Maurice Mantha était originaire de North Bay, dans le nord de l’Ontario. Après être passé par les Citadelles de Québec, il s’aligna avec divers clubs affiliés aux Canadiens, comme les Mohawks de Cincinnati de l’IHL et les Royaux de Montréal de la Ligue senior du Québec.
N’ayant jamais réussi à percer l’alignement talentueux du Tricolore, il se réorienta ensuite vers la WHL, où il joua à San Francisco, Seattle et Vancouver. Au moment où l’expansion de 1967 créa de nombreux postes, il revint dans l’est avec les Reds de Providence de la Ligue américaine, une équipe affiliée aux Bruins. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour lui permettre d’atteindre la grande ligue.
Après une brève carrière comme joueur-entraîneur dans l’IHL où il eut peu de succès, il retourna dans sa région natale. C’est alors qu’il mit la main à la pâte pour créer son club de golf à Sturgeon Falls. Il géra alors son entreprise pendant des décennies avec son épouse. Il ne prit une pause que de 1984 à 1988 pour représenter ses concitoyens au parlement fédéral, lorsqu’il fut élu député sous la bannière progressiste-conservatrice.
Alors qu’il était dans l’organisation des Canadiens, il fit un bref arrêt d’une saison, en 1960-61, chez les Barons de Cleveland de la Ligue américaine. C’est pendant cette année qu’est né son fils Maurice Junior. Bien qu’il n’y habita pas très longtemps, Junior est donc né en Ohio.
Défenseur comme son père, Junior suivit ses traces. Après un stage junior chez les Marlboros de Toronto, il fut repêché au deuxième tour (23e au total) par les Jets de Winnipeg en 1980. Détail intéressant, le directeur-gérant qui l’a sélectionné, John Ferguson, avait été coéquipier de son père avec les Barons de Cleveland l’année de sa naissance.
Au sein d’une équipe extrêmement faible, il se mérita immédiatement un poste et parvint ainsi à franchir le dernier seuil qui avait échappé à Senior. Malgré quelques blessures sérieuses et de brefs passages dans la Ligue américaine avec les Jets de Sherbrooke, Junior devint un joueur établi à Winnipeg. Toutefois, l’équipe voulut passer au niveau supérieur. En mars 1984, elle sacrifia donc un premier choix et Mantha pour obtenir des Penguins celui qui avait remporté le Trophée Norris (meilleur défenseur) quelques années plus tôt, Randy Carlyle. Ceci n’empêcha toutefois pas Winnipeg de continuer de se buter aux Oilers, qui dominaient à ce moment la division Smythe.
À Pittsburgh, la saison 1984-85 représenta un tournant majeur, avec l’arrivée de Mario Lemieux. Si l’équipe demeura tout de même faible pendant quelques années, elle devint plus offensive et Mantha en bénéficia. En 1985-86, il atteint son sommet en carrière, avec 67 points. Il n’approcha plus jamais cette marque par la suite.
En novembre 1987, ce fut une impression de déjà vu pour Mantha Junior, alors que voulant passer à l’étape suivante, son équipe se servit de lui comme monnaie d’échange pour obtenir un ancien gagnant du Trophée Norris. Dans ce cas-ci, il s’agissait de Paul Coffey qui, suite à une dispute salariale, partit d’Edmonton dans un échange à six joueurs.
Pour Mantha, il s’agissait de grands patins à chausser. Son séjour avec les Oilers fut alors décevant et de courte durée. Après 25 matchs sans but, il fut échangé aux North Stars du Minnesota en retour de Keith Acton. Il y demeura un an, puis fit un bref arrêt avec les Flyers, avant de retourner à Winnipeg.
En octobre 1991, les Jets le placèrent au ballottage. Ceci lui permit de se joindre à l’équipe olympique américaine, puisqu’en raison de sa naissance en Ohio, il pouvait représenter les États-Unis. Il s’agissait pour lui de sa quatrième présence sur la scène internationale. (Il avait même été capitaine de l’équipe américaine lors des championnats du monde de 1985.) À Albertville, les Américains terminèrent au pied du podium, en quatrième place.
Après les Jeux, Mantha joua quelques parties avec les Flyers, avant de mettre fin à sa carrière de 656 matchs comme joueur.
Il se consacra alors au travail d’entraîneur. Au fil des ans, il s’est retrouvé derrière des bancs de la Ligue de l’Ontario, de la Ligue de la Côte Est, de la Ligue américaine, mais surtout de la NAHL, au Michigan et au Dakota du Sud.
En 2005, il a failli se retrouver derrière le banc des Gladiators de Détroit de la deuxième version de la WHA, mais la ligue n’a jamais décollé.
Il s’est alors plutôt retrouvé chez les Spitfires de Windsor de la Ligue de l’Ontario. Toutefois, son passage fut terni par un incident d’initiation qui dégénéra plus tard en bagarre entre le vétéran Steve Downie et la recrue Akim Aliu. L’événement aurait eu une connotation raciste. Si Downie fut suspendu pour cinq matchs et Aliu un, Mantha fut suspendu pendant 40 matchs comme entraîneur et un an comme directeur-gérant. Les joueurs prirent toutefois le temps d’écrire que Mantha les avait traités avec respect et que ce respect était mutuel.
Maurice Senior est décédé en 2015 à l’âge de 81 ans.
Maurice Junior, qui est devenu un très bon golfeur après avoir travaillé de nombreux étés dans l’entreprise familiale, a de son côté pris sa retraite en mars 2020, avec l’arrivée de la pandémie.
Sources : "Former MP Moe Mantha dies at 81" de Gord Young, September 20, 2015, The Nugget (nugget.ca),
"St.Cloud head coach Mantha to retire at the end of the season", March 4, 2020 (nahl.com),
hockeydraftcentral.com, wikipedia.org.
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