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mercredi 29 janvier 2025

Joueur oublié des 90's #98 - Craig Billington









Le nom de Craig Billington est rarement un de ceux qu'on "name drop" lors d'une discussion entre nostalgiques du hockey des années 90. Pourtant un gardien durable car rarement blessé, et bien qu'il ne corresponde pas aux standards présent de la LNH (il mesure 5'10" et pesait 175 livres), Billington a su faire durer sa carrière, réussissant même à toucher à l'honneur ultime.

Né le 11 septembre 1966 à London en Ontario, Craig Billington débuta sa carrière junior avec les Diamonds de sa ville natale, dans le Junior B. Il fut promu la saison suivante dans la OHL, avec les Bulls de Belleville, obtenant rapidement le poste de gardien partant, disputant 44 matchs, maintenant une fiche partagée de 20 victoires contre 19 défaites. Il en fit assez pour attirer l'attention des Devils du New Jersey, qui firent de lui le premier gardien repêché en 1984, 23e au total en deuxième ronde.


De retour à Belleville pour l'année 1984-85, Billington participa à 47 rencontres, en remportant 26. De plus, il fut sélectionné pour représenté le Canada au championnat mondial junior qui avait lieu en Finlande. Il revint au pays avec la médaille d'or au cou en plus du titre de meilleur gardien du tournoi, ne perdant aucun de ses cinq matchs (3-0-2), blanchissant même les puissants soviétiques. En séries éliminatoires, il aida les Bulls à se rendre dans le carré d'as de la OHL, s'inclinant face aux Petes de Peterborough. Ses dernières performances lui permirent de se hisser au sein de l'équipe d'étoiles de la OHL.

Il fit ses débuts dans la LNH à l'automne 1985 en tant que troisième gardien derrière Glenn Resch et Alain Chevrier. Billington vit de l'action durant 5 matchs, remportant ses 3 décisions. Lorsqu'il devait laisser sa place aux deux autres gardiens de l'organisation, Billington en profitait pour être commentateur lors de la retransmission radio des matchs de son équipe. Les Devils le retournèrent ensuite à son équipe junior pour qu'il puisse rejoindre l'équipe junior canadienne afin de participer à un autre championnat junior, qui avait lieu cette fois en Ontario. Gagnant quatre de ses cinq parties, Billington et Équipe Canada durent se contenter de la médaille d'argent, alors que les soviétiques survolèrent le tournoi, remportant leur 7 parties. Il retourna ensuite au New Jersey jusqu'à la fin de la saison, connaissant sa part de difficulté, ne remportant qu'une seule de ses 11 décisions.

Les Devils décidèrent d'envoyer Billington faire ses classes dans la ligue américaine pour la saison 1986-87, l'envoyant avec les Mariners du Maine, où il côtoya deux autres jeunes gardiens de l'organisation, Chris Terreri et un certain Kirk McLean. Ayant fait bonne figure lors des vingt parties qu'il disputa, Billington fut rappelé au début de l'année 1987 afin d'épauler Alain Chevrier. Il ne parvint cependant pas à élever son jeu, ne remportant que 4 des 22 matchs où il fut devant la cage du New Jersey, ce qui incita ces derniers à le retourner dans la ligue américaine pour débuter la saison suivante. Puisque son coéquipier Chris Terreri passa la majorité de la saison au sein de l'équipe nationale américaine, Billington disputa un grand nombre de 59 parties dans l'uniforme des Devils d'Utica en 1987-88, remportant 22 victoires. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour lui mériter un rappel, restant à Utica pour les deux saisons suivantes, n'étant d'office que pour trois parties avec le grand club pendant cette période.

Suivant l'exemple de Terreri (qui était maintenant à temps plein dans la LNH avec les Devils), Billington passa l'entièreté de la saison 1990-91 avec l'équipe nationale canadienne. En plus de jouer dans plus de 35 matchs, il participa au championnat mondial, revenant au pays avec une nouvelle médaille d'argent au cou. De retour dans l'organisation des Devils pour la saison 1991-92, il compléta la tâche derrière Terreri, participant à 27 matchs et remportant 13 de ses 21 décisions. De plus, possédant un équipement très ressemblant à celui de son coéquipier (à l'exception qu'il portait un masque et Terreri un casque), la compagnie ProSet (qui d'autre!) les mélangea pour leur carte, utilisant à chaque occasion une photo de Chris Terreri.

La carte de Billington est celle de droite …

Il partagea équitablement le travail avec Terreri lors de la saison suivante, disputant 42 parties. Il fut de plus sélectionné pour participer au match des étoiles qui avait lieu à Montréal en 1993. À la fin de la saison, les Devils devaient se départir d'un gardien à la fin de la saison, le jeune Martin Brodeur étant fin prêt à faire le saut dans la LNH. Ayant prouvé sa valeur, Billington fut expédié (ainsi que Troy Malette et un choix de 4 ronde) aux pauvres Senators d'Ottawa, qui avaient besoin d'un gardien solide, en retour de Peter Sidorkiewicz et un choix conditionnel qui devint Mike Peluso. 

