Je jouais à un vieux NHL pour ma rétrospective sur Youtube l’autre jour et je suis tombé sur un ancien joueur de l’Avalanche du nom de Shjon Podein. Je ne me rappelais que très vaguement de ce joueur et à première vue je pensais tout d’abord qu’il avait été un ancien choix des Nordiques avant le déménagement au Colorado. Je croyais aussi qu’il était probablement originaire de la Suède ou d’un autre pays d’Europe car son nom à une certaine résonance scandinave ou autre.
Je me trompais sur ces deux points car non seulement il n’est pas né en Europe mais il n’a jamais été repêché par les Nordiques non plus.
Né en 1968 à Rochester au Minnesota (et non pas dans la ville du même nom dans l’état de New York), Shjon Walter Podein fut repêché par les Oilers d’Edmonton en 8e ronde du repêchage de 1988 alors qu’il en était à sa première année dans les rangs collégiaux américains avec l’Université de Minnesota-Duluth. Je n’ai pas réussi à trouver d’où provenait son nom de famille mais le midwest et particulièrement le Minnessota sont des territoires qui furent massivement colonisés par des européens d’origine scandinave donc ça ne serait pas surprenant qu’il ait des ancêtres provenant dans cette région.
Un attaquant robuste et acharné, Podein était aussi capable de contribuer offensivement malgré un manque de vitesse et d’agilité. Il fit sa place davantage en devenant un spécialiste défensif mais il demeurait capable de nous surprendre offensivement de temps en temps.
Il compléta son stage universitaire et fit le saut avec le club-école des Oilers au Cap-Breton lors de la saison 1990-91. Il ne réussit cependant pas à devenir un joueur régulier au sein de la jeune équipe des Oilers en reconstruction mais il fut toutefois membre de l’édition 1992-93 des Oilers du Cap-Breton, une des équipes les plus dominantes de l’histoire de la ligue américaine qui remporta haut la main la Coupe Calder cette année-là. Durant cette saison magique, il joua entre autre avec le recordman pour les points en série dans la hockey professionnel, Bill McDougall (voir texte du 22 mars 2014).
Au final, il ne joua en tout que 68 matchs en quatre saisons avec le grand club et opta plutôt de signer avec les Flyers de Philadelphie pour la saison écourtée de 1995. C’est à Philadelphie qu’il devint un joueur régulier dans la LNH et où il connaîtra sa meilleure saison en 1996-97 avec 14 buts et 18 passes pour 32 points et où il participa à sa première finale de la Coupe Stanley (défaite en 4 matchs contre les Red Wings). Durant cette période, il devint également un des meilleurs tueurs de pénalités de la ligue et il était également reconnu pour son grand leadership dans la chambre. Un excellent “grinder” comme on dit.
Il marqua également un magnifique but qu'on pourrait de nos jours catégoriser de but "à la Ovechkin” durant la saison 1997-98.
Il fut toutefois échangé à l’Avalanche du Colorado en retour de Keith Jones au début de la saison 1998-99. Au Colorado, il continua son excellent travail d’attaquant défensif sur les 3e et 4e trios de l’Avalanche et il réussit au passage à égaler sa meilleure production en carrière en 2000-01 avec une autre récolte de 32 points. Il retourna également en finale cette année-là mais il gagna la Coupe cette fois-ci avec les Sakic, Forsberg, Bourque, Roy et cie.
Podein en 2001 avec l'Avalanche
Il joua ensuite une autre demie-saison au Colorado avant d’être échangé de nouveau, cette fois-ci aux Blues de St.Louis qui retournèrent Mike Keane à l’Avalanche après 5 ans d’exil à Dallas et St.Louis. Podein termina sa carrière dans la LNH après la saison 2002-03 mais opta d’aller jouer en Suède (je suis sûr qu’il est d’origine suédoise) avec les Lakers de Växjö pour la saison 2003-04. Il joua deux ans en Suède avant d’aller terminer sa carrière au Japon (!) en tant que joueur-entraineur avec les Icebucks de Nikko pour la saison 2005-06 suite à quoi il accrocha ses patins et revint en amérique du nord.
Lors de son passage à Philadelphie, il fonda la fondation “Team 25” qui récolte de l’argent pour des organisations de charité pour enfants malades et de milieux favorisés. Sa fondation est toujours active à ce jour et pour ses efforts dans la communauté, il fut le récipiendaire du trophée King Clancy en 2001.
Podein et son trophée King-Clancy en 2001
Il est présentement entraineur-chef au niveau secondaire à l’école St.Louis Park High School au Minnesota.
Sa fiche en carrière dans la LNH est de 100 buts et 106 passes en 699 matchs.
Pour la huitième année tout en niant que j'ai oublié de le faire en 2012-13 et en 2014-15, La Vie Est Une Puck est très fier de vous présenter ses propres trophées. On en a rien à foutre des marqueurs de buts et cie. Nous on récompense la médiocrité et la violence...
Voici donc sans plus tarder les prix de la saison 2016-17:
Le Dave Schultz Memorial Trophy
Encore une fois cette année, La Vie Est Une Puck est très fier de vous présenter le Dave Schultz Memorial Trophy remis annuellement au joueur ayant accumulé le plus de minutes de pénalités durant la saison régulière. Si comme moi vous vous ennuyez du temps où les meneurs au chapitre des minutes de pénalité avaient droit à une carte de hockey soulignant cet exploit, voici votre revanche. Ce trophée porte donc le nom de celui qui détient toujours le record de minutes de pénalité en une saison dans l'histoire de la NHL, Dave "The Hammer" Schultz. Ce grand matamore des Broad Street Bullies passa 472 minutes au banc de pénalité lors de la saison 1974-75, deuxième année où les Flyers remportèrent la Coupe Stanley à coups de dents pétées et de côtes arrachées! Ce n'est donc pas un enfant de chœur qui se mérite ce trophée!
Avec ses 154 minutes de pénalités, ce joueur du Ottawa remporte le Dave Schultz Memorial Trophy et entre dans le très sélect club de joueurs tous pas plus fins les uns des autres! Remarquez que Mark Borowiecki remporte ce trophée avec seulement grosso modo un tiers du nombre record de Dave Schultz... Les temps changent...
