Peu de temps après le début de l'aventure "La Vie Est Une Puck", Martin est devenu chroniqueur pour le défunt site 25stanley.com, avec sa "Chronique Vintage". Bien qu'on croyait ces textes perdus à jamais, la magie d'Internet (et beaucoup de patience …) nous a permis d'en retrouver la majorité. Au cours des prochaines semaines / mois, nous en ressortirons quelques-uns des boules à mites, pour votre plus grand plaisir.
Originalement publié le 25 décembre 2011
Bien avant le Lightning de Tampa Bay ou les Penguins de Pittsburgh, d’autres équipes se sont muni d’un noyau de joueurs québécois comme partie importante de leur alignement et de leur succès. La plus célèbre d’entre-elles fut certainement les Sabres de Buffalo des années 70. Elle a peut-être été la plus exemplaire avec sa légendaire French Connection, menée par l’un des joueurs québécois les plus élégants de tous les temps, Gilbert Perreault. Mais le mérite d’avoir misé sur un style de hockey « canadien-français » afin de bâtir son équipe revient aux adversaires du Canadien de ce soir, les Flyers de Philadelphie… Elle prend ses racines dans l'une des équipes de hockey québécoise les plus célèbres de tous les temps, les As de Québec.
Les As de Québec furent fondés dans les années 20 à titre d’équipe senior, ce qui veut dire que les joueurs qui évoluaient avec l’équipe devaient travailler pour vivre mais évoluaient dans une ligue très bien organisée. La plupart du temps, au Québec, les équipes étaient la propriété d’usines à papier ou d’autres industries et les joueurs travaillaient plus ou moins à temps partiel afin de subvenir à leur besoins. D’ailleurs, les As furent fondés par la Anglo-Canadian Pulp and Paper et le nom ACES était un acronyme pour Anglo-Canadian Employees. On a francisé le nom par la suite mais les deux noms se disent. À l’époque, l’argent parlait anglais, que voulez-vous…
Les As de Québec, champions de la Coupe Allan de 1945
Même à l’époque où Jean Béliveau évoluait avec les As de Québec, c’était de cette manière que fonctionnait les équipes de hockey senior au Québec, d’ailleurs fort populaires. Ce n’est qu’une clause dans le contrat d’un seul joueur qui fit basculer toute la patente et pour ce joueur et pour l’équipe…
Lorsque que le Canadien fit signer un contrat professionnel à Jean Béliveau, ce dernier signa un contrat spécial qui faisait en sorte que le Canadien n’avait les droits de Béliveau que si ce dernier devait se rapporter à une équipe professionnelle. Ce qui voulait dire que tant que Béliveau évoluait avec une équipe senior, il pouvait jouer avec n’importe quelle équipe et le Canadien n’avait rien à dire… À ce que je sache, le seul autre qui avait un contrat de la sorte à l’époque, c’était Jacques Plante. Comme Béliveau se plaisait à Québec, qu’on avait même construit un aréna afin que plus de gens aillent le voir et qu’il gagnait même plus cher que la presque entièreté de la LNH, Béliveau préféra, à l’aube de sa carrière, demeurer à Québec et évoluer avec les As. L’histoire ne dit pas si le Canadien aurait pu remporter quelques autres coupes Stanley avec Béliveau dans leur alignement…
Néanmoins, on ne déconne pas avec le Canadien de Montréal, ceux qui amènent de la boisson au Centre Bell et se font prendre le savent… À cette époque, en 1953, le DG du Canadien, Frank J Selke (comme le trophée), tanné d’attendre après Béliveau, prit une mesure drastique. Selke acheta la Ligue de hockey senior du Québec au complet et la déclara ligue professionnelle. Les As de Québec étant dorénavant membres d’une ligue professionnelle dont tous les clubs étaient affiliés au Canadien, Jean Béliveau devait se joindre au Grand Club…
Le fait que dorénavant les As étaient une équipe professionnelle eut un bon effet pour le rayonnement de cette populaire équipe. En 1959, les As quittèrent la Ligue de hockey du Québec pour se joindre à la vénérable AHL. Je crois qu’il est toujours nécessaire de mentionner qu’à l’époque des six équipes, le calibre de jeu de cette ligue était très élevé car elle était souvent formée de joueurs ayant été boudés par le grand circuit, n’étant plus désirés ou attendant leur chance dans une ligue qui ne comprenait qu’environ 100 joueurs…
Et les Flyers dans tout ça???
Entre 1962 et 1967, les As de Québec furent le club école du Canadien de l’AHL. D’ailleurs, Gump Worsley passa quelques saisons avec l’équipe afin de retrouver sa forme après quelques blessures et Boum-Boum Geoffrion fut l’entraîneur des As après avoir mis un terme à sa carrière, suivant son échange aux Rangers en 1964, avant de retourner au jeu avec ces derniers en 1966.
C’est en 1967, alors que le Canadien retira ses pions de Québec afin de retourner son club-école à Cleveland, que les As devinrent le club-école d’une équipe d’expansion : les Flyers de Philadelphie. Avec son club-école au Québec, les Flyers voulaient se construire avec un noyau de canadiens-français afin de construire l’équipe avec le modèle du Canadien. Bien que le Canadien pouvait toujours sélectionner deux canadiens-français prioritairement, les jeunes Flyers, grâce à leur club-école québécois, purent se monter un fin cercle de joueurs québécois comme André Lacroix (qui sera plus tard le plus grand marqueur de tous les temps de la WHA), de Simon Nolet (photo) qui fit partie de l’équipe des Flyers qui remporta la coupe Stanley en 1974 et de futurs Nordiques comme Jean-Guy Gendron et mon moustachu préféré, Serge Bernier.