Faisant de son mieux dans la capitale canadienne derrière une équipe pitoyable, Billington ne put faire mieux que 11 victoires en 72 matchs, dont aucune victoire en 9 matchs lors de la saison écourtée de 1994-95. Au moins, Billington avait un beau look dans la capitale nationale, puisque son équipement aux nouvelles couleurs des Devils concordait parfaitement avec les couleurs des Senators. Lorsqu'il reçut son nouveau masque plusieurs mois après son arrivée à Ottawa, il avait vraiment fier allure, comparativement à l'équipe …


Heureusement pour lui, les Bruins de Boston en firent son acquisition à la date limite des transactions 1995, afin de seconder Bill Ranford. Il fit bonne figure, ajoutant 5 victoires à son palmarès, et s'assurant le même job pour la saison suivante. Ses performances furent toutefois en dents de scie lors de la saison suivante et les Bruins ne renouvelèrent pas son contrat lorsqu'il vint à échéance en juin 1996. 

Billington dût attendre à la fin de l'été, tout juste avant le camp d'entraînement, avant qu'une équipe lui fasse signe. Ce sonr les Panthers de la Floride qui lui offrirent un contrat au début du mois de septembre. Alors qu'il devait être en train de planifier la job de peinture sur son casque, il fut réclamé par l'Avalanche du Colorado lors du repêchage de non-protection (Waiver Draft) à la fin du mois de septembre, chose qui n'existe plus depuis 2003. Ces derniers n'avaient pas encore trouvé de gardien pour seconder Patrick Roy depuis qu'ils avaient exaucé le vœu du deuxième gardien de l'organisation, Stéphane Fiset, alors qu'ils l'avaient envoyé aux Kings.

C'est donc en tant que substitut de Patrick Roy que Billington se présenta à Denver. Derrière une solide équipe, Billington enregistra les meilleures statistiques de sa carrière en trois saisons avec l'Avalanche, ajoutant 30 victoires à sa fiche en 67 parties. Dû à la progression d'un jeune Marc Denis, et après s'être amplement acquis de sa tâche, Billington fut échangé à l'été 1999 aux Capitals de Washington, où le même rôle l'attendait, cette fois derrière Olaf Kolzig.

Une saison et quart à Boston, trois saisons au Colorado

Dans la capitale américaine, Billington ne put tenir les mêmes standards qu'au Colorado, ne réussissant pas à montrer une fiche gagnante lors de trois saisons complètes, même en disputant moins de rencontres. Heureusement pour les fans des Capitals, Kolzig grugeait sa grande part de victoires et l'équipe prenait les victoires de Billington comme un "bonus" lorsqu'elles arrivaient. Toutefois, après n'avoir participé qu'à cinq matchs en 2002-03, Billington annonça sa retraite au début du mois de janvier, laissant sa place au jeune Sébastien Charpentier. 

Billington : Qu'est-ce que t'as mangé pour souper ?
Kidd : Des ramens.
Billington : Crime, ça aurait été bon ça !

Billington fut immédiatement engagé par son ancienne équipe, alors que l'Avalanche le nomma comme entraîneur des gardiens. Il est d'ailleurs toujours à l'emploi de l'équipe, ayant occupé différents postes, soit au sein du département de développement des joueurs, soit comme assistant au directeur général. Il a d'ailleurs pu mettre la main sur la coupe Stanley lors de la conquête de 2022 de l'Avalanche, trophée qui lui a échappé tout au long de sa carrière de joueur.


Fiche dans la LNH : 332 parties, 110 victoires, 149 défaites, 31 matchs nuls

lundi 27 janvier 2025

Les équipes de quart de siècle du Canadiens - Édition médiocre









Dernièrement, la LNH a dévoilé les équipes du dernier quart de siècle pour (presque) toutes les équipes de la Ligue. Mais ici à "La Vie est une Puck", nous célébrons la médiocrité. C'est pourquoi nous avons mis l'épaule à la roue pour vous dévoiler les "Équipes Poches du dernier quart de siècle" des Canadiens de Montréal.

Malgré trois présences dans le carré d'as et une finale de la coupe Stanley, le CH n'a pas toujours présenté des équipes dignes de la meilleure ligue au monde. Certaines recrues ont fait chou blanc dans leur possibilité de montrer leur savoir-faire alors qu'à d'autres occasions, ce sont des vétérans de passage qui se sont solidement planté.

Nous avons, comme la LNH, créé deux équipes : l'avant-dernière position et la dernière position. Ne vous attendez pas à des choix "classiques" comme les David Schlemko, Dwight King, Steve Ott ou autre Kassian de ce monde. Nous avons fait nos recherches et vous présentons des joueurs qui n'ont fait que passer et qui vous feront penser des choses comme "C'est qui cet huluberlu ?", "J'avais oublié qu'il avait passé à Montréal", "Il a si peu joué ?" et "Je le préfère comme analyste à TVA Sports".


Une belle équipe que nous avons là. À l'aile gauche, nous avons Drayson Bowman qui, sur sa photo officielle, semblait lui même se demander ce qu'il crissait là. Après un passage de 5 saisons dans l'organisation des Hurricanes de la Caroline, à se balader entre les Ligues Américaine et Nationale, Bowman signa en 2014 un contrat à 2 volets avec les Habs. Quoique efficace avec les Bulldogs d'Hamilton, il se fit plus que discret lors d'un rappel de trois matchs avec le Canadiens, n'écrivant son nom sur la feuille de pointage qu'à la section "Alignement". Il repartit avec son baluchon à la fin de la saison et accrocha ses patins trois ans plus tard.

