Revoici (un an plus tard) le deuxième chapitre de ma série sur le démantèlement de quelques équipes championnes de la Coupe Stanley. C'est un peu un de mes sujets fétiches car j'aime bien analyser la longévité du noyau d'une équipe qui a remporté les grands honneurs. J'espère un jour pouvoir faire un Top 5 des plus longues et moins longues longévités d'un noyau gagnant. Mais pour l'instant concentrons nous sur ce long article. Dans le premier chapitre, j'ai parlé du démantèlement de la dynastie des Islanders de New York des années 80. J'avais aussi parlé auparavant de l'exode de masse chez les Oilers après leur propre dynastie. Cette fois-ci il n'est pas question d'une dynastie alors que les Flames n'ont gagné qu'une seule coupe durant leur histoire. Mais selon plusieurs il aurait pu (ou dû) en être autrement alors que les Flames semblaient avoir tous les ingrédients pour remporter plus d'un titre, si ce n'est que de défendre leur titre en 1990. Cependant il en fut autrement et les Flames, malgré qu'ils demeurèrent une équipe très compétitive, ne dépassèrent plus jamais la première ronde jusqu'à leur parcours cendrillon en finale lors des séries de 2004.
Voici donc ce qui s'est passé chez les Flames après 1989 et comment les membres de cette équipe championne ont tour à tour quitté le bateau.
HISTORIQUE
Premièrement un petit historique de l'ère pré-coupe à Calgary. Les Flames débutèrent en Alberta pour la saison 1980-81 après un déménagement d'Atlanta où la franchise avait débuté ses activités en 1972. Les Flames n'étaient pas nécessairement mauvais à Atlanta, ayant une fiche victorieuse lors des 6 dernières saisons avant le déménagement. Ils eurent cependant peu de succès en séries, n'ayant jamais franchi la deuxième ronde, et peinaient à attirer des spectateurs. Leur propriétaire éprouvait également des difficultés financières et avec aucun acheteur local potentiel, les Flames furent vendus à un consortium d'hommes d'affaires de Calgary. Leur première saison à Calgary fut un succès alors qu'ils terminèrent avec 92 points et se rendirent jusqu'en finale de conférence où ils s'inclinèrent en 6 matchs contre les North Stars.
Ce premier succès ne fut toutefois que de courte durée alors que l'équipe régressa en 1981-82. Le directeur général de l'équipe, Cliff Fletcher, était en place depuis les débuts de l'équipe à Atlanta. Il fit alors une analyse profonde de son équipe et décida de se départir de plusieurs ''restants'' de l'époque d'Atlanta qu'il estimait ineptes à s'adapter à un environnement plus compétitif où la pression était plus importante qu'en Géorgie. Fletcher fit donc plusieurs transactions au cours des années suivantes qui lui permirent d'amener l'équipe à un niveau supérieur où ils pourraient rivaliser avec les autres puissances de la ligue, surtout leurs voisins d'Alberta, les redoutables Oilers.
Fletcher avait déjà réalisé un grand coup et établi la base de sa nouvelle vision durant la saison 81-82 en se portant acquéreur de leur futur capitaine Lanny McDonald des Rockies du Colorado en retour de Don Lever et Bob MacMillan. Plusieurs anciens de l'époque Atlanta suivirent comme Eric Vail, Guy Chouinard et Willi Plett qui partirent à leur tour dans plusieurs échanges subséquents. Une de ses meilleures transactions fut toutefois celle de juin 1985 qui envoya leur as marqueur Kent Nilsson aux North Stars en retour d'un choix de deuxième ronde en 1985. Ils mirent ensuite la main sur un autre futur capitaine en sélectionnant Joe Nieuwendyk avec ce choix. Nieuwendyk remporta le trophée Calder en 1988, deux ans après que son coéquipier, le défenseur Gary Suter ait également remporté le titre de recrue de l'année.
Les Flames avaient l'habitude de faire du travail remarquable au repêchage alors que des choix judicieux comme Hakan Loob (1980), Al MacInnis (1981), Mike Vernon (1981), Suter (1984), Gary Roberts (1984), Jiri Hdrina (1984), Nieuwendyk (1985) et Theoren Fleury (1987) vinrent former le noyau de cette future équipe championne. L'équipe eut également la main heureuse en signant deux joueurs non-repêchés, Joel Otto (en 1984) et le défenseur Jamie Macoun (en 1982).
