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mardi 25 février 2025

Souvenirs du Colisée de Québec



Suite à une longue hésitation, il a finalement été décidé que le Colisée de Québec serait démoli. Après de belles années des Remparts, ce fut un dernier concert de Metallica en 2015 qui signifia sa fermeture. Par la suite, il fut entre autres utilisé comme entrepôt pour les équipements du Festival d’été. La page sera donc définitivement tournée.



Il fut aussi question de le restaurer pour le remettre dans sa condition d’origine de 1949, alors que Jean Béliveau faisait les beaux jours des As de Québec, mais ce n’aurait pas été possible architecturalement. Les modifications effectuées lors de l’agrandissement de 1979, pour le passage des Nordiques de l'AMH à la LNH, ne permettent pas de retour en arrière. Le Colisée fera donc place à un projet résidentiel.

Ceci est donc une bonne occasion de se remémorer des souvenirs de cet endroit marquant. N’étant pas de Québec, je n’y suis allé qu’à quelques reprises. Contrairement à certains de la région de la Vieille capitale, je n’y ai pas vu Béliveau, la conquête de la Coupe Avco en 1977, Rendez-Vous 87 ou les championnats du monde de 2008. Par contre, j’y ai vu quelques matchs et j’en conserve de bons souvenirs.

Ma première visite remonte au 7 octobre 1984. Mon oncle qui m’avait accompagné à mon premier match au Forum était militaire. À ce moment, il avait été transféré à la base de Valcartier. Lors d’une visite, il m’avait invité à aller voir un match présaison entre les Nordiques et mes Canadiens. J’avais donc mis mon chandail tricolore. En nous rendant à nos sièges, du haut de mes 11 ans, on m’a gentiment taquiné.

Lors de l’échauffement, je me souviens particulièrement d’avoir vu Richard Sévigny, que j’aimais bien. Par contre, il venait de signer avec Québec et je trouvais bizarre de le voir pour la première fois dans l’uniforme fleurdelysé. Je n’avais pas vraiment compris son choix d’équipe. Non seulement il se joignait à l’ennemi, lui qui avait participé à l’infâme match du Vendredi Saint quelques mois plus tôt, mais en plus, il se joignait à une équipe qui pouvait déjà compter sur Daniel Bouchard et celui qui avait gardé les filets du Canada aux Jeux de Sarajevo en février de la même année, Mario Gosselin. Si les termes financiers se sont avéré intéressants pour Sévigny, sur la patinoire, il en fut tout autre, puisqu’il termina sa carrière dans la Ligue nationale en jouant seulement 35 matchs en trois ans avec Québec.

Toutefois, la vraie histoire se passait devant l’autre filet. Un jeune de Québec, un certain Patrick Roy, essayait de se faire remarquer du côté du tricolore. Honnêtement, à ce moment, je n’avais aucune idée de qui il était, tellement que ce n’est qu’en faisant de la recherche pour écrire ce billet que je m’en suis rendu compte. Ça ne m’avait tellement pas marqué à ce moment que je n’en avais aucun souvenir. À la fin du camp, il fut retourné aux Bisons de Granby de la LHJMQ.

Ce dont je me souvenais par contre, c’est que les Canadiens avaient gagné, 4-3. Guy Lafleur avait même compté un but. En sortant, j’étais très fier et plus personne ne me taquinait avec mon chandail des Canadiens.

Par la suite, c’est au début des années 1990 que le Colisée est devenu pour moi pendant quelques années une sorte de rituel. Il était à ce moment très difficile d’obtenir de rares billets pour le Forum. (Pendant une année, il y eut même un concours chez Provigo où le prix n’était pas des billets mais le droit d’acheter des billets… À force de remplir des petits coupons, j’ai fini par gagner.) J’avais obtenu mon permis de conduire depuis peu et comme il était beaucoup plus facile de s’en procurer pour les Nordiques (qui traversaient une période difficile), moi et mes amis nous organisions pour prendre la 20 et aller à Québec. Mon père me prêtait son vieux camion, on se formait un petit groupe et le tour était joué.

Une fois sur place, c’est probablement le seul aréna de la LNH que j’ai vu où des gens de l’autre côté de la rue louaient leur entrée de cour ou leur pelouse à ceux qui voulaient s’y stationner.

La première année, j’avais acheté des billets en haut du premier niveau. Ce que je ne savais pas, c’est que lors de l’agrandissement, en ajoutant le deuxième niveau, celui-ci n’était pas si haut et il se trouvait à cacher la vue du tableau indicateur de ceux qui étaient dans les dernières rangées du premier niveau. (Je n’ai pas d’image, puisqu’à cette époque nous n’avions pas de téléphone avec appareil photo intégré dans nos poches, mais les gens de Québec qui ont vécu cette époque savent sûrement de quoi je parle.) Peu importe, on s’est habitué.

J'avais fini par comprendre pourquoi la section bleue pâle était
moins chère que la verte, pourtant plus haute
En plus de faire des sorties avec mes amis, j’ai pu voir Mark Messier (qui a récolté 3 passes dans une victoire de 7-2 des Rangers), Steve Yzerman et Brett Hull. Évidemment, du côté de Québec, il y avait deux jeunes sensations, Joe Sakic et Mats Sundin.

Si les premiers matchs ont été difficiles pour les Nordiques, l’équipe s’est finalement amélioré au fil des ans et a même fini par nous donner des victoires, incluant un blanchissage de Stéphane Fiset contre les Blues. Parmi ses jeunes espoirs qui se sont greffés à l’équipe au fil des ans, je me souviens d’avoir eu un petit choc lorsqu’en regardant dans mon programme, je me suis rendu compte que le gardien des Nordiques (Jocelyn Thibault) était plus jeune que moi…

Cette belle tradition a évidemment été brisée par le départ des Nordiques vers le Colorado. Puis, les Canadiens ont déménagé au Centre Molson comme on l’appelait initialement, beaucoup plus grand, puis c’est devenu plus facile d’obtenir des billets à Montréal.

Alors que signifie pour moi, montréalais partisan des Canadiens, le Colisée? Au-delà du site des matchs de la fameuse rivalité, il me rappelle de beaux souvenirs de jeunesse dans la belle ville de Québec avec mes copains, alors qu’on devenait plus indépendants et qu’on commençait à faire plus de trucs par nous-mêmes.

Et je suppose que c’est ainsi que j’ai développé cette envie d’aller voir des matchs dans d’autres villes.

Sources :

″Patrick Roy vise haut et gros…″ de Maurice Dumas, 9 octobre 1984, Le Soleil, page S8,

″Un rêve, une vie… et du hockey″ de Richard Labbé, 24 décembre 2021, La Presse (lapresse.ca),

″Le Colisée de Québec sera démoli″ de Stéphane Martin et Taïeb Moalla, 24 février 2025, Journal de Québec (journaldequebec.com).

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