Ça fait plusieurs années que j’écris au sujet de mes petits voyages où je vais voir des matchs dans différentes villes, un passe-temps dont je suis évidemment loin d’être le seul à avoir.
Bien sûr que je n’ai rien inventé. Ceci existe depuis longtemps. À une certaine époque, le premier ministre du Québec et grand amateur de baseball, Maurice Duplessis aimait bien se rendre à New York pour voir ses Yankees.
Mais le ″Cheuf″
n’était pas le seul à se rendre dans la Grosse pomme pour voir du sport. Dans l’édition du 2 février 1960 du
Montréal-Matin, quelques mois après le décès du chef de l’Union nationale, on
retrouve une publicité pour un voyage en train pour se rendre à New York pour
voir les Canadiens affronter les Rangers.
Selon cette pub, l’agence bénéficie de 1000 billets, dont 892 sont déjà vendus
à quelques jours du départ. Il en coûtait 39,95$ pour le train et le billet (424,76$ en dollars d'aujourd'hui).
La publicité offre aussi la possibilité d’assister au combat du boxeur Robert Cléroux contre l’allemand Willi Besmanoff, deux jours plus tôt.
À ce moment, les Canadiens sont dans la dernière saison de leur séquence de cinq Coupes consécutives. Ils sont premiers au classement (32-9-9). Leurs adversaires sont à l’opposé. Les éternels misérables Rangers sont sixièmes et derniers au classement (12-29-10).
Pourtant, les Glorieux ont à ce moment de la difficulté avec les pauvres new yorkais, qui sont leur bête noire. C’est ce qu’allait démontrer la suite des événements.
Lou Fontinato a d’abord inscrit un rare but, aux dépends de Jacques Plante. Ses coéquipiers Ken Schinkel, Dean Prentice et Andy Hebenton ont complété le pointage. C’est Bernard Geoffrion qui a évité le blanchissage aux Canadiens.
Lorne Worsley a fait face à 38 tirs, bien qu’il ait été peu mis à l’épreuve. Plante en a reçu de son côté 32, en plus d’écoper d’une pénalité pour avoir immobilisé la rondelle derrière son but.
Dans un Madison Square Garden troisième édition d’une capacité de 15 925 place (la quatrième et actuelle version date de 1968), la foule était de 15 109, incluant donc environ 1000 montréalais.
Ceux qui parmi eux ont assisté au combat de Cléroux ont eu plus de chance à ce moment, puisque le boxeur de L’Abord-à-Plouffe (qui fait aujourd’hui partie de Laval) a vaincu son adversaire en se rendant à la fin des dix rondes et en remportant une décision unanime qui a laissé un goût amer à son adversaire.
L’année suivante, Fontinato a rejoint les Canadiens. Quelques années plus tard, Worsley (avec Dave Balon, Léon Rochefort et Len Ronson) seront échangés à Montréal contre Plante (accompagné de Phil Goyette et Don Marshall). Lorsque Bernard Geoffrion fera son retour au jeu en 1966, ce sera avec les Rangers. Dans une ligue à six équipes, on est tissé serré...
Sources :
″Robert Cléroux démontre beaucoup de courage en battant Besmanoff par décision unanime″ de Jean-Paul Sarault, 6 février 1960, Montréal-Matin, page 27,
″New-York demeure la bête noire des Canadiens″ de Jacques Beauchamp, 8 février 1960, page 38,
banqueducanada.ca.












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