Fletcher continua de bien entourer ces excellents choix, surtout en transigeant avec les Blues de St.Louis alors qu'il y eut plusieurs échanges entre les deux équipes durant la décennie. Les Flames obtinrent entre autres des Blues l'attaquant Joe Mullen (février 1986), les défenseurs Ric Nattress (juin 1987) et Rob Ramage (mars 1988) ainsi qu'un autre très bon coup avec l'acquisition de l'attaquant Doug Gilmour (sept. 1988).
Fletcher obtint également deux autres bons défenseurs en Dana Murzyn (Whalers) et Brad McCrimmon (Flyers) pour presque rien. Toutefois les Flames perdirent un gros morceau lors de l'acquisition de Ramage et du gardien Rick Wamsley des Blues alors qu'ils donnèrent la future super-vedette Brett Hull en retour... Ceci demeure une des pires transactions de l'histoire mais tout de même, Fletcher avait une bonne moyenne au bâton en terme de ses transactions effectuées avec les Flames.
Mike Vernon |
Les Flames formèrent donc une redoutable équipe et ce même avant l'arrivée de plusieurs vedettes comme Fleury, Nieuwendyk et Gilmour. Cependant ils durent franchir l'obstacle de taille qu'était les redoutables Oilers pour se rendre jusqu'aux grands honneurs. Pour se faire, ils durent profiter des rares moments de faiblesse des Oilers. Ils se rendirent en finale en 1986 contre les Canadiens mais ce fut surtout dû à la fameuse erreur du défenseur Steve Smith des Oilers qui envoya la rondelle dans son propre filet lors du 7e match de la demi-finale. La finale mit donc en vedette deux gardiens recrues en Vernon et son éternel rival Patrick Roy qui remportât cette première confrontation.
La saison 1988-89 fut l'année de consécration pour les Flames alors que les astres furent parfaitement alignés pour un retour en finale. Aidés pas leurs nombreux nouveaux joueurs vedettes et par le départ de Wayne Gretzky à Los Angeles, les Flames remportèrent le trophée du Président avec une récolte de 117 points, soit deux points de plus que Montréal avec 115 points. Les deux équipes se retrouvèrent donc en finale mais cette fois les Flames l'emportèrent en 6 matchs, devenant au passage la seule équipe à avoir remporté la Coupe Stanley contre les Canadiens sur la glace du mythique Forum de Montréal. Il s'agit également à ce jour du dernier duel canadien en finale.
Cette finale demeure également mémorable pour nous avoir donné ce moment d'anthologie. Même si on était triste pour le Canadien, tout le monde aimait Lanny McDonald...
L'ÉQUIPE
Voici l'équipe championne des Flames de 1989. Entre parenthèses vous retrouverez les années du joueur avec l'organisation.
Jiri Hrdina (87-91), Joe Nieuwendyk (86-95), Joel Otto (84-95), Doug Gilmour (88-92)
Ailiers
Joe Mullen (85-90), Lanny McDonald (81-89), Gary Roberts (86-96), Colin Patterson (83-91), Hakan Loob (83-89), Theoren Fleury (88-99), Tim Hunter (81-92), Mark Hunter (88-91), Jim Peplinski (80-90, 95), Brian MacLellan (88-91)
Défenseurs
Al MacInnis (81-94), Brad McCrimmon (87-90), Dana Murzyn (87-91), Ric Nattress (87-92), Gary Suter (85-94), Jamie Macoun (82-92), Rob Ramage (87-89)
Gardiens
Mike Vernon (82-94, 00-02), Rick Wamsley (87-92)
Entraineur: Terry Crisp
Entraineur: Terry Crisp
Assistants: Tom Watt, Doug Risebrough
GM: Cliff Fletcher
LE DÉMENTÈLEMENT
Le premier gros morceau du casse-tête à partir fut bien sûr McDonald, lui qui termina sa carrière de la meilleure manière possible avec ce but. Il était ce qu'on peut dire la fondation de l'équipe, alors qu'il fut amené à Calgary pour son leadership et son caractère. Fletcher avait même tenté de l'amener à Atlanta dès la saison 1974-75, dans un échange qui fut avorté par les Maple Leafs. Il était probablement écrit dans le ciel que qu'il ne serait plus un grand facteur dans l'équipe même s'il était resté. Âgé de 36 ans, il avait considérablement ralenti avec seulement 18 points durant la saison et fut d'ailleurs laissé de côté lors de la finale après le deuxième match. Il fût bien sûr rhabillé pour le 6e match décisif. Néanmoins, son départ a sans doute contribué à une baisse de moral et de leadership dans la chambre.