Au centre, Martin St-Pierre promenait déjà son équipement un peu partout dans le monde (Canada, États-Unis, Autriche, Russie & Finlande) depuis 9 ans lorsqu'il reçut un appel de Marc Bergevin à la fin de l'été 2013 qui devait ressembler à "Hey, t'as joué 38 games dans le show puis tu te trimballes partout, ça te dirait de poser tes fesses à Hamilton le temps d'une saison ?". C'est ainsi que St-Pierre disputa 71 matchs avec les Bulldogs et fut rappelé pour un match à Montréal. Aucun but, aucune passe, pas de temps au cachot et un différentiel de 0 plus tard, St-Pierre reprit sa poche de hockey et alla visiter l'ancien continent pour un autre 7 ans avant de tout mettre au rancart.

Comme ailier droit, on retrouve un ancien choix de 6e ronde en 2012 des Capitals, le "grand" Riley Barber. Après quatre saisons à Hershey dans la AHL (et 3 matchs anonyme à Washington), le barbier signa un contrat le 1er juillet 2019 avec le Canadien. Suite à 39 matchs avec le Rocket de Laval, il fut assigné avec le grand club le temps de 9 matchs, où son seul fait marquant fut de se faire attribuer 2 minutes de pénalité. Échangé en février aux Penguins dans un échange mineur, il fut (comme tout le monde d'ailleurs) à l'arrêt quelques semaines plus tard dû à la pandémie. Il joua 4 matchs deux ans plus tard avec Détroit avant de s'exiler dans la KHL.

À la défense, nous retrouvons Bryan Allen, un vétéran de 15 saisons acquis en novembre 2014 des Ducks en retour de la fierté de Lac-la-Biche, Rene Bourque. Allen ne joua que 5 matchs avec les Canadiens, obtint le seul point de ce groupe (une passe), se fit prendre en défaut par les officiels à une occasion et récolta un différentiel de -2. Ensuite il tomba malade, et fut envoyé dans les mineures après s'être fait volé son poste par Nathan Beaulieu pendant sa convalescence. Il annonça sa retraite après la saison. À ses côtés prend place le jeune Brendon Nash qui, tout juste sorti de l'université Cornell, disputait sa première saison professionnelle en 2010-11. Ses bonnes performances à Hamilton lui valurent un rappel, où il ne put faire mieux qu'un différentiel de -1 en deux parties. Il disparut rapidement des plans de l'état-major du CH et ne retoucha jamais plus à la LNH jusqu'à sa retraite en 2020.

Défendant la cage, un espoir qui n'a jamais réussi à percé au niveau des attentes, le fitch Éric Fichaud. Après avoir été de passage dans quelques organisations, le CH l'avait recruté par le ballotage en février 2000, l'envoyant avec les Citadelles de Québec de la AHL. Il fut appelé en renfort à Montréal à quelques occasions, mais surtout par mesure préventive. En novembre 2000, il vint en relève à José Théodore, accordant le but vainqueur aux Capitals. Il fut envoyé dans la mêlée dès le lendemain, se faisant sortir avec un peu plus d'une période ayant accordé trois buts. Il fut ainsi crédité de la défaite aux mains des Maple Leafs. Avec 4 buts accordés en 62 minutes de jeu, il retourna dans les mineures et ensuite dans la Ligue Nord-Américaine avant d'être repêché par TVA Sports.


Pour cette équipe de dernière position, nous retrouvons le pire des 25 dernières saisons dans la métropole. À l'aile gauche, notre choix est Nigel Dawes. N'ayant pu convaincre les Thrashers d'Atlanta de le garder dans le grand club, il fut acquis par le Canadien en février 2011. Il s'aligna que pour 4 petits matchs avec Montréal qui en vint à la même conclusion qu'Atlanta : Dawes était invisible et n'était plus de calibre pour la Ligue. Il fut envoyé à Hamilton où il performa bien et alla se faire oublier des partisans nord-américain dans la KHL, où il performa très bien pendant 12 saisons.

Au centre, la mise en jeu perdue est confiée à Brock Trotter. Signé par Montréal à sa sortie de l'Université de Denver, Trotter connu une belle progression dans la AHL, qui lui valut un rappel lors de la saison 2009-2010. Par contre, les deux matchs disputés avec le CH furent loin d'être convainquants. Fiche de -1 et aucun point. Il fut rapidement retourné dans les mineures, endroit qu'il ne quitta que pour aller joué en Asie et en Europe pendant sept ans. Il ne fit guère mieux lors de deux autres tentatives en Amérique du Nord par la suite, alors qu'il ne put inscrire qu'une passe en 4 matchs dans la AHL et une autre passe en 8 matchs dans la ECHL …

Arrivé à Montréal en même temps que Rene Bourque, le jeune ailier droit Patrick Holland avait connu du succès dans les rangs junior. Une fois arrivé chez les professionnels par contre, la marche fut très haute à gravir et il se fit relativement discret à Hamilton. Sans trop savoir comment, il a toutefois obtenu un rappel en 2013-14 qui durera le temps de cinq matchs, où il se fit tellement discret que les amateurs ne durent même pas le remarquer. Aucun point et un différentiel de 0, c'est à se demander s'il n'a pas joué exclusivement sur le banc. Au début de la saison suivante, il fut envoyé à Winnipeg en compagnie de Peter Budaj en retour d'Eric Tangradi, qui aurait très bien put se retrouver dans cette liste également. Les performances de Holland déclinèrent rapidement et il accrocha ses patins deux ans plus tard.