Bravo, mon Mark!
Le Bill Mikkelson Trophy
La Vie est une Puck est fier de vous présenter à nouveau le Bill Mikkelson Trophy, prix remis au joueur ayant accumulé le pire différentiel durant la saison régulière, donc du joueur le plus mal sur-utilisé de la NHL. Ce trophée est nommé en l'honneur du célèbre Bill Mikkelson qui, lors de la saison inaugurale des Capitals de Washington en 1974-75, termina la saison avec un impressionnant différentiel de -82. Ce résultat est d'autant plus impressionnant en sachant que Mikkelson ne joua que 59 matchs lors de cette saison. Sachez également que deux saisons auparavant, en 1972-73, mais cette fois avec un autre club d'expansion, les Islanders de New York, Mikkelson accumula un autre bon différentiel de -54 en 72 matchs. Il a donc réussi a améliorer son score. Il faut dire qu'il évoluait en 1974-75 avec la pire équipe de l'histoire du hockey moderne, les Capitals de Washington de cette saison... Mikkelson était donc au bon endroit au bon moment... ...ou pas...
Les précédents gagnants :
2015-16 - Mikkel Bodker
2014-15 - Nail Yakupov
2013-14 - Alexander Edler
2013 - Erik Gudbranson
2011-12 - Milan Jurcina
2010-11 - Chris Philips
2009-10 - Patrick O'Sullivan
And the winner is : Tyson Barrie et Matt Duchene
Pour la première fois de l'histoire, le Bill Mikkelson Trophy est remis à deux joueurs. L'Avalanche du Colorado a connu une saison tellement mauvaise que deux de ses joueurs se sont hissés en tête du championnat des +/- avec un merveilleux -33. L'Avalanche ayant tout fait pour terminer dans le fond de la cave de la ligue que deux de ses joueurs sont récompensés pour avoir mené leur équipe dans les abysses du classement par leur jeu manquant de leadership et d'efficacité!
Bravo les gars!!!
Le Gary "Suitcase" Smith Trophy
Comme je l'ai déjà expliqué, nous aimons beaucoup les trophées de l'AHL parce que plusieurs portent le surnom du joueur envers lequel le trophée est dédié. C'est donc pourquoi nous avons introduit le Gary "Suitcase" Smith Trophy, remis annuellement au gardien ayant enregistré le plus de défaites en saison régulière. On ne se mérite pas le surnom "Suitcase" pour rien, ça veut dire qu'on s'est promené beaucoup. Et c'est ce que Gary Smith fut, un mauvais gardien de but à bien des mauvais endroits à bien des mauvais moments. Lors de la saison 1970-71, alors qu'il évoluait pour les Golden Seals de la Californie, Smith établit un record avec de rien de moins que 48 défaites en saison régulière... Il faut dire que jouer pour les Golden Seals de la Californie, l'une des plus risibles équipes de l'histoire de la LNH, au début des années 70, n'aidait pas à faire de vous un grand gardien, mais de là à terminer la saison avec 48 défaites en une saison... Vous serez contents par contre d'apprendre que lors de la saison suivante, en 1971-72, il remporta le trophée Vézina en compagnie de Tony Esposito à une époque où ce trophée était remis au(x) gardien(s) ayant la plus basse moyenne durant la saison régulière...
Les précédents gagnants :
2015-16 - Cam Talbot
2014-15 - Mike Smith
2013-14 - Ryan Miller
2013 - Semyon Varlamov
2011-12 - Jonas Hiller
2010-11 - Nikolai Khabibulin
2009-10 - Jeff Drouin-Deslauriers, Tomas Vokun et Miikka Kiprusoff
And the winner is : Calvin Pickard
Encore une fois, l'Avalanche du Colorado a connu une saison tellement médiocre, que beaucoup de ses joueurs se sont mérités des trophées de La Vie est une Puck. Cette fois, c'est Calvin Pickard, célèbre gardien de l'Avalanche qui se mérite leGary "Suitcase" Smith Trophy du haut de ses 30 défaites. De plus, Pickard l'a emporté à l'arrachée face à Ryan Miller, avec une défaite de plus.
Bravo, mon Calvin, tu le mérites, t'as travaillé fort pour y arriver...
Le Frank Caprice Award
La Vie est une Puck est très fier de vous présenter à nouveau le fameux Frank Caprice Trophy, remis au gardien ayant gardé plus de 20 match ayant le pire pourcentage d'arrêt. Ce trophée est nommé en l'honneur du grand Frank Caprice, gardien des années 80 qui est en quelque sorte le gardien ayant gardé plus de 100 matchs dans la NHL avec le plus bas pourcentage d'arrêts depuis qu'on tient en considération cette statistique... Vous savez, quand on était un gardien plus que médiocre dans une période difficile pour les gardiens, ça mérite d'être souligné...
Les précédents gagnants :
2015-16 - Jonas Hiller
2014-15 - Viktor Fasth
2013-14 - Dan Ellis
2013 - Miikka Kiprusoff
2011-12 - Dwayne Roloson
And the winner is : Michal Neuvirth
Michal Neuvirth a travaillé fort pour remporter le Frank Caprice Trophy avec sa moyenne de .891 en 28 matchs. Il a devancé Antti Niemi qui est arrivé second avec une moyenne de .892. Imaginez, c'est peut-être un tir bloqué par un défenseur de moins qui lui a permis de devenir le gagnant de ce célèbre trophée... Il devrait partager ce trophée avec ses défenseurs pour avoir permis plus de tirs... Mais n'en demeure pas moins que c'est son manque de talent qui a fait en sorte qu'il a remporté ce trophée...
Bravo pour ton exploit, mon Michal!
Le Mike Milbury Trophy
Comme la LNH, nous récompensons un directeur général, mais nous, nous célébrons le cancre des cancres en lui décernant le Mike Milbury Trophy, remis au directeur général ayant fait la ou les pires transactions de l'année. Si vous vous demandez pourquoi le Mike Milbury Trophy, voici simplement une courte liste de joueurs que Mike a échangé pour 3 seaux de rondelles et 4 paquets de tape à palette durant son règne à la tête des Islanders : Zdeno Chara, Wade Redden, Bryan Berard, Eric Brewer, Darius Kasparaitis, Bryan McCabe, Roberto Luongo, Olli Jokinen, Todd Bertuzzi, Tim Connolly et Raffi Torres. Alors vous comprenez pourquoi on nomme avec ce trophée Mike Milbury le pire DG de l'histoire du hockey contemporain pour honorer celui qui a fait les pires décisions de l'année. À noter que ce trophée est remis au suffrage pas très universel sur les médias sociaux... La démarche n'est pas tant démocratique, mais que voulez-vous...