Durant les séries, Hakan Loob, un des meilleurs joueurs des Flames des années précédentes, déclara qu'il contemplait de retourner en Suède. Il avait précédemment refusé une extension de contrat, car il voulait que ses enfants soient éduqués dans leur pays natal. La fait que les Flames remportèrent la Coupe lui permit de partir sans trop de regret. L'équipe opta également de ne pas garder le défenseur Rob Ramage, qu'ils échangèrent aux Maple Leafs contre un choix de 2e ronde (Kent Manderville). Ramage amenait une bonne profondeur derrière le duo MacInnis-Suter. Il fut ensuite nommé capitaine par les Leafs.
Les Flames ne purent donc répliquer leurs succès de 1989 la saison suivante. Ils terminèrent la saison avec 99 points (quand même deuxièmes au classement général). Leur meilleur marqueur de 1989, Joe Mullen, vit sa production passer de 110 à 69 points, une chute de 41 points. Les Flames croyaient qu'il était sur le déclin à 33 ans et l'échangèrent aux Penguins en juin 1990. Ils n'obtinrent que très peu en retour, seulement un choix de 2e ronde, qui devint le défenseur québécois Nicolas Perreault et qui ne se rendit jamais à la LNH. Mullen mit un an à retrouver sa touche mais obtint finalement 42 buts et 87 points en 1991-92 et remporta deux autres coupes Stanley à Pittsburgh, dont une sous les ordres de son ancien entraîneur à Calgary, Bob Johnson. Le centre Jiri Hrdina, un bon joueur de soutien, fut également échangé aux Penguins en décembre 1990.
Les choses dégénérèrent lors des séries de 1990 alors que les Flames perdirent en première ronde contre Gretzky et les Kings. Crisp perdit probablement sa job lors du 4e match, que les Flames perdirent 12-4... Il fut remercié peu après l'élimination de l'équipe et fut plus tard remplacé par son adjoint, Doug Risebrough.
Les changements à la direction sont certainement un des éléments clé de ce démantèlement et du pourquoi que les Flames soient passés aussi rapidement d'équipe championne à équipe de second-plan et ensuite jusqu'à rater les séries lors des années subséquentes.
L'élément déclencheur selon moi (et plusieurs fans des Flames) fut le départ de Cliff Fletcher après la saison 1990-91. Après presque 20 ans dans l'organisation, Fletcher fut attiré par les Maple Leafs et devint leur nouveau directeur général. Il hérita alors d'une formation moribonde à Toronto et c'est alors qu'il repartit de plus belle et rebâtit complètement l'équipe. Il eut toutefois un coup de main magistral de la part de son successeur à Calgary, Doug Risebrough. En janvier 1992, Fletcher et son ancien acolyte orchestrèrent le plus grand échange de l'histoire en terme du nombre de joueurs impliqués, soit 10 joueurs.
La pièce maîtresse de cet échange fut Doug Gilmour. En conflit constant avec Risebrough, qui occupait la double fonction d'entraîneur et DG, Gilmour était misérable à Calgary et déserta l'équipe après le nouvel an en attendant un échange. C'est alors que Fletcher et Risebrough s'échangèrent les joueurs suivants; les Flames reçurent Gary Leeman, Michel Petit, Jeff Reese, Craig Berube et Alexander Godynyuk. En retour, les Leafs reçurent Gilmour, Jamie Macoun, Ric Nattress, Rick Wamsley et Kent Manderville.
Cet échange (qui marqua le départ de 4 ex-champions) fut immédiatement ridiculisé par les médias et les fans. Avec raison. Gilmour, déjà un excellent joueur, devint une super-vedette à Toronto, incluant une saison de 127 points en 1992-93 en plus de remporter le trophée Selke. Pendant ce temps, Leeman, un ancien marqueur de 50 buts, n'en marqua que 11 en 59 matchs sur deux saisons à Calgary et fut subséquemment échangé aux Canadiens en 1993. Même en enlevant Gilmour de l'équation, les Flames perdirent au change alors que les 5 joueurs obtenus n'aboutirent qu'à très peu à Calgary tandis que leurs collègues à Toronto changèrent la culture de l'équipe et les ramenèrent au niveau d'équipe respectable. Pendant ce temps, les Flames ratèrent les séries en 1991-92, une première dans l'histoire de la franchise à Calgary et la première fois depuis 1975 à Atlanta.