La paire de défense est loin de ressembler à ce que le Big Three des années 70 pouvaient proposer aux amateurs. Arrivé en même temps que Nigel Dawes (quel échange de m&rde), Brent Sopel fut une énorme déception en saison régulière, alors qu'en douze matchs à Montréal, il ne put faire mieux qu'une fiche de -1. Il fit toutefois partie de l'alignement lors des séries éliminatoires et obtint le seul but de ces deux formations alors que Boston élimina le Canadien en 7 matchs. Il quitta à la fin de la saison pour la KHL avant de faire un dernier tour de piste en Amérique lors de la saison 2014-15. Son binôme sur cette paire défensive est nul autre que le présent joueur du Kraken des Firebirds de Coachella Valley Gustav Olofsson. Acquis en octobre 2018 du Wild du Minnesota, Olofsson fut assigné à la ligue qui lui correspond, soit la Ligue Américaine. Le Canadien eut toutefois besoin de ses services la saison suivante et en trois parties, il se fit envoyé au cachot à une occasion et obtint le pire différentiel du groupe avec une fiche de -4. Le CH le laissa aller à la fin de la saison suivante et le Kraken l'amena dans leur organisation.

Pour garder les buts, notre non-confiance est entre les gants de Michael McNiven. Pauvre Michael. Après un passage rempli de succès dans la OHL (41 victoires à sa dernière saison !) avec l'Attack d'Owen Sound, le Canadien lui offrit un contrat des ligues mineures en septembre 2015. Ayant abattu beaucoup de travail honnête à différents paliers dans les clubs école, réchauffant le banc lors de 3-4 rappels dans la LNH, il a vu les nouvelles recrues passer devant lui. C'est alors qu'il lança un message via les journaux : "Donnez moi ma chance" ! Il l'obtint le 24 janvier 2022, venant en relève à Cayden Primeau pour la troisième période d'un match au Minnesota. En 7 lancers, il accorda 3 buts dans une défaite de 8-2. McNiven retourna dans l'AHL et fut échangé quelques semaines plus tard et ne revint jamais dans la LNH.

lundi 20 janvier 2025

Escapade à Salt Lake City


Une fois rendu à Las Vegas, pourquoi ne pas prolonger l’expérience vers Salt Lake City, d’autant plus que les Canadiens allaient y jouer pour la première fois? Pour s’y rendre, il suffit de prendre l’autoroute 15 sur 680 km vers le nord. En chemin, on peut faire un arrêt à Zion, l’un des magnifiques parcs nationaux que l’on retrouve dans l’Utah.
Zion

Salt Lake est une ville étendue, avec peu d’immeubles en hauteur, qui se trouvent au pied des Rocheuses. Hôte des Jeux olympiques d’hiver de 2002, ils y feront un retour en 2034. On se souviendra que sa candidature avait battu celle de Québec. (Lors de l’annonce, je travaillais chez Sears dans le département de l’électronique et j’avais mis tous les téléviseurs au poste qui la diffuserait. Lorsqu’à notre grande déception, la défaite de Québec fut annoncée, j’ai rechangé de chaîne sur tout ce que nous avions en montre. La suite a montré que la victoire de Salt Lake aux dépends de Québec, Östersund en Suède et Sion en Suisse n’avait pas été obtenue à la régulière.)

Avec une population de 1,268M de personnes, Salt Lake n’est que la 47e agglomération aux États-Unis. Lorsque Ryan Smith, co-fondateur de Qualtrics, une entreprise de logiciels, a finalement réglé la ridicule situation des Coyotes en les achetant, le nouveau Utah HC est devenu le petit frère du Real Salt Lake de la MLS et du Jazz de l'Utah de la NBA, qui appartiennent aussi à Smith, en tout ou en partie. Il serait tentant de faire quelques blagues, à propos de l’absence de nom entre autres, mais à LVEUP, nous avons tellement pesté contre la pathétique agonie des Coyotes que, malgré quelques imperfections, nous nous réjouissons que l’abcès ait finalement été crevé et la présente situation est une grande amélioration par rapport à l’an dernier. Nous allons donc nous abstenir. Ou juste un peu… On verra.

Première fois que je vois autant d'arbres devant un aréna.  En arrière-plan à droite, les montagnes.

Devant le Delta Center, on retrouve des statuts de Karl Malone et John Stockton,
des légendes du Jazz de la NBA

Le HC partage donc le Delta Center avec le Jazz. Inauguré en 1991 et rénové en 2016, il a été utilisé pour les Olympiques, mais pas pour le hockey. Ce sont plutôt le patinage artistique et le patinage de vitesse sur courte piste qui y ont pris place. C’est au E Center (aujourd’hui Maverik Center) que Mario Lemieux, Joe Sakic et Steve Yzerman ont reçu leur médaille d’or.

On peut se rendre au Delta Center à l’aide des lignes bleue ou verte du Trax, un système de train léger qui s’arrête à la station Arena, près de l’ancienne gare Union Pacific.  Celle-ci est devenue depuis un développement immobilier où on peut trouver un peu d’animation. Il y a aussi quelques structures de stationnement dans les alentours.

Étant le site d’une importante population mormone, Salt Lake n’a pas la réputation d’être un endroit renommé pour faire la fête. Mon hôtel étant de l’autre côté de l’aréna, je me suis retrouvé dans un bar sportif de ce côté. L’endroit était bien, et oui, il y avait de la bière, mais disons qu’on y retrouvait plusieurs gilets tricolores. À l’extérieur, ce n’était pas exactement la frénésie.

Un peu plus d'une heure avant le match, ce n'est pas exactement la frénésie.


