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vendredi 24 octobre 2025

La famille Kapanen : une dynastie du hockey finlandais

 


 

 

Hier soir avait lieu un match entre le Canadien et les Oilers, mettant en vedette le fringant Oliver Kapanen du CH face à son cousin Kasperi Kapanen dans le camp adverse. Les Oilers l’ont finalement emporté in extremis 6 à 5, mais Oliver s’est illustré avec deux passes, contrairement à son cousin, blanchi de la feuille de pointage.

Il s’agissait de la première confrontation entre les cousins Kapanen dans la LNH. La famille Kapanen occupe toutefois depuis longtemps une place importante dans l’histoire du hockey finlandais, international, et, depuis les années 1990, dans celle de la LNH.

Voici un survol de cette véritable royauté du hockey finlandais.

 

Hannu Kapanen avec le HIFK (Helsinki)

Le premier des Kapanen à se distinguer fut Hannu Kapanen, né le 13 mars 1951 à Kontiolahti. Petit attaquant de 5 pi 9 po et 167 lb, il débuta en 1968 dans la principale ligue du pays, la SM-sarja, remplacée par la SM-liiga en 1975. Il évolua pour plusieurs clubs (JoKP, Karhu-Kissat et HIFK) avant de se joindre au Jokerit d’Helsinki en 1974.

Sa meilleure saison fut celle de 1975-1976, alors qu’il mena le Jokerit avec 53 points, dont 29 buts, en seulement 36 matchs.

Il représenta également la Finlande aux Jeux olympiques de 1976, récoltant quatre points en six matchs, ainsi qu’à plusieurs championnats du monde.

En 1977, il rejoignit les rangs du HIFK, remportant le championnat national en 1980. Il disputa ensuite cinq saisons en deuxième division avec le JoKP avant de prendre sa retraite en 1985. Par la suite, il devint un entraîneur respecté à travers la SM-liiga, occupant divers postes d’entraîneur-chef ou d’adjoint jusqu’en 2007.

Il fut intronisé au Temple de la renommée du hockey finlandais en 2006.

 

Jari Kapanen avec le Jokerit d'Helsinki

 

Frère cadet de Hannu, Jari Kapanen est pour sa part né le 1er mars 1954 à Joensuu. Évoluant également comme attaquant, Jari connut presque le même parcours que son frère, avec les 3 années de différence entre les deux. Il débuta lui aussi avec le JoKP, en 1971, ensuite TPS et le Karhu-Kissat. Les deux frères furent toutefois réunis en même temps avec le Jokerit, soit en 1974-75. Hannu quitta toutefois pour les rivaux du HIFK en 1977, mais Jari continua avec Jokerit jusqu'en 1980, étant élu capitaine en 1978. Il remporta également le trophée équivalant au Lady Byng dans la LNH, soit celui du joueur le plus gentilhomme en 1975.

En 1980, il quitta à son tour pour le HIFK, au moment où son frère descendait en deuxième division. Jari remporta lui aussi un championnat national avec HIFK, en 1983, avant de prendre sa retraite en 1987.


Sami Kapanen a joué pour les Whalers/Hurricanes de 1995 à 2003

 

Le plus illustre Kapanen (jusqu'à maintenant) est le fils de Hannu, Sami. Né le 14 juin 1973, alors que le paternel jouait avec le HIFK, Sami Kapanen était également attaquant de petit format (5'10") au talent explosif.

Formé au sein du KalPa, il évolua sous la direction de son père en 1992-1993. Dès ses années juniors, il brilla à l’international : or au championnat U17 de 1990 et bronze au U18 en 1991. En SM-liiga, il perça rapidement et fut nommé sur l’équipe d’étoiles en 1993-1994 grâce à 55 points en 48 matchs.

Aux Jeux olympiques de Lillehammer (1994), il aida la Finlande à décrocher la médaille de bronze — seulement la deuxième médaille olympique du pays au hockey —, ajoutant aussi l’argent aux championnats du monde la même année.

Après une autre médaille, d'or cette fois-ci, aux championnats du monde de 1995, Sami fut repêché en 4e ronde, 87e au total, par les Whalers de Hartford au repêchage de 1995. Déjà agé de 22 ans, il fit le saut directement dans l'organisation bientôt défunte pour la saison 1995-96.

Il débuta avec un bref séjour avec le club-école, les Falcons de Springfield. Après une excellente récolte de 31 points en 28 matchs dans la AHL, il fut rappelé à Hartford pour le restant de la saison, obtenant un modeste 5 buts et 4 passes en 35 matchs. Il fit partie des Whalers lors de leur dernière saison en 1996-97 (25 points en 45 matchs) avant de suivre l'équipe en Caroline.  

 


C'est avec les Hurricanes qu'il connut ses meilleures années, récoltant en moyenne 59 points par saison lors des 5 années suivantes, à une époque où la «dead puck era» était en plein essor et où les petits attaquants de son genre avaient beaucoup de difficulté à manœuvrer. Son sommet en carrière fut atteint en 2001-02 avec une fiche de 27 buts et 42 passes pour 69 points. Il participa 2 fois au match des étoiles (2000 et 2002), se distinguant à chaque fois comme étant le plus rapide patineur à chaque instance. Il participa également au parcours cendrillon des Hurricanes jusqu'à la finale de 2002, s'inclinant toutefois en 4 matchs contre Détroit.


Kapanen et les Hurricanes eurent un difficile lendemain de veille la saison suivante. Il avait été contraint à seulement 1 but en 23 matchs lors des séries, et sa guigne continua en 2002-03. En perte de vitesse, les Hurricanes l'échangèrent aux Flyers en février 2003 en compagnie de Ryan Bast. En retour, les  Hurricanes mirent la main sur l'espoir décevant Pavel Brendl ainsi que du défenseur montréalais Bruno St.Jacques.

Ce fut un bon changement d'air pour Kapanen qui obtint 13 points en 28 matchs pour clore la saison. Il devint davantage un attaquant de soutien au sein de ces Flyers bien garnis, avec qui il joua jusqu'en 2008. Il se distingua toutefois davantage en séries, amassant 17 points en deux tournois printaniers. 

On se souvient toutefois davantage de Kapanen lors ce ces années à Philadelphie pour avoir été magistralement sonné par Darcy Tucker des Maple Leafs...

 

Il signa un nouveau contrat avec les Flyers au retour du lock-out. Après une saison de 25 points en 2006-07 et seulement 8 en 2007-08, Kapanen annonça qu'il quitta la LNH pour retourner jouer dans la SM-Liiga avec son ancien club junior, le KalPa, où il fut immédiatement nommé capitaine. Il était également propriétaire de l'équipe depuis la saison 2003-04, un peu comme Mario Lemieux à Pittsburgh, il était alors joueur/proprio/capitaine. Il occupa également brièvement le rôle de DG en 2011. 

Après un courte année sabbatique en 2010-11, il revint au jeu pour trois autres saisons. Il fut rejoint alors par son jeune fils Kasperi qui faisait jusque-là partie du club junior de KalPa. Le duo père-fils joua ensemble jusqu'à la retraite officielle de Sami en 2014.

