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samedi 21 décembre 2024

Histoires de coupes: 1993

 




Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Aujourd'hui on poursuit dans les années 90 avec une édition peut-être un peu trop familière pour trouver un vrai joueur intrus à la LVEUP mais on va quand même faire notre possible...

Chapitres précédent: 1990, 1991, 1992

1993 - Canadiens de Montréal


D'abord, avant de commencer, merci à mon collègue keithacton pour cette photo originalement publiée sur un ancien billet de 2014 sur les problèmes d'identité du club avec ses différents noms inscrits sur le trophée. Difficile à croire, mais je n'avais pas réussi à trouver une seule autre bonne photo des noms gravés de 1993 après plusieurs recherches. Comme quoi LVEUP est vraiment LA référence on dirait... Sti qu'on est hot.

Donc sur ce, allons-y donc.


Joueurs: Guy Carbonneau (C), Paul DiPietro, Denis Savard (A), Vincent Damphousse, Jesse Bélanger, Stéphan Lebeau, Kirk Muller (A), Mike Keane, John LeClair, Benoit Brunet, Brian Bellows, Gary Leeman, Ed Ronan, Mario Roberge, Todd Ewen, Gilbert Dionne, Rob Ramage, Kevin Haller, Lyle Odelein, Mathieu Schneider, Éric Desjardins, Donald Dufresne, Sean Hill, Patrice Brisebois, J. J. Daigneault, Patrick Roy, André Racicot

Staff: Ronald Corey (Chairman/President), Serge Savard (Vice President/General Manager), Jacques Demers (Head Coach), Jacques Laperrière (Asst. Coach), Charles Thiffault, (Asst Coach), Francois Allaire (Goaltending Coach), Jean Béliveau (Sr. Vice President-Director of Cooperate Affairs), Jacques Lemaire (Asst. General Manager/Director of Player Personnel), André Boudrias (Asst. General Manager), Gaétan Lefebvre (Athletic Trainer), John Shipman (Asst. Athletic Trainer), Eddy Palchak (Equipment Manager), Pierre Gervais (Asst. Equipment Manager), Robert Boulanger (Asst. Equipment Manager)


Difficile ici d'élire mon choix sur un joueur no-name ou que j'ignorais qu'il avait gagné la coupe etc. Cette édition est tellement gravée dans ma mémoire.

Cependant, une chose qui m'a toujours fasciné avec l'édition de 1993 était la composition des attaquants. Les quatre principaux canons à l'attaque provenaient tous d'ailleurs et n'étaient pas avec l'équipe depuis très longtemps. Kirk Muller s'était amené en 1991 (en retour de Stéphane Richer), tandis que Brian Bellows et Vincent Damphousse étaient tous frais arrivés du Minnesota (contre Russ Courtnall) et d'Edmonton (contre Shayne Corson et autres). Et ce que je considère être le quatrième canon (sur papier) Denis Savard était lui aussi relativement nouveau, étant arrivé en provenance de Chicago (contre Chris Chelios) en 1990-91. Cependant en 1992-93 il avait définitivement ralenti et ne sera pas un gros impact en séries.

Ces gros canons avaient jusque-là passé pas mal toute leur carrière dans l'ombre des autres vedettes offensives des 10-15 années précédentes. Savard était un des meilleurs joueurs des années 80 mais était inévitablement éclipsé par les Gretzky, Lemieux, Stastny, Bossy, Kurri etc. malgré qu'il demeure au 4e rang des meilleurs pointeurs de la décennie.

Bellows, Damphousse et Muller contre les Nordiques

Muller était un très bon joueur mais qui devait vivre avec le fait d'avoir été repêché deuxième derrière Mario Lemieux. Bellows était lui aussi un 2e choix au total (en 1982) et avait connu d'excellentes saisons au Minnesota. Mais on dirait qu'il n'avait jamais été considéré comme une star, probablement parce qu'il n'a jamais eu une saison de 100 points. Il en avait toutefois eu une de 99 en 1989-90.

Pour sa part, Damphousse (6e choix au total en 1986) était lui aussi un excellent joueur à Toronto, pour ensuite servir de monnaie d'échange dans la méga transaction entre Toronto et Edmonton envoyant Grant Fuhr et Glenn Anderson aux Maple Leafs. Lui aussi n'aura jamais connu de saisons de 100 points (max. 97) et aura été sans le vouloir dans l'ombre de Lemieux, étant considéré par plusieurs comme le deuxième meilleur attaquant québécois de la ligue à un moment, quoique c'est très subjectif et débattable.

En fait, aucun de Bellows, Damphousse ou Muller n'ont eu de saisons de 100 points, les trois s'en étant souvent approché avec des 94, 97 ou 99 points. Mais ce n'était pas non plus des piochons et en 92-93 tout a semblé cliquer à moment donné. On parle beaucoup de Patrick Roy comme étant le principal élément qui a fait des Canadiens les champions en 1993, mais il fallait également quelqu'un capable de marquer le gros but quand il fallait. Cette très bonne combinaison d'échanges et de talent local ont fait de l'édition 1993 quelque chose qui a marché. Damphousse a marqué 11 buts, Muller 10 et Bellows a eu 15 points en 18 matchs. Pour Denis Savard ça a pas trop marché comme on le sait tous, pouvant seulement jouer durant 14 matchs et ratant l'entièreté de la finale étant blessé. 

Bref je voulais pas trop m'éterniser sur ce groupe mais je l'ai toujours trouvé spécial. Cependant comme choix «LVEUP» je ne sais pas trop encore qui choisir. Il y a bien sûr un Paul DiPietro un peu sorti de nulle part avec ses 8 buts. Ou bien Ed Ronan. Ou bien Donald Dufresne. Ou bien Gary Leeman... mais j'ai déjà fait un texte sur lui.

Ou bien Jesse Bélanger. Ce dernier a eu son nom gravé sur la coupe malgré qu'il ne se qualifiait pas officiellement. Il avait seulement joué 19 matchs en saison régulière et 9 autres en séries, mais aucun en finale. 

Je vais finalement élire mon choix sur nul autre que Rob Ramage. Avec du recul c'est vraiment lui qui détonne le plus par sa présence.

On l'oublie peut-être, mais Ramage était un tout premier choix, en 1979, des défunts Rockies du Colorado. Il s'est ensuite promené pas mal. D'abord avec les Blues de 1982 à 1988, ensuite à Calgary dans l'échange envoyant Brett Hull à St.Louis. Il aboutit ensuite à Toronto (où il fut brièvement capitaine) et ensuite au Minnesota. Il fut ensuite sélectionné par le Lightning au repêchage d'expansion et fut un de leurs premiers défenseurs. Mais au mois de mars 1993, les Canadiens désiraient des renforts pour les séries et ils conclurent donc une transaction avec le Lightning. On envoya donc au Lightning les défenseurs Éric Charron et Alain Côté, qui évoluaient tous les deux à Fredericton, en plus de considérations futures.