Les précédents gagnants :
2015-16 - Bryan Murray
2014-15 - non remis
2013-14 - Mike Gillis
And the winner is : Tom Rowe
Un choix assez unanime ici... Comment prendre une équipe qui était sur la bonne voie et la faire reculer dans son développement, suivez la méthode Tom Rowe. Prenez la position de directeur général, mettez votre entraîneur qui a terminé finaliste pour le Jack-Adams la saison précédente dehors (sans lui payer un taxi), prenez sa place et laissez le bateau couler... Bien sûr il y a eu des blessures, mais... Il n'y a pas que nous qui avons apprécié le travail si les Panthers l'ont relevé de ses fonctions le lendemain de la fin de la saison régulière et remis Dale Tallon en place...
Vraiment, bonne job, mon Tom!
Le Craig Smith Trophy
Le Craig Smith Trophy est remis au joueur de centre ayant joué plus de 50 matchs qui possède le pire pourcentage de mise au jeu remportées. Il a été nommé en l'honneur du joueur ayant remporté le premier ce trophée après la saison 2013-14. Il récompense donc les spécialistes des mises en jeu les moins doués de la NHL...
Les précédents gagnants :
2015-16 - Jordan Nolan
2014-15 - Jordan Nolan
2013-14 - Craig Smith
And the winner is : Jayson Megna
Du haut de son 13,5% de mises au jeu remportées, Jayson Megna, un joueur qui nous était méconnu avant de vérifier qui avait remporté ce trophée, a réussi à mettre fin au règne de Jordan Nolan comme le pire faiseux de mise au jeu de la NHL. Les Canucks ayant connu une si mauvaise saison qu'il leur fallait bien des récipiendaires de nos trophées. Jayson a pris les choses en main et s'est forcé à perdre le plus de mises au jeu possibles pour représenter cette équipe...
Bravo, mon Jayson!
Le Dave Allison Trophy
Dave Allison est le king de l'éphémère. Il a joué seulement 3 matchs dans la NHL avec le Canadien en 1983-84 et a sévi comme entraîneur des Senators d'Ottawa pour un très modique 27 matchs lors de la saison 1995-96. Alors le Dave Allison Trophy est un trophée qui est dorénavant remis à l'entraîneur qui a été le plus rapidement congédié dans la NHL.
Les précédents gagnants :
2015-16 - Todd Richards
And the winner is : Gérard Gallant
On connait tous l'histoire, Gérard Gallant s'est fait remercier en novembre dernier alors que l'équipe était en Caroline, a dû prendre un taxi pour s'en retourner à l'aéroport et devant payer lui-même pour sa course. Apparemment que le nouveau DG avait une différence de mentalité avec monsieur Gallant... On a bien vu la suite, les Panthers ont continué de couler et Tom Rowe s'est fait tasser, tandis que Gallant est devenu le premier entraîneur des Golden Knights de Vegas...
Ce trophée devrait peut-être être remis à Tom Rowe, mais bon, il est destiné au premier entraîneur qui se fait mettre à la porte durant la saison...
Le Fishsticks Trophy
Pensé en hommage au célèbre chandail "Fishsticks" des Islanders des années 90, ce trophée récompense le pire chiffon qui fut porté durant la dernière saison. L'an passé nous avions gardé le vote à l'interne avec les membres de LVEUP mais cette année, les candidats pour le Fishsticks Trophy furent tout d'abord choisis à l'interne pour ensuite être soumis à un vote démocratique sur Facebook.
Les précédents gagnants :
2015-16 - Le chandail "Bolts" du Lightning
And the winner is : Le 3e chandail orange des "Mighty" Ducks d'Anaheim
Épouvantable, offensant, une laideur, un chandail de pratique... Tels étaient les commentaires envers ce chandail mélangeant le rétro avec les couleurs plus récentes des Ducks. Si certains ont aimé le retour de ce logo (dont moi!), on peut dire que c'est pas tout le monde qui est capable de porter le orange avec classe (Flyers, Oilers). De plus, le design de ce chandail est assez paresseux car il ne s'agit que du chandail de la Stadium Series de 2014 avec quelques changements de bandes et où on a patché l'ancien logo à la place.
Poche.
Ce 3e chandail des Ducks a devancé les 4 autres concurrents mais la lutte était quand même serrée avec le gagnant de l'an passée, le fameux chandail "Bolts" du Lightning.
Si ça peut consoler quelques personnes, la saison prochaine, on verra disparaître les 3e chandails à travers la ligue... Mais on verra aussi l'arrivée de Adidas dans le portrait. La cuvée 2017-18 du Fishsticks pourrait être bien différente...
Le Mariusz Czerkawski Award
L'an dernier, Mathieu AKA Ray Sheppard a introduit le Mariusz Czerkawski Trophy en l'honneur de cet ex-joueur polonais qui joua une saison plus que médiocre avec Montréal en 2002-03. Plusieurs facteurs entrent en compte afin de mériter ce trophée et il ne s'agit pas nécessairement du pire joueur du Canadien de la saison (genre Nesterov). Nous avons d'ailleurs débattu sur le lauréat de cette saison pendant plusieurs semaines. Il peut s'agir soit d'un joueur dont le passage fut un échec ou que la fin de son parcours avec l'équipe fut douloureux. Ça peut aussi être un cas d'expérience ratée, soit dans le cas d'une signature comme joueur autonome ou bien un choix au repêchage qui n'a pas rempli les attentes. Sinon ça peut être celui qui fut le plus indésirable au sein de l'équipe ou bien celui qu'on avait le plus hâte que son contrat se termine. Si l'histoire du joueur avec le club se termine par un rachat de contrat, un renvoi dans les mineures ou un échange-débarras avant la fin de la saison, c'est souvent ce qui détermine le gagnant de ce trophée.