Sami et Kasperi Kapanen avec KalPa
 

Suite à sa retraite comme joueur, Sami demeura propriétaire de KalPa jusqu'en 2020, occupant parfois le rôle d'entraineur ou d'assistant. Il quitta ensuite pour devenir entraineur du HC Lugano. Il devint plus tard recruteur pour les Flyers mais a récemment quitté pour revenir en Finlande comme entraineur-chef des Pelicans de Lahti.

Sami Kapanen fut élu au temple de la renommée finlandais en 2015.


Kimmo Kapanen


Frère cadet de Sami, fils de Hannu et oncle de Kasperi, Kimmo Kapanen brisa toutefois le moule familial de petits attaquants rapides et habiles pour plutôt choisir d'être gardien.

Mais il suivit le reste de la famille, se développant lui aussi avec le KalPa junior et pro avec son frère et sous les ordres du père. Il était toutefois encore jeune et inexpérimenté et ne joua qu'une poignée de matchs comme gardien auxiliaire avec le club, jouant davantage avec le club U20.

Il suivit Sami avec le HIFK en 1994-95, jouant 8 matchs. Il évolua dans la SM-Liiga pour plusieurs clubs jusqu'en 2001. Il alterna entre plusieurs ligues et pays (Allemagne, Suède, Finlande) jusqu'en 2008, jouant principalement pour le Timra IK en suède pendant 4 saisons. 

Il devint ensuite entraineur des gardiens du KalPa, et plus tard DG de Timra.


Kasperi Kapanen

Comme vous avez pu voir, les Kapanen deviennent rapidement père à leur tour et parviennent à jouer avec la lignée précédente. Kasperi Kapanen, fils de Sami, est né le 23 juillet 1996, alors que Sami commençait à peine dans la LNH avec les Whalers. Il est toutefois né en Finlande durant l'été et a donc la nationalité finlandaise.

Comme son oncle Kimmo, Kasperi brisa lui aussi le moule à sa manière, étant davantage plus grand et costaud à 6'1" et 194 livres. Après avoir fait ses classes avec KalPa, il devint un des espoirs en vue de la première ronde du repêchage de 2014. Il fut choisi au 22e rang par les Penguins de Pittsburgh. Mais après seulement un an dans l'organisation de Pennsylvanie, où il demeura en Finlande et dans la AHL, il fut inclus dans la méga-transaction avec les Maple Leafs amenant Phil Kessel à Pittsburgh.

Il passa 5 saisons avec les Leafs, récoltant un sommet en carrière de 20 buts et 24 passes en 2018-19. Il fut réaquis par les Penguins en 2020 et y joua trois saisons. Il fut toutefois placé au ballotage en février 2023 et réclamé par les Blues. Même scénario par la suite alors qu'il joua avec les Blues jusqu'à une autre démotion au ballotage en novembre 2024, où il fut réclamé par les Oilers et où il semble avoir retrouvé une belle niche comme attaquant de soutien. Il a obtenu 6 points en 12 matchs lors du dernier parcours en séries des Oilers au printemps dernier.


Oliver Kapanen

Fils de Kimmo, oncle de Sami, cousin de Kasperi, petit-fils de Hannu et etc... Oliver Kapanen est le plus récent du clan à fouler les glaces de la LNH avec le Canadien de Montréal qui en fit son choix de 2e ronde (64e au total) en 2021.

Il a sans surprise été formé avec KalPa, au junior et ensuite chez les pros. Il représenta la Finlande à de nombreuses éditions du championnat junior, étant même nommé capitaine de son pays aux U20 de 2023. Après une dernière saison avec Kalpa en 23-24, il traversa l'Atlantique en 24-25, faisant ses débuts avec l'organisation montréalaise. Il commença même l'année avec le grand club, avant d'être finalement prêté au club Timra IK en suède, club où son père Kimmo était toujours DG. Il y connut une très bonne saison (35 points en 36 matchs) mais fut retourné à Montréal pour terminer l'année.

Ses premiers matchs furent toutefois timides, seulement 2 passes en 18 matchs et une autre passe en séries. Il termina ensuite le calendrier avec le Rocket de Laval, amassant 6 points.

Tout ce trimbalage en 2024-25 semble malgré tout avoir porté ses fruits, puisqu'il connait un départ canon en 2025-26 avec 6 points en 9 matchs au moment d'écrire ces lignes.

 

Konsta Kapanen avec le KalPa
 

Deuxième fils de Sami et petit frère de Kasperi, Konsta Kapanen est né le 29 septembre 2003 et est le dernier de la lignée, pour l'instant, à se rendre au niveau professionnel. Non-repêché dans la LNH, il évolue présentement avec le club familial, le KalPa. Il y est depuis toujours en fait, soit depuis ses débuts avec le club KalPa U16 en 2018-19.

Si les autres avant lui ont un peu brisé le moule, Konsta est davantage «old school Kapanen» en tant qu'attaquant de 5'9" et 160 livres. 

S'il ne figure pas sur le radar de la LNH, il a toutefois la distinction d'être le seul de la famille Kapanen à avoir remporté le titre de la SM-Liiga avec KalPa, qui vient de remporter le premier titre de son histoire en 2025. 

Je vous laisse justement avec ce premier titre du KalPa, ce qui devait être un moment mémorable pour toute la famille Kapanen.

Vous pouvez y voir un but de Konsta Kapanen à 0:48 min. 

 

 

samedi 18 octobre 2025

Le plus d'équipes pro en même temps


Les saisons 1998-99 et 1999-00 ont vu un nombre records de 139 équipes professionnelles
dispersées sur toute l'Amérique du Nord dans 8 ligues.
(Zoomez pour une plus grande résolution)
 

(sources logos et images: sportslogos.net, funwhileitlasted.net)


Comme vu dans mon texte précédent, les saisons 1995-96 et 2008-09 furent les deux occurrences où on assista à un record de 9 ligues professionnelles/mineures/semi-pro lors d'une même saison, en Amérique du nord. 
 
Mais encore là, ce n'était toutefois pas le record en ce qui concerne le nombre d'équipes en même temps. 
 
Cet autre record appartient aux deux saisons consécutives qu'étaient 1998-99 et 1999-2000. Le paysage nord américain du hockey pro au tournant du siècle était alors étendu sur 8 ligues, incroyablement les mêmes d'une année à la suivante. Quelques équipes ont quitté le bateau pour être remplacées lors de la 2e, mais sans changer le nombre total.
 
Les voici:
 
1998-99: 139 clubs dans 8 ligues

LNH: 27 clubs (première saison pour Nashville)
AHL: 19 clubs
• IHL: 16 clubs (vers la fin de son existence, aura plafonnée en 95-96 avec 19 clubs)
• ECHL: 27 clubs (le petit circuit qui ramasse les miettes de la IHL)
WCHL: West Coast Hockey League): 9 clubs
WPHL: Western Professionnal Hockey League: 19 clubs, souvent mélangée (avec raison) avec la précédente, la WPHL (96-01) voyait encore plus gros que cette dernière avec un sommet de 19 équipes, mais subira le même sort, étant absorbée dans la CHL en 2001, en même temps que la IHL fut dissoute.
UHL: United Hockey League: 11 clubs. Anciennement la CoHL (Colonial Hockey League), renommée UHL en 1997. Elle aussi récupère des équipes orphelines de la IHL.
CHL: Central Hockey League: 11 clubs. 