Également à noter qu'à ce moment, Ramage était le seul membre du club, à l'exception de Guy Carbonneau et Patrick Roy, à avoir remporté la Coupe Stanley (1989 contre le Canadien et ces mêmes Carbonneau et Roy). Le club voulait de la profondeur et de la robustesse et c'est ici que Ramage semblait être un bon fit. Le club était quand même assez soft et Serge Savard voulait un gars aguerri si jamais le CH se reprenait de nouveau contre les Bruins en séries, ce qui n'arriva pas au final.

Ramage était également assez connu de l'organisation, ayant joué plusieurs saisons sous les ordres de Jacques Demers à St-Louis, et ayant aussi joué avec plusieurs joueurs comme Damphousse et Bellows au cours des années.

Quoique Ramage et Demers avaient aussi eu à en découdre en tant qu'adversaires... mais j'imagine qu'ils avaient enterré la hache de guerre depuis.


«You're dead fucking meat Jacques!»
Classique division Norris...


Ramage ne fut pas un très grand facteur cependant à Montréal, étant définitivement en fin de carrière. Il joua seulement 8 matchs pour terminer la saison, en ratant quelques-uns blessés ou laissé de côté. En séries, il ne joua que 7 matchs (5 contre Québec, et 2 contre Buffalo). 

Son seul véritable fait notable sera d'avoir servi d'inspiration à ses coéquipiers après être revenu au jeu après avoir mangé une rondelle au visage contre les Nordiques.

C'est d'ailleurs la seule archive vidéo que j'ai pu trouver de Ramage avec le Canadien... Mais vous regarderez le documentaire au complet si vous avez le temps. Frissons garantis.




Bref, après cette deuxième bague de la Coupe Stanley pour Ramage, le club décida de le garder un an de plus. Il débuta la saison 93-94 à Montréal mais il était alors totalement déphasé et le club l'envoya aux Flyers en retour d'une somme d'argent en novembre 1993. Ramage ne joua ensuite que 15 matchs avec les Flyers avant de prendre sa retraite.

En 2003, Ramage se rendait en voiture à un meeting de l'association des joueurs à Toronto avec l'ancien des Blackhawks Keith Magnuson. Il dérapa dans l'autre voie et entra en collision avec un véhicule, tuant Magnuson sur le coup. Ramage fut accusé de conduite dangereuse en état d'ébriété. Les procédures légales perdurèrent pendant de nombreuses années mais finalement, il eut à purger 4 ans en prison, ce qui fut éventuellement réduit à moins d'un an. Il est revenu avec l'organisation montréalaise en 2014, d'abord comme entraîneur du développement et depuis 2017 comme directeur du développement.

Il est à noter également que le CH dut se départir des services de Donald Dufresne après la conquête. Dufresne fut alors envoyé au Lightning, étant désigné comme la considération future, désormais au présent, que le CH dut envoyer pour compléter l'échange de Ramage. Tout compte fait, Eric Charron, Alain Côté et Donald Dufresne contre 15 matchs de Rob Ramage c'était assez cher payé...

Également à noter au sujet de Dufresne, ce dernier a aussi eu son nom gravé sur la coupe, étant habillé lors du dernier match contre les Kings, ce qui le qualifiait pour avoir son nom. Il n'avait auparavant joué que 32 matchs en saison, ce qui l'aurait autrement disqualifié. Demers aimait bien Dufresne et raya Kevin Haller de l'alignement lors de ce match #5 afin de faire vivre ça à Dufresne. Un bon jack, ce Jacques.

Ensuite, terminons avec une histoire ou deux chez le staff. Il y a les noms habituels de l'époque comme Eddy Palchak et Gaétan Lefebvre ainsi que Jean Béliveau et compagnie. Mais il y en a un qui mérite un peu plus d'attention.

Charles Thiffault (avec un rare caméo de Patric Kjellberg en arrière-plan)


L'assistant-coach Charles Thiffault avait d'abord obtenu un doctorat en éducation physique en Californie. Il fonda en 1974 un groupe de recherche pour le perfectionnement des méthodes d'enseignement du hockey et dirigea plusieurs équipes universitaires avant de joindre les rangs des Nordiques en 1980. Il suivit ensuite Michel Bergeron lorsque ce dernier prit le chemin de New York mais revint au Québec en 1990 comme adjoint de Pat Burns avec le CH. 

Il quitta la LNH en 1995 et à l'exception d'un an comme entraîneur des Huskies de Rouyn-Noranda en 1998-99, il n'a jamais retravaillé dans le hockey.

Également dans le staff, mention spéciale à André Boudrias dont j'avais oublié la présence en 1993. L'ancien des Canadiens, North Stars, Canucks et Nordiques durant les années 70, fut nommé assistant directeur-général en 1983-84 et restera en poste jusqu'en 1996 lorsqu'il devint dépisteur au New Jersey. Il a ainsi pu voir son nom gravé à 4 reprises sur le trophée (1986, 1993, 2000, 2003).


On se revoit en 1994.


mercredi 18 décembre 2024

Histoires de coupe: 1992


 



Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Aujourd'hui on poursuit dans les années 90 avec la deuxième édition championne des Penguins de Pittsburgh, celle de 1992.

Chapitres précédent: 1990, 1991

 

Penguins de Pittsburgh - 1992


Joueurs: Ron Francis, Shawn McEachern, Ken Priestlay, Bryan Trottier (A), Jiri Hrdina, Mario Lemieux (Captain), Joe Mullen, Bob Errey (A), Jock Callander, Jay Caufield, Jamie Leach, Troy Loney, Kevin Stevens, Phil Bourque, Dave Michayluk, Jeff Daniels, Mike Needham*, Jaromir Jagr, Rick Tocchet, Jim Paek, Grant Jennings, Ulf Samuelsson, Jeff Chychrun, Paul Stanton, Kjell Samuelsson, Gordie Roberts, Peter Taglianetti, Larry Murphy, Wendell Young, Ken Wregget, Tom Barrasso