À cette époque, les Flyers misaient tellement sur la filière québécoise qu’ils possédaient même une équipe junior également nommée également les As de Québec qui évoluaient dans la ligue junior du Québec. En 1969, les Flyers vendirent l’équipe à des intérêts locaux de Québec et l’équipe devint les Remparts de Québec.
Malheureusement pour le hockey québécois, après quelques saisons à tenter de se développer avec un style « canadien-français » sans trop de succès, la direction des Flyers décida de tenter autre chose. Souvent intimidés par d’autres équipes en raison de la grosseur de leur joueurs, les Flyers décidèrent de ne plus se laisser faire. Avec l’arrivée d’un jeune joueur complet nommé Bobby Clarke, les Flyers surent autour de qui se construire et dans quelle voie, celle de la robustesse…
Dans cet ordre d’idée, la direction décida de déménager son club-école. C’est ainsi que la vénérable équipe des As de Québec, fondée en 1928, déménagea en 1971 à Richmond en Virginie afin de devenir les Robins de Richmond. L’équipe évolua durant 5 saisons dans l’AHL et disparut définitivement en 1976 en plein milieu de la crise qui menaça la plupart des ligues professionnelles mineures en raison de la surabondance d’équipes due à la guerre entre la NHL et la WHA.
Mais à cette époque, la ville de Québec s’était retrouvée une équipe professionnelle pour la faire vibrer…
Né le 14 mai 1954 à Nelson en Colombie-Britannique, Daniel Mirl Gare était un attaquant prolifique au sein des Centennials de Calgary au niveau junior avant de parvenir à faire sa place comme vedette de la LNH en s'imposant autant offensivement que physiquement malgré sa petite stature.
Ailier droit de 5'9" et 175 lb, il explosa d'abord en 1973-74 à Calgary avec une fiche de 68 buts et 59 passes pour 127 points, alors qu'il faisait partie du même trio qu'une autre future vedette offensive des années 70 et début 80, le centre Mike Rogers. Cette bonne saison lui valut d'être repêché en 2e ronde (29e au total) par les Sabres de Buffalo en 1974.
Durant son premier camp d'entraînement des Sabres à l'automne suivant, Gare montra dès le premier match préparatoire qu'il était prêt à jouer immédiatement dans la grande ligue en provoquant le matamore Dave «The Hammer» Schultz des redoutables Flyers à se battre avec lui dans un combat égal où il parvint à contenir Schultz. Et lors de son premier match officiel, il marqua à son premier tir en carrière à 18 secondes du début du match, ce qui n'était pas loin d'être un record, le détenteur d'alors étant Gus Bodnar des Maple Leafs avec un but à 15 secondes durant la saison 1943-44.
Gare termina cette excellente première saison avec une fiche de 31 buts et 31 passes, en plus d'aider les Sabres à se rendre en finale contre les éventuels champions, les Flyers. Il obtint 7 buts et 6 passes en 17 matchs durant ce parcours. Il marqua d'ailleurs le but gagnant en prolongation lors du premier match de la série de demi-finale contre les Canadiens.
Il termina ensuite en 3e place du scrutin pour l'obtention du trophée
Calder, qui alla finalement à l'attaquant Eric Vail, des Flames
d'Atlanta.
Les Sabres de l'époque étaient une assez bonne machine offensive. On n'a qu'à penser à la fameuse «French connection», premier trio de l'équipe composée de Gilbert Perreault, René Robert et Richard Martin. Mais en plus de ce trio, les Sabres comptaient sur plusieurs bons marqueurs. Par exemple, lors de cette édition 74-75, on retrouvait 9 marqueurs de plus de 20 buts.
Gare, un favori de la foule par son style combatif et hargneux, continua sur sa lancée la saison suivante en terminant l'année avec exactement 50 buts, ses trois derniers obtenus lors d'un tour du chapeau le dernier match de la saison. Ce qui est étonnant dans le cas de Gare, c'est qu'il obtint ce total en jouant sur la ligne défensive, ou si vous préférez la «checking line» avec Don Luce et Craig Ramsay, s'occupant de neutraliser les meilleurs trios adverses tout en récoltant tous les trois d'impressionnantes statistiques.
Gare était quand même muté à la «French connection» sur l'avantage numérique alors que René Robert était déplacé à la pointe. Cependant, seulement 8 des 50 buts de Gare furent obtenus durant l'avantage d'un homme et le reste fut principalement obtenu sur la checking line. Gare termina donc la saison avec 73 points dont 50 buts, tandis que Luce et Ramsay terminèrent à 70 et 71 points respectivement. Cette bonne saison lui valut une invitation sur l'équipe canadienne pour la première Coupe Canada de 1976, mais il ne fut utilisé que pour un seul match durant cette série.
Une grave blessure au dos survint toutefois lors de la saison suivante, ce qui lui fit rater la majorité du calendrier, ne pouvant jouer que 35 parties (11 buts, 15 passes). Il revint en forme en 1977-78, au même moment ou il fut nommé comme nouveau capitaine des Sabres, avec 39 buts et 77 points.
Il régressa à 27 buts et 67 points en 1978-79 mais l'arrivée de Scotty Bowman derrière le banc des Sabres en 1979-80 sembla lui redonner des ailes puisqu'il connut cette année-là sa deuxième saison de plus de 50 buts et son sommet en carrière avec 56 buts et 33 passes pour un total de 89 points. Il faut noter par contre que la French connection venait d'être démantelée cette saison-là alors que René Robert avait été échangé aux Rockies du Colorado à l'automne 1979. Avec ces 56 buts, Gare tronait au sommet des marqueurs de la LNH, étant toutefois à égalité avec Charlie Simmer des Kings et Blain Stoughton des Whalers. Il fut également sélectionné sur la 2e équipe d'étoiles.