WPHL



 1999-00: 139 clubs dans 8 ligues - pareil que 98-99 mais pas le même nombres d'équipes partout.

LNH: 28 clubs (première saison pour les Thrashers d'Atlanta)
AHL: 19 clubs
IHL: 13 clubs (avant-dernière saison, 2 clubs de la saison précédente ont migré dans la UHL et CHL)
ECHL: 28 clubs (la petite ligue désormais grande)
WCHL: 8 clubs
WPHL: 18 clubs
UHL: 14 clubs 
CHL: 11 clubs 

Donc de 98-99 à 99-00, quelques changements et migrations. La CHL a par exemple rescapé le Ice d'Indianapolis de la IHL mais avait aussi perdu une équipe, est donc demeurée à 11 clubs.
 
Pourquoi pas encore une autre archive vidéo? Cette fois-ci allons donc voir ce que ça donne dans la WPHL, parce que pourquoi pas? Voici le match des étoiles des la WPHL de 2000 mettant en vedette l'équipe «World» (comme dans la LNH à l'époque) contre l'équipe «Texas»? WTF?
 
 


Donc de 1998 à 2000, c'était «stable» à 139 équipes dans 8 ligues, les seuls changements notables découlant de la fin imminente de la IHL. D'ailleurs, beaucoup de ces ligues inférieures sous la IHL avaient vu jour en réponse à cette dernière. Lors de sa fondation et pour la majorité de son histoire, la IHL avait comme mission d'avoir des clubs principalement au midwest, dans des petits marchés en dehors des ligues majeures, avec quelques exceptions près. 
 
Les idées de grandeur de la IHL (jusqu'à vouloir rivaliser avec la LNH durant la grève de 1994) firent en sorte qu'il y avait de plus en plus de clubs dans des marchés majeurs et sur une plus grande superficie (Phoenix, Denver, San Diego, etc). En contrepartie, les plus petits marchés (Fort Wayne, Kalamazoo, Saginaw, etc.) décidèrent de former ou joindre de nouvelles ligues qui se réclamaient les anciens territoires délaissées par la IHL.

C'est principalement la ECHL qui en profita au final, gagnant cette «guerre de l’absorption» des ligues mineures. En analysant à fond, l'ADN de la ECHL inclut les deux IHL, la WCHL, la WPHL, la UHL et CHL. Quelques clubs et/ou marchés sont aussi parvenu à rejoindre la AHL (Chicago, Houston, Milwaukee)
 
Donc présentement c'est évidemment beaucoup plus stable. Ce l'était aussi d'une certaine manière avant les années 90-2000. Il y eut plusieurs saisons vers la fin des années 80 et début 90 où on ne retrouvait que 4 ligues (LNH,AHL,IHL,ACHL ou ECHL), tandis que dans les années pré-expansion de 1967, c'était aussi stable à environ 5-6 ligues par saison. 
 
Les années 70 ont parfois vu voir 7 même 8 ligues en même temps comme par exemple en 1973-74 (LNH, IHL, AHL, WHL, CHL, AMH, NAHL, SHL).
 
Depuis 2014, le niveau se situe annuellement dans les 100-120 équipes par saison, à l'exception notable, bien sûr, de la saison covid de 2020-21 où l'on chuta de 114 à 82, la LNH étant la seule à garder tous ses clubs (sur un calendrier réduit). Presque toutes les autres ligues virent leur nombre de membres chuter jusqu'à la moitié, tandis que la LNAH prit carrément une sabbatique. On revint à 114 équipes la saison suivante.

On se dit à la prochaine, sur pourquoi pas, un peu de IHL circa 1999...

 
 

Wow. Gilbert Dionne. J'oubliais qu'il avait son numéro retiré à Cincinnati...



mardi 14 octobre 2025

Le plus de ligues pro en même temps

 

(sources logos et images: sportslogos.net, funwhileitlasted.net)


Depuis la venue du sport et du hockey professionnel, il y eut une multitude de développements et déploiements d'équipes à travers les ligues et les âges. Le hockey nord-américain s’est construit à travers un enchevêtrement de ligues, dont certaines n’ont duré que quelques saisons. En plus de la LNH, les circuits mineurs, de développement (club-écoles), semi-pro et autres niveaux indéfinissables ont parsemé le paysage du hockey nord-américain depuis plus d'un siècle. 

En ce moment présent, nous avons ce que je considère 6 ligues pro/mineures/semi-pro en Amérique du nord, et cela n'a pas changé depuis 2014.

  • LNH -  Ligue Nationale de Hockey
  • AHL - Ligue américaine de Hockey
  • ECHL - anciennement «East Coast Hockey League» mais désormais «acronyme orphelin»
  • SPHL - anciennement «Southern Professionnal Hockey League», également une orpheline de nom.
  • LNAH - Ligue Nord-Américaine de Hockey - Autrefois la Ligue de hockey Semi-Pro du Québec (LHSPQ). Reconnue comme professionnelle depuis 2004.
  • FPHL - Federal Prospects Hockey League - En quelque sorte le penchant de la LNAH aux États-Unis depuis 2010.

Mais auparavant, les quelques développements majeurs du siècle précédent furent, entre autres: 

  • La American Hockey Association (AHA 1926-1942) - ligue professionnelle mineure qui fut la première à implanter des équipes dans le sud des États-Unis (Oklahoma et Missouri). A quelque peu flirté avec une rivalité directe avec la LNH avec maintes manigances, traités rompus et installation de franchise dans des marchés convoités ou occupés (Détroit, Chicago, St.Louis).
  • La Canadian Professional Hockey League (CPHL, 1926-1930) : ligue mineure en Ontario et la frontière du Michigan. Aussi connue sous le nom de ligue Can-Am. Elle a aussi tenté des incursions dans des marchés de la LNH.
  • La International Hockey League (IHL, 1929-1936 - première version): née d’un exode d'équipes de la CPHL, la première IHL était un pallier important juste en dessous de la LNH. Les ligues Can-Am et IHL ont ensuite fusionné en 1940 pour créer l’International-American Hockey League, qui est devenue ensuite l’AHL que l'on connait.
  • La Eastern Professional Hockey League (EPHL, 1959-1963) : l’une des premières ligues de «club-écoles officiels» parrainés directement par la LNH.
  • CHL (Central Hockey League, 1963-1984) – Continuation de la EPHL. Ligue mineure centrale affiliée à la LNH, longtemps considérée comme un excellent circuit de développement, par moment même le circuit principal pour plusieurs équipes comme les Blackhawks (Blackhawks de Dallas) et le Canadien (Apollos de Houston). 
  • La EHL (Eastern Hockey League, 1933-1973) – Principale ligue mineure de la côte Est pendant 40 ans. Réputée pour son jeu rude et populaire. Elle a inspiré en partie le film Slapshot. Plusieurs incursions dans le sud des États-Unis.
Les Rebels de Roanoke - Eastern Hockey League