Staff: Morris Belzberg (Owner), Howard Baldwin Sr. (Owner/President), Thomas Ruta (Owner), Donn Patton (Vice President-Chief Financial Officer), J. Paul Martha (Vice President-General Council), Craig Patrick (Vice President/General Manager), Bob Johnson (Coach), William Scotty Bowman (Head Coach/Director of Player Development-Recruitment), Barry Smith (Asst. Coach), Rick Kehoe (Asst. Coach), Pierre McGuire (Asst. Coach), Gilles Meloche (Goaltending Coach/Scout), Rick Paterson (Asst. Coach), Steve Latin (Equipment Manager), Charles "Skip" Thayer (Trainer), John Welday (Strength-Conditioning Coach), Greg Malone (Head Scout), Les Binkley (Scout), Charlie Hodge (Scout), John Gill (Scout), Ralph Cox (Scout)
 
 
Quand même beaucoup de changement entre les éditions 1991 et 1992 des Penguins. La majorité des gros canons sont toujours présents (Lemieux, Jagr, Francis, Barrasso, Murphy, Mullen) mais plusieurs furent remplacés, notamment Mark Recchi et Paul Coffey qui firent partie d'un blockbuster à trois équipes entre les Flyers, Penguins et Kings. Ce sont alors Rick Tocchet, Kjell Samuelsson et le gardien Ken Wregget qui prirent leurs places. 

Il y avait également quelques départs dans les joueurs de soutien, comme Barry Pederson, Randy Gilhen, Randy Hillier, Frank Pietrangelo et surtout Scott Young. Le futur joueur des Nordiques n'avait pas évolué dans la LNH en 1991-92, évoluant plutôt en Italie et avec l'équipe olympique américaine. Il fut en fait échangé aux Nordiques en mars 1992 mais termina l'année en Italie avant de venir à Québec à l'automne.
 
Mais pour le remplacer, notons la présence du jeune Shawn McEachern qui célébra en grande sa première saison recrue dans la LNH avec rien de moins qu'une bague et son nom gravé. Il avait obtenu 9 points en 19 matchs durant les séries.

Mais, comme choix de joueur élu de style «LVEUP» pour cette édition, je n'ai d'autre choix que d'y aller pour trois joueurs avec la «Muskegon Line» composée de Jock Callander, Dave Michayluk et Mike Needham, soit une des meilleurs histoires feel-good de l'époque et un classique des histoires de ligues mineures.


Jock Callander au centre avec la coupe et entouré de Mike Needham (premier en haut à gauche)
et Dave Michayluk (à gauche de Mario Lemieux).



Comme en 1991, les Penguins réussirent à se rendre jusqu'au bout malgré plusieurs blessures dans leur alignement. Si en 1991 c'était principalement les gardiens qui étaient éclopés, en 1992 il s'agissait plutôt des attaquants. 

Mario Lemieux par exemple, eut à rater six matchs durant les séries. Rick Tocchet et Bob Errey en manquèrent sept chacun, tandis que Joe Mullen ne put jouer que 9 matchs.

C'est quand même bien quand tu as des Jagr, Francis, Bryan Trottier et Kevin Stevens pour (grandement) compenser, mais au final, tu as souvent besoin de profondeur et de «grinders» en séries, et c'est ici que la «Muskegon Line» est entrée dans la légende.
 
Callander, Michayluk et Needham évoluaient tous avec le club-école, les Lumberjacks de Muskegon dans la IHL. Callander et Michayluk sont d'ailleurs parmi les meilleurs joueurs de l'histoire de cette ligue et formaient un duo redoutable depuis plusieurs saisons. Cependant, ils n'avaient jamais réussi à percer la LNH malgré quelques flashs au cours des années pour Callander, le meilleur des trois. Mais même ce dernier n'avait pu être rappelé ne serait-ce qu'un seul match durant la saison régulière, et il croyait même que son tour ne reviendrait jamais et était content de demeurer dans la IHL. 
 
Pour sa part, Mike Needham était un choix de 1989 qui n'avait encore disputé aucun match dans la LNH, tandis que le dernier match Michayluk remontait à novembre 1982 avec les Flyers!

Donc, le coach Scotty Bowman rappela les trois joueurs tour à tour, eux qui évoluaient sur la même ligne à Muskegon. Il décida de les garder ensemble la plupart du temps, voulant garder leur chimie. Cependant, Callander joua 12 matchs (4 points), contre 7 pour Michayluk (2 points) et 5 pour Needham (1 point).


 

Pendant ce temps, les normalement puissants Lumberjacks de Muskegon écopèrent puisque sans leurs 3 gros canons, ils s'inclinèrent en finale de la IHL. 

Mais la «Muskegon Line» put voir ses joueurs avoir leurs noms gravés sur le précieux trophée en 1992. Cependant, en réalité, seulement Callander et Michayluk se qualifiaient officiellement pour recevoir ce privilège alors qu'ils avaient disputé au moins un match en finale. Les cinq matchs de Needham eurent tous lieu avant la finale mais il continua à accompagner l'équipe jusqu'à la fin. 

L'équipe fit toutefois la demande auprès de la ligue pour avoir le trio au complet sur le trophée.
 
En plus, pour continuer dans la thématique, les trois ont été gardés ensemble sur la même ligne:



En fait, les Penguins ont aussi fait pression pour inclure un autre joueur qui ne se qualifiait pas, soit Jeff Daniels, lui qui avait seulement joué deux matchs en saison et aucun en séries.

L'édition de 1992 des Penguins avait aussi établi un record à ce moment en incluant 31 joueurs et 21 membres du staff. En conséquence, aucun titre (président, coach, propriétaire etc.) ne fut gravé, seulement le prénom et nom de famille. Seulement Mario Lemieux eut droit à avoir la mention «Capt.».

Du coté du staff, les Penguins de 1992 firent également la demande pour graver le nom de leur ancien coach, Bob «Badger» Johnson, celui qui les avaient mené à la conquête l'année précédente avant de décéder subitement d'un cancer du cerveau en novembre 91. 

Gilles Meloche et Rick Kehoe, dont j'ai parlé dans l'édition de 1991, étaient toujours fidèles au poste en 1992, comme beaucoup d'autres. Seulement, comme l'édition 1992 put comprendre plus de noms, plusieurs autres membres du staff qui étaient présents en 1991 sans pouvoir avoir leur nom gravé, purent l'avoir en 1992. C'était le cas des recruteurs Pierre McGuire, Ralph Cox, Charlie Hodge et Les Binkley.

McGuire, vous le connaissez pour son travail à la télé ainsi que son bref passage comme entraineur-chef des Whalers en 1993-94. Charlie Hodge est bien sûr l'ancien gardien du Canadien, des Seals et des Canucks et Les Binkley était le premier gardien numéro un de l'histoire des Penguins, jouant avec l'équipe de 1967 à 1972 avant de migrer dans l'AMH. 