À l’intérieur, on voit qu’il y a de l’intérêt. Plusieurs portent les couleurs de l’équipe, même si l’absence de nom fait que tous les produits dérivés seront probablement désuets l’an prochain, lorsqu’il y aura un vrai logo. De plus, comme l’équipe est nouvellement arrivée, il y a des chandails de Sergachev, Cooley ou Guenther, mais sans surprise, il y en a aussi plusieurs sans nom ou numéro.

Un peu comme lorsque les Islanders ont joué dans un aréna de basketball à Brooklyn, le Delta Center a dû être adapté, ce qui cause des sections où la vie est obstruée. Mais contrairement au Barclays Center, la surface a été étirée des deux côtés, ce qui fait que le tableau indicateur se retrouve encore au centre. Les billets de ces sections obstruées sont donnés ou vendus à des prix symboliques et ne sont pas inclus dans le chiffre de foule, qui se limite ainsi à 11 131. C’est d’ailleurs ce qui a été annoncé, malgré qu’il y avait des sièges vides. Ça demeure tout de même une grande amélioration par rapport aux 4600 places du Mullett Arena, où jouaient les Coyotes l’an dernier.









Les sections à la vue obstruée, où on ne voit pas bien le but

Ceux-ci se sont d’ailleurs montrés enthousiastes d’une façon qui m’était inattendue. Dans un état où l’accès à l’alcool est plus compliqué qu’ailleurs (disons que ça contraste avec Las Vegas, où on retrouve de la bière dans les pharmacies), les spectateurs se font des concours de calage de bière au tableau d’affichage. Pas sûr que ça passerait ici et à 13$ (US) la bière… Un jeune ado voulant se joindre à ceci cala sa slush bleue… On sympathise avec son engelure du cerveau. Peut-être pas finalement.

Igloo!  Igloo!


Qui veut des souvenirs "Le choix du Président"?  Pourquoi pas jaune et écrit "casquette" dessus?

Les bannières sont évidemment toutes reliées au Jazz.  L'équipe, qui existe depuis 1974 et qui est à Salt Lake depuis 1979, a connu de bonnes saisons, mais n'a jamais remporté de titre.


C'est mieux qu'à Phoenix, mais il y avait tout de même des bancs vides.

Première fois que je vois une caméra sur fil au hockey.  C'est plus courant au football.

Au niveau du match, peut-être l’avez-vous regardé à la télé. Samuel Montembeault a permis aux Canadiens de rester dans le match malgré une première période pénible, où l’Utah a dominé 14-3 au niveau des tirs, en plus de prendre les devants 2-1. Le vent a tourné en 2e et le CH a pris les devants 3-2. Logan Cooley a provoqué l’égalité en début de 3e, ce qui a semblé réveillé la foule qui était assez sage jusque-là. Les partisans des Canadiens qui s’étaient déplacés se sont ensuite faits entendre lorsque Cole Caufield a redonné les devants aux Glorieux et lorsque Kirby Dach, avec son 2e du match, a marqué le but d’assurance. 5-3 Montréal.

Sources :

« Il y a beaucoup d’émotion dans la cabane! » de Simon-Olivier Lorange, 13 janvier 2025, La Presse (lapresse.ca),

″La chaîne des hypothèses″ de Simon-Olivier Lorange, 15 janvier 2025, La Presse (lapresse.ca),

statista.com.


Si le Jazz a une histoire moyennement glorieuse, on célèbre les grands moments de l'endroit
d'une autre façon, en exposant les guitares de musiciens de renom qui y ont joué.


Peu d'originalité du côté de la bouffe, mais on peut tout de même manger santé.


Le HC n'a pas encore complètement pris sa place.  Même les distributeurs des salles de bain
sont identifiés à son grand frère.

dimanche 19 janvier 2025

Escapade à Las Vegas



L’automne dernier, il y a eu des promotions intéressantes pour des forfaits vers Las Vegas pour le mois de janvier. Pour eux, c’est la basse saison, entre autres parce qu’il fait ″froid″ (environ 5 à 10 degrés). Par contre, c’est tout de même plus chaud qu’ici. J’ai donc décidé de profiter de l’offre pour me rendre pour la première fois dans la ville du vice. Depuis, le taux de change s’est effondré, mais au moins, les plus gros morceaux du voyage étaient déjà payés…



Plutôt un gros fusil pour accueillir les partisans...

Le T-Mobile Arena a été construit en 2016, un an avant les débuts sur glace des Golden Knights. Il est situé un peu en retrait des casinos New York New York et Park MGM, près de Las Vegas Boulevard (ou si vous préférez, la ″strip″).
 Partisans des Rangers au casino New York
New York, ça fait concept... 

Lorsque l’équipe a été accordée, on pouvait comprendre que oui, elle s’adresserait aux locaux, mais qu’elle constituait aussi une diversification de l’offre pour les touristes, qui font vivre la ville. Lorsque j’y suis allé, c’était évident. Le samedi, les Golden Knights affrontaient les Rangers. On pouvait alors voir un peu partout dans la ville des chandails des new yorkais. Le dimanche, c’est le Minnesota qui était en ville. Les couleurs du Wild étaient donc faciles à repérer. N’ayant pas de préférence, ni pour l’adversaire, ni pour le jour de la semaine, j’ai pris le moins cher, le match du dimanche.