Les Flames retournèrent en séries en 1993, mais s'inclinèrent encore une fois en première ronde. Le départ de Gilmour est selon plusieurs le début de la fin pour l'équipe championne de 1989. Malgré tout, le noyau était toujours solide avec Fleury, Nieuwendyk, Roberts, Otto, MacInnis, Suter et Vernon, mais le départ de plusieurs vétérans et membres de soutien de l'équipe championne commença à laisser des marques, surtout avec un certain manque de relève. Les deux plus vieux joueurs de l'équipe, originaire du repêchage de 1979 quand l'équipe était toujours à Atlanta, étaient Jim Peplinski et Tim Hunter. Les deux quittèrent l'équipe en 1990 et 1992 respectivement. Peplinski tenta un retour en 1995 mais cette expérience ne dura que 5 matchs. La défense commençait également à faire défaut après les départs subséquents de Ramage, Macoun, Nattress, ainsi que celui de Dana Murzyn en 1991. On vit également en 1991 le départ de trois autres attaquants de soutien durant le parcours de 1989, soit Colin Patterson, Mark Hunter et Brian MacLellan.
La grande hécatombe (ou point de non-retour) survint en 1994 et l'été qui suivit alors que les deux piliers de la défense des Flames depuis presque 10 ans, Gary Suter et Al MacInnis furent tous les deux échangés à quelques mois d'intervalle. Suter fut le premier à être sacrifié lors d'un échange à 3 équipes impliquant 9 joueurs avec les Whalers et les Blackhawks. Au final, Suter aboutit avec les Hawks tandis que les Flames mirent la main sur Michael Nylander, James Patrick et Zarley Zalapski.
L'élément déclencheur selon moi (et plusieurs fans des Flames) fut le départ de Cliff Fletcher après la saison 1990-91. Après presque 20 ans dans l'organisation, Fletcher fut attiré par les Maple Leafs et devint leur nouveau directeur général. Il hérita alors d'une formation moribonde à Toronto et c'est alors qu'il repartit de plus belle et rebâtit complètement l'équipe. Il eut toutefois un coup de main magistral de la part de son successeur à Calgary, Doug Risebrough. En janvier 1992, Fletcher et son ancien acolyte orchestrèrent le plus grand échange de l'histoire en terme du nombre de joueurs impliqués, soit 10 joueurs.
Doug Gilmour |
La pièce maîtresse de cet échange fut Doug Gilmour. En conflit constant avec Risebrough, qui occupait la double fonction d'entraîneur et DG, Gilmour était misérable à Calgary et déserta l'équipe après le nouvel an en attendant un échange. C'est alors que Fletcher et Risebrough s'échangèrent les joueurs suivants; les Flames reçurent Gary Leeman, Michel Petit, Jeff Reese, Craig Berube et Alexander Godynyuk. En retour, les Leafs reçurent Gilmour, Jamie Macoun, Ric Nattress, Rick Wamsley et Kent Manderville.
Cet échange (qui marqua le départ de 4 ex-champions) fut immédiatement ridiculisé par les médias et les fans. Avec raison. Gilmour, déjà un excellent joueur, devint une super-vedette à Toronto, incluant une saison de 127 points en 1992-93 en plus de remporter le trophée Selke. Pendant ce temps, Leeman, un ancien marqueur de 50 buts, n'en marqua que 11 en 59 matchs sur deux saisons à Calgary et fut subséquemment échangé aux Canadiens en 1993. Même en enlevant Gilmour de l'équation, les Flames perdirent au change alors que les 5 joueurs obtenus n'aboutirent qu'à très peu à Calgary tandis que leurs collègues à Toronto changèrent la culture de l'équipe et les ramenèrent au niveau d'équipe respectable. Pendant ce temps, les Flames ratèrent les séries en 1991-92, une première dans l'histoire de la franchise à Calgary et la première fois depuis 1975 à Atlanta.