Cependant comme choix «LVEUP» j'ai choisi Ralph Cox. Son nom m'était familier sans que je me rappelle de où. Si vous avez vu le film «Miracle», vous vous souvenez peut-être de lui, il s'agit du dernier joueur retranché par Herb Brooks en vue des Olympiques de 1980.

Choix de 7e ronde des Bruins en 1977, Cox ne s'est jamais rendu à la LNH. En fait, il a à peine joué une trentaine de matchs dans les ligues mineures entre 1980 et 1984, passant le reste du temps dans la SM-Liiga. Il prit sa retraite en 1985 et c'est en 1989 qu'il devint recruteur chez les Penguins.

S'il n'a pas pu faire partie de l'équipe «Miracle», il peut toutefois se vanter d'avoir deux bagues de la coupe, dont celle de 1991 obtenue contre son ancien coéquipier Neal Broten des North Stars.

Cox demeura en poste à Pittsburgh jusqu'en 1999 et n'a jamais plus retravaillé dans le hockey depuis, se concentrant plutôt dans l'immobilier.

Avec leur conquête de 1991, les Penguins avaient rempli le dernier espace sur la 5e grande bande de la Coupe Stanley. Comme la LNH ne voulaient plus en rajouter d'autres pour éviter d'agrandir davantage le trophée, un ancien problème d'ailleurs dans les années 30-40, il fut décider de retirer la première bande contenant les champions de 1927-28 à 1939-40 au profit d'une nouvelle. L'ancienne bande est depuis ce temps au Temple de la renommée.

Depuis ce temps, à chaque 13 saisons (chaque bande pouvant contenir 13 équipes championnes), une bande est retirée et remise au Temple. La plus récente bande à subir ce sort fut en 2018 lorsque les Capitals devinrent champions. On retira alors la bande contenant les champions de 1953-54 à 1964-65, faisant en sorte de faire disparaitre plusieurs noms illustres comme ceux de Maurice Richard et Gordie Howe... c'est la vie.

C'était donc les histoires de la Coupe de 1992. On se revoit avec une édition familière en 1993...




dimanche 15 décembre 2024

Histoires de coupes - 1991

 




Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent.

Aujourd'hui on poursuit dans les années 90 avec la première édition championne des Penguins de Pittsburgh, celle de 1991.

Chapitres précédent: 1990

1991 - Penguins de Pittsburgh


Joueurs: Ron Francis, Barry Pederson, Randy Gilhen, Bryan Trottier (A), Jiri Hrdina, Mario Lemieux (Captain), Joe Mullen, Mark Recchi, Bob Errey (A), Jay Caufield, Troy Loney, Kevin Stevens, Phil Bourque, Scott Young, Jaromir Jagr, Jim Paek, Grant Jennings, Ulf Samuelsson, Paul Stanton, Randy Hillier (A), Gordie Roberts, Peter Taglianetti, Larry Murphy, Paul Coffey (A), Tom Barrasso, Frank Pietrangelo, Wendell Young

Staff: Edward J. DeBartolo Sr. (Chairman/Owner), Marie Denise DeBartolo York (President/Owner), Paul Martha (Vice President-General Council), Craig Patrick (Vice President/General Manager), Scotty Bowman (Director of Player Development-Recruitment), Bob Johnson (Head Coach), Rick Kehoe (Asst. Coach), Rick Paterson (Asst. Coach), Barry Smith (Asst. Coach), Gilles Meloche (Goaltending Coach/Scout), Steve Latin (Equipment Manager), Charles "Skip" Thayer (Trainer), John Welday (Strength-Conditioning Coach), Greg Malone (Head Scout)

 
Chez les joueurs on a bien sûr les gros canons habituels des Penguins (Lemieux, Jagr, Francis, Coffey, Murphy, Recchi, Barrasso etc...) my god quelle équipe... et les joueurs de soutien typiquement Penguins de l'époque (Phil Bourque, Troy Loney, Bob Errey etc). 

Il y a aussi Jim Paek et Randy Gilhen qui ont marqué l'histoire en devenant les premiers joueurs originaires de la Corée du Sud et de l'Allemagne respectivement à avoir été inscrit sur la coupe, même si les deux ont grandi et se sont développés au Canada. 

Cependant, celui qui se démarque le plus dans le style LVEUP (genre quessé qu'il fait là lui?) est nul autre que Barry Pederson.


 
Perderson, qui est davantage reconnu injustement pour avoir été échangé contre Cam Neely (en plus d'un choix de 1ère ronde qui devint Glen Wesley) n'était vraiment pas un mauvais joueur, ayant connu deux saisons de plus de 100 points à Boston et il n'était pas vilain à Vancouver après l'échange, malgré l'éclosion de Neely au même moment. Cependant, les blessures l'ont grandement affecté, notamment une tumeur bénigne à l'épaule en 1984 qui nécessita une chirurgie, en plus de multiples autres problèmes à l'épaule par la suite qui firent en sorte qu'il devint graduellement un joueur marginal avec peu d'impact.

Éventuellement, les Canucks l'échangèrent aux Penguins en janvier 1990 dans un échange impliquant 6 joueurs dont Tony Tanti qui prit également le chemin de Pittsburgh. Pederson amassa 22 points en 38 matchs avec les Penguins cette saison-là, ce qui n'était pas mauvais. 

Cependant, lors de cette saison 1990-91, il fut de moins en moins employé par les Penguins, seulement 46 matchs durant lesquels il amassa 6 buts et 8 passes pour 14 points. Il fut rayé de la formation entièrement pour les séries. Toutefois, ses 46 matchs joués en saison régulière furent assez pour voir son nom gravé sur la coupe. Il fut libéré par les Penguins après la saison et il joua ensuite une dernière saison partagée entre les Whalers de Hartford et un retour temporaire à Boston (ce que j'appelle un échange-retour) avant de prendre sa retraite.


Du côté du staff, impossible de ne pas élire mon choix sur le légendaire Gilles Meloche, personnage culte ici à LVEUP. 

Après avoir trimé dur avec une équipe de fonds de tiroir comme les Seals de Californie, pour ensuite être badlucké en poursuivant l'aventure avec les piteux, mais oh combien fantastiques Barons de Cleveland, il s'est éventuellement ramassé avec une équipe pas pire au Minnesota, les aidant même à se rendre jusqu'en finale de la Coupe en 1981. 

Mais après que les North Stars aient recommencé à piquer du nez et que sa carrière s'en allait vers la fin, Meloche s'est ramassé à Pittsburgh en 1985, une équipe qui même avec un jeune Mario Lemieux allaient faire encore pitié pour un bon moment.