Après une autre bonne saison en 1980-81 ou il obtint 46 buts et 85 points, Gare sembla perdre l'estime de Bowman qui décida de porter un grand coup à son équipe vieillissante. En compagnie du gardien Bob Sauvé, de l'ancien capitaine Jim Schoenfeld et de Derek Smith, Gare prit le chemin de Détroit en décembre 1981. En retour, les Sabres mirent la main sur trois joueurs plus jeunes, soit Dale McCourt, Mike Foligno et Brent Peterson.
Au sein des misérables «Dead wings», Gare ne connut pas d'aussi bonnes saisons qu'à Buffalo, sa meilleure saison là-bas fut sa première complète en 1982-83 ou il obtint 26 buts et 61 points, et il sembla confirmer les dires de Bowman selon quoi «ses jambes étaient finies».
Il fut toutefois nommé capitaine de nouveau à l'automne 1982, et apporta ainsi une certaine stabilité de leadership chez les Red Wings, eux qui avaient eu une absurde rotation de capitaines avec pas moins de 16 joueurs ayant porté le «C» depuis la retraite d'Alex Delvecchio en 1973. Il aida ainsi à ramener les Wings en séries en 1984 et 1985, marquant la première fois que l'équipe y participait deux années consécutives depuis la grande expansion de 1967.
Et surtout, Gare prépara le terrain pour le suivant sur la liste, nul autre que Steve Yzerman qui hérita du titre pour les 20 années suivantes à Détroit et qui apprit apparemment beaucoup de la part de Gare, qui lui fut libéré par l'équipe après la saison 1985-86, alors qu'il n'avait obtenu que 16 points en 57 matchs.
Sans contrat durant l'été 1986 et aucune offre sur la table, Gare tenta un coup de poker en contactant lui-même Glen Sather pour une invitation au camp d'entrainement des Oilers. Ce dernier accepta et Gare se mérita un poste avec les Oilers en 1986-87 après un bon camp. Toutefois,x Gare était de plus en plus ennuyé par son dos depuis sa blessure de 1976 et il ne fut que très peu utilisé par les Oilers, seulement 18 matchs ou il récolta 1 but et 3 passes. Lorsque les Oilers firent l'acquisition de Kent Nilsson en mars 1987, Gare fut définitivement relégué comme joueur de réserve et plutôt que d'accepter une démotion dans les mineures, il opta de prendre sa retraite à l'âge de 32 ans, perdant alors la seule chance qu'il aurait eu de remporter la coupe Stanley depuis sa saison recrue.
Il ne sembla pas quitter le hockey très longtemps puisqu'il accepta ensuite un poste au sein du Iserlohn ECD dans la ligue allemande pour la saison 1987-88. Toutefois, il s'agissait bien malgré lui d'un plan foireux puisque les propriétaires de cette équipe étaient tellement dans le rouge que les autorités ouest-allemandes décidèrent au même moment de l'arrivée de Gare d'enquêter sur les finances de l'équipe et ainsi perquisitionner plusieurs des joueurs de l'année précédente pour vérifier leurs chèques de paie. Ceux qui refusèrent de dévoiler leur salaire furent réprimandés et durent même subir des fouilles de leurs domiciles. Étant témoin de tout cela durant le camp d'entrainement, Gare fit aussitôt marche arrière et revint au Canada, ratant malheureusement à Iserlohn une histoire assez rocambolesque mais sur laquelle je dois faire plus de recherches et probablement un autre billet avant de m'avancer d'avantage.
Mais au final, Gare se retira après seulement un match hors-concours en Allemagne.
En 827 matchs dans la LNH, Gare aura obtenu une fiche de 354 buts, 331 passes pour 685 points et 1285 minutes de pénalité. Il a aussi ajouté 46 points en 64 matchs des séries.
Après sa retraite, il refit surface en 1993-94 comme assistant-entraineur du Lightning, un poste qu'il ne garda que deux saisons. Il devint ensuite analyste télé pour le Lightning, les Blue Jackets et les Sabres. Ces derniers retirèrent d'ailleurs son numéro 18 lors d'une cérémonie en 2005.
En 2015, Sal Barry a écrit dans The Hockey News que trois choses ne pouvaient pas apparaître sur les cartes de hockey de membres de l'Association des joueurs de la LNH, à savoir du sang, des bagarres et des langues (😅?).
Il signalait du même coup que d'anciennes cartes de hockey - telles que celle de l'ailier gauche Phil Roberto des Blues de St-Louis des séries OPC/Topps de 1973-1974 où on le voit en train de se battre avec le gardien Billy Smith des Islanders de New York - seraient impossibles de nos jours.
Cette photo comprend trois personnes et peu d'indications claires sur qui est Phil Roberto 😆
Cette triple interdiction a suscité ma curiosité et j'ai donc fait une petite recherche sur la présence de sang dans d'anciennes cartes de hockey. Ma quête m'a principalement permis de retrouver des cartes avec des joueurs visiblement blessés après coup (parfois dans des séances photos hors glace), mais rarement ensanglantés sur la patinoire.
Voici donc quelques-unes de ces trouvailles. N'hésitez pas à nous signaler d'autres cartes de ce genre afin qu'on puisse les rajouter dans de futurs billets à ce sujet!
On commence avec une carte où c'est évident que le joueur venait de se battre, celle d'Orest Kindrachuk des Broad Street Bullies en 1978. Ce joueur de centre de la troisième ligne des très intenses Flyers des années 1970 avait la réputation d'être une vraie petite peste et cette photo l'illustre bien.