  • La IHL (International Hockey League, 1945-2001) – Grande ligue mineure du Midwest, longtemps rivale de l’AHL. Très solide jusqu’aux années 1990, mais disparue du radar en 2001 après une expansion trop ambitieuse. Grande gagnante par la suite? La ECHL... 
  • La WHL (Western Hockey League, 1952-1974) – Ligue professionnelle de l’Ouest nord-américain, À un moment presque du calibre de la LNH et rumeurs de fusion. Elle disparaît graduellement après la grande expansion de la LNH en 1967, plusieurs de ses marchés obtenant ensuite des clubs majeurs, dans la grande ligue ou l'AMH, ou démotions dans d'autres circuits.
  • La création de l'inévitable World Hockey Association (WHA 1972-1979) comme alternative à la LNH a forcé plusieurs changements: augmentation des salaires, concurrence pour les joueurs, pression sur le modèle économique de la LNH. Si certains clubs dominants comme les Whalers, Nordiques et Jets ont fait de l'AMH une digne ligue rivale, il y a avait maints clubs qui auraient été classés dans les bas fonds de l'AHL, IHL ou autres...
  • La NAHL (North American Hockey League, 1973-1977) – Successeure de l’EHL, active dans le Nord-Est et le Midwest. Ligue colorée et violente, qui, comme sa prédécesseure, a inspiré l’univers de Slap Shot, le film étant tournée pendant les deux dernières années de son existence.
  • La ECHL (depuis 1988) – Ligue professionnelle continentale de troisième niveau ou simplement identifiée comme «AA», elle s'est graduellement développé aujourd’hui au rang de second circuit de développement en Amérique du Nord. Fermement campé dans les rangs, LNH-AHL-ECHL forment le trio/trinité du hockey professionnel nord-américain.

IHL - 1945-2001 - Ligue hôtesse des très éphémères Rafales de Québec

 

Ce ne sont ici que les véritables ligues mineures (et majeures pour l'AMH) d'importance de leur époques. Il y a eu une autre multitude de ligues et d'équipes «on the side» qui ont tenté de s'inclure dans le portrait, qui ont parfois réussi momentanément leur pari, pour ensuite être soit dissout(e)s ou absorbé(e)s. C'est parfois du mineur tertiaire, voir quadrilatère (probablement pas le bon terme, non je sais, quaternaire) et autre ligues semi-pros selon vos définitions.

En voici encore quelques-unes, mais un peu moins détaillé parce que je veux pas plus vous perdre... C'est surtout une manière pour moi de vérifier que mes liens sont linkés ou me crinquer plus tard à faire d'autres textes:

  • ACHL (Atlantic Coast Hockey League, 1981-1987) – Petite ligue mineure du Sud-Est américain, instable mais précurseure des futurs circuits comme l’ECHL.
  • WCHL (West Cost Hockey League, 1996-2003) – Ligue professionnelle de la côte ouest s'étendant de l'Alaska à l'Arizona, fusionnée ensuite avec la ECHL en 2003
  • CoHL (Colonial Hockey League, 1991-1997) – Ligue régionale du Midwest et de l’Ontario, rebaptisée United Hockey League (UHL) et sous le nom vacant International Hockey League (IHL) par la suite. Fusionne avec la CHL en 2010. 
  • CHL (Central Hockey League 1992-2014) – Ligue refondée et indépendante, implantée surtout dans le sud et le Midwest; elle fusionne avec l’ECHL en 2014.

WCHL - 1996-2003
 

Bref c'est tout un tas de ligues et par le fait même d'équipes qui ont gravité autour de la LNH depuis très longtemps. Je continuerais à en décortiquer des dizaines. Mais je dois plutôt passer à mon point principal, soit à quel moment y-a-t'il eu le plus de ligues et/ou d'équipes en même temps? À moment donné ça prend un titre à tout ça.

Faque j'avais pas trop le choix. Il fallait que quelqu'un découvre ça. C'était pas facile et il semble que personne d'aussi craqué ait osé checker à moment donné. Alors je me suis starté un Excel, je me suis replongé dans d'anciennes formules de codage, et j'ai fais ça:


Zoomez pour voir un extrait de mon Excel compliqué...
  

Comme je disais au début, nous avons présentement 6 ligues sur l'échiquier nord-américain, ce qui donne un total actuel de 125 équipes pour la saison 2025-26 en cours. Il y a bien sûr une synergie évidente avec le trio LNH-AHL-ECHL qui ont chacune (ou tente d'avoir) le même nombre d'équipes (32 LNH, 32 AHL et 30 ECHL), ce qui fait inévitablement gonfler le total. 

Il ne s'agit toutefois pas du record dans les deux cas.

Il y eut à deux reprises un record de 9 ligues au même moment. Il s'agit des saisons 1995-96 et 2008-09. Il y avait alors congestion au niveau du nombre de ligues, dont, vous vous en doutez, plusieurs qui n'ont pas duré très longtemps et/ou ont été absorbées durant ces fastes et (un peu trop) prospères années 90 et 2000, frôlant parfois, même souvent les frontières du réalisme économique. La saison 95-96 était d'ailleurs la première fois que l'on dépassa le cap des 100 équipes professionnelles et semi-pro en même temps.  

Vous aimez les histoires à la Slap Shot des années 70 qu'on vous ramène tout le temps (surtout moi), et bien c'était juste transposé et exponentiel dans les années 90. Le gars écoutait pas du Kiss dans l'autobus, il écoutait Metallica. Le paysage de plusieurs de ces villes en déclin urbain changeait à peine. C’était l'ère des ligues audacieuses, parfois improvisées, où chaque région semblait vouloir son propre circuit — souvent sans le bassin économique ou démographique pour le soutenir. 

Certaines ligues, comme la WCHL ou la CoHL (future UHL), tentaient de se tailler une niche en misant sur les petits marchés oubliés par les grandes organisations. Même que la mission officielle même de la CoHL était de rapatrier d'anciens marchés low-level qui s'étaient fait larguer par un proprio en quête de plus verts pâturage. De nouvelles équipes de la IHL à Atlanta, Denver ou Kansas City, avait laissé en plan derrière elle des équipes de longues date et mythiques comme les K-Wings du Michigan et les magnifiques Komets de Fort Wayne

Pourquoi pas une petite pause vidéo? Voici du hockey de la UHL en 1999. On y voit au passage le Jonquiérois Robin Bouchard, champion pointeur de l'histoire de cette ligue, remporter la «Colonial Cup».


