Re-bienvenue dans cette série commémorative célébrant les 100 ans de la misérable saison 1919-20 des défunts Bulldogs de Québec. Nous allons tenter d'analyser rétroactivement chacun des 24 matchs de cette saison (je dis bien tenter), selon les archives de journaux que j'aurai réussi à dénicher et les statistiques officielles du site de la LNH.
Nous en sommes maintenant au 13e match de la saison mais plus précisément le 1er match de la deuxième moitié de saison. À l'époque on se disputait deux demie-saisons de 12 matchs. À la fin, le champion de la première demie disputait une série contre le champion de la deuxième. Le club gagnant allait ensuite en finale de la Coupe Stanley contre les champions de la PCHA (ligue de l'ouest de l'époque). Si le même club remportait les deux demies, il allait automatiquement à cette finale.
Donc en cette deuxième demie, les espoirs étaient remis à neuf pour les Bulldogs qui terminèrent au dernier rang de la première demie avec 2 victoires et 10 défaites. Ils pouvaient se permettre de compétitionner davantage alors qu'ils amenèrent d'autres nouveaux joueurs et avaient toujours le grand Joe Malone dans leur alignement, lui qui venait de connaître un match record avec 7 buts marqués lors du dernier match de la première demie. Ils débutèrent donc cette deuxième demie contre les champions de la première, les Senators.
Le Soleil, 5 février 1920 |
Voici la retranscription partielle de cette article du Soleil avec mes commentaires en rouge.
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La défaite essuyée par le club Québec, hier soir, est un désappointement extrême pour ses très nombreux (pas tant que ça alors qu'ils étaient derniers pour les assistances) partisans. L'Ottawa s'est approprié encore un succès considérable, car le résultat de cette partie de la N.H.L. est de 5 à 0 en sa faveur. Bien des amateurs prévoyaient la victoire pour les jouteurs (les joueurs jouent, les jouteurs joutent) de la capitale fédérale, mais personne ne croyait le moindrement qu'elle serait aussi complète.
L'équipe senior d'Ottawa est bien forte; elle montra une supériorité incontestable et mérite son triomphe. Tous ses membres combattirent avec ensemble, dextérité et vigueur; leur homogénéité fut pour eux le facteur principal de la réussite. Le club Québec marqua trop souvent cette lutte par des efforts individuels qui restèrent stériles. Ses joueurs de purent avoir effectivement le dessus, en commettant telle erreur. Du reste, l'Ottawa fut d'une attention incessante, dans son système de défense, en tenant maintes fois trois hommes près de son gardien de buts; Jack Darragh (attaquant des Senators) fut de grande utilité, sous ce rapport.
Il convient de dire aussi que le Québec ne fut pas chanceux. De nombreuses attaques s'exécutèrent avec entrain, dans les deux premières périodes, notamment, mais Benedict arrêta tous les coups tirés vers ses buts. Le premier point fut presque du hasard heureux pour l'Ottawa et eut pour effet immédiat de déconcerter le Québec. De plus, Brophy dut se retirer vers la fin de la deuxième période, à cause d'un accident.
... L'un des incidents désagréables de la soirée fut que des spectateurs lancèrent des bouteilles, des patates et des citrons sur la glace. L'arbitre dut interrompre le jeu plusieurs fois pour enlever ces ''projectiles''. Ceux qui ont manifesté ainsi de l'hostilité à l'Ottawa ont nui au Québec, qui était à l'offensive quand cette mauvaise farce commença. Ce qui s'est fait de répréhensible dans la capitale fédérale ne justifie point le mal pratiqué dans celle de Québec. (Ici j'ignore si on fait référence à un autre match disputé à Ottawa ou bien à quelque chose de plus politique)
La foule fut désappointée de l'absence de Randall mais on dit maintenant que son arrivée ici est tout simplement retardée d'un jour. (J'ignore qui est ce Randall mais il n'arriva finalement jamais à Québec. Il y avait un joueur nommé Ken Randall qui jouait à ce moment pour les St-Patricks. Peut-être attendait-on une transaction du côté de Québec...)
Les Ottawa sont naturellement fiers du succès de ce club. Les Québec étaient les seuls qu'ils n'avaient pas encore blanchis cette saison. Disons, en passant, que Brophy joua bien, Mummery fit bonne figure aussi et même comme substitut devant les gaules.
...une minute et demie avant le terme de cette période, Brophy reçut accidentellement de Nighbor le caoutchouc qui l'atteignit dans la région du coeur et il abandonna le jeu, sur le conseil de deux médecins. Le temps qui restait fut ajouté à la troisième période. (On sait que Brophy, après sa courte carrière, mourut très jeune (33 ans) d'une crise cardiaque. On dit qu'il était fragile depuis avoir reçu un tir de Didier Pitre à la poitrine (plus tard durant la saison) mais à ce qu'on peut voir, il avait peut- être déjà des antécédents avant ce tir de Pitre...)
Mummery, qui ne s'est point exercé depuis plusieurs années comme gardien de buts, remplit cette position de manière passablement habile. Trois fois il fut déjoué, mais il annula cependant bien des coups adroitement tirés. (On reverra Mummery à quelques reprises dans les buts plus tard durant la saison.)
La foule fut désappointée de l'absence de Randall mais on dit maintenant que son arrivée ici est tout simplement retardée d'un jour. (J'ignore qui est ce Randall mais il n'arriva finalement jamais à Québec. Il y avait un joueur nommé Ken Randall qui jouait à ce moment pour les St-Patricks. Peut-être attendait-on une transaction du côté de Québec...)
Les Ottawa sont naturellement fiers du succès de ce club. Les Québec étaient les seuls qu'ils n'avaient pas encore blanchis cette saison. Disons, en passant, que Brophy joua bien, Mummery fit bonne figure aussi et même comme substitut devant les gaules.
Frank Brophy |
Mummery, qui ne s'est point exercé depuis plusieurs années comme gardien de buts, remplit cette position de manière passablement habile. Trois fois il fut déjoué, mais il annula cependant bien des coups adroitement tirés. (On reverra Mummery à quelques reprises dans les buts plus tard durant la saison.)
McCarthy, se montra joueur habile et souple dans cette période; il est rapide et manie bien le bâton de jeu. La joute était l'une de celles qui ouvraient la seconde moitié de la saison de la N.H.L. et nous restons sincèrement sous l'impression que la lutte va encore se faire entre l'Ottawa et le Canadien, principalement.
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Thomas McCarthy |
Prochain match le 7 février 1920.
Statistiques des Bulldogs après 13 matchs.
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