Après sa retraite en 1988, il revint à Pittsburgh en tant que dépisteur doublé du titre d'entraineur des gardiens. Il prit alors sous son aile les Tom Barrasso, Frank Pietrangelo et autres Wendell Young à devenir un excellent trio de gardiens et il méritait tout à fait sa Coupe en 1991, 1992 ainsi que les plus récentes de 2009, 2016 et 2017, malgré que depuis 2014, il n'entraine plus les cerbères, se concentrant seulement sur le dépistage.

Aussi une mention spéciale pour Rick Kehoe ici. Malgré qu'il ait débuté sa carrière de joueur à Toronto, Kehoe s'est amené à Pittsburgh en 1974 et a ensuite joué avec les Penguins jusqu'à sa retraite en 1985, marquant plus de 300 buts avec l'équipe, un accomplissement que seulement 5 autres joueurs ont accompli avec les Penguins (Mario Lemieux, Jaromir Jagr, Sidney Crosby, Jean Pronovost et Evgeny Malkin).

Il revint avec l'équipe peu après sa retraite comme directeur du recrutement en 1986-87 mais fut ensuite promu comme assistant-coach, poste qu'il occupera jusqu'en 1998. 

Il occupa divers fonctions avec l'équipe par la suite, comme recruteur principalement mais aussi temporairement comme entraineur-chef de 2001 à 2003. Il fut ensuite recruteur avec les Rangers de 2006 à 2020.

Donc c'était bien mérité pour ces deux anciens joueurs qui avaient eu à trimer dur dans le hockey des années 70 et 80 d'enfin pouvoir graver leur nom sur la fameuse coupe. 

En complément, il est intéressant de noter quelques autres histoires sur cette coupe de 1991.

Gilbert Delorme, qui évoluait avec les Penguins en 1989-90, s'était blessé à la jambe lors d'un accident de voiture durant l'été 90. Il rata alors l'entièreté de la saison 1990-91 et n'était donc pas qualifié pour avoir son nom gravé. Il revint en 1991-92 mais seulement avec le club-école à Muskegon. 

Également, alors que Wendell Young et Tom Barrasso étaient tous les deux blessés, le gardien Bruce Racine fut rappelé d'urgence pour seconder Frank Pietrangelo durant la première ronde. Il ne disputa aucun match mais fut sur le banc durant 4 matchs (2 en première ronde et 2 en deuxième). Il n'avait joué aucun match en saison et en fait il n'en jouera aucun avec les Penguins, demeurant dans les mineures et étant échangé aux Maple Leafs en 1993. Il n'était donc pas éligible pour avoir son nom sur la coupe. Si la même situation s'était présenté en finale, Racine aurait eu son nom gravé, même sans disputer de matchs. Seulement en étant le second gardien il aurait été éligible.


C'était donc les gagnants de 1991 et les histoires peu connues s'y rattachant. On se revoit en 1992 avec ces même Penguins mais d'autres joueurs et d'autres histoires...


Succès souvenir en complément:


vendredi 13 décembre 2024

Masque spécial vendredi 13 #9

 








Seulement que 3 mois d'écart entre deux vendredi 13, ce n'est pas courant. En plus en décembre … c'est comme un Nigthmare Before Christmas … bref … Encore une fois, je vous présente un masque (ou un groupe de masques) qui est épeurant, autant que si vous tombiez face à face avec Jason Voorhees dans un couloir dans une cabane en forêt … Okay, peut-être pas autant.

Vous vous rappelez probablement du masque particulier que Carey Price a utilisé pendant une partie de la saison 2020-21. Contesté par plusieurs car non représentatif du Canadiens de Montréal, le design audacieux a été remarqué par Price sur Instagram, alors qu'il avait vu passer la publication d'un "beer leaguer" qui s'était payé un beau cadeau. Carey est donc entré en contact avec le gardien du dimanche, afin de lui demander qui était l'artiste qui avait réalisé ce masque et s'il lui donnait la permission d'utiliser le même design. Ledit gardien reçu, en guise de remerciement de Price, un lot de cartes, photos, chandail, etc. tous signé par le #31 du Canadiens.


Une fois sur la tête de Price, le masque a montré aux yeux de toute la planète hockey les talents de peintre de Jordan Bourgault, de JBo Airbrush. Ce "coup de pub" lui permis d'être contacté par plusieurs nouveaux clients, dont le gardien des Flames de Calgary de l'époque, Jacob Marsktrom. (et Samuel Montembeault qui devraient arborer son nouveau masque sous peu …)

Réutilisant le crâne du design utilisé sur le casque de Price, JBo a réalisé plusieurs versions enflammées pour le #25 de Calgary au cours des saisons 2022-23 & 2023-24.



Version "Volcan"

Version Cowboy 1

Version Cowboy 2

Version "crochet de grand-maman" pour la Classique Héritage

Je vous conseille de visiter son compte Instagram. Il fait régulièrement des montages vidéos étape par étage de ses œuvres … son talent est tout simplement hallucinant !

Maintenant avec les Devils, Markstrom fait toujours affaire avec JBo mais, étrangement, je ne considère pas encore son premier masque comme ce qualifiant pour cette rubrique. Peut-être dans les prochaines éditions …

Vue de haut, l'effet est saisissant


mardi 10 décembre 2024

Histoires de coupes - 1990






J'ai pensé débuter une nouvelle série interminable sur ce blog (ça faisait longtemps...) dédiée spécialement sur les noms gravés que l'on retrouve sur la célèbre Coupe Stanley. 

Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi ce que je préfère ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

J'ai donc pensé analyser ces gravures en détails en survolant rapidement l'équipe pour ensuite choisir un joueur et/ou membre du staff qui a le plus piqué ma curiosité. 

Comme je ne savais pas vraiment par où commencer, j'ai pensé débuter par la décennie fétiche de moi et beaucoup de nos lecteurs, celle des années 90.

Allons-y donc. Vous excuserez l'anglais dans le titre des membres du staff. J'ai copié ça d'un autre site et c'était trop d'ouvrage à tout changer.