 

 

Voici donc décortiquée cette saison 1995-96 - Première saison à 100+ équipes et record de 9 ligues

  • SHL (1995-96)
    LNH: 26 clubs, dont les récents des expansions  (SJ,TB,FLA,OTT)
  • AHL: 18 clubs (en grande rivalité avec la IHL)
  • IHL: 19 clubs (temporairement plus que la AHL)
  • ECHL: 21 clubs (le petit circuit qui veut)
  • CHL: 6 clubs (bientôt 12)
  • WCHL: 7 clubs (bientôt en compétition avec la WPHL (que vous verrez plus loin)
  • CoHL: 9 clubs 
  • SHL (Southern Hockey League): Une ligue on ne peut plus profonde établie au centre-sud des US qui n'a duré que cette seule saison 95-96. J'y ai retrouvé l'ancien des Nordiques Max Middendorf (bien sûr). J'y ai aussi retrouvé chez les champions, les Channel Cats de Hunstville, nul autre que l'ancien des Sharks Craig Coxe.
  • *La NAL (North American League): 5 clubs?  
    Une ligue à prendre entre parenthèses car à ce jour, il n'est pas encore 100% concluant que des matchs de cette ligue ont bel et bien eu lieu. Ou à quelle point elle aurait été «professionnelles». Le consensus le plus clair est qu'il s'agissait d'un scam de blanchiment d'argent et qu'il y aurait eu seulement deux clubs qui ont réussi à démarrer la saison (l'une contre l'autre) le temps de deux matchs avant de clore boutique. Les deux équipes furent celles de Eugene (Oregon) et Mexico City. Apparemment que Link Gaetz aurait joué pour l'équipe des Toreros de Mexico City. C'est assurément à suivre dans un autre texte. 


Une coupure prouvant possiblement l'existence de la NAL


Malgré l'échec, il s'agissait tout de même des premiers matchs professionnels dans l'histoire du Méxique.

Craig Coxe et Link Gaetz... D'après moi, Craig avait invité son ancien coéquipier Link à venir le rejoindre dans sa nouvelle SHL mais Link s'est égaré en chemin et s'est ramassé au Mexique dans la NAL parce que... Link Gaetz.  
 
Mais au final, cette ligue a été enregistrée et cataloguée professionnelle. Quelques joueurs ont probablement reçu une avance ou plus vraisemblablement un chèque qui a rebondi. 
 
Si tout ça est bien vrai et véridique, ç'est probablement le record de la ligue au plus court calendrier de l'histoire. Ou La plus courte durée de vie en ayant tout autant disputé des matchs. 
  • Total 1995-96: 117 équipes dans 9 ligues* (astérisque important)


Komets de Fort Wayne, de retour dans la International Hockey League (elle aussi de retour), champions trois ans d'affilée (2008 à 2010).

2008-09 - 9 ligues: Record de 95-96 réédité

  • LNH: 30 clubs depuis les expansions 98 à 2000 (NSH,ATL,CLB,MIN)
  • AHL: 29 clubs (désormais deuxième échelon incontestable depuis la fin de la IHL en 2001)
  • ECHL: 23 clubs (le petit circuit qui suit encore)
  • CHL (Central Hockey League): avec un presque sommet de 16 clubs. La deuxième CHL aura duré un impressionnant 22 ans, soit de 92 à 2014, avant d'être absorbée par la ECHL. C'est même PLUS longtemps que son ancêtre (1963 à 1984). Une saison de plus.
  • SPHL: 6 clubs. D'anciens clubs de différentes ligues du sud-est s'étant essayé dans les ligues précédentes... Parviendra à devenir 4e échelon discutable...
  • LNAH: 9 clubs (La LNAH, qui dans mon livre à moi, a et avait le même calibre, sinon meilleur à la SPHL et assurément mieux que les circuits suivants. Davantage d'ex-joueurs LNH par une marge considérable. En 2008-09, on y trouvait, entre autres: Jesse Bélanger, Steve Larouche, Christian Laflamme, Sylvain Blouin, Jean-Yves Leroux, (L'autre) Alain Côté, Mathieu Descoteaux.
  • IHL: 7 clubs Une autre incarnation de la ligue internationale. Il s'agissait en fait de la UHL vue précédemment qui changea de nom en 2007 et fut ensuite absorbée par la CHL en 2010.
  • AAHL: 5 clubs. On continue dans le profond ici avec la All-American Hockey League, circuit obscur mais qui était vraisemblablement affilié avec la ECHL et autres niveaux inférieurs. La AAHL commença lors de cette saison 2008-09 mais de dura que jusqu'en 2010-11. 

    (Connais fuckall de la AAHL. Note à moi-même, prendre la AAHL en note.)

  • EPHL (Eastern Professionnal Hockey League): 4 clubs. Autre ligue très inférieure qui n'aura duré qu'une saison. La EPHL a quand même eu un calendrier de 50 matchs avec seulement 4 clubs de New York (Brooklyn), West Orange (New Jersey), Danbury (Connecticut) et les Hudson Valley Bears de Poughkeepsie (New York). 

Euhhh... nul autre que Ron Duguay a joué 1 match pour les Jersey Rockhoppers et 1 match pour les Aces de Brooklyn. Âgé de 51 ans et plus de six ans après avoir disputé son dernier match professionnel, Duguay a joué deux parties dans la EPHL afin de récolter des fonds pour une organisation à but non lucratif associée au Madison Square Garden. Duguay aurait même signé une décharge et a joué son match avec les Brooklyn Aces sans casque, laissant ses cheveux flotter librement comme lorsqu’il jouait dans la LNH. À 37 secondes de la fin du temps réglementaire, il a effectué la passe menant au but égalisateur, mais les Aces ont perdu 4-3 en prolongation.
  • Total: 128 équipes dans 9 ligues. 
  
C'était donc les deux saisons qui se partagent le record du concours du plus de ligues en même temps.

Mais malgré tout, les 128 équipes de 2008-09 ne sont étonnement pas non plus le record pour le plus d'équipes au total en même temps. Le vrai record remonte à plus de 20 ans. 

J'y reviendrai... En attendant, voici un pas si vintage Ron Duguay:

dimanche 12 octobre 2025

Excursion LVEUP - Centre Michel-Brière de Malartic

 

Plus de 55 ans après l’accident de la route qui a éventuellement coûté la vie au joueur d’avant des Penguins, Michel Brière, l’événement demeure traumatisant dans sa communauté d’origine, Malartic, en Abitibi. Les quelques locaux à qui j’ai parlés et qui étaient nés à ce moment en avaient encore des souvenirs vifs.  Le texte de 2009 au sujet de cette histoire avait suscité de nombreux commentaires émouvants, incluant celui de sa conjointe.  RDS avait aussi réalisé un documentaire poignant à ce sujet en 2021, en collaboration avec la famille.

Visible de la route 117, je me devais donc de faire un arrêt à l’aréna qui porte son nom, alors que j'étais dans la région.

Si celui-ci date à la base des années 1950, il a été rénové de fond en comble en 2018. Fait intéressant, les rénovations, au coût de 7M$, ont été réalisées par la firme BGLA. Il s’agit du cabinet d’architectes où Martin Brière, le fils de Michel, est associé. Il a évidemment participé au projet qui porte le nom du père qu’il n’a pas vraiment connu, en raison des circonstances malheureuses. 

