Voulant suivre les traces de ses frères aînés
Jack et Pete, qui ont brièvement joué dans la LNH, Tony Leswick tenta sa
chance.
Après une saison avec les Barons de Cleveland de la Ligue américaine en 1942-43, il aurait dû faire ses débuts avec les Rangers. Par contre, en cette période de guerre, il s’enrôla plutôt dans la marine (un endroit tout de même étonnant pour quelqu’un qui a grandi dans les prairies de la Saskatchewan). Une fois à Halifax et prêt pour la traversée, la guerre se termina.
Après une saison avec les Barons de Cleveland de la Ligue américaine en 1942-43, il aurait dû faire ses débuts avec les Rangers. Par contre, en cette période de guerre, il s’enrôla plutôt dans la marine (un endroit tout de même étonnant pour quelqu’un qui a grandi dans les prairies de la Saskatchewan). Une fois à Halifax et prêt pour la traversée, la guerre se termina.
Leswick fit donc ses débuts avec les Rangers en 1945-46, au sein d’une équipe qui termina en dernière place. À sa deuxième saison, l’équipe était à peine mieux, mais Leswick termina en tête des buteurs et des pointeurs des Blueshirts. En fait, il eut quelques bonnes saisons offensivement à jouer entre autres avec Edgar Laprade. Toutefois, ce n’est pas de cette façon qu’il fit sa marque. Le petit ailier devint un maître dans l’art de faire perdre la boussole aux meilleurs joueurs de l’autre équipe. Il pouvait utiliser son bâton, ses poings, mais surtout sa bouche pour décontenancer ses adversaires. Il était particulièrement efficace pour provoquer et insulter Gordie Howe et le très émotif Maurice Richard.
Leswick utilisait également son langage coloré même en dehors de la patinoire. Un soir qu’il était dans un restaurant newyorkais avec ses coéquipiers, il racontait avec fureur qu’il n’avait pas apprécié la façon dont le défenseur des Bruins Fern Flaman l’avait traité au cours du match. Lorsqu’il employa les mots ″kill him″ and ″stick up″, un client peu familier avec le hockey crut qu’il avait affaire à des criminels. Leswick dut donc s’expliquer à des policiers, qui passèrent un coup de fil au directeur-gérant des Rangers Frank Boucher pour confirmer sa version des faits.
La saison 1949-50 a été exceptionnelle pour les faibles Rangers, puisqu’ils ont réussi à se faufiler en finale et à devenir les derniers récipiendaires de la Coupe O'Brien. Au cours de cette même année, Leswick a été choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles.
Un an plus tard, les Rangers l’envoyèrent à Détroit en retour de Gaye Stewart. C’est à ce moment que Leswick put exprimer tout son ″talent″. En effet, lorsqu’on déclasse une équipe, si un de ses joueurs se met à provoquer et à insulter, il est possible de ne pas en faire trop de cas. Par contre, lorsque le match est serré ou que l’on tire de l’arrière, la réaction risque d’être différente. Avec les puissants Wings, Leswick s’est entre autres servi de l’arrivée de Jean Béliveau pour piquer au vif Maurice Richard et lui dire à répétition que le nouveau prendrait sa place. Mais comme Leswick exaspérait un peu tout le monde, incluant les arbitres, lorsque les joueurs répliquaient, ils n’étaient pas toujours pénalisés...
Les Wings remportèrent la Coupe Stanley lors de la première saison de Leswick à Détroit, en 1951-52. Ils la remportèrent également en 1953-54 et en 1954-55. À noter qu’en 1954, les Wings eurent le dessus sur les Canadiens en finale, en prolongation, lors du septième match. Malgré que Leswick n’avait marqué que six fois au cours de la saison et deux fois en séries, c’est lui qui trancha le débat. Son lancer qui paraissait inoffensif bifurqua sur le gant de Doug Harvey, pour ensuite se retrouver dans le but. Il s’agissait de la deuxième et dernière fois que la Coupe se jouait en prolongation lors d’un septième match.
Après ce but, les Red Wings se sont bien sûr mis à célébrer leur victoire, mais par la suite, il s’est passé quelque chose de très inhabituel. Plutôt que de serrer la main de leurs adversaires, les Canadiens ont plutôt rentré au vestiaire. La version officielle est que, étant donné la tension ambiante, les Wings ont célébré assez longtemps une victoire particulièrement émotive, suite à quoi le Tricolore quitta la patinoire. Par contre, une version, niée, voulait qu’en plus d’être grandement déçus, les joueurs des Canadiens étaient singulièrement frustrés que le but décisive ait été compté par le joueur le plus détesté de l’équipe adverse.
Suite à la Coupe de 1955, Leswick prit le chemin de Chicago avec son compagnon de trio Glen Skov dans un échange à sept joueurs. Il ne demeura toutefois qu’une saison dans la ville des vents.
Après avoir passé la saison 1956-57 à Edmonton dans la WHL, il fit un bref retour à Détroit, avant de retourner dans l’ouest, où il fut entre autres joueur-entraîneur.
Il alla par après s’établir en Colombie-Britannique. Celui qu’on appelait Mighty Mouse est décédé en 2001, à l’âge de 81 ans.
Sources :
McNeil, David, In the Pressure of the Moment: Remembering Gerry McNeil, Midtown Press, 2016, p.200 à 203,
“The Biggest Pest in Hockey” de Trent Frayne, 15 janvier 1955, Sports Illustrated (si.com/vault/), “Tony Leswick, 78, the Rangers’ Mighty Mouse” de Richard Goldstein, 7 juillet 2001, New York Times (nytimes.com), hhof.com, wikipedia.org.
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