1990 - Oilers d'Edmonton


Joueurs: Mark Lamb, Joe Murphy, Mark Messier (Captain), Craig MacTavish, Glenn Anderson, Esa Tikkanen, Adam Graves, Kelly Buchberger, Jari Kurri (A), Craig Simpson, Martin Gelinas, Dave Brown, Petr Klima, Kevin Lowe (A), Steve Smith, Jeff Beukeboom, Randy Gregg, Charlie Huddy, Geoff Smith, Reijo Ruotsalainen, Craig Muni, Bill Ranford, Grant Fuhr, Pokey Reddick 

Staff: Peter Pocklington (Owner), Glen Sather (President/General Manager), John Muckler (Head Coach), Ted Green (Co-Coach), Bruce MacGregor (Asst. General Manager), Ron Low (Asst. Coach), Barry Fraser (Director of Player Personnel/Chief Scout), Bill Tuele (Director of Public Relations), Werner Baum (Controller), Dr. Gordon Cameron (Chief of Medical Staff), Dr. David Reid (Team Physician), Ken Lowe (Athletic Tainer-Therapist), Barrie Stafford (Trainer), Stuart Poirier (Massage Therapist), Lyle Kulchisky (Ass't Trainer), John Blackwell (Director of Hockey Operations, AHL), Garnet Bailey (Scout), Ed Chadwick (Scout), Lorne Davis (Scout), Harry Howell (Scout), Albert Reeves (Scout), Matti Vaisanen (Scout)

dimanche 8 décembre 2024

Bill Tobin


Il peut arriver que lorsqu’on examine les faits d’armes de quelqu’un, on en conclut qu’il n’a pas obtenu tout le mérite qui lui revient. Parfois, c’est l’inverse. On regarde le palmarès de quelqu’un et à première vue, ça semble bien rempli. Pourtant, si on gratte un peu, on se rend contre qu’il y a beaucoup de vent.

Natif d’Ottawa, Tobin se dirigea vers Edmonton en 1920 pour s’aligner avec les Eskimos de la Big Four League, une ligue senior initialement amateur. Toutefois, pour pouvoir se joindre à cette ligue, il fallait avoir habité en Alberta depuis un certain moment. Les Canadians de Calgary arguèrent alors que ce critère n’était pas rempli pour Tobin. Un comité fut formé pour étudier la question et celui-ci statua que Tobin était éligible. Par contre, l’autre équipe de Calgary, les Tigers, se plaignit de la procédure et refusa la conclusion. Les deux équipes de Calgary remirent aussi en question le statut d’amateur d’autres joueurs et voulurent que le tout soit soumis à un juge. Lorsque les Eskimos refusèrent, la ligue s’écrasa et disparut. Les Eskimos et les Tigers se joignirent alors à la WCHL (Western Canada Hockey League), une nouvelle ligue officiellement professionnelle.

Tobin joua quelques matchs avec Edmonton comme gardien jusqu’en 1925, avant de passer une année à l’extérieur du hockey.

En 1926, le baron du café, le major Frederic McLaughlin, se porta acquéreur des restes des Rosebuds de Portland de la maintenant défunte WHL, même s’il en savait peu au sujet du hockey, pour en faire une nouvelle équipe de la LNH, les Black Hawks. Tobin, connaissant certains joueurs, se pointa à Chicago pour les visiter. Il attira alors l’attention de l’excentrique et impulsif major McLaughlin, qui en fit immédiatement son adjoint.

L’administration mise en place par McLaughlin était autoritaire et bancale. Les changements d’entraîneurs se suivaient à un rythme ridicule. (Il y en eut 15, impliquant 13 individus en 18 ans.) Tobin, qui effectuait toutes les tâches que lui demandait McLaughlin, dans une période où le personnel n’était pas très nombreux, fit évidemment partie du lot, avec un passage de 23 matchs en 1929-30 et un autre de 48 matchs (il eut droit à une saison complète!) en 1931-32. Tobin ne fut pas le pire du lot, avec une fiche globale de ,500.

Le reste du temps, il fit du dépistage, dans l’ouest canadien entre autres, des négociations de contrats, des échanges, toujours selon les instructions de McLaughlin, tout en portant le titre de gérant d’affaires (business manager), avant d’hériter formellement du poste de directeur-gérant en 1942. À noter que ce titre n’existait pas à la fondation des Hawks puisque McLaughlin décidait de tout de toute façon. Étonnamment, malgré ce chaos, Tommy Gorman réussit à les amener à la Coupe en 1934 et l’ancien arbitre du baseball majeur Bill Stewart fit de même en 1938 (avec la pire fiche de l'histoire pour un champion dans ce cas).

McLaughlin mourut en 1944, mais ce ne signifia pourtant pas la fin du rôle de marionnette de Tobin. Officiellement, il se porta acquéreur avec un associé des actions de la succession de son ancien patron. Toutefois, dans les faits, le nouveau propriétaire n’était qu’un prête-nom pour James E. Norris. Celui qui détenait le Chicago Stadium était déjà propriétaire des Red Wings. Comme la ligue ne lui permettait pas de posséder deux équipes, il voulut ″appuyer″ quelqu’un pour devenir propriétaire de son locataire.

En octobre 1947, dans son style fantasque habituel, Tobin déclara qu’il n’était aucunement question d’échanger son meilleur joueur, Max Bentley, aux Leafs. Il préférait avoir Bentley dans son alignement plutôt que d’avoir en retour cinq joueurs avec un ″charley horse″ (crampe à la jambe) que lui offrirait Conn Smythe. Il en rajouta en affirmant qu’il offrait à Smythe son club affilié de Kansas City au complet, en plus du dentier de Johnny Gottselig pour obtenir Syl Apps. Quelques jours plus tard, Tobin échangea Bentley contre cinq joueurs, incluant Gaye Stewart.

Les méthodes de Tobin ne connurent pas vraiment de succès, c’est le moins qu’on puisse dire. Les Hawks terminèrent ainsi en dernière place 7 fois en 8 ans, de 1946-47 à 1953-54.

Lorsque James E. Norris mourut en 1952, les Red Wings devinrent la propriété de ses enfants Bruce et Marguerite. Il n’était donc plus nécessaire ″d’appuyer″ Tobin pour être propriétaire des Hawks. C’est son autre fils, James D, qui prit sa place.

On toléra Tobin jusqu’en 1954, alors qu’Arthur Wirtz devint président et Tommy Ivan devint directeur-gérant. Le changement de régime n’eut pas d’effet immédiat, puisque Chicago termina dernier dans une ligue à 6 équipes 3 autres années supplémentaires (donc 10 fois en 11 ans).

C’est peut-être pour services rendus qu’on le conserva malgré tout dans l’entourage de l’équipe. Il avait toujours un bureau, mais sans rôle précis. Il s’y rendait pour ouvrir son courrier et jouer aux cartes avec la personne qu’il réussissait à accrocher. Les journalistes couvrant les Hawks le surnommaient l’homme du mystère. Il conserva ce ″poste″ pratiquement jusqu’à son décès, alors que son emphysème l’emporta en 1963, à l'âge de 67 ans.

En 37 ans avec l'équipe, lors de la seule période où il avait une certaine valeur ajoutée, les résultats de l'équipe ont été affreux.

Mais techniquement, il faisait partie de l’équipe qui a remporté la Coupe Stanley en 1960-61...  