L’extérieur est de couleurs bleu, noir et jaune, les couleurs des Penguins au moment où Brière a porté leur uniforme. Une belle attention. 

L’endroit comporte une magnifique et imposante structure de bois, que le projet de rénovation s’est fait un devoir de préserver, sabler et restaurer. 



On trouve bien sûr une bannière à l'effigie du héros local.

 

À l'entrée, on trouve un présentoir où il y a de nombreux articles souvenirs.

 

Si Brière a joué son junior avec les Bruins de Shawinigan, il a été prêté (comme ça se faisait à l'époque) aux Éperviers de Sorel pour le tournoi de la Coupe Memorial.  C'est donc avec eux qu'il a compté son dernier but junior.
Un hommage à la famille

À droite, une rondelle à l'effigie des Seals d'Oakland.  Le 12 avril 1970, Brière a compté en prolongation un but contre Gary "Suitcase" Smith, ce qui a permis aux Penguins d'éliminer les Seals et de remporter leur première série. 
Le trophée remporté comme meilleur recrue chez les Penguins en 1969-70.  Au niveau de la ligue, c'est Danny Grant qui a remporté le Trophée Calder.

 

Les citoyens de Malartic peuvent être fiers, autant de la carrière du père que de l’œuvre du fils.  On salue la famille et tous les malarticois.

 

Sources : 

″Les Sorelois nouveaux champions juniors du Québec″ de Richard Camirand, 31 mars 1969, Montréal-Matin, page 75, 

″Sorel trouve chaussure à son pied″ d’Yvon Pedneault, 26 avril 1969, Montréal-Matin, page 57, 

″Grande inauguration du Centre Michel-Brière de Malartic″ de Marc-Olivier Thibault, 24 mars 2018, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca), 

″La fin tragique du conte de fées de Michel Brière″ d’Alain Bergeron, 29 mai 2020, Journal de Québec (journaldequebec.com), 

″Michel Brière : La mine d’or de Malartic″, 25 janvier 2021, RDS (rds.ca), 

″Les Penguins n’ont pas oublié Michel Brière″ de Guillaume Lefrançois, 12 mars 2024, La Presse (lapresse.ca).

samedi 11 octobre 2025

Petites photos pour le plaisir #104 - Rivière Laine

 

Saviez-vous que les gens de Vassan, près de Val-d’Or, ont voulu rendre hommage à Patrick Laine en nommant une rivière en son honneur? On peut la croiser en passant sur la route 111. 

 

Sa profondeur est à la hauteur de son jeu défensif. 

 

Sans blague, cette rivière (qui ressemble à un ruisseau à cet endroit) longue de 31 kilomètres se jette éventuellement dans la rivière Harricana. 

Quant à Laine, aussi bien s’y faire. Il fait à Montréal ce qu’il a fait à Columbus et à Winnipeg. Il a des atouts indéniables en offensive, mais ce n’est pas son arrivée avec les Canadiens qui allait faire de lui un aspirant au Trophée Frank Selke

Apprécions-le (ou pas) pour ce qu’il peut apporter. Pour le reste, ne nous berçons pas d’illusions…

mercredi 8 octobre 2025

La Central Hockey League (1992-2014)



La Central Hockey League, à ne pas initialement confondre avec sa première version (1963-84) et autres circuits antérieurs, voit le jour en 1992, sous l’impulsion de Ray Miron et Bill Levins

Miron et Levins étaient autrefois entraîneur et DG respectivement des Blazers de l'Oklahoma dans l’ancienne CHL pendant les années 60 et 70. Miron avait également été DG des Oilers de Tulsa de 1964 à 1974 et auparavant dans l'ancienne EHL avec les Knights de Nashville. Il fut plus tard promu comme DG des défunts Rockies du Colorado (1976 à 1981) et travailla également dans l’organisation des Maple Leafs.

La CHL avait d’abord été créée en 1963 par la LNH pour servir de circuit de développement pour ses jeunes joueurs. Elle a accueilli plusieurs futurs grands noms, tels que Bernie Parent, Tony Esposito, Stan Smyl, Dirk Graham, Randy Carlyle, Glenn "Chico" Resch, Pete Mahovlich, Bob Bourne, Mark Messier, et surtout, de nombreux jeunes joueurs du Canadien avec les Apollos de Houston, tels que Carol Vadnais, Rogatien Vachon, Serge Savard, Jacques Lemaire et Guy Lapointe. La ligue représentait bien son nom «Central», avec des équipes principalement du midwest et des états plus à l'ouest avec des villes comme Omaha, Minneapolis, Indianapolis, Tulsa, Kansas City, mais aussi avec des tentatives peu fructueuses plus au sud ou sur les côtes du pacifique comme Memphis et Seattle. Ce fut aussi temporairement la ligue ou vécurent les très éphémères Six-Guns d'Albuquerque que j'affectionne particulièrement.

Ray Miron (3e à partir de la droite, première rangée) et les Oilers de Tulsa en 1966.

La CHL dut toutefois cesser ses activités en 1984 en raison du déclin du soutien des clubs de la LNH et de la concurrence importante d’autres circuits comme l’AHL et la IHL. Après la saison, la LNH cessa son appui financier direct. Le commissaire Bud Poile (anciennement coach des Canucks, Flyers et père de David Poile) déclara alors la ligue «inactive». Les franchises survivantes migrèrent ailleurs, par exemple Salt Lake City et Indianapolis qui rejoignirent l’International Hockey League (IHL). Les autres équipes ont ensuite tout simplement disparu ou se sont replier sur des ligues semi-pro locales.

Donc, au début des années 90, Miron et Levins unirent leurs forces pour ramener le hockey professionnel dans des villes de taille moyenne du sud et du Midwest américain, délaissées par la dissolution d’autres circuits, principalement depuis la fin de la CHL.  Il n’y eut par exemple aucune équipe professionnelle, tous circuits confondus, située au Texas entre 1982 et 1992. Même avant l'arrivée des Stars de Dallas, il n'y avait plus eu aucun club texan depuis les Blackhawks de Dallas qui avaient évolué de 1967 à 1982 dans la CHL 1.0. 

On peut véritablement appeler cela une résurrection de ligue totale. Si elle était passablement déclarée comme «inactive» par David Poile en 1982, elle était redevenue active sous les ordres de Miron et Levins qui nommèrent leur nouvelle ligue en honneur de l’ancien nom vacant. La Central Hockey League put renaître de ses cendres, 8 ans après la fin de l'originale. 

Bill Levins mourut toutefois subitement en mai 1991 avant de pouvoir voir son projet aboutir. Miron prit le relais et Levins demeura quand même comme fondateur à titre posthume. Le trophée du vainqueur de la CHL fut nommé en honneur de Levins.

Il y avait toutefois une grande différence entre les deux CHL. Cette fois-ci, la ligue opéra comme seule entité propriétaire indépendante et opéra l'entièreté des franchises, du moins au départ, sans propriétaires externes ni influence de la LNH. Le fils de Ray Miron, Monte, fut nommé comme commissaire de la ligue. Monte Miron avait joué quelques saisons dans l'ancienne CHL et autres circuits.

