-ci eut par contre lieu en demi-finale, plutôt qu’en finale comme lors des deux années précédentes.
Lors du sixième match, Jonathan y alla d’une performance hors norme avec un tour du chapeau aux dépends de Ken Dryden. La victoire de 5-2 de Boston força ainsi un ultime septième match. Le reste appartient à l’histoire. Boston prit une punition pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire. Guy Lafleur égalisa la marque à 1:14 de la fin de la troisième et Yvon Lambert élimina les Bruins en prolongation. Si Cherry n’a pas voulu identifier un fautif, certains pointèrent en direction de Jonathan. La question demeure...
Bien que son plus grand partisan, Cherry, n'y était plus, la saison 1979-80 de Jonathan fut plus heureuse, alors qu’il marqua 21 buts dans une année sans réelle blessure.
Il n’y eut pas de séries Montréal-Boston cette-là, puisque les deux équipes furent éliminées chacune de leur côté au deuxième tour, Montréal par les North Stars et Boston par les éventuels champions, les Islanders.
Le rude Jonathan passa deux autres saisons avec les Bruins, mais sa contribution alla en diminuant.
Le 8 novembre 1982, il fut échangé à Pittsburgh en retour d’un montant d’argent. Il ne joua finalement que 19 matchs avec les pathétiques Penguins et passa le reste de la saison dans la Ligue américaine pour terminer sa carrière professionnelle.
Il rechaussa ensuite ses patins pour s'aligner avec la super équipe senior composée d’anciens pros, les Mott's Clamato de Brantford, qui jouaient dans son patelin.
Il alla ensuite travailler dans l’industrie de la construction et pour une entreprise de location d’équipements. Il joua de nombreux matchs d’anciens et s’impliqua dans diverses causes reliées aux Premières Nations.
Son nom refit tristement surface dans l’actualité en novembre 2012, lorsqu’il fut impliqué dans un accident de chasse qui coûta la vie à un autre chasseur. Il fut accusé de négligence ayant causé la mort, mais les accusations furent finalement abandonnées.
Sources:
Robertson, John G., Too Many Men On The Ice: The 1978-79 Boston Bruins and The Most Famous Hockey Penalty, McFarland & Company, Jefferson, North Carolina, 2018, page 146,
“Bouchard n’a rien de brisé... même pas le nez!” de Réjean Tremblay, 23 mai 1978, La Presse, page B1,
“Bouchard est prêt à affronter de nouveau Jonathan” de Bernard Brisset, 23 mai 1978, Montréal-Matin, page 63,
“Bouchard encaisse un autre coup dur” de Bernard Brisset, 24 mai 1978, Montréal-Matin, page 61,
“Former Bruin Stan Jonathan faces four years or more in jail” de Kevin Paul Dupont, December 13, 2012, boston.com,
“Charges dropped against former NHLer Stan Jonathan in hunting death”, QMI Agency, April 2, 2015, Toronto Sun (torontosun.com),
hockeydraftcentral.com, wikipedia.org.
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