Lors de l’arrivée des Knights dans la ligue, ceux-ci avaient payé un frais d’entrée record de 500 millions $. En retour, ils ont obtenu des conditions de repêchage d’expansion très favorables, à des années-lumière de ce qu’avaient obtenu par exemple les Sénateurs en 1992. Ils ont donc connu des succès très rapidement. Si je concède qu’ils ont tout de même bien joué leurs cartes, je dois avouer que l’équipe ne m’est pas des plus sympathiques. Je me suis donc rangé derrière le Wild, et j’étais loin de me sentir seul. D’ailleurs, j’ai trouvé cocasse d’entendre les types derrière moi, qui ne se connaissaient pas, se rendre compte qu’ils avaient étudié dans la même école secondaire de St-Paul. Ils se sont alors mis à parler de leur patelin comme s’il s’agissait d’un petit village. Tu connais un tel? Tu connais tel endroit? (St-Paul est la capitale du Minnesota et compte pourtant plus de 300 000 habitants.)

Combien identifiez-vous de partisans du Wild?

Étant basés à Vegas, les Golden Knights ont le sens du spectacle et ont toujours mis beaucoup d’emphase sur leurs présentations d’avant-match. Les succès hâtifs de l’équipe ont toutefois fait en sorte que leurs matchs ont souvent été diffusés et que nous avons déjà vu certains éléments (le chevalier, les joueurs de tambours, la forteresse, le casque d’où sortent les joueurs, etc.) Il était par contre tout de même intéressant de les voir sur place.

Le chevalier

La forteresse

Il fallait bien utiliser la thématique du casino quelque part...

La foule annoncée était de 17291 spectateurs. Il y avait des sièges vides, principalement dans les sections du bas, mais en haut, c’était bien rempli. Les partisans locaux se sont fait entendre, mais les visiteurs du Minnesota se faisaient un plaisir de leur répondre, même s’il n’y a pas de rivalité particulière entre les deux équipes. Aux nombreux ″Go Knights Go!″, ils répondaient de bruyants ″Let’s Go Wi-ild!″ Lorsque l’équipe adverse écope d’une pénalité, on met à l’écran un dessin d’un personnage pris dans un carcan médiéval avec le mot ″Shame″ (honte), que la foule crie à tue-tête. Les fans du Wild ont rapidement compris le petit manège et se sont mis à crier ″Shame!″ sans qu’on leur indique de le faire lorsque les Knights héritaient d’une punition.

Shame!  Shame!

Par contre, s’il y a un point où tous s’entendaient, c’est au sujet de Marc-André Fleury, la première vedette des Knights qui joue maintenant avec le Minnesota. Il y avait une multitude chandails de Fleury chez les spectateurs, autant des gris que des verts. Avant le début du match, la foule s’est mise à scander ″Fleury! Fleury!″ Malheureusement, l’entraîneur John Hynes a plutôt décidé d’y aller avec Filip Gustavsson.

Même s'il y avait d'autres, joueurs, il y avait surtout une multitude de Fleury, autant aux
couleurs des Knights que de celles du Wild

Cette décision a souri à Hynes, puisque même si les deux équipes sont bien classées, c’est Vegas qui a dominé le match, bien que Gustavsson a gardé le Minnesota dans le match. En deuxième période, les Knights ont offert une capsule pour rendre hommage à Fleury, pour qui c’était le dernier match à Vegas, puisqu’il a annoncé sa retraite. La réaction de la foule fut encore très enthousiaste.

Après deux périodes, la marque était de 1-1. Les choses se sont toutefois corsées en troisième. Pavel Dorofeyev a terminé sa soirée de travail avec deux buts et une passe et Vegas l’a emporté 4-1, mais pas avant que la foule ne salue une dernière fois Fleury.

Le party deck.  La vue doit être intéressante, mais il crée des sièges à vue obstruée

Un jeu de bingo.  Il y avait deux concurrents qui s'affrontaient, un à chaque bout. À la fin,
ils se sont chamaillés pour la dernière boule.


Il y avait peu de spécialités à manger.  On y retrouvait surtout les standards d'aréna, dans le coin où j'étais du moins.  Par contre, la bière à 18,30$, c'est la plus chère que j'ai vu jusqu'à maintenant.  Et avec un taux de change à 1,44$, ça fait 26,35$...  


Quelques sièges vides dans les sections du bas


De l'intérieur, on peut voir le casino New York New York, de l'autre côté
d'une structure de stationnement.


À la sortie, comme on sort pratiquement tous du même côté, ça crée des bouchons.

Un peu plus loin sur la strip, voici ce qu'il reste du Tropicana, un casino avec un hôtel de 1467 chambres.  C'est sous cet amas de débris que sera construit le futur domicile des Athletics de Philadelphie / Kansas City / Oakland / Sacramento / Las Vegas, qu'ils occuperont à partir de 2028.  Ils rejoindront alors les Golden Knights et les Raiders d'Oakland / Los Angeles / Oakland / Las Vegas, qui jouent un peu plus loin, de l'autre côté de l'autoroute.





lundi 13 janvier 2025

Joueur oublié des 90’s #97 : Jeff Lazaro

Quand j’étais au secondaire, mon école avait un petit magasin où on pouvait acheter des barres de chocolat, des jujubes, des chips, mais aussi des cartes de hockey ProSet 1991-1992. Mes camarades et moi collectionnions bien entendu les cartes de Gretzky, Roy, Lemieux et compagnie. Mais je me souviens d’une carte qui nous fascinait à cause d’une coupe de cheveux bien spéciale. Non ce n’était pas la coupe Longueuil de Jagr, mais bien le Z rasé sur le côté de la tête de Jeff Lazaro. Je me suis récemment rappelé de ce détail en jasant avec Pete Peeters de LVEUP et ça m’a donné le goût de produire la biographie de ce joueur obscur qui a marqué mon imaginaire tout comme l’histoire de la première édition de mes Sénateurs d’Ottawa en 1992-1993. Je ne suis pas encore certain si le symbole dans les cheveux est un Z ou un S, mais le lien avec le Z dans LaZaro devrait clore ce grand débat scientifique.