Joe Burton
Comme autrefois, les premières équipes de la nouvelle CHL se trouvaient au Texas, en Oklahoma, au Kansas, au Tennessee et en Louisiane. On vit alors plusieurs noms renaître. Ce fut le cas des Blazers d’Oklahoma City qui deviennent rapidement la locomotive de la ligue, attirant parfois plus de 10 000 spectateurs par match, un chiffre très impressionnant pour le hockey mineur. Ils remportent le trophée Levins en 1996 et 2001. Le meilleur joueur des Blazers et de la ligue est alors le capitaine Joe Burton, qui joua 10 saisons à Oklahoma City et terminera sa carrière comme champion pointeur de l'histoire de la CHL avec 565 buts, 420 passes pour 985 points en 706 matchs.

Une autre résurrection réussie fut le cas des Oilers de Tulsa. Le hockey en Oklahoma, malgré nos préjugés nordiques, a presque toujours fonctionné. 

Les Oilers, disparus en même temps que la fin de la première CHL, sont une équipe mythique des ligues mineures, alors qu’on peut remonter jusqu’en 1928 pour retrouver les premiers Oilers de Tulsa dans la vieille American Hockey Association. Ils ont ensuite joué dans la USHL (1945 à 1951) avant de revenir dans la CHL en 1964.

Le principal fait d'arme des Oilers dans le folklore du hockey mineur fut leur couronnement comme derniers champions de la CHL en 1984, remportant les grands honneurs en tant qu’équipe itinérante. 

Après avoir déclaré faillite avant la fin de la saison, les joueurs décidèrent de jouer tout de même leurs 17 derniers matchs sur la route. Malgré cela, avec un jeune John Vanbiesbrouck dans les buts, ils terminent troisièmes et remportent l’Adams Cup en battant Salt Lake City en finale. Cet exploit devint légendaire.  (En savoir plus ici dans cet ancien texte de Martin ITFOR).

Histoire de continuer dans une parfaite résurrection, les Oilers de Tulsa 2.0 inaugurèrent parfaitement cette nouvelle incarnation de la CHL en remportant également la première «Coupe Levins» en 1993. Ce fut même ce qu'on peut appeler une parfaite finale «CHL» et «Oklahomienne» alors que leurs opposants en finale furent les Blazers d'Oklahoma City. Autre fun fact, un des meilleurs marqueurs des Oilers champions de 1993 fut nul autre que Taylor Hall. Oui. L'autre Taylor Hall.

 

Avec nul autre que Garry Unger comme coach... Unger avait lui aussi joué dans la CHL au début des années 60. On y voir aussi un ancien du Titan de Laval, Sylvain Naud.
 

La coupe Levins fut éventuellement renommée la Ray Miron President’s Cup en 2001. Mais malgré leur statut parmi les plus stables équipes de la CHL par la suite, et de la ECHL depuis 2014, les Oilers n’ont jamais remporté de championnat à nouveau. 

Parmi les autres premières équipes de 1993, on retrouvait le Freeze de Dallas, le Fire de Forth Worth, les Riverkings de Memphis et le Thunder de Wichita. Toutes ces villes avaient auparavant connu du hockey de la CHL. En plus de la bataille de l'Oklahoma (un autre parallèle avec les autres Oilers), la CHL désirait raviver l'ancienne rivalité régionale CHL entre Dallas et Forth Worth, qui, comme Dallas, avaient existé de 1967 à 1982. Le Freeze, qui jouait également dans un autre aréna que les Stars, plus miteux, ne fut bien sûr que bien temporaire alors que l'équipe plia bagage en 1995, laissant toute la place aux Stars dans la LNH.  

Le Freeze de San Jose Dallas


La ligue ajouta ensuite d’autres équipes à partir de 1995. On verra alors apparaître au cours des années suivantes des noms exotiques comme les Iguanas de San Antonio, les Channel Cats de Huntsville, les Cottonmouths de Columbus (Georgie) et les fameux Macon Whoopee, cette étrange équipe au logo semi-sexuel qui migra dans la ECHL en 2001.

Sans oublier les très éphémères, très boboches, et très rigolos Bandits de Border City. Confirmant de plus en plus mon amour pour cette ligue.

Malgré toutes les histoires «à la Slapshot» qu'on s'attend des ligues profondes, la CHL demeura relativement stable comparée à d’autres ligues mineures concurrentes. Le Thunder, les Oilers et les Blazers demeuraient les têtes d'affiche et la ligue opérait désormais annuellement entre 10 et 12 équipes au tournant du siècle.

En 2001, la CHL fusionna avec sa rivale, la Western Professional Hockey League (WPHL), un autre circuit texan-sudiste fondé en 1996, ce qui lui permit d’élargir son territoire et d’accroître sa crédibilité.

Encore plus de nouvelles équipes à ce moment comme:

Le Ice d'Indianapolis, les Jackalopes d’Odessa, Le Beast de Brampton (seule incursion canadienne de l'histoire de la CHL), les Buzzards d’El Paso, les Bossier-Shreveport Mudbugs, les Killer Bees de Rio Grande Valley, les Rattlers d’Amarillo, renommées ensuite les Gorillas!  

Il y a surdose de noms débiles que je voudrais bien étaler ici mais je vais garder ça pour plus tard... (note à moi-même, garder pour plus tard)

En voici quand même une:

Yeah.
 

Après la fusion avec la WPHL, la CHL comptait entre 15 et 17 équipes en moyenne par saison, plafonnant à 18 en 2010-11, après l'absorption d'une autre ligue inférieure, la International Hockey League (2e version). Comme la CHL avant eux, une nouvelle ligue qui avait repris un nom vacant. J'en parlerai plus tard de la deuxième IHL si vous me le permettez... c'est une autre bibite.

En résultat de ces deux fusions, le niveau de jeu augmente, et même que quelques formations deviennent momentanément affiliées à des clubs de la LNH ou de l’AHL, ce qui n'avait jamais eu lieu auparavant. Il y eut par exemple les Sundogs de l’Arizona, qui furent partiellement affiliés aux Coyotes de Phoenix entre 2007 et 2009, développant au passage un jeune David Schlemko. Autre exemple, les Eagles du Colorado, futurs double-champions dans la ECHL, furent quelques mois affiliés aux Oilers. 

Il ne s’agissait toutefois que des ententes temporaires, souvent non-officielles et quelques dépannages organisationnels, rien de plus. 

Jusqu'à ce moment dans son histoire, la CHL n'avait pratiquement développé aucun joueur d'une semi-importance dans la LNH. Cela changea toutefois autour de 2010 avec quelques joueurs notables comme Jordie Benn. Non-repêché, Benn avait débuté sa carrière dans la ECHL en 2008-09 avant d'être recalé en CHL la saison suivante. Il connut une bonne saison avec les Americans d'Allen, faisant assez bonne impression pour être engagé par l'équipe de son frère à Dallas. Il joua ensuite à Montréal, Vancouver, Winnipeg, Minnesota et Toronto. 

Aaron Dell et un superbe chandail Ronald McDonald avec les Americans d'Allen

Le gardien Aaron Dell est aussi un des rares cas de joueurs développés dans la CHL avant d'arriver à la grande ligue. Dell était #1 des Americans, champions de la saison 2012-13, avant de graduer dans l'organisation des Sharks. Andrew Desjardins, également non-repêché, a joué une saison (2007-08) dans la CHL avec les Bucks de Laredo. Il gradua ensuite dans ECHL et AHL avant d'aboutir avec les Sharks et les Blackhawks, où il fit partie de l'édition championne de 2015.

On vit bien sûr quelques anciens de la LNH se ramasser en CHL, particulièrement dans les années 90 et début 2000. Outre l'autre Taylor Hall déjà discuté, il y eut quelques présences plus ou moins inhabituelles. En voici quelques-uns, triés sur le volet.

  • Brendan Morrow, alors joueur des Stars de Dallas, joua à Oklahoma City durant le lock-out de 2004-05, même chose pour son ancien coéquipier Brad Lukowich.
  • Scott Young, anciennement des Nordiques et marqueur de 300 buts dans la LNH, joua 3 matchs dans la CHL, aussi durant le lock-out 2004-05. Comme il était alors établi à Dallas, tout comme Morrow, j'imagine que l'option de s'entraîner et garder la forme dans un circuit proche était plus attirant que d'aller dans la AHL ou en Europe. 
  • L'ancien espoir dans les buts des Leafs, Sébastien Centomo, originaire de Laval. 
  • L'ancien défenseur des Sharks Neil Wilkinson joua une douzaine de match avec les Oilers en 2002-03, même chose pour son ancien coéquipier Craig Coxe qui joua 4 saisons à Tulsa. Un autre Sharks de renom, nul autre que le célèbre Link Gaetz, a joué 13 matchs avec les Iguanas de San Antonio en 1995.
  • Il y a également l'obscur joueur oublié des Nordiques Paxton Schulte qui termina sa carrière à Tulsa en 2006.
  • Alek Stojanov, celui plus malheureusement reconnu pour avoir été obtenu en retour de Markus Naslund par les Penguins en 1996, a joué une vingtaine de matchs avec les Scorpions de New Mexico.
  • Autres joueurs: Jason Lafrenière (ancien des Nordiques), Alexei Yegorov, Lonny Bohonos


Au tournant des années 2010, malgré des succès inespérés comme les Eagles du Colorado (qui affichaient des assistances records et un modèle de gestion exemplaire), la CHL fait face à de sérieuses difficultés financières et géographiques. Les coûts de déplacement augmentent considérablement. Plusieurs marchés (notamment au Texas et en Arizona) s’essoufflent. Des équipes migrent vers d’autres ligues plus stables, surtout la ECHL (Eagles en 2011, Komets de Fort Wayne en 2012 et Americans d’Allen en 2014).  

Équipe toujours phare et parmi les meilleures au guichet, les Blazers d'Oklahoma City plièrent bagage en 2009, étant ensuite remplacés par les Barons d'Oklahoma dans la AHL.

Malgré quelques tentatives de relance, la ligue se rétrécit. De 18 équipes en 2005, elle tombe à 9 équipes en 2013-14. Les derniers champions furent les Americans de Allen, qui remportent deux titres consécutifs pour clore l'histoire de la CHL. 

Les Americans de Allen, derniers (doubles) champions en 2013 et 2014
 

En octobre 2014, la CHL cesse officiellement ses activités. Sept de ses équipes (Allen, Missouri, Rapid City, Tulsa, Wichita, Brampton et Quad City) sont absorbées par l’ECHL, scellant la fin de la CHL comme ligue indépendante. 

La ECHL avait auparavant accueilli dans ses rangs d’anciennes équipes de la IHL et la WCHL, laissant libre cours à la CHL d’absorber de son côté la WPHL et la UHL/IHL. On peut dire que la mission d’épurer le réseau des ligues mineures aura fonctionné et que la ECHL aura finalement remporté ce que j'appelle cette «guerre de l’absorption» dans les ligues mineures.

L’héritage de la ligue demeure fort dans le Sud et le Midwest américain. Six équipes rescapées de la CHL sont toujours fidèlement en place dans la ECHL; les Oilers, les Americans, les Komets, le Thunder de Wichita, les Mavericks de Kansas City et le Rush de Rapid City, tandis que les Eagles du Colorado ont gradué dans la AHL. Des équipes originales de la CHL en 1992-93, seuls les Oilers et le Thunder sont toujours actives.

Les Oilers de Tulsa, toujours actifs dans la ECHL
 

La CHL aura été un tremplin pour des milliers de joueurs, un modèle de hockey communautaire dans des villes non traditionnelles mais toutefois classiques du hockey mineur de cette région des US, et une base d’expansion indirecte pour l’ECHL. Cela montre que parfois, ce ne sont pas seulement des joueurs qui se servent des niveaux mineurs pour graduer dans des niveaux supérieurs, dans le cas de la CHL, ce sont principalement les équipes qui ont pu se consolider et graduer dans un circuit plus prospère et stable. 

Il est quelque fois mentionné que la CHL aurait atteint un niveau «AA» similaire ou parallèle à l’ECHL, mais je me permets d’en douter. La ECHL a développé davantage de joueurs pour la LNH avec quelques excellents noms comme Jonathan Quick, Michael Ryder, Jonathan Marchessault, Jaroslav Halak, Yanni Gourde, Alex Burrows, et plusieurs autres. Outre les cas isolés de Jordie Benn, Aaron Dell et Andrew Desjardins lors des dernières années d'existence de la CHL, on ne peut pas dire que la fiche de route de la CHL fut aussi reluisante. C'était toutefois bien parti lors de ses dernières années, mais on préféra logiquement agrandir la ECHL et consolider tout ça dans un seul niveau au troisième échelon derrière LNH et AHL. Ces ligues ont d'ailleurs longuement fait pression pour «épurer» l'écosystème des circuits mineurs.

Ray Miron (à gauche) a grandement aidé à mettre le hockey sur la carte à Tulsa et dans le sud des USA.

Ray Miron vendit la CHL en 2000. Il reçut de la LNH le trophée Lester B. Patrick en 2004, honorant sa contribution au hockey aux États-Unis. Il déclara ce moment son meilleur accomplissement en carrière. Il mourut à Tulsa en août 2015 à l'âge de 92 ans. 

Les Oilers de Tulsa célèbreront leur «100e» anniversaire d'existence en 2028, ayant toutefois existé en plusieurs phases:
1928-1942 (AHA)
1945-1951 (USHL)
1964-1984 (CHL 1.0)
1992-2014 (CHL 2.0)
2014 - (ECHL)

On se laisse sur un extrait d'époque sur Youtube. Un match random Tulsa-Oklahoma de 1999-2000.

ENCORE GARY UNGER!  

 

 

Sources: wikipedia, Fun While it Lasted, the Oklahoman, Eliteprospects