Les précédents gagnants:
2015-2016: Alexander Semin
2014-2015: René Bourque
2013-2014: Louis Leblanc
2012-2013: Tomas Kaberle
2011-2012: Scott Gomez
2010-2011: Benoit Pouliot
2009-2010: Sergei Kostitsyn
2008-2009: Mike Komisarek
2007-2008: Mikhail Grabovski
2006-2007: Sergei Samsonov / Janne Niinimaa
2005-2006: Pierre Dagenais / José Théodore
2003-2004: Marcel Hossa
2002-2003: Mariusz Czerkawski
And the winner is : Greg Pateryn
Gros choix difficile ici. La saison du Canadien a été parsemée par la présence de joueurs passagers et de joueurs pratiquement inutiles tout en terminant malgré tout premier dans sa division. Mais bien qu'on aurait pu nommer plusieurs joueurs comme Redmond, Barberio, Desharnais ou encore Nesterov, notre choix s'est arrêté sur Greg Pateryn pour diverses raisons en accord avec les critères du trophée Czerkawski. Ce joueur qui était dans l'organisation du Canadien depuis 2008, reçu en échange de Mikhail Grabovski, a fait presque tout pour se tailler une place. Il était quand-même assez efficace quand il avait la chance de jouer davantage lors de la pénible saison 2015-16, il a essayé de démontrer de bonnes choses malgré le fait que Michel Therrien ne le faisait que très peu jouer, et a finalement été échangé contre un joueur qui était ce que l'ont voulait en lui au final... Il y eut aussi la mini-controverse de sa conjointe qui chiala sur son utilisation sur Twitter. C'est un peu pourquoi on a décidé de remettre ce prix à Greg Pateryn, un gros projet à long terme qui a avorté...
C'est ce qui conclue une autre année de prix LVEUP! À l'an prochain!
Oscar Thiffault est originaire de l’Estrie,
mais il a vécu une bonne partie de sa vie à St-Étienne-des-Grès, en
Mauricie.Ouvrier sur différents
chantiers et dans plusieurs usines, il a tiré de ses expériences plusieurs chansons,
souvent humoristiques, en plus d’adapter des airs connus.
Il est surtout connu pour sa chanson « Rapide
blanc » (Awingna han!), vendue à 500 000 copies.On se souvient également de « Y
mouillera pu pan’toute », mais il a également touché au monde du hockey.
Comme Pierre Létourneau l’a fait quelques
années après lui, il a composé une chance au sujet de Maurice Richard.Sur l’air de « C’est l’aviron qui nous
mène », la chanson à répondre fait entre autres référence à sa suspension qui a mené
à l’émeute.
[Refrain :]
C'est
Maurice Richard qui est si populaire,
C'est
Maurice Richard qui score tout le temps (Bis)
Voulez-vous
ma recette, je vais vous la donner (Bis)
Ouvrez
vos deux oreilles et tâcher d'écouter
Les
adversaires ont peur devant le tricolore (Bis)
Quand sur
la ligne de Punch, il voit Maurice Richard
Ils sont
sur la défense, nous avons attaqué (bis)
Car le
Rocket est là, pour les plaquer
Par un
dimanche au soir en jouant à Boston (bis)
Vous
auriez dû voir, les fameux coups de bâtons
Mais
quelques jours après, y a été suspendu (Bis)
On a été
chanceux, qu'il ne soit pas pendu
Comme un
bon grand athlète, y a accepté son sort (bis)
Il
reviendra compté, pour le Canadien encore
Oscar Thiffault est décédé en 1998
à l’âge de 85 ans.
Sources : « Oscar
Thiffault : Ah! Ouigne in hin in! » (cinemaquebecois.telequebec.tv),
leparolier.org.
Si comme moi, vous avez grandi dans les années 1970 et 1980, certaines équipes défuntes font partie de vos souvenirs. Pourtant, les années passent et d’autres équipes les ont remplacées, que ce soit dans une autre ville ou parfois, lorsqu’une autre équipe a pris leur place plus tard au même endroit.
Avec le temps, les nouvelles équipes finissent par dépasser la durée de vie de celles de nos souvenirs.
Les North Stars du Minnesota
Les North Stars étaient un choix logique pour la première expansion de 1967, puisque le Minnesota est l’un des berceaux du hockey aux États-Unis. Par contre, l’équipe, souvent mal administrée, a connu plus de bas que de hauts et a déménagé à Dallas en 1993.
Les North Stars ont donc existé pendant 26 ans, alors que Dallas les accueille depuis 24 ans. L’existence des Stars dépassera donc celle des North Stars dans quelques années. Par contre, souvenons-nous que la saison 2004-05 a été annulée en raison d’un lock out. Les Stars ont donc joué 23 saisons.
Pour le Minnesota, le Wild existe depuis 2000. Ses 16 saisons sont donc encore loin des 26 des North Stars.
Les Flames d’Atlanta
Première équipe établie dans le sud-est des États-Unis en 1972, les Flames d’Atlanta n’étaient pas si mauvais, mais ils soulevaient peu les passions. Après 8 saisons, ils ont migré au nord, à Calgary, où ils sont depuis 37 ans. Avec 36 saisons (37 ans – le lock out), Calgary a dépassé depuis longtemps Atlanta.
En fait, avec 11 saisons (1999-2011), même les relativement éphémères Thrashers ont été à Atlanta plus longtemps que les Flames.
Quant à ces mêmes Thrashers, ils n’ont pas encore été rattrapés par les Jets de Winnipeg 2e version, qui ont disputé leur 6e saison après les avoir remplacés en 2011.
Les Jets de Winnipeg 1ère version
Les Jets ont débuté dans l’AMH en 1972, avant de faire le saut dans la LNH en 1979. Gary Bettman n’a eu aucune hésitation à les expédier à Phoenix en 1996, où ils ont depuis des problèmes récurrents à attirer des spectateurs.
Leurs 21 ans et 20 saisons sont donc moindres que les 24 ans qu’ils ont passé dans la capitale manitobaine. Par contre, si on ne considère que les saisons dans la LNH (17), les Coyotes les ont dépassés.