Né au Massachusetts en 1968, le petit Jeff Lazaro (5 pieds 9) ne fut pas repêché dans la LNH après une carrière productive comme défenseur au niveau collégial américain. Il joua quatre années pour l’Université du New Hampshire (95 points en 138 parties) et décolla vraiment à sa dernière saison avec 35 points en 38 parties, dont 16 buts. Comme c’est signalé sur sa célèbre carte Pro-Set, les Bruins de Boston le découvrirent en 1990 lors d’un camp d’essai en Nouvelle-Angleterre. Remarqué pour sa grande vitesse et son excellent échec-avant, ils furent suffisamment impressionnés pour l’inviter  à un vrai camp d’entraînement où il continua d’impressionner, ce qui lui permis de signer comme agent libre.

Lors de son séjour en 1990-1991 dans le club-école des Maine Mariners, il fut converti en ailier gauche et répondit très bien aux attentes (19 points en 26 parties).


Vers la moitié de la saison, il  obtint sa promotion au sein des Bruins de Boston pour remplacer Bob Carpenter  qui s’était blessé. Dans le grand club dirigé par Mike Milbury, Lazaro fut inséré dans une ligne pilotée par Dave Poulin et Dave Christian, en plus de jouer en désavantage numérique en compagnie de Bob Sweeney. En 49 parties, il récolta 5 buts et 13 passes (18 points). Il fut ensuite considéré comme un élément-clé du désavantage numérique des Bruins en séries alors que l’équipe se rendit jusqu’en troisième ronde contre les futurs gagnants de la Coupe Stanley de 1991, les Penguins de Pittsburgh. Parmi les faits saillants de Lazaro en séries, notons qu’il a marqué contre Patrick Roy (défaite de 3-2 en prolongation contre Montréal) et son futur coéquipier des Sénateurs Peter Sidorkiewicz (défaite de 5-2 contre Hartford).

Une carte remplie de nostalgie pour moi

Désormais sous les ordres de Rick Bowness, Lazaro débuta la saison suivante sans grand éclat, si ce n’est sa violente altercation avec le défenseur Vladimir Konstantinov lors d’une bagarre générale qui le laissa presque inconscient sur la glace comme on peut le constater dans cette vidéo du match trouvée sur YouTube. Il avait alors accusé Konstantinov de l’avoir étranglé, mais celui-ci ne semble pas avoir fait l’objet de mesures disciplinaires pour ses agissements. Fait à noter, lors de cette même bagarre générale, le légendaire Bob Probert avait reçu une suspension de 10 matchs pour s’être battu contre Stéphane Quintal.

Lazaro semble exténué après s’être battu contre Vladimir Konstantinov
dans un match fou entre Boston et Détroit

Toujours en 1991-1992, Lazaro fit un séjour dans le club-école (12 points en 21 matchs), se blessa deux fois au genou avec Boston et termina la saison régulière avec une maigre récolte de 9 points en 27 matchs. Il participa aux séries de 1992, mais ne joua que 9 des 12 matchs de son équipe en amassant une seule passe. Comparativement aux séries de 1991, sa contribution fut plus discrète alors que Boston triompha contre Buffalo (4-3) et Montréal (4-0) avant de s’effondrer encore une fois devant les double champions de la Coupe Stanley (Pittsburgh). En bref, ça ne regardait plus trop bien pour Lazaro avec les Big Bad Bruins après la saison 91-92.

C’est donc sans surprise qu’il ne fut pas protégé par Boston lors du repêchage d’expansion de la LNH de 1992. Mes Sénateurs d’Ottawa décidèrent alors d’en faire leur 10e choix comme attaquant. On plaçait de bons espoirs en lui pour sa vitesse et son potentiel offensif. 

Un artiste a été payé pour peindre le portrait de Jeff Lazaro
dans le magazine Bodycheck des Sénateurs d'Ottawa en 1992

Je ne sais pas si cela avait été pris en compte dans ce choix, mais son ancien coach à Boston - Rick Bowness - venait aussi d’être nommé premier entraîneur-chef à Ottawa. Étonnamment, juste avant que la saison 1992-1993 ne commence, l’équipe décida de ne pas le protéger tout comme le vétéran défenseur Brad Marsh qui parvint malgré tout à participer au match des étoiles cette année-là! Personne ne le réclama et Lazaro fut donc somme toute « chanceux » de demeurer avec la première mouture pitoyable des Sénateurs d’Ottawa.

Très déçu que cette carte soit la seule de Jeff Lazaro avec les Sénateurs d'Ottawa.

Par contre, Lazaro avait été opéré à l’épaule pendant l’été 1992. Pour mieux se rétablir, il débuta donc la saison avec le club-école des Sénateurs à New Haven où il fit très bonne figure (25 points en 27 matchs). Il fut rappelé à Ottawa en novembre même s’il n’était pas encore complètement rétabli au niveau de son épaule. Ce rappel s’explique par la fait que  l’infirmerie des Sénateurs débordait déjà à l’époque et qu’il n’y avait pas vraiment de profondeur ou de relève pour ce club naissant.