On perçoit une ecchymose sous son oeil droit et ses poings nus indiquent qu'il avait jeté les gants
Red Berenson est mieux connu pour avoir été un légendaire entraîneur de hockey à l'Université du Michigan qui a remporté la Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal en 1965. Sur sa carte OPC de 1975-1976, il semble toutefois avoir reçu un coup de bâton sous l'oeil droit :
Red Berenson a cumulé très peu de minutes de punition dans sa carrière, ce qui n'est pas le cas de certains joueurs de la LNH dont la carte est présentée dans ce billet
C'est moins évident que les deux dernières cartes, mais si on regarde au-dessus de l'oeil droit de Richard Leduc dans sa carte de la WHA en 1976, on perçoit une longue cicatrice. Cette blessure apparaît aussi sur d'autres photos de lui, notamment lors de son séjour avec les Nordiques de Québec. Il s'agit toutefois de la carte recrue de ce grand joueur de la WHA et membre du temple de la renommée de la LHJMQ. Il n'est pas chanceux d'avoir débuté magané sur papier, mais comme vous le verrez plus loin dans ce billet, il n'est pas le seul!
Richard partant en croisade.. la pognez-vous? 😁
Cette carte de Marc Crawford (OPC 1982-1983) dont le cou ruisselle est aussi sa carte recrue avec les Canucks de Vancouver! Avec son casque détaché et son regard intense drapé de l'horrible V de son équipe, Marc n'avait pourtant pas connu une saison recrue trop occupée avec seulement 29 minutes de pénalité en 40 matchs alors qu'il en avait auparavant récolté 242 en 63 matchs avec les Royals de Cornwall dans la LHJMQ l'année précédente.
Si vous voulez cette carte saignante signée, c'est possible de la trouver sur Ebay
On fait un retour vers des joueurs plus obscurs comme on les aime avec la carte recrue de Pete LoPresti (OPC 1976-1977), un éphémère gardien des North Stars du Minnesota dans les années 1970. Pete est cependant le fils du gardien de buts des Black Hawks de Chicago Sam LoPresti (auteur d'un légendaire match où il reçut 83 tirs) et fait donc partie du premier tandem père-fils de gardiens de la LNH. Je ne sais pas comment il s'est coupé en haut de l'oeil gauche, mais selon sa carte de hockey de l'année suivante (OPC 1977-1978), il portait un masque de gardien similaire à celui de Gerry Cheevers, mais juste blanc avec beaucoup de trous. Peut-être que son masque ne l'a pas bien protégé d'un tir puissant de Larry Robinson?
Garder les buts n'est pas un rôle payé en petites coupures
On fait un saut dans les premières années de la série Upper Deck pour y retrouver un Basil McRae amoché qui semble invectiver des joueurs de l'équipe adverse à partir du banc (UD 1990-1991). Il est possible que la photo ait été prise dans le banc des punitions puisque le photographe était très près de lui et qu'on perçoit deux baies vitrées en haut à droite et qu'il tient une petite baie vitrée dans sa main gauche.
Je ne pense pas que Basil se soit coupé en se rasant au banc des punitions
On demeure avec la même série Upper Deck pour voir le très coriace Bob Probert affublé d'un oeil droit passablement magané dans l'uniforme des Red Wings de Détroit (UD 1990-1991). Ce n'est pas pour rien que Probert est un des plus illustres pugilistes de l'histoire des hommes forts de la LNH, mais c'est en faisant mes recherches que je suis tombé pour la première fois sur cette carte qui fesse pas à peu près!
Parti trop tôt, Probert aura laissé sa marque tant sur la glace que sur cette carte
Déçu d'avoir quitté les Rangers de New York (qui venaient de perdre en finale de la Coupe Stanley de 1979 contre les Canadiens de Montréal) pour l'équipe d'expansion des Nordiques de Québec en 1979, Pierre Plante joua sa dernière saison dans la LNH dans l'uniforme des fleurdelisés. Son court séjour ne fut pas mémorable, mais sa carte OPC 1979-1980 laisse paraître un généreux oeil au beurre noir. Le photographe engagé par OPC n'avait pas choisi un bon moment pour l'immortaliser ainsi. Mais on se souvient aussi de Pierre Plante pour avoir traité publiquement ses entraîneurs Jacques Demers et André Boudrias d'incompétents, un geste qu'il regrette aujourd'hui.
Se serait-il fait... planter?
On finit ce premier opus de Dave-yé-magané avec un cas spécial, celui des cartes Pro-Set 1990 du joueur de centre Paul Gillis. Il existe en effet deux versions de cette carte. La première présente Gillis en train de patiner devant une annonce pour Pepsi. Rien de très extraordinaire si ce n'est qu'il joue pour les Nordiques 😃
Gillis avec le plus bel uniforme de hockey qui soit, mais avec l'une des pires équipes de l'époque
Il existe toutefois une version de cette carte qui comprend deux erreurs. Son numéro de chandail (23) n'est pas le bon en bas à droite de la carte (37). Mais c'est surtout le fait que son nez saigne qui rend cette carte recherchée par certains collectionneurs, car Pro Set a dû modifier la photo pour effacer le liquide rouge du visage de Paul Gillis.
Une carte Pro-Set de Paul Gillis au nez saignant (bloody nose) évaluée par PSA
On voit mieux le problème si on agrandit la carte
Prenez note qu'on peut actuellement trouver cette carte de Paul Gillis en vente sur Ebay pour 500$! C'est vraiment décourageant pour Marc Crawford dont la carte recrue évaluée par PSA ne revient de nos jours qu'à 30-40$! Mais bon, acheter une carte PSA de Paul Gillis saignant ou investir dans les cryptomonnaies, ça revient presque au même! 😁
Voilà ce que ma petite recherche de cartes de joueurs maganés a permis de récolter. N'hésitez pas à nous signaler d'autres candidats pour un prochain billet!