Sources :

″Une 1ère preuve de l’échange de Siebert pour Grosso, Simon et McDonald″, 7 janvier 1945, Le Petit Journal, page 39,

″Du soir au lendemain″ de Paul Parizeau, 9 avril 1945, Le Canada, page 12,

″Déclaration sarcastique de Bill Tobin″, 29 octobre 1947, Le Canada, page 8,

″Ivan devient gérant des Hawks; Abel restera coach″, PAf, 8 juillet 1954, La Patrie, page 51,

″Good Morning″ de Vern DeGeer, April 15, 1961, Montreal Gazette, page 28,

″Bill Tobin dies in Chi″, May 8, 1963, Edmonton Journal, page 65,

″Hawks’ Bill Tobin Dies, 68″, AP, May 9, 1963, Ottawa Citizen, page 10,

wikipedia.org.

samedi 30 novembre 2024

Joueur oublié des 90's #96 - Dave Reid

 



Né à Toronto de 15 mai 1964, David William Reid a grandi en banlieue à Etobicoke. Après une première saison junior avec les Petes de Peterborough en 1981-82, cet attaquant de 6'-1" fut repêché en 3e ronde (60e au total) par les Bruins de Boston au repêchage de 1982. 

Il joua deux autres saisons à Peterborough, à l'exception de 8 matchs avec les Bruins durant la saison 1983-84 où il marqua son premier but en carrière. Il passa ensuite les 4 saisons suivantes à faire la navette entre les Bruins et leurs divers clubs-école, malgré de statistiques honnêtes comme sa saison 84-85 où il ammassa 27 points en 35 matchs à Boston. Cependant, au fil des saisons, les Bruins l'employèrent de moins en moins et après la saison 87-88 où il ne joua que 3 matchs avec le grand club, il fut libéré.

Il signa alors comme agent libre avec son club d'enfance, les Maple Leafs, pour la saison 1988-89. Avec un club plus faible à Toronto qu'à Boston, Reid put finalement devenir joueur de la LNH à temps plein, et il obtint 30 points en 77 matchs. C'est surtout en tant que spécialiste défensif et tueur de pénalités que Reid sut faire sa niche. En 1990-91, il connut sa meilleure saison en carrière jusque-là avec 15 buts et 13 passes. 8 de ces 15 buts furent marqués en désavantage numérique, ce qui égalisa un record d'équipe avec Dave Keon (en 1970-71), record qui demeure en place jusqu'à ce jour. 

Cependant, malgré cette bonne saison et ce record, les Leafs le libérèrent au début de la saison 91-92. Sans contrat pendant quelques semaines, ce sont finalement les Bruins qui lui firent signe. Il revint donc en décembre 1991 après une dizaine de matchs dans les mineures avec le club-école. 

Il joua les 5 saisons suivantes à Boston, principalement dans son rôle fétiche de spécialiste défensif mais étant parfois amené à jouer sur la première ligne avec Cam Neely ou Adam Oates. Il obtint 2 saisons de plus de 20 buts, une en 92-93 et l'autre en 95-96 avec 23 buts et 21 passes pour un sommet en carrière de 44 points.

De nouveau agent libre à l'été 1996, il signa alors avec les Stars de Dallas. Il connut d'abord une bonne saison de 18 buts en 96-97 avant de redevenir exclusivement comme spécialiste défensif. Il continua toutefois de contribuer offensivement au bon moment, comme par exemple durant les séries de 1999 où il obtint 10 points en 23 matchs, aidant grandement à la conquête de la coupe par les Stars.

 



Après cette première coupe, il retourna de nouveau sur le marché des joueurs autonomes et il signa alors un dernier contrat avec l'Avalanche où il joua deux saisons et se retira du jeu après une deuxième coupe remportée en 2001. 

En 961 matchs dans la LNH, il obtint en tout 164 buts et 204 passes pour 369 points, en plus de 35 points en 118 matchs en séries.



vendredi 22 novembre 2024

Jimmy Mann


C’est avec le National de Laval que le verdunois Jimmy Mann a commencé son passage junior. En 1976, il quitta son coéquipier Mike Bossy lorsqu’il fut échangé à l’équipe dominante de la LHJMQ de cette période, les Castors de Sherbrooke. Avec sa nouvelle équipe, le robuste ailier droit apporta sa dose d’énergie, mais il compta aussi sa part de buts.

À sa première saison (partielle) avec Sherbrooke, en 1976-77, il marqua 12 buts. Ce total était peut-être inférieur à ceux de ses coéquipiers Jere Gillis, Ron Carter et Rick Vaive, mais il contribua tout de même à faire des Castors les champions de la LHJMQ. Ce titre les mena au tournoi de la Coupe Memorial, mais Sherbrooke n’y remporta aucun match et ce sont finalement les Bruins de New Westminster qui sortirent victorieux.

L’année suivante, son total monta à 27 buts, mais ce n’était pas son seul total à augmenter. Ses minutes de pénalité passèrent quant à elles de 205 à 277 minutes. Parmi elles, on compte celles accumulées le 28 mars 1978, lorsqu’il agressa celui qui fut brièvement son coéquipier, Mario Tardif du National de Laval, lors de la période d’échauffement. Il fut accusé et reconnu coupable d’une accusation de voies de faits mais reçut finalement une libération inconditionnelle. Pour le défendre, son entraîneur Ghislain Delage se présenta en cour, vanta ses talents de joueur et mentionna qu’il n’était pas un joueur salaud.

À sa dernière année junior, il en marqua 35, ce qui le prépara pour le repêchage de 1979. Toutefois, peu de gens s’attendaient à ce qu’il soit choisi en première ronde, 19e total. C’est John Ferguson, le directeur-gérant des Jets de Winnipeg, qui en fit la première sélection de la franchise dans la Ligue nationale de son histoire, alors que l’équipe faisait auparavant partie de la défunte AMH. Et l’intérêt de Ferguson, lui-même un ancien joueur robuste, ne faisait pas de doute. S’il a choisi Mann avant deux autres québécois, Michel Goulet et Kevin Lowe, ce n’était pas pour ses talents de marqueur.


Mann fit immédiatement l’équipe et participa à l’entrée des Jets dans la LNH. Au sein d’une équipe faible, il fit ce qu’on attendait de lui et remporta même le titre de joueur le plus puni de la ligne, avec 287 minutes. Il dépassa ainsi des joueurs avec une réputation certaine pour cette facette du jeu, comme ″Tiger″ Williams, Paul Holmgren et Terry O’Reilly. Offensivement, il dut toutefois se contenter de 3 buts et 5 passes. En fait, il obtint plus d’inconduites de partie (4) que de buts.