Quant aux nouveaux Jets, leur existence est encore loin d'avoir rejoint celle de leurs prédécesseurs.
Les Nordiques de Québec
La rivalité Canadiens-Nordiques a marqué l’imaginaire de ceux qui l’ont vécue. Mais les années passent et on se retrouve presque au point où l’Avalanche du Colorado, qui a remplacé les Nordiques en 1995, aura existé plus longtemps qu’eux.
L’Avalanche existe depuis 22 ans (21 saisons), ce qui est presque autant que les 23 ans des Nordiques. Toutefois, si on ignore les années de l’AMH (1972-79), l’Avalanche a déjà dépassé les 16 saisons dans la LNH de Québec.
L’Avalanche a aussi dépassé depuis longtemps les 6 petites saisons de ses prédécesseurs au Colorado, les Rockies (1976-82).
Les Whalers d’Hartford
Les éternels Whalers… Pendant la période où Montréal et Québec étaient dans la division Adams (grosso modo pendant les années 1980), les équipes pouvaient jouer jusqu’à huit fois contre les autres équipes de leur propre division. Autant les partisans des Canadiens que ceux des Nordiques les ont donc vus à répétition, en plus de les rencontrer sur une base régulière en séries (cinq fois pour Montréal, deux fois pour Québec).
Mais avec le recul, que représente l’existence des Whalers?
Comme les Jets et les Nordiques, ils ont débuté en 1972 dans l’AMH. Après 25 ans, ils ont montré qu'ils n'étaient pas si éternels, et ils ont pris le chemin de la Caroline, pour devenir les Hurricanes. Toutefois, leurs premières années n’ont pas toutes été à Hartford, où ils ont passé au total 20 saisons et demi. Ceci est à peine plus que leurs 19 saisons en Caroline (et que les 20 années qu’ils y ont passé, si on inclut l’année du lock out).
Et si on ne considère que les années dans la LNH, les Hurricanes (19 saisons) ont déjà survécu aux Whalers (18 saisons).
Les Seals d’Oakland / Golden Seals de la Californie
La 2e version des Senators existe depuis 1992 (25 ans, 24 saisons). C’est encore beaucoup moins que leurs prédécesseurs qui ont existé pendant 51 ans (1883-1934) sous les appellations de Ottawa HC, Silver Seven et Senators.
Par contre, ils s’approchent des 26 ans où ils ont porté le même nom (Senators de 1908 à 1934) et si, ici aussi, on ne regarde que les saisons dans la LNH (1917-34), les Sens contemporains ont déjà survécu à leurs ancêtres.
Eddie Mazur est originaire de Winnipeg, où il a joué pour les Monarchs, un des nombreux clubs affiliés aux Canadiens. Après avoir participé au tournoi de la Coupe Memorial en 1948, il fut assigné l’année suivante aux Texans de Dallas de la USHL, avant de se retrouver avec les Cougars de Victoria de la PCHL.
Après avoir aidé les Cougars à remporter la Coupe Lester Patrick, il eut l’occasion de faire ses débuts dans la LNH pendant les séries de 1951. Suite à la blessure de Calum MacKay, les Canadiens eurent à faire appel à Mazur, un ailier gauche rapide, qui avait compté 43 buts à Victoria. Il participa alors aux deux derniers matchs de la finale, perdus par Montréal en prolongation contre les Leafs.
Il passa ensuite la saison 1951-52 avec les Bisons de Buffalo de la Ligue américaine, pour après, encore une fois, être rappelé par les Canadiens pour les séries. En cinq matchs, il est parvenu à marquer ses deux premiers buts en carrière.
Il retourna à Victoria en 1952-53 pour qu’ensuite une troisième fois en trois ans, il soit rappelé à Montréal pour les séries. Il y joua sept parties, amassant deux buts et deux passes, mais surtout, il participa également à la conquête de la Coupe Stanley. Les Canadiens remportèrent alors le cinquième et décisif match contre les Bruins, 1-0 en prolongation. Lorsque fut marqué le but gagnant, Mazur était sur la glace. Il effectua un lancer sur Sugar Jim Henry, qui l’arrêta. Maurice Richard prit le retour, qui le passa à Elmer Lach, qui marqua.
Pendant cette période, le match des étoiles opposait les champions de la Coupe Stanley (donc dans ce cas-ci les Canadiens) aux étoiles des cinq autres équipes. De plus, ce match avait lieu avant le début de la saison régulière.
Le 3 octobre 1953, Mazur participa donc au match des étoiles, au cours duquel l’entraîneur Dick Irvin le fit jouer sur un trio avec Maurice Richard et une autre jeune recrue, Jean Béliveau!
Avant même d’avoir joué un seul match de saison régulière, Mazur avait donc joué 14 matchs de séries, un match des étoiles et remporté une Coupe Stanley. De plus, il avait marqué quatre buts en séries avant d’en compter un seul en saison régulière. Ceci constitua un record qui tint jusqu’en 2012, lorsque Chris Kreider des Rangers en marqua cinq lors des séries de cette année, alors qu’il n’avait toujours pas joué de match réguliers.
Ce fut toutefois la bonne année pour faire sa place, puisqu’il joua 67 matchs en 1953-54, pour 7 buts et 14 passes. Il ne conserva toutefois pas son poste très longtemps. En 1954-55, il ne joua que 25 matchs avec les Canadiens. Il passa alors le reste de la saison avec le Royal de Montréal, de la Ligue senior du Québec.
L’année suivante, il retourna dans l’ouest, dans sa ville natale, lorsque le hockey professionnel y fit un retour. Les débuts d’une nouvelle version des Monarchs de Winnipeg furent fracassants, puisqu’ils se méritèrent la Coupe Lester Patrick, une deuxième dans le cas de Mazur.
Cette saison lui permit d’obtenir une deuxième chance dans la LNH lorsque les Black Hawks firent son acquisition. C’est donc avec eux qu’il joua ses 15 derniers matchs dans la grande ligue. Au total, il en joua 107, en plus de ses 25 en séries. Il marqua 8 buts et obtint 20 passes.