Né le 4 novembre 1960 à Prešov en Slovaquie, Igor Liba n'a joué qu'une seule saison dans la LNH, mais ces quelques mois furent assez garnis en rebondissements.
Il était déjà considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de ce qui était alors la Tchécoslovaquie lorsque les Flames de Calgary en firent leur choix de 5e ronde (91e au total) du repêchage de 1983. Il venait à ce moment de mener son club, le ASD Dukla Jihlava, au championnat de la ligue tchèque, en plus de remporter une deuxième médaille d'argent d'affilée aux championnats du monde.
Ailier gauche de 6'0" et 192 livres, Liba était un joueur complet tant à l'attaque qu'en défense et ne craignait pas non plus d'aller bousculer l'adversaire au besoin, ce qui en faisait un certain spécimen rare aux yeux des recruteurs nord-américains.
Peter Stastny, probablement le meilleur joueur slovaque de l'histoire, déclara que Liba était un joueur naturel, capable de tout faire sur la glace et de mettre tout le monde dans sa poche. Un autre grand compliment vint de la part de Viktor Tikhonov, légendaire entraîneur de l'équipe nationale russe, qui déclara que Liba serait le premier joueur tchèque qu'il ajouterait sans hésitation à son équipe, le considérant comme un joueur au style universel.
De ses débuts professionnels en Tchécoslovaquie en 1979-80, jusqu'à la saison 1987-88, Liba avait à son actif quatre championnats tchèque, une médaille d'argent olympique (1984) ainsi que deux d'argent, une de bronze et une d'or aux championnats du monde, cette dernière à la spectaculaire édition de 1985, gagnant contre le Canada en finale. Durant cette dite période 79-88, il a amassé 196 buts et 392 points en 364 matchs dans la ligue tchèque, finissant meilleur buteur en 1983. Il fut également nommé meilleur joueur au pays en 1984.
Aux Jeux olympiques de Calgary en 1988, Liba (10 points) et son compatriote Dusan Pasek (11 points) terminèrent parmi les meilleurs pointeurs du tournoi malgré une absence des tchèques sur le podium. Cette performance attira l’œil des North Stars du Minnesota. Détenant déjà les droits sur Pasek, ils firent également l'acquisition de ceux de Liba en envoyant aux Flames un choix de 5e ronde au repêchage de 1988, choix qui devint l'attaquant Tomas Forslund.
Les North Stars n'avaient plus qu'à se rendre en Tchécoslovaquie pour payer le gros prix pour obtenir Liba et Pasek. À l'époque, contrairement à l'Union soviétique, la Tchécoslovaquie permettait à ses plus vieux joueurs de traverser en Amérique du nord en retour de compensations financières.
Arrivé au Minnesota à la fin du mois d'août 1988, Liba ne parlait aucun mot anglais et avait beaucoup de difficulté à suivre durant le camp d'entraînement des North Stars.
Si son compatriote Pasek parvint à faire l'équipe, il fut décidé par l'équipe que Liba devrait plutôt débuter dans les mineures à Kalamazoo pour s'acclimater au jeu nord-américain.
Liba refusa et menaça plutôt de retourner en Tchécoslovaquie. Les North Stars firent alors d'une pierre deux coups en l'envoyant aux Rangers en compagnie de Rick Bennett et d'un autre joueur mécontent de son sort qui refusait d'aller dans les mineures, le fameux Brian Lawton, premier choix au total en 1983 qui avait grandement déçu depuis sa sélection. En retour, les North Stars reçurent 3 joueurs dont le défenseur Mark Tinordi en plus d'un choix de 3e ronde en 1989 qui devint Murray Garbutt.
Liba fit donc ses débuts dans la LNH avec les Rangers plutôt qu'avec les North Stars ou les Flames. Il s'en sortit quand même bien avec 2 buts et 7 points lors de ses 10 premiers matchs. Cependant, il fut rapidement échangé de nouveau lors d'un autre échange du DG Phil Esposito, celui qu'on surnommait alors «Trader Phil» par son impatience et sa rapidité de gâchette sur le marché des échanges. Liba fut donc inclus dans un autre échange, son troisième de l'année 1988, lorsqu'il fut envoyé aux Kings en compagnie de Todd Elik et Michael Boyce. En retour, les Rangers mirent la main sur Dean Kennedy et Denis Larocque.
Rare photo de Liba jouant avec Gretzky
À Los Angeles, on tenta immanquablement de jumeler Liba à nul autre que Wayne Gretzky. Cette expérience échoua toutefois assez rapidement. Gretzky déclara qu'il n'aimait pas jouer avec Liba car il est très dûr selon lui de jouer avec des joueurs tchèques, estimant qu'ils ne sont pas capables de s'adapter à d'autres styles de jeu. De son côté, Liba expliqua plutôt que la combinaison Liba-Gretzky ne fonctionnait pas car ils étaient tous les deux davantage des passeurs que des marqueurs. Il fut donc relégué sur les autres lignes et parfois laissé de côté. Au total il obtint 5 buts et 18 points en 27 matchs avec les Kings, ratant également quelques semaines d'activité avec une blessure à la main. Les Kings le libérèrent une fois la saison terminée. Au total, il aura obtenu 25 points en 37 matchs lors de sa seule saison dans la LNH.
Il y avait des offres sur la table pour lui pour rester dans la grande ligue mais il opta toutefois de retourner en Europe sous la promesse d'un lucratif contrat pour jouer en Allemagne. Ce fut toutefois une arnaque et il retourna plutôt en Tchécoslovaquie avec un de ses anciens clubs, le HC Kosice. Il déclara plus tard avoir regretté d'avoir laissé tomber la LNH aussi rapidement.