Les Flames retournèrent en séries en 1993, mais s'inclinèrent encore une fois en première ronde. Le départ de Gilmour est selon plusieurs le début de la fin pour l'équipe championne de 1989. Malgré tout, le noyau était toujours solide avec Fleury, Nieuwendyk, Roberts, Otto, MacInnis, Suter et Vernon, mais le départ de plusieurs vétérans et membres de soutien de l'équipe championne commença à laisser des marques, surtout avec un certain manque de relève. Les deux plus vieux joueurs de l'équipe, originaire du repêchage de 1979 quand l'équipe était toujours à Atlanta, étaient Jim Peplinski et Tim Hunter. Les deux quittèrent l'équipe en 1990 et 1992 respectivement. Peplinski tenta un retour en 1995 mais cette expérience ne dura que 5 matchs. La défense commençait également à faire défaut après les départs subséquents de Ramage, Macoun, Nattress, ainsi que celui de Dana Murzyn en 1991. On vit également en 1991 le départ de trois autres attaquants de soutien durant le parcours de 1989, soit Colin Patterson, Mark Hunter et Brian MacLellan.
L'HÉCATOMBE
La grande hécatombe (ou point de non-retour) survint en 1994 et l'été qui suivit alors que les deux piliers de la défense des Flames depuis presque 10 ans, Gary Suter et Al MacInnis furent tous les deux échangés à quelques mois d'intervalle. Suter fut le premier à être sacrifié lors d'un échange à 3 équipes impliquant 9 joueurs avec les Whalers et les Blackhawks. Au final, Suter aboutit avec les Hawks tandis que les Flames mirent la main sur Michael Nylander, James Patrick et Zarley Zalapski.
MacInnis, probablement le meilleur joueur de l'équipe et récipiendaire du Conn Smythe en 1989, quitta également le bateau en juillet 1994 après avoir signé une offre des Blues de St.Louis. En compensation, les Flames reçurent le défenseur Phil Housley et un choix de 2e ronde en 1997.
Ces deux départs ne furent pas sans douleur pour les joueurs impliqués, alors qu'ils étaient heureux à Calgary. Cependant, Suter était souvent blessé et il devenait risqué de le garder à Calgary. Pour sa part, MacInnis reçut plus d'argent des Blues mais évoqua qu'il désirait également relever un nouveau défi à St.Louis.
Al MacInnis |
Quelques jours avant le départ de MacInnis, ce fut au tour du gardien vedette de l'équipe, Mike Vernon de plier bagage en étant échangé aux Red Wings en retour du défenseur Steve Chiasson. Les Flames croyaient qu'il était temps de laisser la place de gardien numéro un à Trevor Kidd, leur choix de 1re ronde en 1990. Vernon raconta plus tard que ce fut une bénédiction de changer d'air après 10 ans à Calgary. La légende raconte qu'il aurait même influencé son grand rival Patrick Roy à demander lui aussi une transaction lors d'une rencontre dans un restaurant le jour du fameux match du 2 décembre 1995 entre les Red Wings et le Canadien.
Il va sans dire qu'à l'instar de leurs voisins d'Edmonton et des autres petits marchés de la ligue, les nouvelles réalités économiques de la LNH commencèrent à peser lourd dans la balance. À l'aube de la saison 1995-96, le capitaine Joe Nieuwendyk et la direction étaient en impasse contractuelle et Nieuwendyk refusa de se rapporter à l'équipe. Dans un moment charnière de l'histoire de l'équipe, il fut finalement échangé aux Stars de Dallas un peu avant Noël. En retour, les Flames mirent la main sur Corey Millen et leur futur vedette et capitaine, Jarome Iginla.
Les Flames avaient également perdu leur spécialiste défensif, Joel Otto, durant l'été 1995 alors qu'il ne put également s'entendre avec l'équipe sur un nouveau contrat. Il signa comme agent libre avec les Flyers.
Donc après cet hécatombe de 1994 et 1995, il ne restait plus que 2 membres de l'édition 1989 dans l'alignement des Flames.