Il passa ainsi les huit années suivantes dans la Ligue américaine, avec Rochester, Cleveland et Providence, avant de retourner à Victoria en 1964-65, pour s’aligner avec les Maple Leafs de la WHL.
Il travailla par la suite du côté des ventes chez Molson, avant de devenir propriétaire d’un motel.
Mazur est décédé du cancer en 1995, à l’âge de 65 ans, l’année où il fut admis au Temple de la renommée des sports du Manitoba.
Sources: “Habs Have Alternates Ready If MacKay Out”, Montreal Gazette, 19 avril 1951, p.20, “Fans in Uproar as Veteran Gets Big Goal To Bring Pewter Back First Time Since 1946” de Dink Carroll, 17 avril 1953, Montreal Gazette, p.22, “Record Crowd Sees All Stars Strike Early, Beat Habs 3-1”, 5 octobre 1953, Montreal Gazette, p.24, “With Three Postseason Goals, Rangers’ Kreider Ties Obscure Record” de Jeff Z. Klein, 16 mai 2012, The New York Times (slapshot.blogs.nytimes.com), legendsofhockey.net, honouredmembers.sportmanitoba.ca.
Voici un texte que je prépare dans ma
tête depuis un bon moment et le timing semble approprié car après
11 ans d’absence, les Oilers d'Edmonton sont finalement de retour en séries …
Si ces 11 dernières années ont été très dures pour les partisans
des Oilers, ce n'est toutefois pas la première fois qu'ils voient
leur équipe revenir de loin. Après Montréal, Edmonton est
l'équipe dont je suis le plus les activités. J'ai toujours été
fasciné par le mouvement de personnel à Edmonton, un petit marché
peu convoité où il a toujours été difficile d'attirer des joueurs
et de les garder.
J'ai donc décidé de consacrer un article à une époque de l'histoire de cette franchise qui me
fascine particulièrement, soit les années déprimantes de lendemain
de veille post-dynastie. Des années ponctuées de
plusieurs départs douloureux pour les fans des Oilers qui furent bafoués par
plusieurs échanges douteux de la part de Glen Sather qui lui fut frappé en pleine face par la nouvelle réalité économique du hockey dans le petit marché qu'est Edmonton.
Difficile de commencer cette histoire à
un autre moment que celui de l'échange de Wayne Gretzky durant l'été
1988. Peu importe les motifs de son départ et les manigances en
coulisse, l'échange de la merveille a changé le visage de la LNH
tant au plan sportif qu'au plan des affaires. Après "l'échange",
Gretzky renégocia son contrat à Los Angeles et obtint plus de 3
millions par année de la part des Kings, une sommet astronomique à
l'époque et il était bien sûr le mieux payé de la ligue. Cette
signature de contrat eut un effet domino à travers la ligue. Mario
Lemieux demanda de renégocier son contrat avec les Penguins et
obtint 2.25 millions par année. Plus tard, l'agent de Brett Hull,
estimait que la production offensive de son client s'approchait de
celle de Gretzky et qu'il méritait un salaire à la Gretzky. Il
obtint 7 millions pour 4 ans.
En 1989, soit un an après l'échange,
l'association des joueurs obtint de la ligue que les contrats soit
rendus publics, ce qui accéléra davantage l'escalade des salaires
dans les années à venir et nulle part ailleurs qu'à Edmonton l'on
ressentit les effets de cette révolution. L'équipe était
toujours très compétitive malgré le départ de Gretzky mais après
l'ultime conquête des Oilers au printemps 1990, les choses
commencèrent à dérailler rapidement. Le capitaine Mark Messier,
qui était sous contrat jusqu'en 1993, tentait lui aussi de
renégocier son contrat pour s'approcher de 2 millions annuellement.
Jari Kurri reçut une nouvelle offre insatisfaisante de la part de
l'équipe et opta de ne pas se présenter au camp d'entrainement
et décida de jouer en Italie pour la saison 1990-91. Glenn Anderson
refusa également de se rapporter au camp mais revint finalement sur
sa décision au début de la saison alors que son contrat était
encore valide pour 2 ans. Malgré tout, les Oilers de 1990-91 se
rendirent quand même en finale de conférence, éliminant au passage
les Kings de Gretzky.
1990 - Messier, Lowe et Kurri
C'est durant l'été 1991 que débuta
l'exode de masse d'Edmonton. Le premier à partir fut Kurri qui fut
échangé tout d'abord à Philadelphie et ensuite dans un autre
échange à Los Angeles où il retrouva Gretzky. Par la suite, lors
de la Coupe Canada présentée à la fin du mois d'août, on
retrouvait dans les journaux d'Edmonton davantage de rumeurs
d'échange que les résultats des matchs du tournoi. On parlait de
plus en plus du démantèlement inévitable du noyau restant de la
dynastie.
L'élément déclencheur de cette exode
arriva lorsque l'attaquant Adam Graves reçut une offre de contrat
des Rangers que Sather refusa d'égaler. Messier fut furieux lorsqu'il apprit cette
nouvelle et demanda publiquement d'être échangé en déclarant qu'il ne se
présenterait pas au camp, estimant que les Oilers n'étaient pas
prêts à payer le prix pour demeurer compétitifs. À la défense de
Sather, Graves n'avait jamais marqué plus de 9 buts en une saison à
ce moment de sa carrière et Sather affirma plus tard qu'il aurait
agi différemment s'il avait su que Graves allait devenir un marqueur
de 50 buts à New York.
Après la Coupe Canada, le camp
d'entrainement des Oilers débuta avec plusieurs absents dans la
chambre. Outre Messier, Esa Tikkanen resta en Finlande suite à une
impasse dans sa renégociation de contrat. Idem pour Anderson et
Craig Simpson qui ne se présentèrent pas au camp en espérant une
augmentation de salaire. Peu après le début du camp, les Oilers se
départirent d'Anderson et du gardien Grant Fuhr dans un échange
avec les Maple Leafs. Fuhr était également sur du temps emprunté à
Edmonton alors qu'il fut suspendu 60 matchs la saison précédente
pour possession de cocaïne. Le défenseur Steve Smith, aussi
insatisfait de son contrat, fut échangé à Chicago en retour de
Dave Manson. Glen Sather déclara que beaucoup de ces joueurs se
voyaient soudainement comme des joueurs à 1 million de dollars par
année, ce qu'ils n'étaient pas selon lui.