Il joua ensuite jusqu'en 2002-03, principalement en Tchécoslovaquie (la Slovaquie à partir de 1992), ainsi que quelques courts séjours en Suisse, en Finlande, en Autriche et en Italie. Il gagna une autre médaille olympique en 1992 avec une médaille de Bronze, ainsi qu'un autre championnat national en 1999.
Après sa retraite, il a brièvement été entraîneur au junior pour le HC Kosice. Il fut élu au sein du temple de la renommée slovaque en 2005.
En plus de ses 25 points en 37 matchs dans la LNH, Igor Liba aura aussi obtenu un total de 416 buts, 508 passes pour 924 points en 819 matchs en combinant ses totaux dans les différentes ligues et divisions européennes où il a joué. Il aura aussi obtenu 28 buts et 41 passes pour 69 points en 97 matchs sur la scène internationale.
Pour compléter la petite histoire, le pari tchèque aura probablement coûté cher aux North Stars puisque Dusan Pasek, lui qui accompagna Liba en Amérique du nord, fit lui aussi patate dans la LNH. Après une première saison de seulement 14 points en 48 matchs en 1988-89, il fut envoyé dans la Ligue internationale à Kalamazoo la saison suivante. Contrairement à Liba, Pasek accepta de s'y rapporter mais il quitta pour la Suisse après seulement 20 matchs à Kalamazoo.
Sources: Greatest Hockey Legends Gretzky de mauvais poil, Le Soleil, 29 décembre 1988
Né en 1965 à New Westminster en Colombie-Britannique, Ken Quinney a joué trois saisons avec les Wranglers de Calgary dans la Western Hockey League au début des années 1980. Après deux saisons de 11 et 26 buts, cet ailier gauche a littéralement explosé avec 64 buts et 118 points en 71 matchs en 1983-1984. Cette performance tardive lui a permis d’être repêché en 10e ronde par les Nordiques de Québec en 1984, ce qui pourrait dénoter que les dépisteurs de l’époque ne percevaient pas un très grand potentiel chez lui. Or, l’année suivante, il continua sur sa lancée avec 47 buts et 114 points en 56 matchs. Malgré des statistiques intéressantes de la part de Ken Quinney en séries, les Wranglers ne parvinrent jamais à passer en deuxième ronde des séries.
Une fois sa carrière junior terminée, il se rapporta à l’Express de Fredericton en 85-86, le club école des Nordiques de Québec (dont le logo pas très réussi me fait davantage penser à une station service qu'à une équipe de hockey). Il s’est cassé le poignet en février 1986, ce qui lui a fait manquer quelques matchs. Il a complété sa première année dans l’AHL de manière modeste avec 11 buts et 37 points en 61 matchs.
Le logo de l'Express de Fredericton me fait penser à un dépanneur
Il partagea son temps entre la LNH et l’AHL en 1986-1987, récoltant 41 points en 48 matchs avec Fredericton contre seulement 9 points en 25 matchs avec Québec. Ses débuts avec le fleurdelysé avaient pourtant été fort prometteurs avec 4 passes obtenues lors de ses deux premiers matchs. Quand on lit les journaux de l'époque, on sent que Ken Quinney était perçu comme un joueur bientôt prêt à faire le saut avec les Nordiques. À titre d'exemple, avant la saison 1986-1987, le journaliste Maurice Dumas du Soleil souligne qu'il fait bonne impression au camp d'entraînement et que l'entraîneur Michel Bergeron le présente comme un patineur pas très rapide, mais qui compense par sa bonne compréhension du jeu. Ken Quinney reconnaît lui-même avoir connu une profonde léthargie avec l'Express de Fredericton en 1985-1986 et qu'il en a profité pour développer ses compétences en défensive. On perçoit déjà un joueur humble et vaillant qui travaillait sur sa confiance.
Un portrait encourageant pour ce choix de 10e ronde des Nordiques. Et une belle photo souvenir de lui en train de couvrir nul autre que Wayne Gretzky à l'époque de sa domination de la LNH! 😃
Ses efforts en pré-saison furent récompensés puisqu'il joua avec les Nordiques en début de saison 1986-1987. Et dans l'analyse d'un match nul de 3-3 contre les Islanders de New York, Maurice Dumas du Soleil considérait que c'était "Une rencontre où Ken Quinney et Jeff Brown ont encore fait la preuve qu’ils étaient prêts pour le grand saut" (p. S2). Lors de son match de 3 passes, Maurice Dumas affirma même que Ken Quinney représentait la solution idéale pour jouer avec Michel Goulet et Dale Hunter!
Il ne manque que la musique de la télésérie Lance et compte!
Un joueur intelligent pouvant jouer dans les deux sens de la patinoire selon Dale Hunter. Un joueur complet selon Michel Goulet. Bref, le potentiel de Ken Quinney était reconnu en 1986.
Malgré son bon début de saison en 1986-1987, les blessures décimèrent rapidement les Nordiques et leur entraîneur Michel Bergeron préféra renvoyer Ken Quinney à Fredericton afin qu'il puisse jouer davantage qu'à Québec.
Ken Quinney fut victime des blessures encaissées par ses coéquipiers de la grande équipe qui a poussé Michel Bergeron à utiliser des joueurs établis plutôt que des recrues
Mais ce qui se passa l’année suivante a peut-être aussi influencé négativement la carrière professionnelle de Ken Quinney. En effet, selon le site HockeyDraftCentral, il aurait refusé d’être promu aux Nordiques de Québec en 1987-1988 parce qu’il ne voulait pas jouer dans une équipe perdante alors qu’il connaissait une excellente saison avec Fredericton dans la Ligue américaine. De ce fait, il a récolté 37 buts et 76 points en 58 matchs. Son choix aurait fait en sorte qu’il n’a joué que 15 matchs pour 4 points avec Québec cette année-là. Mais je tiens à souligner que mes recherches n'ont pas encore permis de confirmer l'information du site HockeyDraftCentral, donc c'est à prendre avec un grain de sel.
