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dimanche 12 mars 2023

Rick Middleton

 

Après avoir été le meilleur buteur de la Ligue de l’Ontario avec les Generals d’Oshawa, Rick Middleton a été choisi en première ronde, 14e au total, au repêchage de 1973. Dans son cas, ce sont les Rangers qui ont prononcé son nom.

À ce moment, l’Association mondiale de hockey (AMH) venait de terminer sa première saison et ainsi démontrer sa crédibilité. Le circuit maudit a alors causé une inflation des salaires pour tous, et pas seulement pour ses propres joueurs. Rick Middleton en est un bon exemple. Lorsqu’est venu le temps de négocier avec les Blueshirts, son agent, Alan Eagleson, les a immédiatement mis en compétition avec les Fighting Saints du Minnesota, qui l’avaient choisi à l’encan de l’AMH. Eagleson a ainsi pu soutirer 250 000$ des Rangers pour un contrat de trois ans, ce qui était à ce moment un excellent salaire pour un jeune joueur fraîchement repêché. Si son alliance avec Alan Eagleson s’est avéré lucrative à ce moment, ce ne fut pas toujours le cas, puisqu’en 1995, Middleton déclencha une poursuite pour escroquerie contre lui, avec entre entres Brad Park, Dave Forbes et Ulf Nilsson.

Ce profitable contrat ne fut toutefois pas suffisant pour lui permettre de se tailler un poste à New York. Il alla donc faire un stage dans la Ligue américaine avec les Reds de Providence. Ce fut toutefois de courte durée puisqu’après une saison, un titre de recrue de l’année l’aida à convaincre New York de le faire graduer.

Middleton ne tarda pas à se faire remarquer dans la grande ligue. À son premier match, il marqua deux buts. Évidemment, il s’agissait également du premier match de l’histoire des Capitals de Washington, la pire équipe d’expansion de l’histoire. Ces derniers ne réussirent que 12 tirs dans une défaite de 6-3. Malgré tout, ceci demeure une belle entrée en la matière pour Middleton. Bien qu’ayant subi une fracture à la jambe en janvier, il termina tout de même son année recrue avec 22 buts.

Si celui qu’on surnommait "Nifty" en raison de ses habiletés a grandement apprécié et profité de sa vie new yorkaise, autant sur la patinoire qu’à l’extérieur, celle-ci n’a pas duré longtemps. En mai 1976, les Rangers, qui avaient depuis peu fait l’acquisition de Phil Esposito, avaient décidé d’aller chercher son ancien coéquipier, Ken Hodge. Middleton fut donc sacrifié, dans ce qui s’avéra catastrophique pour New York. Le vétéran Hodge ne participa qu’en bout de ligne qu’à 96 rencontres avec les Rangers. De son côté, Middleton s’alignera avec les Bruins pendant 12 ans et accumula 898 point dans leur uniforme.

Comme on n’a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression, Middleton eut à son premier match avec les Bruins une performance semblable à ce qu’il avait fait avec les Rangers. Face aux North Stars, on le jumela avec Jean Ratelle et Johnny Bucyk et il marqua 3 des 20 buts qu’il marqua cette année-là.

À ses deux premières saisons à Boston, les Bruins atteignirent la finale, mais à chaque occasion, ils se sont inclinés devant les Canadiens. À sa troisième, c’est en demi-finale que Montréal eut le dessus, aidé par une célèbre pénalité pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire.

Sur une base personnelle, Middleton afficha une progression constante, avec 42, 60 et 86 points. En 1979-80, il en accumula 92, avant d’avoir sa première saison de plus de 100 points (102) en 1980-81. Pendant l’été, il participa à la Coupe Canada, la seule qui ne fut pas remporté par le Canada.

