Une fois à New York, en plus des Rangers, j’en ai également profité pour aller voir leurs voisins, les Islanders.
Après un début dans la ligue pratiquement exemplaire, qui a culminé avec les Coupes de 1980, 1981, 1982 et 1983, les Islanders se sont enfoncés dans une médiocrité navrante depuis trop longtemps. La désolation dans laquelle baigne cette franchise autrefois fière a probablement atteint son sommet avec la situation de son domicile. Voulant quitter le désuet Nassau Coliseum, l’ancien propriétaire Charles Wang (celui qui a nommé son gardien auxiliaire Garth Snow comme directeur-gérant) a misé sur un projet immobilier qui a finalement été rejeté par référendum par les électeurs de Nassau County.
Les Islanders ont donc dû se rabattre à demander aux Nets de la NBA, détenus par le milliardaire russe Mikhail Prokhorov, de les héberger dans le récent Barclays Center. Ce bel aréna fait partie d’un redéveloppement immobilier de 4,9 milliards de dollars. Par contre, il comporte deux grandes faiblesses pour les Islanders. Il est situé à Brooklyn, à l’autre bout de Long Island et loin de la base naturelle de fans des Islanders, mais surtout, il n’a jamais été conçu pour le hockey, seulement pour le basketball. La surface de jeu a donc dû être étirée d’un côté, ce qui fait en sorte que des sièges se retrouvent avec une vue partiellement obstruée et que le tableau indicateur, au centre de la surface au basketball, se retrouve décentré pour le hockey. De plus, la qualité de la glace y est médiocre.
À l'étage du haut, à l'extrémité, on ne voit pas le but. On concentre donc la foule dans les autres sections. |
Heureusement, une solution est à l’horizon. Un nouveau projet a été approuvé à Belmont Park, qui sera prêt d’ici un peu plus de deux ans. Entre temps, les Isles ont déjà retourné au vieux Nassau Coliseum (rénové mais d’une capacité réduite à 13 000, la plus faible de la ligue). Cette année, ils partagent leurs matchs entre le Barclays et le Nassau. Pour les deux années suivantes, il est question que les Islanders retournent en permanence au Nassau. D’abord, les foules au Barclays sont faibles. De plus, pour les propriétaires de l’immeuble, il est plus lucratif d’y tenir des concerts que de tolérer leurs indésirables locataires qui jouent dans l’indifférence. Il fallait donc que je vois ça avant que cette absurdité ne prenne fin!
Les Nets sont peut-être chez eux, mais leur palmarès se limitent à deux titres de la défunte ABA |
Au moins, les Islanders, eux, ont leurs quatre Coupes... |
Contrairement aux Rangers, qui évoluent dans un quartier plus chromé où on retrouve une quantité de bureaux, de commerces et de touristes, les Islanders sont dans un environnement où il y a une vie de quartier, avec des gens qui y habitent. Et si celui-ci vit présentement une transformation appuyée par la construction de nombreuses tours d’habitation, on peut quand même y voir quelques traces d’une période moins prospère. J'en ai profité pour manger chez Junior's, un deli qui est une institution dans le coin.
On s’y rend facilement en métro, la station étant tout juste à côté du Barclays.
D’une capacité déjà faible de 15 813, on donne l’impression d’avoir une foule respectable en concentrant les spectateurs dans les sections où les sièges sont ″normaux″. Les sections à vue obstruée sont vides. Pour un match contre Ottawa, il y avait 13 434 personnes, mais il y a eu des matchs avec des assistances beaucoup plus faibles.
Toutefois, de toute évidence, les Islanders ne sont pas chez eux. Les allées sont aux couleurs des Nets, pas de orange, ni de bleu. Sur les murs, dans les endroits que j’ai vus, on fait référence au basketball dans Brooklyn au fil des ans. Rien sur le hockey. Il s’agit d’un bel immeuble, dessiné par le renommé architecte d’origine canadienne Frank Gehry. Les matériaux sont de belle qualité. Par contre, c’est clairement un aréna de basketball.
Pour ce qui s’est passé sur la glace, les deux gardiens, Thomas Greiss (remplacé par Robin Lehner en deuxième) et Mike McKenna, ont été plutôt généreux de leur personne. Du côté des Sénateurs, Thomas Chabot a été blessé. Sans lui, les Islanders ont compté quatre buts en troisième, dont deux de Mathew Barzal. Les locaux l’ont finalement emporté 6-3, dans un match qui s’est terminé avec trois bagarres dans la dernière minute.