Chaque
franchise de la LNH ayant connu des hauts et des bas, j'ai pensé
analyser chaque franchise sous deux angles différents, soit ses années
de gloire (l'âge d'or) d'un côté et ses années de misère de l'autre
(l'âge de crotte), tout en omettant en grande partie de parler des
années «normales». Bien sûr, on peut souvent retrouver plus d'un âge d'or ou âge
de crotte. Et vous allez voir que parfois la «gloire» et la «misère»
sont relatives selon l'équipe. Genre que je sais pas trop ce que ça va
donner côté gloire pour les Blue Jackets, mais on verra rendu là.
J'ai en même temps établi quels ont été les différents «No man's land» de la LNH au cours des années, soit les pires endroits où on pouvait se retrouver comme joueur et/ou comme fan.
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Anaheim, Arizona, Boston, Buffalo, Calgary
Années de gloire: AMH 1972-73 à 1978-1979
Une des équipes fondatrices de l'Association mondiale de hockey, les Whalers de la Nouvelle-Angleterre furent également ses premiers champions en 1972-73, gagnant la coupe AVCO contre les Jets de Winnipeg. L'équipe demeura compétitive et surtout stable durant ces années autrement difficiles pour la plupart des clubs du circuit maudit. L'équipe ne retourna en finale qu'une seule autre fois en 1978 dans
une cause perdante. L'équipe frappa notamment un grand coup en 1977 en acquérant Gordie Howe et ses fils, en plus d'avoir dans ses rangs des joueurs comme Mike Rogers, Blaine Stoughton et André Lacroix.
Joueur emblématique de cette période: Larry Pleau
Années de misère: 1980-81 à 1984-1985
Les Whalers firent les séries de justesse malgré une fiche déficitaire lors de leur première saison dans la LNH en 1979-80. Ils les ratèrent toutefois lors des cinq saisons suivantes, durant lesquelles se succédèrent 5 entraîneurs différents. Leur pire saison fut en 1982-83 alors qu'ils terminèrent avant-derniers avec une fiche de 19-54-7 et virent passer trois entraîneurs (Larry Kish, John Cunniff et Larry Pleau).
Joueur emblématique de cette période: Blaine Stoughton
Auteur d'une saison de 100 points en 1979-80, dont 56 buts qui le plaçaient à égalité au premier rang de la ligue (avec Danny Gare et Charlie Simmer), Stoughton demeura constant lors des trois années suivantes, connaissant ensuite des saisons de 43, 52 et 45 buts. Il passa aux Rangers en 1984 et ne fit pas très long feu ensuite, étant relégué dans la AHL la saison suivante avant de prendre sa retraite.
Années de gloire: 1985-86 à 1986-87
L'âge d'or des pauvres Whalers dans la LNH se résume à seulement deux saisons et la seule ronde gagnée dans toute leur histoire, soit au printemps de 1986 lorsqu'ils éliminèrent les Nordiques en première ronde, avant de donner toute une série contre les Canadiens, qui l'emportèrent in extrémis en sept matchs sur un but en prolongation légendaire de Claude Lemieux.
Vint ensuite la saison 1986-87 qu'ils terminèrent avec leur seul championnat de division avec une fiche de 43-30-7. Ils ne purent toutefois répéter leurs exploits en séries, alors que les Nordiques prirent leur revanche en l'emportant en 6 matchs.
Joueur emblématique de cette période: Ron Francis
Un maître passeur, Francis termina 5 fois en tête des pointeurs des Whalers durant les années 80. Il fut également leur capitaine de 1985 à 1990, avant de passer aux Penguins dans un autre échange malfamé de la franchise hartfordienne.
Années de misère: 1992-93 à 1996-97
Les cinq dernières années d'existence des Whalers, qui coïncidaient avec un nouvel uniforme plus moderne, furent misérables à plusieurs niveaux. Malgré l'émergence de plusieurs jeunes joueurs comme Geoff Sanderson, Andrew Cassels et Sean Burke, en plus de la présence de Pat Verbeek, les Whalers ne retournèrent jamais en séries.
Finalement, les déboires de l'équipe, principalement causés par le fait d'être situé dans un petit marché sans grand support corporatif, auront raison de la franchise à Hartford. Malgré la promesse de ne pas déménager l'équipe lorsqu'il l'acheta en 1994, le propriétaire Peter Karmanos annonça le déménagement en 1996, qui fut finalement reporté pour 1997. Il porta finalement son choix de destination sur la ville de Raleigh en Caroline du Nord, après avoir considéré les villes de Columbus, Norfolk (Virginie) et Nashville.
Joueur emblématique de cette période: Geoff Sanderson
Meilleur marqueur de l'équipe durant ses derniers milles, Sanderson formait un bon petit trio avec Cassels et Verbeek. Il connut sa meilleure saison en 92-93 avec 46 but et 89 points et marqua plus de 30 buts à chaque saison par la suite, à l'exception de la saison écourtée de 1995.
ALERTE NO MAN'S LAND 1995-96 à 1996-97
Malgré que l'équipe connaissait des éclaircies et parvint presque à se faufiler en séries lors de ses deux dernières saisons, il s'agissait probablement de la destination la moins populaire de l'époque pour les joueurs. Tout ça peut être résumé par une chaîne de joueurs vedettes qui ont abouti à Hartford pour en repartir rapidement.