La carte recrue et l'unique carte dans une série de la LNH pour Ken Quinney
On dirait bien que son vœu d’exceller dans les mineures fut ensuite exaucé puisqu’il récolta 41 buts et 90 points en 72 matchs en 1988-1989 avec les Citadelles de Halifax (l’équipe avait alors déménagé de Fredericton), bon pour premier pointeur de son équipe qui avait notamment Bob Mason (23 matchs), Ron Tugnutt (24 matchs) et Mario Brunetta (36) dans les buts, mais qui furent démolis 4-0 en première ronde par les Hawks de Moncton et l’entraîneur Rick Bowness et son joueur-entraîneur Ron Wilson (premier marqueur avec 92 points. Il semble toutefois s’être blessé l’année suivante, puisqu’il n’obtint que 25 points en 44 matchs en 1989-1990.
Ken est visiblement déterminé à nous faire boire du lait sur cette carte produite par une coop de producteurs laitiers néo-écossais!
Il se reprit par la suite avec 20 buts et 40 points en 44 matchs en 1990-1991 et fit un dernier tour de piste avec Québec (7 points en 19 matchs), manquant plusieurs matchs à cause d’une blessure au pouce. Ken Quinney a rongé son frein entre la LNH et la LAH, mais il a démontré une résilience hors pair comme en témoigne ses propos récoltés par le journaliste Yves Poulin dans le journal Le Soleil du 4 décembre 1990: "Je ne sais pas si je suis ici pour longtemps, mais je tente de faire de mon mieux. Les années précédentes, on semblait avoir lancé la serviette en ce qui me concerne. On me disait trop petit ou trop lent et on doutait de mes possibilités face au jeu rude. Ça fait six ans que je suis dans les mineures. Je représente un bel exemple de persévérance pour les autres. On ne m’a pas oublié là-bas. Voilà la preuve qu’on peut jouer quelques saisons dans la Ligue américaine et graduer par la suite dans la LNH. Personne ne parle de cette façon mais tous les joueurs pensent de cette manière." (p. S4).
Un bel exemple de persévérance et de bons indices que Ken Quinney avait des qualités pour devenir un entraîneur au hockey
Il signa en tant qu’agent libre avec les Red Wings de Détroit pour la saison 1991-1992, mais il ne joua qu’avec leur club école d’Adirondack dans la LAH. Il en profita toutefois pour obtenir 31 buts et 60 points en 63 matchs en saison régulière et 19 points en 19 matchs des séries où il aida son équipe à remporter la Coupe Calder, où la finale se termina dans un 7e match contre les Maple Leafs de St. John’s. Le routier Mike Sillinger avait alors explosé avec 28 points en 15 matchs, avec le petit Allan Bester comme gardien de but partant pour les 19 matchs de l’équipe.
Ken souriant, assistant de son équipe et au sommet de sa gloire avec les Red Wings d'Adirondack
Ken Quinney connut une autre bonne saison avec Adirondack en 92-93 où il récolta des statistiques similaires (32 buts, 34 passes pour 66 points en 63 matchs). Mais plutôt que de continuer à rouler sa bosse dans la LAH, il décida de signer comme agent libre avec le tout nouveau Thunder de Las Vegas de la ligue internationale en 1993-1994. C’est là qu’il explosa littéralement, obtenant 55 buts et 108 points en 79 matchs en compagnie de Patrice Lefebvre et Radek Bonk. Son équipe termina première de la ligue en saison régulière avec 52 victoires et 115 points en 81 matchs, mais elle se fit stopper net en première ronde (4-1) par les Gulls de San Diego, menés notamment par le journeyman Jarrod Skalde (1990-2008) et un défenseur américain du nom de Peter Laviolette au long parcours d’entraîneur dans la LNH.
Un uniforme intéressant, mais je ne perçois pas vraiment le tonnerre illustré dans le logo
Par la suite, Ken Quinney connut quatre années productives avec des saisons de 40, 33, 27 et 34 buts, mais sans atteindre le plateau des 100 points. Il a même joué sur le trio d'Alexei Yashin lors de son séjour à Las Vegas dans le cadre de la saison de la LHN écourtée par la grève de 1994-1995. Au cours de ses 5 années passées avec le Thunder de Las Vegas (1993-1998), Ken a récolté 189 buts en 376 matches, ce qui en fait le meilleur buteur de l’histoire de la franchise. Il fut aussi le 2e meilleur pointeur de l’équipe avec 413 points alors que son coéquipier Patrice Lefebvre finit premier avec 553 points en 429 matches.
Entre 1994 et 1998, le Thunder finit premier de la ligue à deux reprises (1993-1994 et 1995-1996) et fit toujours les séries, mais il n’arriva jamais à dépasser la 3e ronde. Ken Quinney fut un joueur populaire à Las Vegas et participa aux campagnes marketing de l’équipe qui étaient très hautes en couleur (mais pas en budget) comme en témoigne la vidéo suivante trouvée sur YouTube :
Si vous voulez en savoir plus sur l'approche marketing de l'équipe, je vous suggère de visionner le reportage de Ron Futrell diffusé en 1994 dont les quatre parties sont disponibles sur YouTube. Ken Quinney y est interviewé et ça parle notamment des joueurs de la LNH qui sont venus à Las Vegas ainsi que de la gardienne de but Manon Rhéaume :
Suite au départ de Ken Quinney, le Thunder de Las Vegas n’a pas réussi à se rendre en séries pour la première fois de son histoire dans ce qui fut sa dernière saison dans la ligue en 1998-1999.