LES DERNIERS MEMBRES
Les Flames durent également tourner la page au sujet d'un des derniers vétérans restants de 1989 après la saison 1995-96, lorsque Gary Roberts opta de prendre sa retraite après plusieurs problèmes de blessures persistantes au cou qui semblèrent mettre fin prématurément à sa carrière. Il remporta d'ailleurs le trophée Masterton en 1996. Il parvint toutefois à revenir au jeu après un an de traitement et de convalescence. Cependant il obtint des Flames la possibilité d'être échangé à un club de l'association est afin qu'il n'ait pas à voyager autant que dans l'ouest, et ainsi optimiser sa réhabilitation. Il fut donc échangé en août 1997 aux nouveaux Hurricanes de la Caroline avec Trevor Kidd, en retour d'Andrew Cassels et de Jean-Sébastien Giguère. Parmi toute l'édition de 1989, c'est Roberts qui prit sa retraite en dernier, soit après la saison 2008-09, qu'il passa avec le Lightning.
Theoren Fleury |
C'est donc à l'électrisant Theoren Fleury que revient l'honneur d'être le dernier membre de l'équipe championne de 1989 à quitter Calgary. Également en impasse contractuelle durant la saison 1998-99, l'équipe ne voulait pas risquer de le perdre pour rien et voulait continuer de rebâtir. Les Flames avaient terminé la saison précédente avec seulement 67 points et allaient rater les séries pour une troisième saison consécutive. Il était même question d'un possible déménagement, alors que les assistances étaient en baisse depuis quelques saisons. Alors l'équipe continua son virage jeunesse et envoya Fleury à l'Avalanche du Colorado en février 1999 en retour de René Corbet, Robyn Regehr et Wade Belak. Il était à ce moment le meneur pour les points dans l'histoire de la franchise avec 830. Il fut éventuellement dépassé par Iginla, mais demeure depuis au deuxième rang.
Vernon effectua toutefois un retour à Calgary en 2000-01. Après avoir été sélectionné au repêchage d'expansion par le Wild du Minnesota, ces derniers l'envoyèrent à Calgary où il joua ses deux dernières saisons avant de prendre sa retraite en septembre 2002. Il est donc le dernier membre officiel de l'édition 1989 à avoir joué pour l'équipe... *en saison régulière comme on le verra plus loin. Lui et Lanny McDonald sont les deux seuls membres des Flames de 1989 à avoir leur numéro retiré par l'équipe, en compagnie de Jarome Iginla. Quoique leur numéro ne furent pas officiellement retirés, MacInnis et Nieuwendyk font partie de l'initiative ''Forever a Flame'' et une bannière en leur honneur est également dans les hauteurs du Saddledome de Calgary. Le numéro 14 de Fleury n'a également pas été porté chez les Flames depuis 1999.
En 2009, soit 20 ans après la conquête, ce même Fleury tenta un retour au jeu car il était déçu de la façon dont il termina sa carrière controversée. Il obtint de la ligue une absolution, car il était toujours sous le coup d'une suspension imposée par la ligue en 2003 pour enfreinte à la politique de consommation de drogues. Il engagea un entraîneur personnalisé et obtint un essai professionnel de la part des Flames. Il fit un retour triomphal devant ses anciens fans durant les matchs pré-saisons de la saison 2009-2010 et obtint 4 points en 4 matchs. Cependant, il fut libéré par l'équipe car il ne fit pas assez bonne impression pour faire partie du Top 6 en attaque chez les Flames, une condition qu'il avait accepté avant son essai. Il opta donc de prendre sa retraite définitive en tant que membre des Flames, refusant d'aller tenter sa chance avec une autre équipe. Il est donc officiellement (si on inclut les matchs pré-saison) le dernier membre de l'équipe de 1989 à avoir joué dans la LNH.
Tentative de retour de Fleury en 2009 |
CONCLUSION
Les Flames continuèrent lentement mais surement de remonter la pente après le départ de ses derniers champions. Ils ratèrent toutefois les séries durant 7 saisons consécutives (1997 à 2003) jusqu'à leur parcours surprise jusqu'à la finale en 2004. Ils retombèrent dans le même pattern lors des années suivantes en s'inclinant en première ronde pendant 4 saisons consécutives, avant de rater les séries de nouveau et ce pendant 5 saisons.
Depuis 2015, ils font les séries une année et les ratent l'année suivante. Ils les ont fait l'an dernier après une saison de 107 points, leur meilleure saison depuis 1989. Les paris sont ouverts sur qui sera la prochaine équipe canadienne à remporter le fameux trophée. Pour ma part j'aimerais bien qu'il y ait un ''troisième round'' entre les Canadiens et les Flames pour 2020...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire