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mardi 28 juin 2022

Théories au sujet de la vie personnelle des joueurs


Depuis la victoire de l’Avalanche en finale de la Coupe Stanley d’avant-hier, il circule sur internet une photo d’Erik Johnson au lit, légèrement vêtu, au côté de sa nouvelle "conquête", la Coupe. J’ignore la situation maritale de Johnson, qui n'a "scoré" que 8 buts cette année, mais vous pouvez insérer ici la blague salace de votre choix.



Il y eut au fil des années différentes théories au sujet de la vie personnelle des joueurs.

Au début des années de Scotty Bowman avec les Canadiens, lors du début des séries, les joueurs du tricolore se retrouvaient en retraite fermée. Cette tradition fut reprise par Bob Berry dans les années 1980 en direction des Laurentides, puis par Jacques Lemaire, qui utilisa un hôtel de banlieue comme base, les sorties se limitant aux pratiques et aux matchs au Forum. La logique étant de forcer les joueurs, célibataires ou en couple, à se concentrer sur leurs matchs et à éviter toutes sortes de distractions auxquelles vous pouvez penser.

Si on recule jusqu’aux années 1960, Yvan Cournoyer a déjà mentionné que lors de sa jeunesse, Sam Pollock lui avait tordu le bras pour qu’il se "case", dans le but de l’amener à vivre une vie rangée. Dans le cas de Cournoyer, selon ses dires, il n’avait pas la maturité nécessaire. Il a plutôt senti qu’il avait manqué une partie de sa vie, pour en bout de ligne se retrouver avec un mariage raté, un divorce pénible et des enfants malheureux. Une telle exigence serait impensable aujourd’hui.

Tout ceci pour vous parler d’un petit article de La Presse du 4 novembre 1937 sur lequel je suis tombé par hasard.

Dans celui-ci, on fait référence à George Redding. Celui-ci a joué au niveau senior avec Hamilton avant de se joindre aux Bruins de Boston lors de leur saison inaugurale, en 1924-25. Il y joua 27 des 30 matchs, avant de revenir pour 8 matchs l’année suivante. Sa fiche est de 3 buts et 2 passes. Il poursuivit ensuite sa carrière dans la Ligue Can-Am (l’ancêtre de la Ligue américaine) et au sein d’autres circuits mineurs.

Une fois sa carrière de joueur terminée, il devint entraîneur. En 1937, il tenta l’expérience britannique en se retrouvant derrière le banc des Rangers d’Earl’s Court.

Redding avait de son côté un point de vue à l’opposé de Sam Pollock. Il fit promettre à chacun de ses joueurs de ne pas se marier pendant la saison. Un de ceux-ci, Bobby Lee, dut même envoyer un câblogramme à sa fiancée à Montréal pour lui dire de ne pas faire le voyage vers l’Angleterre (ce qui était toute une expédition à ce moment), alors qu’ils devaient s’épouser sous peu. L’histoire ne dit toutefois pas si la demoiselle l’a attendu ou si elle l’a plaqué…

Selon Redding, "les joueurs devraient concentrer toute leur attention à gagner des parties seulement. Il n’y a rien comme une jeune femme mariée pour faire oublier le hockey à un joueur."  Mesdames, selon Redding, il semblerait donc que vous soyez un élément perturbateur...

Le club londonien de Redding termina la saison 1937-38 avant dernier de la ligue avec une fiche de 8-11-5. Difficile à dire si l’absence de talent ou de vie conjugale a été le facteur déterminant de ce manque de succès.

Redding est décédé en 1974, à l’âge de 74 ans. Il n’a donc jamais regardé Lance et compte

Sources :

"Le hockey et l’amour", 4 novembre 1937, La Presse, page 24,

"La retraite, comme au temps de Scotty" de Bernard Brisset, 3 avril 1984, La Presse, page S3,

"Des hockeyeurs froids et silencieux" de Ronald King, 24 janvier 2009, La Presse (lapresse.ca).

lundi 27 juin 2022

Joueur oublié des 90's #65 - Paxton Schulte

 




Lors de mon dernier texte sur l'ex-Nordique éphémère Bob Bassen, un fidèle lecteur du nom de Martin Lauzier m'a en quelque sorte challengé en évoquant que Bassen n'était pas si oublié que ça pour son passage à Québec et même qu'il serait disqualifié par ses chums pour «manque d'effort» lors d'une séance de name-dropping de joueurs obscurs des Nordiques s'il utilisait Bassen... J'aimerais bien assister à une de ces séances de name-dropping d'ailleurs.

Il est vrai que le terme «oublié» des joueurs de cette série est assez variable et débattable. Parfois j'ai seulement envie de parler de tel ou tel joueur, qu'il soit no-name, sous-estimé ou juste pas assez remémoré. Parfois même quelques-uns de ces joueurs furent qualifiés de joueurs semi-vedettes, comme Craig Janney, Cliff Ronning ou Valeri Bure. Donc je ne vais pas nécessairement toujours chercher des vrais de vrais joueurs obscurs qui n'ont joué qu'une poignée de matchs dans la LNH. Mais comme je disais, si Bassen ce n'était pas assez obscur pour vous, j'ai accepté de renchérir en descendant plus creux dans les vestiges des Nordiques pour en sortir un vraiment obscur, si ce n'est que le gars pourra ensuite se vanter avec ses chums de non seulement le name-dropper mais qu'il a même forcé un dude à en écrire un post sur son blog...

Je me lance donc avec un vrai de vrai Nordique obscur. Normalement j'hésite à prendre des joueurs du genre car c'est rare que j'aie assez de matériel pour vraiment en faire une bio complète et digne de ce nom. Quand cela se produit, je dois souvent me résoudre à faire du remplissage. Mais dans le cas du joueur d'aujourd'hui je ne pense pas avoir à le faire.

 

 

Paxton James Schulte est né le 16 juillet 1972 à Onoway en Alberta.

Onoway est un village de 966 habitants, selon le dernier recensement, et est situé à environ une heure d'Edmonton. Je n'y suis jamais allé mais pour un village de campagne en banlieue d'Edmonton, ça a vraiment l'air charmant

Après une saison dans la AJHL, Paxton Schulte (prononcé choule-té) s’enrôle avec l'université du Dakota du Nord en 1990-91. Il n'y restera toutefois qu'un an avant de revenir dans la ligue de l'ouest avec les Chiefs de Spokane de la WHL. Il termine au premier rang des pointeurs des Chiefs en 1991-92 (où il joua d'ailleurs avec Valeri Bure) avec 42 buts et 42 passes pour 84 points. Ailier gauche costaud de 6'2", il amasse également 222 minutes de pénalité. Cette première saison dans le junior majeur lui vaut d'être sélectionné en 6e ronde (124e au total) du repêchage de 1992 par les Nordiques de Québec. À savoir si les Nordiques auraient pu mieux faire comme sélection, les Islanders ont repêché Derek Armstrong au 128e rang et les Flames ont repêché Joël Bouchard au 129e rang. À vous d'en débattre longuement.

Après une dernière saison junior en 92-93, Schulte débuta son parcours professionnel dans l'organisation québécoise en s'alignant avec leur club-école, les Aces de Cornwall dans la AHL. Il y connaît des débuts corrects sans plus (15 buts, 30 points en 56 matchs) mais ce fut assez pour recevoir un cadeau de Noël de la part des Nordiques lorsqu'il fut rappelé pour un match le 28 décembre 1993. Il ne récolta aucun point lors de cette tranquille défaite de 4-1 des Bleus contre le Lightning de Tampa Bay, mais obtiendra cependant 2 minutes de pénalité pour avoir accroché. Vous pouvez voir le sommaire détaillé de ce match ici.

Schulte retournera ensuite à Cornwall et ne jouera donc que ce seul match avec les Nordiques, faisant ainsi partie d'un groupe sélect et éternel de seulement 5 joueurs à n'avoir joué qu'un seul match avec le fleurdelisé.

Est-ce que ça vous intéresse de connaître les 4 autres? Pas que j'aie besoin de faire du remplissage, vraiment pas, mais j'imagine que ça vous démange vraiment de savoir de qui il s'agit et je ne voudrais pas déplaire aux lecteurs, alors je peux bien y dédier une couple de lignes de plus. Ces joueurs sont bien sûr: Jim Dobson (1983-84), Wayne Groulx (1984-85), Mike Hurlbut (aussi en 93-94 mais malheureusement pas le même match) et finalement le Terrebonnois Yves Héroux en 1986-87. J'espère bien qu'on appelle bien les gens de Terrebonne sous ce nom, je voudrais pas en fâcher d'autres... 

EDIT: Non. C'est Terrebonnien qu'il faut dire...

À défaut d'avoir pu trouver un vidéo de cette seule game de Schulte avec les Nordiques, je l'ai quand même retracé dans la AHL avec les Aces. Comme Schulte était en grande partie reconnu pour ses poings, ce vidéo est bien sûr une bagarre...



Schulte jouera les deux saisons suivantes à Cornwall, demeurant avec l'organisation même après le déménagement des Nordiques au Colorado. L'Avalanche avait en fait gardé l'affiliation avec Cornwall mais cela ne dura que durant cette première saison de l'organisation à Denver en 1995-96, suite à quoi les Aces furent dissouts. Schulte s'était toutefois distingué durant cette saison, récoltant 56 points en 69 matchs avec les Aces et participant au match des étoiles de la AHL.

Mais au moment de la dissolution des Aces, Schulte n'était plus membre de l'Avalanche, étant précédemment échangé aux Flames de Calgary en mars 1996 en retour de Vesa Viitakoski. J'ai d'ailleurs depuis ma tendre jeunesse une carte Parkhurst de ce Viitakoski que j'ai toujours trouvé vraiment no-name. Mais je suis content finalement de le retrouver quelque part dans cette grande histoire du hockey. On le reverra peut-être un jour...


Schulte termina donc la saison 95-96 avec les Flames de Saint John et il y débuta ensuite la saison 1996-97. Il se mérita finalement un autre essai dans la LNH en janvier 1997 lors d'un match des Flames à Ottawa. Il n'obtint pas de points cette fois non plus mais termina quand même la soirée à +1, en plus de deux autres minutes de pénalité, dans ce qui fut son dernier match en carrière dans la grande ligue.

Après une autre saison partagée entre Saint John et le Thunder de Las Vegas dans la IHL, Schulte fit le saut de l'autre côté de l'Atlantique en 1998-99 avec les Bees de Bracknell dans la ligue du Royaume-Uni. Il aidera les Bees à remporter le championnat de saison en 1999-00, suite à quoi il suivit son entraineur Dave Whistle avec la nouvelle franchise des Giants de Belfast pour leur saison inaugurale en 2000-01. 

Schulte deviendra un joueur culte à Belfast par sa robustesse et ses talents offensifs. L'équipe deviendra un hit en Irlande du Nord, remportant le championnat de saison en 2001-02 et le championnat en séries en 2002-03. Il joua une dernière saison à Belfast en 2003-04 où il terminera au premier rang des minutes de pénalité avec 352 minutes, en plus de 51 points en 54 matchs.

Après une saison d'inactivité en 2004-05, Schulte jouera une dernière saison professionnelle dans la Central Hockey League en 2005-06, une saison partagée entre les Gorillas d'Amarillo et les Oilers de Tulsa.

Il retourna ensuite à Onoway à la ferme familiale. Il y vit toujours avec sa femme et leurs trois enfants. Son numéro 27 fut retiré par les Giants de Belfast en 2007.

En 2 matchs dans la LNH, Paxton Schulte eut une fiche de 0 buts, 0 passes pour 0 points et 4 minutes de pénalité. En 249 matchs dans la ligue britannique (BISL et ensuite EIHL) il aura récolté 92 buts et 105 passes pour 197 points, en plus de 1017 minutes de pénalité.


Donc voilà. J'espère que votre besoin en terme de joueurs obscurs des Nordiques est ainsi comblé. Pour ma part, je vais me mettre à la recherche du prochain. Mais je vais laisser les Nordiques tranquilles un moment...


jeudi 23 juin 2022

Joueur oublié des 90's #64 - Bob Bassen

 


 

Hank Bassen
Né à Calgary le 6 mai 1965, Robert Paul Bassen est le fils d'un ancien gardien, Hank Bassen, qui a joué dans la LNH, la AHL et la WHL de 1954 à 1968, notamment pour les Red Wings et les Blackhawks. Il a aussi remporté la coupe Calder en 1967 avec les Hornets de Pittsburgh. Son brio avec les Hornets lui permit de revenir jouer une dernière saison dans la LNH en 1967-68, avec le club remplaçant les Hornets à Pittsburgh, les Penguins. Hank devint plus tard DG des Wranglers de Calgary dans la WHL pendant que son fils Bob évoluait pour sa part avec les Tigers de Medecine Hat. 

Joueur de centre de petite stature (5'10" - 180 lbs), Bob Bassen jouait toutefois plus gros que son gabarit et ses habiletés, se présentant à chaque soir et faisant de lui un joueur à l'éthique de jeu irréprochable. Non-repêché, il se fit toutefois remarquer par les Islanders qui le signèrent comme agent libre après son stage junior. Il fit donc ses débuts professionnels en 1985-86, principalement avec les Indians de Springfield dans la AHL, se méritant quelques rappels à Long Island où il amassa 2 buts et 1 passe en 11 matchs.

Il joua deux autres saisons complètes (17 et 22 points respectivement) avec les Islanders avant d'être échangé aux Blackhawks peu après le début de la saison 1988-89. En retour de Bassen et Steve Konroyd, les Islanders reçurent les services de Marc Bergevin et Gary Nylund. Après une saison, la situation de Bassen régressa puisqu'il fut recalé dans la IHL pour la majorité de la saison 89-90, ne jouant que 6 matchs à Chicago.

Il fut placé au ballottage au début de la saison suivante et fut réclamé par l'équipe avec qui il connaîtra ses meilleurs moments, les Blues de St.Louis. Il y connut immédiatement sa meilleure saison en carrière en 1990-91, avec une fiche de 16 buts et 18 passes pour 34 points. Il devint un joueur chouchou de son entraîneur Brian Sutter en plus des fans des Blues qui adoraient son ardeur au jeu et parce qu'il n'hésitait pas à jeter les gants au besoin. Bassen évolua donc dans le «bottom 6» des Blues pendant trois saisons complètes, malgré que des blessures le limitèrent à 53 matchs en 1992-93. 

Durant la saison 1993-94, l'occasion se présenta aux Blues de faire l'acquisition de Steve Duchesne, alors en grève contractuelle avec les Nordiques. Toujours dans l'impasse à la mi-saison, les Nordiques se décidèrent finalement de l'échanger aux Blues le 23 janvier 1994. En retour de Duchesne et de Denis Chassé, les Nordiques mirent la main sur 3 joueurs robustes en Bassen, Garth Butcher et Ron Sutter. Ces trois joueurs ne firent toutefois que passer à Québec, alors que Sutter et Butcher furent subséquemment échangés. Sutter mit le cap sur Long Island en retour d'Uwe Krupp en juin 94. Les deux équipes s'échangèrent également leur choix de première ronde au repêchage de 1994. Les Islanders sélectionneront ainsi Brett Lindros au 9e rang tandis que les Nordiques prirent Wade Belak au 12e rang. Pour sa part, Butcher fit partie de l'échange «blockbuster» de Mats Sundin vers Toronto...

Bassen fut celui des trois qui demeura le plus longtemps à Québec, jouant également l'entièreté de la dernière saison des Nordiques en 1994-95. Il y connut sa deuxième meilleure saison pour les buts marqués avec 12 buts. Il semblait être un bon fit à Québec puisque avec 27 points en 47 matchs, il aurait pu connaître une saison encore meilleure s'il y avait eu un calendrier complet. Il aurait sans doute dépassé le plateau des 20 buts. Il connut également de bonnes séries avec 6 points en 5 matchs, ce qui le plaçait au premier rang des Bleus, à égalité avec Peter Forsberg et Scott Young, lors de cette élimination hâtive des Nordiques contre les Rangers. Il jouait d'ailleurs sur la même ligne que Forsberg et Owen Nolan.

Succès souvenir Québec/Montréal:

 

 

Bassen ne prit toutefois pas la route du Colorado avec ces derniers par la suite, optant plutôt de signer comme agent libre avec les Stars de Dallas. Il a toutefois été brièvement membre de l'Avalanche avant cette signature, lors d'une cérémonie de bienvenue organisée par la ville de Denver, mais n'aura pas porté autre chose qu'un chandail promotionnel au Colorado.

Signe que ses services comme spécialiste défensif étaient très prisés, son contrat était de 4 millions de dollars, 1 million par année, pour 4 saisons, tout de même une somme importante à l'époque alors que les millions annuels n'étaient pas encore la norme... Par exemple, des joueurs défensifs similaires comme Guy Carbonneau ou Brian Skrudland gagnaient 900 000$ par année au même moment.


 

Cependant, Bassen se blessa au genou contre son ancienne équipe, les Blues, lors d'un match pré-saison à la fin septembre 1995, ce qui lui fit rater 6 mois d'action. Pour palier la perte de Bassen et se venger quelque peu des Blues, les Stars firent l'acquisition d'un assez bon joueur pour le remplacer au centre, le vétéran Guy Carbonneau. Vous voyez où j'ai eu l'idée de mon exemple de comparaison de salaire plus haut... Ils acquirent Carbonneau de ces mêmes Blues 3 jours après la perte de Bassen. Ce dernier put finalement revenir pour 13 matchs à la fin de la saison. Des blessures le hantèrent encore en 1996-97 et 1997-98 où il ne joua que 46 et 58 matchs respectivement.

Voulant probablement couper dans la masse salariale de leur équipe garnie de supervedettes (Modano, Belfour, Hull, Nieuwendyk etc.) et avec la présence d'un Guy Carbonneau et d'un Brian Skrudland (clin d'oeil), les Stars crurent bons de se départir de Bassen. Ils l'envoyèrent donc aux Flames durant l'été 1998, en retour d'Aaron Gavey.

S'il était probablement content de jouer dans sa ville natale, Bassen manqua ainsi une deuxième chance de remporter la Coupe Stanley alors que les Stars remportèrent le trophée en 1999, tandis que les Flames étaient en pleine reconstruction. 

Sans équipe en 1999-2000, Bassen débuta la saison en Allemagne avec les Lions de Francfort. Il semble toutefois, sans que j'aie trouvé l’explication, que ses droits dans la LNH retournèrent aux Stars de Dallas. Les Blues firent de nouveau son acquisition, et comme en 1990, il s'agissait par voie du ballottage, lorsqu'il fut réclamé des Stars en décembre 1999. À ce moment  à St.Louis se trouvait Joël Quenneville, anciennement assistant coach avec les Nordiques et qui avait donc pu voir ce que Bassen amenait dans la chambre. Il lui permit donc de jouer une dernière saison dans la LNH avec l'équipe où il aura laissé la plus grande marque. Bassen se retira ensuite du jeu à l'âge de 34 ans.

Il devint ensuite assistant entraîneur avec les Grizzlies de l'Utah dans l'AHL et est présentement président de l'association des anciens joueurs des Stars.

 

 


En 765 matchs dans la LNH, Bob Bassen aura récolté 88 buts et 144 passes pour 232 points et 1004 minutes de pénalité.


Sources:
NHL Report: Spotlight, DenverPost.com, 24 dec. 1999
Blues Claim Bassen Off Waivers, Associated Press, December 11, 1999
Bassen out with a knee injury, UPI, 3 octobre 1995
Stars’ Bassen enjoying this post-season better than in 1996, Associated Press, 17 avril 1997

 



dimanche 19 juin 2022

Notre chandail Barons

  


En attendant de compléter notre splendide livre «Le meilleur de La vie est une puck» dont le financement vient de se terminer, je continue de préparer les différents «goodies» que nous allons également remettre à nos chers contributeurs nous ayant permis de réaliser ce projet. Je viens de recevoir notre commande de t-shirts et je porte fièrement depuis hier celui des Barons de style «Ramones». J'étais au restaurant ce midi lorsque j'ai remarqué qu'un dude me scrutait vraiment non-subtilement, tentant probablement de comprendre ce que je portais. Il devait surement reconnaitre le célèbre logo des Ramones que j'ai apparemment vraiment réussi à imiter. Ça faisait plusieurs années que j'avais conçu ce t-shirt (quoique une version différente) mais on avait mis le projet de côté, donc en plus de voir finalement aboutir ce concept, j'étais très fier de ma shot car l'effet est très réussi de par la réaction du dude du restaurant.

Mais probablement que plusieurs d'entre vous ne comprennent pas toutes ces références. Faut dire que nos concepts mélangeant hockey obscur et l'esthétique punk/metal sont vraiment destinés à un public très très de niche. Je voulais donc aujourd'hui vous présenter ce t-shirt plus en détails.

Premièrement j'ai choisi les Barons car c'est un de nos sujets cultes. Inutile de vous le rappeler. Et on en parle bien sûr dans le livre. Pour ce qui est des Ramones, j'ai choisi de faire référence à ces pionniers du punk car leur logo est un des plus magnifiques de l'histoire de la musique et je trouvais qu'il y avait un parallèle intéressant à faire avec les Barons même si ce sont deux domaines totalement différents. 

Les Ramones ont sorti leur premier album éponyme en avril 1976, quelques semaines seulement avant le déménagement des Golden Seals de Californie dans leur nouvelle ville de Cleveland pour devenir les Barons. Les Ramones ont ensuite tout donné lors des deux années suivantes avec 3 autres albums classiques; Leave Home (1977), Rocket to Russia (1977) et Road to Ruin (1978). Donc 4 albums entre 1976 et 1978, exactement pendant que les Barons ont aussi tout donné durant leurs deux seules saisons d'existence... Bon ils ont peut-être pas tout donné car ils étaient pas mal mauvais et mal gérés mais gâchez pas mon fun...

Ah man, une pause musique s'impose absolument ici...



Et puis pourquoi pas une pause Barons tant qu'à y être..



Si c'est trop 2e ou même 3e degré pour vous, il y a une autre parallèle évident à faire avec les Ramones et le hockey (ou le sport en général) puisque leur premier hit, Blitzkrieg Bop, a.k.a. «Hey! Ho! Let's Go!» est encore joué dans les arénas pas mal à toutes les games que vous pouvez assister...

Après ces 4 premiers albums susmentionnés, la carrière des Ramones n'a jamais vraiment pu décoller comme il se devait, tandis que les Barons ont disparu après avoir fusionné avec les North Stars du Minnesota. Les Ramones ont tenté un ultime tour de force en 1980 avec un album enregistré par le célèbre fucké et criminel notoire Phil Spector pour nous donner l'album «End of the Century» en 1980 mais ce ne fut pas le succès escompté (je n'aime pas cet album d'ailleurs) et cela me mène à une épiphanie plus qu'évidente: Les Ramones avaient besoin que les Barons existent pour être bons!

Je plaisante bien sûr, les Ramones ont continué à rouler leur bosse pendant de nombreuses années,  devenant des légendes vivantes du punk (quoique les membres originaux sont tous morts) et ils ont quant même enregistré quelques perles ici et là avant de se séparer en 1996. Mais n'empêche que rien n'aura accoté leur furieuse époque 1976-78. 

C'était donc plus ou moins comme ça que j'ai conçu ce t-shirt Ramones/Barons...

Mais j'ai encore besoin de vous l'analyser davantage. Donc voici premièrement le logo du chandail de proche:



Et voici sa référence, le logo des Ramones:
 


Il existe plusieurs variantes de ce dernier, alors que le lettrage du «Ramones» est parfois d'une typographie différente. Mais celle-ci est l'originale et comme «Barons» a une lettre de moins, j'ai dû légèrement grossir la police pour bien faire.

Le nom des membres entourant l'aigle sont parfois différents aussi alors que Tommy et Deedee ont quitté le groupe pour être remplacés entre autres par Marky et C.Jay (ou même Richie ou Elvis). D'ailleurs, si vous portez un chandail des Ramones et que vous rencontrez un autre fan, il n'hésitera pas à vérifier quelle version du noms des membres vous portez...

Moi dans mon cas, je devais me restreindre à seulement 4 membres des Barons. Il était évident que j'allais choisir Gilles Meloche, Dennis Maruk et Al MacAdam, tous des joueurs cultes ici à LVEUP. Pour le 4e j'hésitais entre Bob Stewart, Jim Neilson ou même Don Murdoch. Dans le cas de ce dernier, cela aurait bien fait car ça aurait été tous des noms en «M». Murdoch, Maruk et MacAdam formaient d'ailleurs un trio surnommé «3M». Mais je préférais toutefois choisir Rick Hampton, si ce n'est qu'il était le meilleur défenseur des Barons. D'ailleurs avec un gardien (Meloche) et deux attaquants (Maruk et MacAdam), ça me prenait bien un défenseur si on joue à 4 contre 4...

Pour l'intérieur du logo imitant le seau présidentiel américain, j'étais aussi embêté. J'aurais aimé modifier l'aigle et lui mettre un bâton de hockey au lieu d'un bâton de baseball. J'ai essayé mais ça ne donnait vraiment pas l'effet escompté et j'ai plutôt opté de mettre deux bâtons en «X» un peu à la Mighty Ducks d'Anaheim. De plus, l'aigle me posait problème alors qu'il ne me laissait pas vraiment de place pour inclure le logo des Barons, même dans l'espèce de rectangle avec des flèches... Et le nom de l'équipe c'est quand même les Barons et non pas les «Eagles» donc l'aigle se devait de partir. L'inclusion du logo des Barons au centre avec la forme de l'état de l'Ohio vient quand même rappeler l'aspect «américain» du logo d'origine.

Mais en soustrayant l'aigle, je voulais quand même le plus possible respecter le logo original et j'ai donc inclus des lauriers, et aussi des bannières où j'ai inscrit «Cleveland, Ohio». J'ai complété avec une couronne dans le haut, afin d'illustrer quelque peu ce terme royal de «Barons». Même si un Baron n'est pas un roi, il est toutefois lié à la monarchie. Et finalement j'ai ajouté le petit 1976-1978 en bas des lauriers, histoire de compléter le tout.

Donc c'est pas mal ça qui est ça. Ça me fait vraiment plaisir de voir que vous avez embarqué dans le trip en choisissant ce concept parmi les choix offerts pour les t-shirts. Merci de nous lire et d'encourager nos folies. Au final il y a 3 t-shirts différents qui seront remis à nos contributeurs du Kickstarter mais qui sait, peut-être nous allons en faire imprimer d'autres éventuellement. En attendant, nous continuons d'éditer le livre petit à petit, c'est presque pratiquement tout fait mais il reste toujours des trucs à peaufiner. Ça s'en vient toutefois très bientôt.

Hey ho let's go Barons!

Ah pis tiens une autre toune:


vendredi 17 juin 2022

Les amis de Jaromir Jagr

 

  


Je suis sûr que vous avez dû voir popper ce graphique sur les réseaux sociaux ces derniers temps, on le voit sortir à chaque année. On y montre que chaque finale de la coupe Stanley depuis 1980 mettait en scène un coéquipier de Jaromir Jagr durant sa longue carrière. Mais 2021 fut vraisemblablement la dernière fois qu'un coéquipier de Jagr a atteint la finale. C'est le genre de truc inutile à savoir mais qui demeure quand même impressionnant pour tout fan de hockey. Mais ici à LVEUP, qu'est-ce qu'on fait avec des trucs inutiles à savoir? On essaie de les décortiquer encore plus pour trouver encore plus inutile... D'ailleurs le gars qui a fait ça a souvent mis le joueur le plus évident ou parfois le plus random, mais il y en a quantité d'autres à inclure également.

Premièrement je me devais de vérifier s'il n'y avait réellement pas de joueurs pour l'année 1979, année où les Canadiens ont conclu leur dynastie en remportant une 4e coupe d'affilée contre les Rangers. Et bien non, il n'y avait aucun futur coéquipier de Jagr cette année-là. On retrouve bien quelques joueurs qui ont terminé leur carrière alors que Jagr commençait la sienne comme Guy Lafleur et Larry Robinson chez le Canadien ou encore Mario Marois et Lucien Deblois chez les Rangers. Mais aucun qui n'aura joué avec Jagr.

Passons donc à l'analyse du graphique:


1980,1981,1982, 1983: Bryan Trottier
La légende des Islanders est venu terminer sa carrière à Pittsburgh comme agent libre en 1990-91, première année de Jagr dans la ligue et première des deux coupes consécutives des Penguins. Trottier remporta donc ses 5e et 6e coupes lors de ces deux saisons. Il prit sa retraite par la suite mais revint pour jouer une dernière saison en 1993-94, suite à quoi il devint assistant entraineur de l'équipe jusqu'en 1997.

En plus de Trottier, on retrouve quelques joueurs parmi ces 4 finales qui deviendront coéquipiers de Jagr. C'est le cas de Gordie Roberts (Minnesota 1981 - Pittsburgh 1990-92) ainsi que deux Oilers de 1983; Paul Coffey et Mark Messier.

1984-1985-1987-1988-1990: Mark Messier
Messier revient pour l'autre dynastie, celle des Oilers, et deviendra coéquipier de Jagr chez les Rangers, mais ce très brièvement, soit pour une demie-saison, la dernière de Messier en 2003-04. Jagr s'amena à New York en provenance de Washington en janvier 2004.

En plus de Messier, voici quelques autres joueurs chez les Oilers et leurs adversaires à prendre en compte: Coffey, Gord Dineen (NYI 1984, PIT 1992), Rick Tocchet (PHI 85-87, PIT 92-94), Craig Muni (EDM 87-88-90, PIT 96-97), Marty McSorley (EDM 87-88, PIT 94), Jean-Jacques Daigneault (PHI 87, PIT 96-97), Kjell Samuelsson (PHI 87, PIT 92-95) et Petr Klima (EDM 90, PIT 96).


1986: Joe Mullen
Mullen, qui jouera en finale en 1986 et 1989 avec les Flames et ensuite à Pittsburgh lors du repeat 91-92 des Penguins, sera coéquipier de Jagr entre 1990 et 1997. Le seul autre de cette finale de 1986 est Dan Quinn des Flames, qui sera brièvement un Penguin en 1996-97. Il y avait joué aussi de 1986 à 1989, avant l'arrivée de Jagr. Cependant, aucun membre du Canadien de 1986 ne fut plus tard coéquipier du grand tchèque.


1989: Jiri Hrdina

Ici, le gars aurait pu remettre Joe Mullen mais il a plutôt opté pour le compatriote de Jagr, Jiri Hrdina, qui s'amena à Pittsburgh peu de temps après Mullen en 1990 et qui y gagna aussi deux autres coupes. Encore une fois aucun membre du CH dans le tas.


1990-1991: Jaromir Jagr...
Jagr se représente lui-même ici, à défaut de mettre l'équipe au complet. Le gars a omis de remettre Jagr en 2013 alors qu'il était membre des finalistes cette année-là, les Bruins. C'était la seule autre année où Jagr retourna en finale.
 

1993: Jean-Jacques Daigneault
On retrouve finalement un membre du CH comme coéquipier de Jagr alors que Daigneault voyagea amplement durant sa carrière et se retrouva dans le vestiaire des Penguins de la fin de la saison 1995-96 jusqu'au milieu de la saison suivante lorsqu'il passa aux Mighty Ducks.

Chez les Kings, on l'oublie souvent mais on retrouve bien sûr Luc Robitaille qui fut brièvement membre des Penguins en 1995, le temps de jouer dans Sudden Death et de faire une promo étrange avec Jagr...




1994: Mark Messier
Chez les Rangers de 1994, le gars a été un peu paresseux et a ramené Messier une fois de plus. On retrouve pourtant d'autres joueurs chez les Rangers comme Sergei Zubov (qui fut justement échangé à Pittsburgh contre Robitaille), Eddie Olczyk (PIT 97-98) et bien sûr Alex Kovalev avec qui il formera un super duo de 1998 à 2001 chez les Penguins. 

Chez les Canucks de 1994, on retrouve un autre compatriote de Jagr, Jiri Slegr, avec qui il jouera à Pittsburgh de 1997 à 2001. On y retrouve également un joueur dont on ne s'attend vraiment pas, Trevor Linden. Ce dernier fut échangé des Canadiens aux Capitals en 2001. Il jouera 16 petits matchs avec les Caps lors de la première saison de Jagr à Washington, avant de reprendre le chemin de Vancouver.


1995: Tom Chorske

Wow. Tom Chorske. Je suis certain qu'on est capable de trouver mieux. En fait oui, il y a vraiment mieux. Bang! Martin Brodeur.  On l'oublie aussi mais lors du retour de Jagr dans la LNH, il faisait en quelque sorte une tournée d'adieu en s'enlignant pour le plus de clubs possibles. En 2013-14, c'était le tour des Devils de l'accueillir, juste à temps pour la dernière saison de Brodeur. Oui je sais il est revenu avec les Blues l'année d'après mais ça on en parle pas.

Mais sinon oui, Tom Chorske. Ils ont joué ensemble le temps de 33 matchs en 1999-2000. C'était aussi la dernière saison de Chorske si ça vous intéresse... Il y avait aussi Bobby Holik (NYR 2003-04) chez les Devils de 1995.

Chez les finalistes, les Red Wings, on retrouve Doug Brown (PIT 93-94), Bob Errey (PIT 90-93), Greg Johnson (PIT 96-97) ainsi que bien sûr Paul Coffey (1990-91). Ce dernier a vraiment l'habitude de se retrouver dans mes textes...


1996: Scott Young

Chez l'Avalanche de 1996, on retrouve un autre compagnon d'armes de Jagr lors des conquêtes des Penguins, mais dans le cas de Scott Young, c'était seulement celle de 1991. Il joua en Italie l'année suivante avant de revenir dans la LNH avec les Nordiques en 1992-93. On retrouve également Sandis Ozolinsh, coéquipier de Jagr 10 ans plus tard avec les Rangers et Chris Simon, également à New York, en 2003-04.

Chez les Panthers de 1996, on retrouve Jason Wooley (PIT 96-97), Stu Barnes (PIT 1996-99) et un autre fidèle compatriote avec qui il fera des flammèches à Pittsburgh, Martin Straka (PIT 97-01).


1997-1998: Doug Brown
Donc Doug Brown, présent en finale en 1995, revient ici en 1997 et 1998 avec les Red Wings. On retrouve également à Détroit les noms d'Aaron Ward (NYR 06-07), Larry Murphy (PIT 90-95), Tomas Sandstrom (PIT 94-97) et Brendan Shanahan (NYR 06-08).

Comme toute liste qui se respecte, on retrouve aussi Paul Coffey chez les Flyers en 1997, ainsi que nul autre que Pat Falloon, dont j'ignorais qu'il avait déjà participé à une finale mais c'était bien le cas avec les Flyers. Également présent, Eric Lindros, avec qui il a joué en 2003-04 avec les Rangers.

Pour la finale de 1998, on retrouve pas mal de joueurs des Capitals qui accueilleront Jagr dans leurs rangs de 2001 à 2004. C'est le cas de Sergei Gonchar, Olaf Kolzig, Calle Johansson, Brendan Witt, Adam Oates, Peter Bondra et quelques autres.


1999: Benoit Hogue
Celui-là il est allé le chercher loin... Benoit Hogue et Jaromir Jagr n'ont été coéquipiers que durant 9 petits matchs avec les Capitals, en 2001-02, lors de ce qui était la dernière saison en carrière pour le québécois. Surement qu'on peut trouver mieux...

Et bien oui, il y avait encore Sergei Zubov comme en 1994. Ou sinon les ex-Panthers et ex-Penguins Jason Wooley, Stu Barnes chez les Sabres. Donc le gars du graphique avait de meilleures options.


2000: Scott Gomez
Ah oui c'est vrai, Scott Gomez a joué avec les Rangers (clin d'oeil). Je m'en souvenais plus (ironie). Vraiment plus (sarcasme). Parmi les choix alternatifs, on retrouve pas mal les mêmes que l'année d'avant chez les Stars (finalistes en 2000) ou les Devils de 1995.



2001: Chris Drury
Cette liste est vraiment aidée par le fait que Jagr ait joué à New York, là où tous les joueurs vedettes couteux se ramassent à moment donné. Drury, comme Gomez, est arrivé avec les Rangers en 2007-08, dernière saison de Jagr avant son exil de quelques saisons dans la KHL.


2002: Brendan Shanahan
Shanahan, qui était aussi à Détroit en 1997 et 1998, revient en 2002. Il y avait chez les Red Wings  plusieurs joueurs qu'on a déjà vu comme Luc Robitaille, Aaron Ward et Jiri Slegr mais le meilleur choix aurait été bien sûr chez les perdants avec Ron Francis, capitaine des Hurricanes et coéquipier de Jagr de 1991 à 1998. 


2003: Jay Pandolfo
Encore les Devils et donc plusieurs choix possibles comme Brodeur et Patrik Elias mais il a choisi Jay Pandolfo. En fait ce dernier n'a pas été mentionné comme coquipier avec Jagr au New Jersey puisqu'il n'y était plus à ce moment (2013-15). C'est plutôt pour leurs courts passages ensemble avec les Bruins à la fin de la saison 2012-13.

Sinon il y avait toujours Adam Oates (WSH) et Sandis Ozolinsh (NYR) chez les Ducks.


2004: Pavel Kubina

Kubina et Jagr ont effectivement joué ensemble. C'était lors du retour de Jagr dans la LNH avec les Flyers en 2011-12. Kubina s'est greffé à l'équipe en renfort pour les séries de 2012, lorsqu'il fut acquis du Lightning.

Sinon on retrouvait Andrew Ference (BOS) chez les Flames de 2004 ou Chris Simon qu'on a vu plus tôt. Pas une grosse cuvée mettons...


2005: Pas de coupe.

2006: Mark Recchi
Recchi et Jagr ont bien sûr été coéquipiers à leurs débuts, jusqu'à ce que Recchi soit échangé aux Flyers avant la coupe de 1992. Pas mal une meilleure cuvée en 2006 (en ce qui concerne les ex-coéquipiers de Jagr) avec aussi la présence de Ray Whitney (DAL 2013) en Caroline et Chris Pronger chez les Oilers (PHI 2011-12).


2007: Shawn Thornton
Ouache. Cela ne peut pas être le seul choix. Il y a Chris Pronger «drette» en partant comme alternative. Il y a aussi le gardien auxiliaire Ilya Bryzgalov chez les Ducks qui partagera aussi le même vestiaire à Philadelphie en 2011-12. Aucun représentant chez les adversaires des Ducks en 2007, les Senators.


2008: Andreas Lilja
Un autre membre passager des Flyers avec Jagr en 2011-12. Après ses années à Détroit, Andreas Lilja a joué à Philadelphie pour ses deux dernières saisons dans la LNH. On retrouvait aussi Jiri Hudler, qui jouera avec Jagr avec les Panthers en 2015-16.

De l'autre côté, il y avait Petr Sykora avec les Penguins, lui qui a joué avec Jagr avec les Rangers en 2005-06 et brièvement Pascal Dupuis, aussi chez les Rangers en 2006-07.


2009: Petr Sykora
Copié-collé de l'année précédente, seulement inverser les équipes gagnantes...


2010, 2015: Kris Versteeg
Je me demandais vraiment dans quelle équipe la combinaison Jagr/Versteeg avait pu exister. Flyers? Non. Bruins? Non. Panthers? Non. Stars? Non. Penguins de 1991? Vraiment pas. C'est finalement en 2017-18 avec les Flames de Calgary que ces deux joueurs ont apparemment joué ensemble. Je dis apparemment parce que Jagr a seulement joué 22 matchs lors de cette dernière randonnée dans la LNH et Versteeg seulement 24. Mais on est chanceux car c'était tous les deux en début de saison avant d'être tous les deux libérés...

Il y aurait quand même eu d'autres options. Chez les Blackhawks, il y avait Dave Bolland et Brian Campbell qui aboutiront en Floride durant les quelques années de Jagr là-bas. Également Troy Brouwer à Calgary. On retrouve aussi une abondance de membres des Flyers, équipe finaliste de 2010, puisque le passage de Jagr là-bas se produisit peu après cette présence en finale. On peut donc substituer Versteeg par votre joueur au choix; Daniel Brière, Scott Hartnell, Claude Giroux ou bien encore Chris Pronger, etc...

Versteeg était encore avec les Blackhawks en 2015, cette fois lors de la finale contre le Lightning chez qui on retrouvait Matt Carle et Braydon Cobrun (PHI 2011-12), Ryan Callahan (NYR 2007-08) et aussi Brenden Morrow (DAL 2013)

2011: Mark Recchi
Une fois de plus on retrouve un autre vieux de la vieille des anciens Penguins ici avec Mark Recchi. Et comme avec les Flyers, Jagr est passé par Boston peu après leur présence en finale (fin de saison 2012-13) donc choissisez dans le tas: Zdeno Chara, Patrice Bergeron, Brad Marchand, etc... Comme mentionnée plus haut, il retournera même en finale avec eux...

De l'autre côté chez les Canucks il y a bien sûr Roberto Luongo, qui reviendra en Floride un an avant l'arrivée de Jagr. Même chose pour l'auxiliaire de Luongo à l'époque, Cory Schneider, qui jouera avec Jagr avec les Devils (2013-15.


2012-14: Willie Mitchell
Un autre ex-champion qui se ramassa avec les Panthers en même temps que Jagr. Mitchell jouera ses deux dernières saisons en Floride (2014 à 2016). 

C'est tout du côté des Kings. Mais du côté des adversaires de 2012, le même scénario se répète alors qu'il s'agissait des Devils qui ont fait une présence surprise en finale cette année-là. On retrouve donc une autre grosse batch avec Elias, Brodeur, Travis Zajac, Adam Henrique, etc...

Pour ce qui est de la finale de 2014 contre les Rangers, il restait alors encore quelques survivants du règne de Jagr à New York (2004 à 2008) comme Dan Girardi et Henrik Lundqvist.


2013: Dan Carcillo Jaromir Jagr
Ici le gars a opté du côté des gagnants, comme c'était majoritairement le cas depuis le début, mais j'aurais plutôt mis Jagr lui-même car il s'agissait de sa dernière présence en finale et sa première depuis 1992... Et en fait vous savez quoi? Dan Carcillo n'a jamais joué avec Jagr! J'ai trouvé une erreur dans ce graphique! Haha! Je suis assez fier d'ailleurs. Durant sa carrière, Carcillo a joué à Phoenix (2006-09), Philadelphie (2009-11), Chicago (2011-13, 2014-15), Los Angeles (2013) et  New York (2014). Aucun de ces séjours ne coïncide avec Jagr, qui lui est arrivé à Philadelphie en 2011-12, alors que Carcillo commençait son séjour à Chicago. 

Donc il faut regarder ailleurs. Pas trop loin cependant parce que Dave Bolland (Panthers) était encore à Chicago en 2013.



2016-2017: Matt Cullen
Un peu comme avec Kris Versteeg, je me demandais bien quand avait eu lieu la combinaison Cullen/Jagr... C'était précisément en 2006-07 à New York, lors d'un court séjour d'une seule saison pour Cullen avec les Rangers.

Outre Jagr, il ne restait en 2016-17 plus aucun joueur actif de l'époque du premier repeat des Penguins en 1991 et 1992. En 2016, on retrouvait également Travor Daley (DAL) à Pittsburgh ainsi que nul autre que Dainius Zubrus chez les Sharks. Lui et Jagr avait été coéquipiers jadis à Washington.

Pour le deuxième championnat d'affilée de 2017, pas grand monde de plus à recenser, si ce n'est que Vernon Fiddler (DAL) avec les finalistes, les Predators.


2018: Alex Chiasson
Pendant que Jagr faisait ses adieux à la LNH, en fait c'était fait depuis l'automne 2017 à Calgary, son ancien coéquipier chez les Stars Alex Chiasson remporta la coupe avec les Capitals, ancienne équipe de Jagr, quoique pas vraiment longtemps. C'est assez triste de constater d'ailleurs que Jagr et Ovechkin n'ont pas pu jouer ensemble.

Chez les finalistes, les Golden Knights, on retrouvait aussi Jonathan Marchessault qui avait évolué une saison avec Jagr et les Panthers en 2016-17, avant d'être repêché par Vegas. On retrouvait également Jon Merrill, anciennement des Devils de 2013 à 2017. 


Vraiment dommage que Jagr ne se soit pas ammené à Calgary avant 2017. Son mullet s'accordait parfaitement au logo des Flames...


2019: Brayden Schenn

Schenn a été coéquipier de Jagr avec les Flyers. Il restait également plusieurs Bruins de 2013 toujours présents en 2019 comme Chara, Bergeron, etc...


2020: Braydon Coburn

Un autre ex-Flyer du côté des champions à Tampa Bay. Il y avait aussi Luke Schenn, ancien flyer frère de l'autre de 2019, qui jouait avec le Lightning.

Chez les adversaires, Dallas, le scénario se répète de nouveau avec une ancienne équipe récente de Jagr donc on retrouve quelques survivants de 2013 avec Jagr dont Jamie Benn et... pas mal juste Jamie Benn.


2021: Jon Merrill
Dernier coéquipier de Jagr à faire acte de présence en finale de la coupe Stanley, Jon Merrill dut malheureusement le faire du côté des perdants, cette fois-ci le Canadien de 2021. Il n'en restait plus aucun du côté du Lightning, Coburn et Schenn ayant été dispatchés sous d'autres cieux. Il y avait toutefois Michael Frolik, anciennement des Flames quelques années auparavant. Mais Frolik, notre membre du «taxi squad» favori, n'a aucunement joué en finale.


 

Donc on est en 2022 maintenant et difficile à croire mais aucun joueur des équipes restantes n'aura été coéquipier de Jaromir Jagr. Comme le gars s'est trompé avec Carcillo, je croyais peut-être trouver une faille et continuer la chaine mais non. Nathan McKinnon n'a bel et bien pas joué avec Jagr. Ni Nazem Kadri ou même Corey Perry. Pourtant on aurait pu peut-être voir la chaine continuer si les Flames se seraient rendus en finale... Ou les Panthers. Ou encore les Bruins. On pourrait même voir la chaine reprendre dès l'année prochaine. Mais pour l'instant c'est bel et bien vrai.

 

Pour finir de belle façon, Jagr a eu 8 buts et 11 passes en 43 matchs cette saison avec son club, les Knights de Kladno. Tomas Plekanec a terminé au premier rang de son équipe avec 53 points, bon pour le 5e rang des compteurs de la première division tchèque.

mercredi 15 juin 2022

Connie Broden


Depuis 1977, les équipes qui se présentent au championnat du monde sont composées pour la plupart de joueurs dont l’équipe est éliminée des séries éliminatoires de la Ligue nationale. (Les équipes d’élite du moins.) Comme ce fut le cas assez rapidement pour les Canadiens cette année, Nick Suzuki et Cole Caufield ont reçu une invitation pour se joindre à leur équipe nationale respective, qu’ils ont tous deux refusée.

Comme le tournoi se déroule au mois de mai pendant les séries de la LNH, il devient impossible de remporter les deux titres la même année. Ce ne fut pas toujours le cas, mais même lorsque c’était possible, le chemin pour s’y rendre demeurait tortueux et un seul joueur y est parvenu, Connie Broden.

Montréalais d’origine, Broden s’aligna au début des années 1950 avec une série de clubs associés de près ou de loin aux Canadiens. Il joua d’abord avec les Canadiens Jr. Au niveau professionnel, il remporta ensuite deux Coupes Turner en 1953 et 1954 avec les Mohawks de Cincinnati de la Ligue internationale. Il se dirigea ensuite vers les Cataractes de Shawinigan de la Ligue senior du Québec, où il fit encore partie d’une équipe championne en 1955, et avec qui il fut le meilleur pointeur.

À sa deuxième saison à Shawinigan, il eut droit à son premier séjour dans la Ligue nationale, alors qu’il disputa trois matchs avec les Canadiens.

À sa troisième, en 1956-57, non seulement il eut aussi droit à une autre période avec le tricolore, mais il put également ajouter un autre titre à son palmarès déjà garni. C’est par mesure d’urgence qu’il fut rappelé par les Canadiens pour les séries. S’il joua peu, il participa tout de même à six matchs et fit partie de l’équipe championne de la Coupe Stanley.

Ayant terminé ses études, Broden décida alors de prendre sa retraite et de se concentrer sur le poste intéressant qui l’attendait chez la Brasserie Molson. Toutefois, les Dunlops de Whitby de la Ligue senior de l'Ontario cherchaient des renforts, puisqu’ils avaient mérité le droit de représenter le Canada aux championnats du monde. C’est Sam Pollock qui recommanda Broden à l’équipe, qui comptait entre autres dans ses rangs le futur directeur-gérant des Bruins, Harry Sinden.

Pour le Canada, il s’agissait d’un retour à cette compétition, après avoir refusé d’y participer en 1957. Tout comme les États-Unis, la Norvège, l’Italie, la Suisse et l’Allemagne de l’Ouest, le Canada avait voulu protester contre l’invasion soviétique de la Hongrie et s’était abstenu de se rendre à Moscou. La compétition de 1958 se tenait quant à elle en Norvège. Et contrairement à maintenant, le tournoi n’avait pas lieu au printemps, mais bien au début mars.

Broden ne déçut pas. Le Canada compila une fiche parfaite de 7-0 et c’est devant le roi Olaf V de Norvège qu’il remporta la médaille d’or. Quant à Broden, il fut le meilleur pointeur du tournoi, avec 11 buts et 7 passes. Étonnamment, il ne fut pas désigné comme étant le meilleur attaquant de la compétition. C’est plutôt le futur Bruin et North Star Charlie Burns, avec 7 points, qui hérita du titre.

La performance de Broden ne passa toutefois pas inaperçue à Montréal. À la suite du championnat, Frank Selke le rappela avec les Canadiens.

Dès son premier match à son retour, Broden marqua deux fois contre Ed Chadwick, en plus d’obtenir une passe, dans une victoire de 7-4 contre les Leafs. Ce furent néanmoins les seuls points qu’il obtint dans la LNH en saison régulière, en plus d’une passe obtenue en séries l’année précédente.

Avant le début des séries, il joua deux autres matchs. Il demeura alors dans l’entourage de l’équipe pendant les éliminatoires, mais il joua peu. Il participa d’abord au cinquième match de la finale contre Boston, pour remplacer Floyd Curry. Pour le sixième et décisif match, sa contribution fut certainement discrète, au point que selon lnh.com et hockey-reference.com, il n’y a pas participé, même si selon La Presse et la Gazette, il y était. Peu importe. D’une manière ou d’une autre, pour une deuxième fois, il a fait partie de l’équipe championne de la Coupe Stanley. Et comme mentionné précédemment, il est ainsi devenu le premier (et à moins que le championnat ne change de date, le seul à jamais) à remporter le championnat du monde et la Coupe Stanley la même année.

Broden a ainsi remporté deux Coupes Stanley en ne jouant que 13 matchs (ou 14 selon les sources) dans la LNH.  J'aurais pratiquement pu l'inclure dans ma liste de ceux qui ont collectionné les titres en peu de temps...

Il a ensuite travaillé pendant 32 ans chez Molson.

Il est décédé en 2013, à l’âge de 81 ans.

Sources:

"Connie Broden est champion compteur", PC, 10 mars 1958, La Presse, page 37,

"Béliveau et Moore marquent les buts, mais Maurice Richard soulève la foule" d’André Trudelle, 10 mars 1958, La Presse, page 37,

"Habs Break Scoring Record, Win 7-4" de Pat Curran, March 21, 1958, Montreal Gazette, page 34,

"Confiance des joueurs de finir la série à Boston", 18 avril 1958, La Presse, page 51,

"Le vétéran Floyd Curry reviendra peut-être au jeu pour cette joute", 19 avril 1958, La Presse, page 26,

"Le Canadien gagne une 10e fois la Coupe Stanley" de Marcel Desjardins, 21 avril 1958, La Presse, page 28,

"Ici et là dans le monde du sport" d’André Trudelle, 21 avril 1958, La Presse, page 32,

"Edge Bruins 5-3, Geoffrion Leads Way With Two Goals" de Dink Carroll, April 21, 1958, Montreal Gazette, page 27,

"Story #99 - Broden’s Feat Will See No Repeat", IIHF (webarchive.iihf.com),

hockeyarchives.info/mondial1958.htm, hockey-reference.com, wikipedia.org.

lundi 13 juin 2022

Gardiens éphémères - Lightning VS Avalanche

Nous sommes de nouveau rendus à ce moment de l'année : Finale de la coupe Stanley. Et qui dit finale dit que je traque pour vous les gardiens éphémères des deux organisations présentes. Je recherche donc celui qui a participé au moins de matchs, ou de minutes, dans l'histoire de ces équipes. Après une saison "relativement normale", et avec l'effondrement de quelques prétendants lors des séries éliminatoires, nous aurons donc droit à une finale opposant le Lightning de Tampa Bay à l'Avalanche du Colorado.

Pour voir les éditions précédentes, allez feuilleter cette section.


Pour une troisième année consécutive, le Lightning se retrouve en position de mettre la main sur le Saint Graal. Et comme ça ne me tente pas de réécrire mot pour mot l'histoire de Riku Helenius, je vais plutôt vous présenter le 2e gardien à avoir jouer le moins longtemps pour le Lightning. Hugo Alnefelt (prononcé NFL) est dans l'organisation floridienne depuis qu'il a été sélectionné en troisième ronde du repêchage de 2019. Principalement à cause de la pandémie, il a disputé deux saisons après le repêchage avec le HV71 Jonkoping en Suède, avant de faire le saut cette saison en Amérique du Nord. Il a disputé 23 matchs avec le Crunch de Syracuse dans l'AHL et 2 avec les Solar Bears d'Orlando dans la ECHL. Il fut rappelé fin décembre par le Lightning et vit de l'action le 30 décembre à Miami, contre les Panthers de l'endroit. Après que Maxime Lagacé eut accordé 6 buts en deux périodes, l'entraîneur Jon Cooper l'envoya pour terminer le match. Il accorda 3 buts en 10 lancers lors de cette troisième période, et fut retourné dans la Ligue Américaine ensuite. Il aura probablement la chance de se faire valoir davantage au cours des prochaines saisons.

L'Avalanche est de retour en finale de la coupe Stanley et, jusqu'à maintenant, ils sont toujours repartis de cette ronde avec le précieux trophée entre les mains. Ils n'ont peut-être pas Patrick Roy dans les filets, mais Darcy Kuemper et Pavel Francouz sont toujours mieux que Tyler Weiman. Repêché en 5e ronde du repêchage de 2002, Weiman débuta son parcours professionnel en 2004 avec les Eagles du Colorado, alors dans la Central Hockey League. Il monta les échelons jusqu'à être le gardien partant des Monsters de Lake Erie dans l'AHL. Alors que José Théodore se remettait d'une arthroscopie au genou depuis le mois d'août 2007, Weiman fut assigné comme gardien substitut à Peter Budaj pour le début de la saison. C'est dès le deuxième match que l'entraîneur Joël Quenneville l'envoya dans la mêlée, alors que Budaj venait d'accorder un quatrième but aux Predators à Nashville. Weiman disputa les 15 dernières minutes 46 secondes, arrêtant chacun des 10 lancers envoyés dans sa direction. Il passa ensuite les 11 matchs suivants sur le banc, avant de retourner avec les Monsters. Malheureusement pour lui, il ne put jamais retourner dans la LNH, se faisant dépasser continuellement dans la hiérarchie des gardiens. Il quitta le hockey nord-américain en 2011, allant finir sa carrière sur le vieux continent, disputant 4 saisons en Allemagne et une en Italie.

Cette finale a été prédite par plusieurs amateurs, dès le début de la saison. Personnellement, elle me fait penser au premier duel entre les Islanders de New York de Mike Bossy et les Oilers d'Edmonton de Wayne Gretzky, finale où les jeunes Oilers ont appris ce que ça prenait pour soulever le grand saladier. Est-ce que la fougue de la troupe de Nathan MacKinnon saura venir à bout de l'expérience du Lightning? Bonne chance aux deux équipes et que le meilleur l'emporte !

jeudi 9 juin 2022

Bill Stewart


S’il a excellé au lancer du poids, au saut et au sprint, c’est finalement au baseball que se consacra William Stewart. Il parvint même à jouer en 1917 avec les Royaux de Montréal de la Ligue internationale comme lanceur droitier, avant de s’enrôler dans la marine américaine. Il fut ensuite recruté par les White Sox de Chicago, mais il ne parvint jamais à percer leur alignement. Il continua toutefois son chemin dans les ligues mineures, avant d’effectuer sa transition vers le poste de gérant (avec entre autres Harvard), de dépisteur (avec les Red Sox), puis d’arbitre. C’est finalement en 1933 qu’il atteignit la Ligue nationale dans ce rôle.

Le baseball l’occupait pendant l’été, mais pour l’hiver, le bostonnais d’origine s’en remit au hockey. C’est également au niveau de l’arbitrage qu’il se tourna, au niveau universitaire et dans la Ligue Canadian-American (ancêtre de la Ligue américaine), avant d’accéder, d’abord sur une base occasionnelle, puis de façon plus régulière, à la LNH. Il devint ainsi en 1928 le premier arbitre américain de l’histoire de la ligue. Comme au baseball, il fut également entraîneur, alors qu’il dirigea l’équipe du M.I.T. pendant six ans.

Dans la Ligue nationale, l’habituellement froid et mélancolique Stewart fut au cœur d’un événement controversé lorsque le 14 mars 1933, il accorda un but à Marty Barry des Bruins en prolongation. L’entraîneur des Hawks, Tommy Gorman, protesta alors avec véhémence, arguant que la rondelle n’était pas entrée dans le but. Le tout dégénéra rapidement en altercation entre Stewart et Gorman. Selon la version de ce dernier, c’est Stewart qui lança le premier coup de poing. Stewart, lui, refusa de commenter. Gorman retira alors son équipe et Stewart accorda alors le match aux Bruins par forfait. (À ce moment, un but ne mettait pas automatiquement fin à la prolongation de 10 minutes.)

En 1937, alors que Stewart était l’arbitre en chef de la LNH, il reçut une offre étonnante. Le propriétaire des Black Hawks, le Major Frederic McLaughlin, était un fier patriote américain. À une période où les joueurs originaires du sud de la frontière étaient relativement rares, il voulut mettre sur pied une équipe composée uniquement d’américains. Et pour les diriger, McLaughlin offrit le poste à un autre américain, Stewart.

Si l'iconoclaste McLaughlin ne parvint pas à avoir une équipe entièrement états-unienne, il demeure que 10 des 15 américains ayant joué au moins 1 match dans la LNH en 1937-38 l’ont fait avec Chicago. Si les résultats furent très ordinaires (14-25-9), ils permirent tout de même aux Hawks de se faufiler de justesse en séries.

À ce moment, Chicago causa d’abord la surprise en éliminant les Canadiens, avant de récidiver contre les Americans de New York (qui avaient connu une rare saison potable). C’est ainsi que les Hawks se sont assuré d’un billet pour la finale.

Devant des Leafs largement favoris, Chicago a dû faire à l’adversité, lorsque son gardien Mike Karakas fut blessé. Comme il n’y avait à l’époque qu'un gardien par équipe, il fallut un peu d’improvisation pour trouver une solution et recruter au passage Alfie Moore. Mais contre toute attente, les Hawks eurent le dessus contre Toronto, remportant ainsi la deuxième Coupe Stanley de son histoire. Ils durent ensuite attendre jusqu’en 1961 pour en remporter une autre. Toutefois, encore à ce jour, les Hawks de 1937-38 demeurent statistiquement la pire équipe à avoir remporté la Coupe Stanley (0,385). Quant à Stewart, il est ainsi devenu le premier entraîneur américain à mener son équipe jusqu’au bout. Il faudra d’ailleurs attendre jusqu’en 1991 pour en voir un autre, lorsque Bob Johnson mena les Penguins aux grands honneurs.


La saison suivante des Hawks fut semblable, mais cela ne convenait plus au Major McLaughlin et fidèle à ses habitudes, il congédia Stewart en janvier, alors que son équipe montrait une fiche de 8-10-3.

Stewart retourna ensuite à l’arbitrage. Dans le cas du hockey, il y sera jusqu’en 1941. Du côté du baseball, l’aventure durera jusqu’en 1954. Au total, il participa à 3 192 matchs de saison régulière, quatre matchs des étoiles et à cinq séries mondiales.

En 1956, il fut nommé entraîneur de l’équipe nationale américaine de hockey. Toutefois, lorsque l’armée soviétique envahit la Hongrie, plusieurs pays, dont les États-Unis, refusèrent de se rendre à Moscou pour le championnat du monde de 1957.

Toujours aussi polyvalent, Stewart conserva un lien avec le baseball en faisant du dépistage pour les Indians de Cleveland et les Senators de Washington.

C’est en finalement 1964 qu’une crise cardiaque emporta le sportif hyperactif. Il avait 69 ans.

Il est maintenant membre du Temple de la renommée du hockey américain, tout comme son petit-fils Paul, qui joua avec les Oilers d’Edmonton et les Stingers de Cincinnati dans l’AMH, avec les Nordiques dans la LNH, avant de devenir arbitre à son tour.

Sources:

"Gorman Withdraws Hawks In Overtime", CP, March 15, 1933, Ottawa Citizen, page 11,

"Bill Stewart Signs To Manage Chicago Black Hawks in 1937-38", AP, May 24, 1937, Montreal Gazette, page 13,

"Casual Close-Ups" de Marc T. McNeil, November 4, 1937, Montreal Gazette, page 14,

"Off to Baseball Wars", CP, April 14, 1938, Montreal Gazette, page 17,

"Bill Stewart Deposed by Hawks And Thompson Takes Over Team", AP, January 4, 1939, Montreal Gazette, page 14,

"Blackhawk Owner’s Mind… Crammed With Bizarre Theories About Hockey" de Joe Williams, January 19, 1939, Pittsburgh Press, page 21,

"Hockey Official Bill Stewart Dies", UPI, February 19, 1964, Montreal Gazette, page 24,

"Bill Stewart, 69, Ex-Umpire, Dead; In National League 1934-55 - Also a Hockey Referee", AP, February 19, 1964, New York Times

"#Shortstops: Bill Stewart’s Career As An Official Swept Through MLB, NHL" de Matt Rothenberg, National Baseball Hall of Fame (baseballhall.org),

baseball-reference.com, @PaulStewart22.