Au lieu de chercher un poste dans une ligue sur le continent nord-américain, Ken Quinney se tourna vers l’Europe où il signa avec les Lions de Francfort en Allemagne. Il joignit ainsi une équipe qui comptait sur d’anciens joueurs de la IHL comme Len Barrie (premier marqueur de l’équipe en 1998-1999 avec 59 points en 41 matches), le montréalais Daniel Shank et Bob Sweeney (anciennement des Rafales de Québec en 1996-1997). Ken Quinney connut trois relativement bonnes saisons avec les Lions, récoltant 107 points dont 50 buts en 152 matches.
Par contre, son équipe ne fit les séries qu’une seule fois (1999-2000) et se fit éliminer en première ronde contre par les éventuels gagnants de la coupe allemande cette année-là, à savoir les Barons de Munich qui pouvaient compter sur le prolifique joueur des ligues mineures Mike Casselman (ancien 3e choix au total des Red Wings de Détroit dans le repêchage supplémentaire de 1990 et un des trois joueurs de ce repêchage à avoir joué des matchs dans la LNH) et un ancien coéquipier de Quinney en la personne de Bob Sweeney. Autre fait intéressant à souligner, un des gardiens des Lions de Francfort lors de l’unique apparition en séries de Ken Quinney fut le légendaire portier Eldon « Pokey » Reddick.
On dirait un chandail pour de la compétition de motocross tellement il est surchargé
Suite à sa retraite en tant que joueur professionnel à la fin de la saison 2001, il revint vivre à Las Vegas pour devenir entraîneur dans le hockey junior de la région.
On ne peut toutefois pas parler de Ken Quinney sans signaler ses deux fils issus de son fameux séjour avec le Thunder de Las Vegas, deux attaquants qui ont même joué lors du tournoi Pee-wee de Québec selon un article paru dans Le Soleil en 2011.
Né dans la ville du vice en 1998, Landon Quinney a suivi les traces de son père en tant que joueur de hockey à l’attaque, mais sans position principale. Il a cependant connu une courte carrière d’attaquant sans histoire dans le junior majeur, passant des Warriors de Moose Jaw en 2015-2016 aux Sea Dogs de Saint John de la LHJMQ pour deux petits séjours de 35 et 27 matchs de 2016 à 2018. Il ne participa malheureusement pas aux séries avec les Sea Dogs lorsqu'ils remportèrent la Coupe du Président en 2016-2017. N’ayant pas la touche de marqueur de son père, il finit toutefois sa carrière d’hockeyeur en beauté en remportant la coupe Canadian Tire de la Ligue Junior A des Maritimes avec les Mariners de Yarmouth en Nouvelle-Écosse qui écrasèrent les Tigers de Campbellton 4-0.
Il n'existe malheureusement pas de cartes de Landon Quinney avec Yarmouth
Pour sa part, Gage, le grand frère de Landon, est encore actif en 2023 et représente le premier joueur natif du Nevada à avoir joué dans la LNH. Né en 1995, le joueur de centre Gage Quinney a joué toute sa carrière junior dans la WHL, remportant au passage la Coupe Ed-Chynoweth de 2015 avec les Rockets de Kelowna en compagnie de coéquipiers notables tels que le défenseur Josh Morrissey (choix de première ronde des Jets de Winnipeg en 2013) et l’attaquant allemand Leon Draisaitl (meilleur pointeur de la LNH en 2020).
J'avoue ne pas trop comprendre le rapport entre les Rockets et un visage de dragon comme logo
Non repéché par une équipe de la LNH, Gage Quinney signa avec les Penguins de Pittsburgh qui l’envoyèrent dans la ECHL chez les Nailers de Wheeling pour la saison 2016-2017 où il fit bonne figure (44 points en 45 matchs) dans une équipe toutefois éliminée des séries.
Il fut promu aux Penguins de Wilkes-Barre/Scranton de la LAH en 2017-2018 comme joueur de soutien (33 points en 57 parties). Sa progression fut remarquée puisqu'il signa avec nulle autre que son équipe locale, les Knights de Las Vegas en juin 2018, au grand bonheur de la famille Quinney. Il se rapporta alors aux Wolves de Chicago dans la LAH qu’il aida notamment à se rendre en finale de la Coupe Calder contre les Checkers de Charlotte en 2019.
En février 2020, il réalisa enfin son rêve de jouer dans la LNH sous le regard fier et anxieux de son père à Las Vegas. Bien qu’il fut mémorable pour sa famille, son séjour fut toutefois de très courte durée, récoltant une passe lors de trois parties dans l’uniforme des chevaliers du désert.
Malgré son peu de temps dans la LNH, Gage a déjà beaucoup plus de cartes de hockey que son père
Depuis 2020, il continue de rouler sa bosse dans la LAH avec les Silver Knights de Henderson et on lui souhaite de réussir à revenir pour de bon dans la grande ligue!
En bref, Ken et sa progéniture – tous des joueurs en attaque – n’ont pas (encore) réussi à s’enraciner dans la LNH, mais ils se sont tous illustrés lors de leurs parcours professionnels en remportant des championnats, que ce soit le père avec la Coupe Calder (Adirondack en 1992), l’aîné avec la Coupe Ed-Chynoweth (Kelowna en 2015) et le cadet avec la Coupe Canadian Tire (Yarmouth en 2019). Ken continue de former des joueurs au niveau junior à Las Vegas et son fils Gage a encore des chances de retourner dans la LNH. Et quoi de mieux que la chance comme alliée naturelle de la première famille de hockey de Las Vegas! 💫
On "Gage" tu un petit 20$ là-dessus? 😁
PS: Ce fut un réel bonheur de produire des jeux de mots de mon'oncle pour vous, cher lectorat de LVEUP!