Après un match au début de la saison,
les enchères pour Mark Messier arrivèrent à une conclusion alors
qu'il fut échangé aux Rangers. Il obtint un nouveau contrat de 2.6
millions annuellement chez les Rangers.
Durant la dynastie des Oilers, 7
joueurs ont participé aux 5 conquêtes de l'équipe; Messier, Kurri,
Anderson, Fuhr, Kevin Lowe, Randy Gregg et Charlie Huddy. Gregg et
Huddy furent respectivement libéré et laissé sans protection au
repêchage d'expansion de 1991, ce qui fait qu'au début de la saison
1991-92, il ne restait que Lowe en place parmi le club des 7. Il fut
nommé comme capitaine successeur à Messier. Simpson et Tikkanen
revinrent finalement avec l'équipe alors que le propriétaire Peter Pocklington commença à
desserrer un peu son portefeuille, mais ce ne fut que temporaire. Le
gardien Bill Ranford joua la saison entière en renégociation de
contrat et obtint finalement le contrat désiré après la saison.
Au travers de tous ces départs, les
Oilers demeurèrent quand même compétitifs et avaient toujours un
noyau de vétérans potables et un certain leadership en Tikkanen,
Lowe, Simpson, Ranford et compagnie. Ils se rendirent de nouveau en
finale de conférence lors des séries de 1992, éliminant de nouveau
les Kings de Gretzky sur leur route. Les Kings avaient à ce moment
plusieurs ex-Oilers en plus de Gretzky (Kurri, Huddy, Paul Coffey et
Marty McSorley).
Malgré cette recette toujours gagnante chez les Oilers, ils commençaient toutefois à perdre du galon alors qu'ils ne firent que
passer en finale de conférence où ils furent balayés en 4 matchs par les
Blackhawks. L'atmosphère était également devenue toxique à
Edmonton. Les partisans se sentaient toujours trahis par l'échange
de Gretzky et le départs des autres vedettes lors des années
suivantes ne firent qu'empirer les choses. Les assistances
diminuèrent donc drastiquement, même lors des matchs en séries, et les
nouveaux joueurs obtenus par l'équipe lors de leur liquidation de la
dynastie ne firent que passer pour la plupart car Sather prit
plusieurs décisions subséquentes que je trouve totalement absurdes.
Je peux tout d'abord comprendre le contexte qui l'a
poussé à se départir de plusieurs vedettes comme Messier, Kurri,
Anderson, Fuhr et cie. Et dans la plupart des cas, il a quand même
réussi à obtenir quelques joueurs potables en retour. Mais ce qui
me bafoue totalement, ce sont les échanges subséquents. Je
m'explique:
J'ai pensé analyser ces échanges sous
deux niveaux. Le 1er niveau est l'échange principal, soit le
premier échange des joueurs vedettes tandis que le 2e niveau
implique les échanges subséquents. Vous connaissez l'expression 4
trente-sous pour 1 piastre? Et bien ici on dirait que les Oilers ont
appliqué cette règle (1er niveau) mais après avoir reçu leurs 4
trente-sous, ils les ont ré-échangé pour 75 cents (2e niveau). Et
le taux de change était mauvais à ce moment-là. Je me concentre
ici sur les échanges suivant la saison 1990-91, moment où l'hécatombe débuta.
Esa Tikkanen et Jari Kurri
Échange #1 (30 mai 1991)
EDMONTON
PHILADELPHIE
Scott Mellanby
Jari Kurri (échangé ensuite à L.A)
Craig Fisher
Dave Brown
Craig Berube
Corey Foster
1er niveau:
Échange quand même correct. Le départ
de Kurri semblait inévitable et il ne dépassera le plateau des 30
buts qu'une seule autre fois après son départ. Il n'était plus
qu'un spécialiste défensif lors de sa retraite en 1998. Les autres
joueurs obtenus par les Flyers n'étaient que des figurants. Même
chose pour Fisher et Berube qui ne firent que passer.
2e niveau:
La pièce maîtresse obtenue en retour de
Kurri fut Scott Mellanby qui devint éventuellement un marqueur de 30 buts en Floride
et qui jouera jusqu'en 2007. Sather l'a tout bêtement perdu au
repêchage d'expansion de 1993, lui préférant des joueurs comme Vladimir Vujtek (on le verra plus loin lui). Comme consolation en retour du départ
de la légende Finlandaise, c'est très mince...
Glenn Anderson et Grant Fuhr
Échange #2 (19 septembre 1991)
EDMONTON
TORONTO
Vincent Damphousse
Glenn Anderson
Peter Ing
Grant Fuhr
Luke Richardson
Craig Berube
Scott Thornton
Considérations futures
Cash
1er niveau:
Un blockbuster ici alors que 2 grosses
pièces de la dynastie s'en allèrent à Toronto. Craig Berube aura
donc fait partie de 2 gros échanges durant l'année 1991 sans jamais
enfiler l'uniforme des Oilers. Je considère toutefois que les Oilers
eurent le dessus dans cet échange alors que Vincent Damphousse était à ce
moment-là supérieur à Anderson tandis que Fuhr n'était plus
désiré. Ils eurent également quelques joueurs d'utilité qui
joueront quelques saisons à Edmonton en Thornton et Richardson.
2e niveau:
Damphousse fut le meilleur joueur des
Oilers en 1991-92 et Sather déclara même qu'il était le meilleur
attaquant québécois après Mario Lemieux, ce qui ne l'empêcha pas
de le ré-échanger un an plus tard à Montreal contre Shayne Corson,
Brent Gilchrist et Vladimir Vujtek. J'ai déjà analysé cet échange
totalement perdant des Oilers dans le passé (voir texte du 9 septembre 2015). Un autre retour sur l'investissement perdant ici.
1994 - Rangers de New York
Échange #3 (4 octobre 1991)
EDMONTON
NEW YORK RANGERS
Bernie Nicholls
Mark Messier
Louie DeBrusk
Considérations futures (Jeff Beukeboom)
Steven Rice
Considérations futures (David Shaw)
1er niveau:
Ici il est clair que les Oilers
seraient perdants de n'importe quel échange impliquant Messier, mais
comme les autres échanges, ce départ était devenu inévitable. Ils
perdirent éventuellement un autre gros morceau en Jeff Beukeboom.