Si sa saison 1980-81 a inclus un passage dans la Ligue centrale à Tulsa, elle fut aussi marquée par ses frasques. Le 9 décembre 1981, il bouscula le juge de ligne Greg Broseker lors d’une bataille dans un match contre les Maple Leafs. Il écopa alors d’une amende de 500$ et d’une suspension de 3 matchs.

Mann continua de cimenter sa réputation lorsque le 13 janvier 1982, dans un match contre Pittsburgh, Mann a quitté le banc pour s’en prendre à Paul Gardner. À deux reprises, il le frappa par derrière et lui brisa la mâchoire. La ligue le suspendit pour 10 matchs et lui imposa une amende de 100$. Gardner trouva la suspension trop clémente, puisque son absence fut plus longue que celle de Mann. Les Jets répliquèrent que c’est Gardner qui avait initialement brisé son bâton dans le visage de Doug Smail. Ce ne fut toutefois pas la fin de l’affaire, puisque la justice s’en est mêlé. La conclusion de l’affaire arriva en juin lorsqu’il fut condamné par un juge de Winnipeg à une amende de 500$.

Ce ne sont toutefois pas seulement les suspensions qui ralentirent sa carrière. Les blessures jouèrent aussi un rôle. Sa performance offensive anémique n’aida pas non plus. C’est pourquoi qu’au cours de la saison 1983-84, il fit un retour à Sherbrooke, puisque les Jets y avaient maintenant leur club de la Ligue américaine.

Cette saison le vit aussi finalement quitter l’organisation qui l’avait repêché. En effet, le 6 février 1984, alors qu’il jouait toujours avec Sherbrooke malgré son contrat de 100 000$ par année, il fut échangé aux Nordiques contre des considérations futures. Celles-ci deviendront un choix de 5e ronde. Les Jets choisiront Brent Severyn, qui ironiquement fera plus tard ses débuts dans l’uniforme des Nordiques. À ce moment, Québec semblait être à la recherche d’un défenseur offensif et les noms de Borje Salming et Randy Carlyle avaient été évoqués. Finalement, on obtint Mann, qui voulait faire oublier ses frasques et rappeler qu’il était capable de jouer au hockey autrement. Du côté des Nordiques, on voulait plus de robustesse pour combler l’absence de Wally Weir. Pendant la même période, les Canadiens embauchaient l’homme fort Normand Baron. Mann et Baron ne seront toutefois pas en uniforme lors de l’infâme match du Vendredi Saint.

C’est finalement encore pour sa robustesse que Mann fut utilisé lors de son passage dans la Vieille Capitale, qui fut parsemé de blessures, de matchs sur la galerie de presse et d’un passage avec l’Express de Fredericton de la LAH.

Après la saison 1985-86, Québec signifia son intention de ne pas lui offrir un contrat de la LNH et lui laissa évaluer ses options. Mann fut approché par son ancienne équipe, les Jets, mais il n’y eut pas de suite.
En juillet 1985, le magazine humoristique Croc
illustrait les différentes races de chien,
incluant le doberman.

Au moment du camp d’entraînement de la saison 1986-87, Mann n’avait toujours pas de contrat et évoqua la possibilité de s’inscrire à l’Institut de police de Nicolet. Il y eut aussi des rumeurs qui l’envoyait avec les Red Wings d’Adirondack et les Canadiens de Sherbrooke (où il habitait à ce moment), mais finalement, il rata la saison au complet.

Il y eut un regain d’intérêt pour Mann à l’été 1987, de la part entre autres de Calgary, New Jersey et Pittsburgh. Ayant offert un contrat de deux ans et un plus gros montant, ce sont finalement les Penguins qui l’ont convaincu. On voulait faire de lui le protecteur de Mario Lemieux. Il ne joua par contre que 9 matchs avec Pittsburgh. Il joua aussi à Muskegon dans la Ligue internationale, mais rata la majeure partie de la saison en raison d’une blessure à un bras.

L’année suivante, il y avait une nouvelle administration à Pittsburgh et Mann ne faisait plus partie des plans. Espérant qu’il prenne sa retraite, on l’envoya avec le Ice d’Indianapolis, une équipe indépendante de l’IHL, où il écoula la dernière année de son contrat.

Par la suite, il s’est établi en Mauricie, où il a investi en immobilier. Au fil des ans, celui que tous qualifient de sympathique a participé à des centaines de matchs des anciens et à une multitude de parties de balle-molle pour une variété d’activités et d’oeuvres de charité.

Si sa fiche de 10 buts et 20 passes et 895 minutes de pénalité en 293 matchs montre bien qu’il a rempli le mandat qu’on s’attendait de lui, il demeure qu’il aurait bien aimé qu’on lui laisse la chance de montrer l’ensemble de son talent de hockeyeur.

Aux dernières nouvelles, Mann s’occupe de patinoires extérieures dans la région de Trois-Rivières.

S’il nous lit, nous le saluons!

Sources :

Croc, juillet 1985, page 52,

″Jimmy Mann libéré sans condition″, PC, 23 mars 1979, Le Soleil, page C1,

″Que puis-je demander de plus″ - Jimmy Mann de Mario Goupil, 10 août 1979, La Tribune, page 19,

″Mann pourrait être poursuivi″, PC, 19 janvier 1982, La Presse, page S6,

″Gardner trouve légère la suspension de Mann″, UPI, 29 janvier 1982, La Presse, page S5,

″Que vient faire Mann avec les Nordiques?″ de Maurice Dumas, 7 février 1984, Le Soleil, page C1,

″Jimmy Mann arrive dans de bonnes dispositions″ d’André Bellemare, 8 février 1984, La Presse, page S17,

″Jimmy Mann de retour à Winnipeg?″, PT, 19 août 1986, La Tribune, page D1,

″Jimmy Mann sans emploi″ de Pierre Turgeon, 12 septembre 1986, La Tribune, page D1,

″Douris rappelé à Winnipeg″ de Pierre Turgeon, 28 octobre 1986, La Tribune, page D3,

″Mieux vaut pour Kordic que je ne retourne pas dans la Ligue Nationale″, MG, 17 janvier 1987, La Tribune, page D1,

″750,000$ pour 10 buts et une bonne gauche″ de Mario Goupil, 3 décembre 1988, La Tribune, page D1,

″Jimmy Mann aurait bien voulu jouer au hockey″ de Mario Goupil, 25 février 1993, La Tribune, page B3,

″Jimmy Mann se désole de l’interdiction de jouer au hockey à l’extérieur″, Toujours le matin, 3 décembre 2020, Ohdio (radio-canada.ca),

hockedraftcentral.com, wikipedia.org.