En 1981-82, ses 94 points lui permirent d’être pour une quatrième fois de suite d’être le meilleur pointeur de son équipe, en plus de réaliser sa seule saison de 50 buts (51). Ayant toujours eu peu de minutes de pénalité malgré qu’il s’alignait pour les Big Bad Bruins, sa performance cette année-là lui mérita le Trophée Lady Byng, remis au joueur le plus gentilhomme. Par contre, on aurait dit qu’en ces années, le Lady Byng servait aussi à honorer le meilleur joueur offensif qui ne s’appelait pas Wayne Gretzky. Middleton causa toutefois un malaise lorsqu’il envoya son père à la cérémonie pour cueillir son trophée, ayant préféré jouer au golf à Pebble Beach.

En avril 1983, c’est en séries que Middleton s’est illustré. En deuxième ronde, contre les Sabres, il a amassé 19 points en 7 matchs. Même aujourd’hui, ce record demeure. Gretzky s’en est approché deux ans plus tard, avec 18, mais il ne l’a jamais battu. Fait à noter, son collègue de trio, Barry Pederson, en a accumulé 16 dans la même série. Les Bruins ont ainsi éliminé les Sabres, mais ils se sont ensuite heurtés aux éventuels champions de la Coupe Stanley, les Islanders. Même s’il n’a pas participé à la finale, Middleton a alors terminé au deuxième rang des pointeurs des séries avec 33, 5 dernière Wayne Gretzky.

Nifty est passé bien près des grands honneurs à quelques reprises. En plus des finales de 1977 et 1978, il y retournera en 1988, à chaque fois dans une cause perdante. En 1981, c’est la Coupe Canada qui lui a échappé. Par contre, il s’est repris en 1984. Jumelé à Michel Goulet et Wayne Gretzky, il amassa 8 points en 7 matchs et aida le Canada à remporter ce qui était à ce moment ce qui s’approchait le plus de la suprématie mondiale du hockey.

L’un des derniers à ne pas porter de casque, il dut finalement s’y résoudre suite à une blessure en 1986.

Suite à la finale de 1988, après une saison où il s’était contenté de 32 points, les Bruins décidèrent de racheter la dernière année du contrat de leur co-capitaine. Bien qu’il venait de franchir le seuil des 1000 matchs (1005), son total de points était quant à lui à 988. Mais plutôt que de se chercher un autre poste ailleurs dans la LNH, il préféra mettre le cap vers la Suisse. L’expérience, qui fut plus ou moins heureuse, ne dura que 17 matchs. À son retour, il y eut de la demande pour ses services, mais le cœur n’y était plus et refusa. Il n’a donc jamais franchi le cap des 1000 points, chose qu’il a plus tard regrettée.

Suite à sa carrière, Middleton s’est impliqué dans plusieurs domaines. Il a d’abord fondé une entreprise qui fabriquait des collations semblables aux barres Nanaimo. Il a aussi investi dans un restaurant, un service de limousines et une entreprise d’éclairage commercial. Il a également été représentant d’un distributeur de produits pour coiffeurs.

Au niveau du hockey, il a été analyste à NESN, le réseau qui couvre les Bruins. Au début des années 2000, il s’est retrouvé un peu par hasard derrière le banc de l’équipe américaine de para-hockey (autrefois connu sous le nom de hockey-luge). Cette expérience a culminé avec l’obtention de la médaille d’or avec Jeux paralympiques de Salt Lake City en 2002.

Toujours très actif, il vient de terminer un passage de 15 ans à la présidence de l’association des anciens Bruins.

En 2018, les Bruins ont retiré son numéro 16.


Sources :

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, McClelland & Stewart Limited, 1974, page 182,

"NHL newcomers both lose" de Bruce Lowitt, AP, October 10, 1974, The Windsor Star, page 50,

"Ziegler et Eagleson encore dans l’eau chaude", AP, 9 novembre 1995, La Presse, page S2,

"Rick Middleton shares tales of his wild hockey journey ahead of number retirement" de Joe McDonald, November 28, 2018, theathletic.com,

"Bio", nifty16.com,

hockeydraftcentral.com, linkedin.com, records.nhl.com.

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