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dimanche 3 janvier 2010

Earl Robertson

J'aime beaucoup les Americans de New York. Ils me font penser un peu à des Golden Seals de la Californie de l'ère de la prohibition. Cette première équipe américaine de l'histoire de la NHL fut d'ailleurs mise sur pied par des gens plus que douteux... Les capitaux qui servirent à déménager l'équipe d'Hamilton à New York en 1924 provenaient du contrebandier de la prohibition le plus connu du New York des années 20, "Big" Bill Dwyer. Ça allait donner quand même le ton à une équipe qui ne pourra jamais réaliser la mission qu'elle avait reçu lors de son entrée dans la NHL : rendre le hockey populaire sur Broadway. L'insulte à l'injure allait arriver quelques saisons suivante lorsqu'une autre équipe nommée les Rangers non seulement s'installa dans le Madison Square Garden, mais cette dernière remporta la Coupe Stanley à sa seconde saison. L'histoire rattrapera toutefois les Rangers un peu plus tard, mais ça c'est une autre histoire. Donc la promesse de faire briller le hockey sur Broadway lorsqu'on déménagea les Tigers d'Hamilton à New York ne s'est jamais vraiment concrétisée. Lorsqu'ils se sont éteints en 1942 alors qu'ils se nommaient les Americans de Brooklyn, ce marqua le début de l'ère des 6 équipes, les Americans avaient une fiche de 255-402-127 répartie sur 17 saisons où l'équipe ne fit les séries qu'à 5 reprises, n'atteignant le second tour que deux fois et ne connaissant jamais les finales de la Coupe Stanley...

Plusieurs très bons joueurs se sont joints aux Americans durant leur histoire, des joueurs comme Lionel Conacher, Roy Worthers, Nels Stewart, Chuck Rayner, Busher Jackson et un Eddie Shore en fin de carrière... Je ne sais pas si on peut ajouter Earl Robertson à cette liste de légendes presque toutes oubliées. Je pense que si un de ces joueurs remarquables dont je viens de nommer avait un trophée à son nom, il y aurait surement des idiots essayeraient de changer le nom du trophée parce qu'on ne se rappelle plus de lui... (En fait les trophées de la NHL sont pour la plupart nommés en l'honneurs de bâtisseurs.) Ce n'est pas la faute de Lionel Conacher, Nels Stewart ou Roy Worthers s'ils ont joué le gros de leur carrière avec des équipes des années 30 qui sont maintenant disparues... Il faut seulement se remémorer leurs exploits... C'est en arrivant au fait de se remémorer des exploits remarquables que je crois qu'on doit prêter attention à Earl Robertson en tant que grand joueur des Americans...


Earl Robertson est né en 1911 à Bengough en Saskatchewan. C'est en 1925 que ce jeune gardien débuta sa carrière junior avec les Falcons de Regina. Il se promena par la suite un peu partout dans l'ouest canadien et américain, allant où l'on voulait bien de lui. Il a même évolué pour des équipes ayant des noms exotiques comme les Sheiks d'Oakland et les Stars d'Hollywood dans une ligue qui se nommait la California Hockey League et qui exista entre 1928 et 1933. Après un passage de deux saisons avec les Eskimos d'Edmonton de la WHL, il se dirigea vers l'Est afin d'évoluer lors de la saison 1934-35 avec les Bulldogs de Windsor de la Michigan-Ontario league, ligue qui deviendra la IHL quelques années plus tard. C'est là que les Red Wings de Detroit remarquèrent ce gardien possédant une expérience qui explosait sur la glace. En octobre 1936, après l'avoir vu évoluer avec les Bulldogs durant deux saisons, les Red Wings firent l'acquisition de Robertson en retour d'un maigre 1500$. Il l'envoyèrent aussitôt à leur club-école de la ligue américaine, les Hornets de Pittsburgh. Ce dernier allait avoir droit à des débuts dans la NHL en des circonstances assez uniques. C'est lors de la finale de la Coupe Stanley de 1937 que les Red Wings firent appel au vétéran gardien de l'Ouest pour prendre la place du gardien vedette Normie Smith, blessé à l'épaule. Robertson joua les 5 matchs de la finale en plus d'un match en demi-finale contre le Canadiens pour terminer avec une moyenne de 1.41 en 6 matchs mais surtout en aidant les Wings à remporter une seconde Coupe Stanley d'affilée. Robertson a donc su saisir la chance de briller lorsqu'elle s'est présentée, devenant le héros de la Coupe Stanley de 1937.

Les Red Wings sont toutefois revenus avec leur gardien vedette Normie Smith, gagnant du trophée Vézina de 1937, lors de la saison suivante, en 1937-38. Surfant sur les succès de Robertson lors de la finale du printemps précédent, les Red Wings l'échangèrent aux Americans de New York en retour d'un certain John Doran et de 7500$. Ils ont donc su faire fructifier leur investissement original de 1500$. Robertson ne déçut pas lors de son premier départ avec les Americans, enregistrant un blanchissage de 3-0 contre Chicago. Robertson passa par la suite 4 saisons a essayer de maintenir le fort d'une équipe moribonde. Il enregistra par exemple une fiche désastreuse de 6-22-8 lors de sa dernière saison à titre de gardien régulier avec l'équipe. En fait, il termina sa carrière dans la NHL avec une fiche de 60-95-34 en 190 matchs tout en maintenant une moyenne de 2,91. Il fut même nommé dans la seconde équipe d'étoile de fin de saison en 1938-39 et il fut même considéré pour le trophée Hart lors de cette saison. Il eut donc la malchance d'être au mauvais endroit pour se développer en tant que gardien de but vedette, les Americans de New York de la fin des années 30 étant une équipe qui faisait pitié. Il termina sa carrière en jouant pour les Indians de Springfield de son ancien coéquipier Eddie Shore lors de la saison 1941-42. Il joua également quelques matchs avec les Americans lors de cette saison, la dernière de l'équipe...

Earl Robertson mourut en janvier 1979...

C'est en 1946 que la franchise des Americans de Brooklyn qui planifiait revenir après la Seconde Guerre mondiale fut officiellement dissoute après 68 ans d'existence... La franchise avait pris naissance en 1878 à Québec avec l'équipe qui sera connue plus tard sous le nom de Bulldogs de Québec...



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