Ils reçurent en retour un dur à cuire (DeBrusk) qui joua avec
l'équipe jusqu'en 1997 ainsi que d'autres prospects qui n'aboutirent
pas à grand chose. La pièce maitresse de cet échange pour les
Oilers fut Bernie Nicholls qui ne joua que 49 matchs cette saison-là
mais qui récolta tout de même 1 point par match et qui avait encore
quelques bonnes saisons dans le corps. Il fut également le 2e
meilleur pointeur des Oilers en séries.
2e niveau:
Comme Damphousse avant lui, Nicholls
fut ré-échangé rapidement et les Oilers perdirent au change. En
janvier 1993, ils envoyèrent Nicholls au New Jersey en retour des
attaquants Zdeno Ciger et Kevin Todd. Ciger connut deux saisons
potables à Edmonton avant de retourner jouer en République Tchèque
en 1996. Todd semblait être un jeune prometteur quelques saisons
auparavant avec les Devils mais les Oilers ne furent qu'une de ses
nombreuses destinations lors de son parcours de nomade des années
subséquentes. Nicholls pour sa part joua jusqu'en 1998-99 tandis que
Messier remporta la coupe en 1994 avec les Rangers et joua jusqu'en
2004...
Glen Sather continua ensuite de
liquider le restant de ses ex-champions dans des échanges plus ou
moins rentables... Encore ici il ne s'agit que des échanges majeurs impliquant des joueurs de l'équipe de 1990,
d'autres joueurs mineurs s'en allèrent au travers de ça.
ÉCHANGE #4 (11 décembre 1992)
EDMONTON
NEW YORK RANGERS
Roman Oksiuta
Kevin Lowe
Choix de 3e en 1993 (Alexander Kerch)
ÉCHANGE #5 (24 février 1993)
EDMONTON
CHICAGO
Igor Kravchuk
Joe Murphy
Dean McAmmond
ÉCHANGE #6 (17 mars 1993)
EDMONTON
NEW YORK RANGERS
Doug Weight
Esa Tikkanen
ÉCHANGE #6 (16 juin 1993)
EDMONTON
TAMPA BAY
Choix de 3e en 1994 (Brad Symes)
Petr Klima
ÉCHANGE #7 (20 juin 1993)
EDMONTON
QUÉBEC
Scott Pearson
Martin Gélinas
Choix de 6e en 1993 (Nicholas Checco)
ÉCHANGE #8 (1er septembre 1993)
EDMONTON
BUFFALO
Jozef Cierny
Craig Simpson
Choix de 4e en 1994 (Jussi Tarvainen)
ÉCHANGE #9 (21 mars 1994)
EDMONTON
NEW YORK RANGERS
Todd Marchant
Craig MacTavish
Tous ces échanges et ce démantèlement
firent en sorte qu'au début de la saison écourtée de 1995, il ne
restait que 2 joueurs de l'édition championne de 1990, Kelly
Buchberger et le gardien Bill Ranford. Ironiquement, les meilleurs
échanges de Sather (Weight et Marchant) impliquèrent également les Rangers, qui
tentèrent de répliquer la formule des Oilers en s'accaparant
de leurs anciens joueurs. En plus de Messier, les Rangers de 1994
comptaient dans leurs rangs 6 autres anciens Oilers (Anderson,
MacTavish, Lowe, Beukeboom, Tikkanen et Graves). Plusieurs
considèrent que la coupe de 1994 des Rangers est en quelque sorte la
6e des Oilers... Si on considère que les Kings de 1993, finalistes
de la Coupe Stanley, avaient également plusieurs ex-Oilers dans
leurs rangs, il est à se demander combien de championnats
supplémentaires les Oilers auraient pu remporter. Wayne Gretzky a
lui-même estimé qu'il aurait pu remporter 3 ou 4 coupes
supplémentaires s'il était resté à Edmonton avec le même
noyau...
Pour leur part, Buchberger resta avec
l'équipe jusqu'en 1999 lorsqu'il fut réclamé au repêchage
d'expansion par les Thrashers d'Atlanta tandis que Ranford fut
échangé aux Bruins en janvier 1996. Il revint à Edmonton durant la
saison 1999-2000 comme agent libre, ce qui fit de lui à ce moment-là
le dernier membre survivant de la dynastie encore avec l'équipe.
Nouvelle ère à Edmonton Weight, Smyth, Joseph, Marchant, Grier et cie.
Au moins Glen Sather commençait à
recevoir de meilleurs joueurs en retour et à recommencer à bien repêcher, chose qui faisait défaut durant les années de dynastie. Des joueurs comme Doug
Weight et Todd Marchant par exemple ainsi que des choix judicieux comme Jason Arnott et Ryan Smyth. Il réussit également à
obtenir les droits sur Curtis Joseph et Mike Grier lorsque les Blues
de St.Louis signèrent Shayne Corson comme agent libre avec
compensation en 1995. Il réussit même à refiler Dave Manson
(obtenu contre Steve Smith) aux Jets de Winnipeg contre l'excellent
défenseur Boris Mironov ainsi qu'un choix de 1re ronde (Jason
Bonsignore). Ces échanges permirent tranquillement aux Oilers de redevenir
respectables en 1997 lorsqu'ils revinrent en séries après 5 ans
d'absence. 5 ans d'absence c'est pas mal moins que les 11 dernières
années misérables des Oilers mais dans le contexte de
post-dynastie, je me demande si ces 5 années ne semblèrent pas plus
longues en réalité pour les fans... Quoique la plus récente
disette découla de la présence surprise en finale de 2006 et d'un
autre exode de joueurs par la suite (Chris Pronger). Pas facile
d'être partisan des Oilers...
Sather resta à Edmonton jusqu'en 2000.
Il quitta ensuite pour devenir DG des Rangers de New York, chose que
j'ai toujours trouvée ironique. Il pouvait désormais garocher des
millions à qui il lui plaisait. Des joueurs comme Bobby Holik, Scott
Gomez et Chris Drury lui disent encore merci d'ailleurs...