Déçus du développement tardif et de l'attitude du défenseur Chris Pronger (2e choix au total en 1993), ils décidèrent de l'échanger aux Blues en retour de Brendan Shanahan. Ce dernier était furieux de l'échange et après la saison 1995-96, il annonça qu'il ne voulait pas rester davantage avec l'équipe, prétextant ne pas vouloir évoluer avec une équipe au futur incertain. Il fit alors la grève en attendant un échange, qui vint éventuellement à l'automne 1996 lorsqu'il passa aux Red Wings en retour de Keith Primeau et Paul Coffey. Toutefois, Coffey refusa également de jouer à Hartford, désirant jouer dans un plus gros marché compétitif. L'échange fut donc mis en suspens le temps de trouver une solution, ce qui arriva lorsque Coffey accepta finalement de se rapporter aux Whalers, où il ne joua que 20 matchs avant d'être ré-échangé, cette fois aux Flyers.
Années de gloire: 2001-02, 2005-06
Il est très difficile d'analyser les années de la franchise en Caroline, alors qu'il s'agit d'une des équipes les plus inconstantes que j'ai jamais vues.
Les débuts de l'équipe sous le ciel de la Caroline furent difficiles alors que leur aréna de Raleigh ne fut prêt qu'à l'automne 1999. L'équipe joua donc ses deux premières saisons à Greensboro, dans un aréna beaucoup trop grand d'une capacité de 21,000 places qu'ils ne parvinrent à remplir qu'à la moitié de sa capacité. L'équipe s'en sortit pas trop mal dans les circonstances, réussissant à revenir en séries en 98-99.
On avait alors affaire à une équipe moyenne, qui sortit toutefois de nulle part pour faire une présence surprise en finale en 2002, alors qu'ils avaient terminé au 7e rang dans l'association est. Normalement, une saison du genre est entourée de plusieurs saisons similaires, mais ils ratèrent les séries lors des deux saisons suivantes, pour ensuite surprendre encore tout le monde en 2005-06 au retour du lock-out avec une saison de 52 victoires et un autre retour en finale, cette fois-ci dans une cause gagnante contre les Oilers en sept matchs.
Mais après cette saison de gloire, ils ratèrent les séries de nouveau lors des deux années suivantes, le seul club dans l'histoire à accomplir ce fait médiocre. Très inconstant comme je disais.
Joueur emblématique de cette période: Rod Brind'Amour
Membre de l'équipe depuis la saison 1999-00, l'actuel entraîneur de l'équipe Rod Brind'amour venait d'être nommé capitaine lors de cette saison 2005-06 et il terminera ce tournoi printanier avec 12 buts pour mener l'équipe à ce niveau.
Années de misère: 2009-10 à 2017-18
Les Hurricanes ratèrent donc les séries deux années consécutives suite à la coupe de 2006, mais se reprirent en 2008-09 en atteignant la 3e ronde. L'équipe dérapa ensuite en 2009-10, saison où ils retirèrent également le C de Brind'Amour qui était alors sur le déclin.
L'équipe rata ensuite les séries pendant 9 saisons consécutives, soit une des plus longues disettes de l'histoire. Durant ce temps on vit plusieurs entraîneurs tenter de redresser la barque comme Paul Maurice, Kirk Muller et Bill Peeters, sans succès. L'équipe commença à connaître des problèmes d'assistance, terminant même derniers à ce niveau en 2015-16 et 2016-17. Des rumeurs de déménagement firent alors leur apparition. Le club fut finalement acheté par Tom Dundon en décembre 2017.
Joueur emblématique de cette période: Jeff Skinner
Récipiendaire du trophée Calder en 2010, Skinner fut en place en Caroline de 2009-10 à 2017-18, soit pendant l'entièreté de cette période de misère. Il marqua 204 buts en 579 matchs durant cette période, soit le troisième de l'histoire des Hurricanes (en dehors de Hartford).
Années de gloire: 2018-19 à maintenant
Sans avoir regagné encore la Coupe Stanley, l'équipe est de nouveau compétitive et stable depuis l'arrivée/retour de Rod Brind'Amour comme entraîneur-chef pour la saison 2018-19. Sous ses ordres, l'équipe n'a pas encore raté les séries et a connu sa meilleure saison régulière à vie en 2021-22 avec une fiche de 54-20-0-6 pour 116 points, suivi d'une saison de 113 points l'an dernier. Ils se sont rendus deux fois en finale de conférence durant cette période et plus important, l'équipe connait des sommets en terme d'assistance, encore meilleures que lors des finales des années 2000.
L'équipe se démarque également des années précédentes par une nouvelle attitude «baveuse», n'hésitant pas à causer des controverses sur les réseaux sociaux (on se rappelle de l'épisode Montréal/Aho/Kotkaniemi), et également par ses célébrations d'après-matchs particulières, ce qui mena Don Cherry à les surnommer «Bunch of jerks», un terme qu'ils affectionnent depuis ce temps, en accord avec leur nouvelle identité.
Joueur emblématique de cette période: Sebastian Aho
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