Né à Thorburn en Nouvelle-Écosse le 30 août 1941, l'attaquant Lowell MacDonald est probablement le meilleur exemple du joueur qui a su grandement profiter de la grande expansion dans la LNH en 1967.
Il se développa d'abord dans la ligue junior de l'Ontario au sein des Red Wings d'Hamilton, avec qui il joua de 1959 à 1962 en compagnie d'autres joueurs d'exception comme Hubert «Pit» Martin et Paul Henderson. MacDonald et Martin dominèrent la OHA (ancien nom de l'OHL) en 1961-62 en terminant au premier et deuxième rang de la ligue pour les buts marqués avec 46 pour MacDonald et 42 pour Martin, et ce durant un calendrier de seulement 50 matchs. Les Red Wings remportèrent la coupe Memorial cette année-là et MacDonald continua de transporter l'équipe avec une récolte de 17 buts en 14 matchs lors de ce tournoi.
Il fit ensuite partie à l'été 1965 d'une méga transaction entre les Red Wings et les Maple Leafs envoyant Andy Bathgate à Détroit. Il prit le chemin de Toronto en compagnie de Larry Jeffrey, Eddie Joyal et Marcel Pronovost. Bathgate, Gary Jarrett et Billy Harris prirent le chemin inverse vers la ville de l'automobile.
Cependant, il y avait encore moins de postes disponibles à Toronto qu'à Détroit. Et pendant que les Leafs remportaient leurs dernières coupes Stanley, MacDonald rongeait toujours son frein dans les mineures, désormais loin de sa famille avec les Oilers de Tulsa dans la ligue centrale. Il considéra alors de prendre sa retraite, lui qui était très éduqué et avait d'autres intérêts en dehors du hockey.
Il eut toutefois un coup de pouce du destin avec l'arrivée de six nouveaux clubs majeurs avec la grande expansion de 1967. Les nouveaux Kings de Los Angeles le sélectionnèrent au repêchage d'expansion et il put ainsi jouer dans la LNH à temps plein. Il fit ainsi partie de la première édition des Kings et connut une première saison complète avec une fiche raisonnable de 21 buts et 24 passes en 1967-68.
Il régressa toutefois en 68-69 avec seulement 28 points en 58 matchs, avec en plus un retour de 9 matchs dans les mineures. En 1969-70, il avait besoin de se faire opérer au genou et ne voyant pas nécessairement beaucoup d'avenir dans le hockey, il ne joua qu'une douzaine de matchs durant l'année avec le club-école des Kings et se concentra plutôt sur la complétion de son diplôme universitaire. Il penchait également vers la retraite en raison de sa peur de prendre l'avion, une peur davantage accentuée par les longs voyages effectués par les Kings loin dans l'ouest.
Il fut toutefois acquis par les Penguins de Pittsburgh à l'été 1970 au repêchage intraligue et c'est Red Kelly, le coach des Penguins, qui le convainquit de demeurer dans la LNH. Kelly le connaissait depuis ses années à Détroit et également à Los Angeles où il fut le premier entraîneur des Kings. Kelly lui promit entre autres d'avoir à effectuer moins de longs vols d'avion.
Cependant, sa blessure réapparut et le mit hors du portrait pour la majorité de la saison où il ne put faire plus que 1 passe en 10 matchs. Il ne joua ensuite aucun match en 1971-72, optant possiblement une nouvelle fois pour la retraite.
Cependant, sa femme le persuada de tenter un comeback en 1972-73. Il fut réinvité au camp d'entraînement des Penguins et parvint à refaire l'équipe. C'est alors qu'il explosa. Jumelé sur la première ligne avec Syl Apps Jr. et Jean Pronovost, MacDonald connut une superbe saison de 34 buts et 41 passes pour 75 points.
MacDonald et son trophée Bill Masterton |
Son long cheminement pour se rendre à ce niveau et sa persévérance lui valurent alors le trophée Bill Masterton. Il fut également invité au match des étoiles.
Il reprit de plus belle en 1973-74 avec des sommets en carrière de 43 buts et 39 passes pour 82 points, ce qui le plaçait dans le Top 10 des buts et des points à travers la LNH. L'entraîneur des Penguins Ken Schinkel déclara que MacDonald était son joueur le plus complet. Il retourna également au match des étoiles cette saison-là. Le trio de MacDonald, Pronovost et Apps fut surnommée la «Century Line» car ils marquaient ensemble une centaine de buts annuellement.
La «Century Line» ou «Bicentennial Line» |
Après deux autres bonnes saisons de 60 et 73 points, les choses recommencèrent à mal aller dans son cas. Il subit une sérieuse blessure au genou qui le mit au rancard pour presque l'entièreté de la saison 76-77 où il ne put jouer que 3 matchs.
Il tenta un autre retour en 77-78 et malgré de bonnes statistiques de 13 points en 19 matchs, ses blessures persistantes le forcèrent à une retraite définitive.
Sa fiche en carrière fut de 180 buts et 210 passes pour 390 points en 506 matchs.
Après sa retraite, il s'établit à Milwaukee et devint entraîneur-chef de l'école préparatoire University School of Milwaukee où il entraîna durant 18 saisons. Il fut également introduit au temple de la renommée du sport en Nouvelle-Écosse en 1982.
Son fils Lane MacDonald fut plus tard une star du hockey universitaire américain avec Harvard. Il remporta notamment le trophée Hobey Baker en 1989 en plus d'aider Harvard à remporter le championnat de la NCAA.
1 commentaire:
Beaucoup de persévérance pour celui qui avait plus le physique (et le prénom) d'un jeune cadre dynamique que d'un hockeyeur. Merci pour cet article.
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