Lazaro en train d'écraser Tatarinov alors que les Sénateurs
se sont écrasés 6-1 contre les Nordiques.
Lien en prime des auteurs de la photo (Photolaser) avec "Lazer"!

En bout de ligne, Lazaro a très bien démarré sa saison à Ottawa en marquant deux buts au cours de ses trois premiers matchs. Cependant, des blessures l’empêchèrent de faire mieux que 6 buts et 10 points en 26 matchs. Il s’est d’ailleurs blessé gravement lors de la victoire historique de 3-2 contre les Sharks de San José alors que mon joueur fétiche Bob Kudelski compléta le premier tour du chapeau des Sénateurs d’Ottawa modernes. Pour couronner sa malchance, c’était le 100e match en carrière de Lazaro dans la LNH! Peu avant sa blessure contre les Sharks, le journaliste Pierre Jury du journal Le Droit avait attribué la note de C+ à Lazaro à son bulletin de mi-saison tout en l’évaluant comme « Un marchand de vitesse qui a volé le poste du vétéran Doug Smail. Enjoué dans le vestiaire, il livre la marchandise sur le troisième trio. » (Jury, 1993, p. 36).

Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier que ce fut très difficile pour lui de passer d’une équipe dominante (Bruins) à une des équipes les plus faibles de l’histoire de la LNH. C’est d’ailleurs ce qui ressort de son témoignage après un 18e match sans victoire où il avait quand même marqué un superbe but selon le journaliste Marc Brassard : « Je viens tout juste d’arriver, mais c’est évident que les gars sont un peu découragés. […] Il faut essayer d’arriver à l’aréna avec le sourire aux lèvres quand même. » (Brassard, 1992, p. 66).

Dans la seule vidéo disponible sur YouTube où le focus est mis sur Lazaro lors de son séjour à Ottawa, on le voit se faire donner du coude dans face par Petr Svoboda et tomber par terre comme un sac de patates. J’aurais espéré trouver un de ses buts, mais les fans de hockey préfèrent partager les gooneries :

Simonac qu'il se fait ramasser!

Après avoir été remercié par Ottawa à la fin de la saison, Lazaro s’aligna avec l’équipe américaine en 1993-1994. Il retrouva alors sa touche offensive en ramassant 43 points en 43 matchs, dont 18 buts. Il représenta aussi son pays au championnat du monde de hockey masculin de 1993. Les États-Unis finirent 6e au tournoi après avoir perdu 5-2 contre la Suède en quarts de finale. Lazaro termina le tournoi en récoltant 2 buts en 4 matchs.

Intensément américain!

Il eut ensuite l’honneur de participer à titre d’assistant aux Jeux olympiques de 1994 à Lillehammer. Il épaula ainsi le futur entraîneur de la LNH Peter Laviolette qui agissait alors comme capitaine des États-Unis.

Les Américains n’avaient pas une très bonne équipe à l’époque. Ils comptaient principalement sur des joueurs de second plan comme les attaquants Brian Rolston et Todd Marchant et les gardiens Mike Dunham et Garth Snow. Ils offrirent une performance médiocre en ronde de qualification en obtenant une seule victoire en cinq matchs (7-1 contre l’Italie), en plus de donner le seul point obtenu par la France au tournoi dans un match nul fort gênant de 4-4. Ils se firent ensuite pulvériser 6-1 par la Finlande en quarts de finale, terminant ainsi leur aventure olympique en 8e place. Lazaro obtint tout de même deux buts et deux passes en 8 matchs à Lillehammer. On peut d’ailleurs regarder un de ses buts dans ce match perdu 5-2 contre la République tchèque :

Le but de Lazaro est présenté par un commentateur européen francophone! :)

A la suite des olympiques, il revint temporairement dans le giron des Bruins de Boston en s’alignant avec leur club-école de Providence pendant 16 parties (7 points). Il mit ensuite le cap pour l’Europe et fit très bonne figure pour le EC Graz en Autriche, avec 43 points en 43 matchs, bon pour le 10e rang des pointeurs du circuit. Fait obscur à noter, le meneur de la ligue autrichienne en 1994-1995 est un albertain du nom de Jackson Penney qui a brûlé la ligue avec 75 points dont 48 buts en 38 parties. Méritera-t-il un texte sur LVEUP? Ça étonnerait même Jackson Penney!

Jeff Lazaro signa ensuite avec les Lions de Ratingen en Allemagne. Son équipe se plaça en milieu de peloton en 1995-1996 et termina sa course en première ronde des séries. Lazaro connut une très bonne saison avec 71 points en 49 parties, ce qui le classa 7e meilleur pointeur de la ligue allemande. Il fit donc mieux que Mike Bullard (8e avec 70 points), mais moins bien que Sergei Berezin (4e avec 80 points), John Chabot (3e avec 81 points) et Robert Reichel (1er avec 101 points). Oui c’est le festival du name dropping et avouez que vous aimez ça!

Toujours aussi intense, mais avec le numéro 66! 
Le Mario Lemieux allemand! Non pas vraiment...

L’année suivante fut moins reluisante pour les Lions de Ratingen. L’équipe termina alors dernière de la ligue allemande avec seulement 9 victoires en 48 matchs. Lazaro vit sa production chuter de moitié (36 points en 44 matchs), mais il eut tout de même la chance de jouer quelques matchs avec Ken Hodge Jr., un célèbre feu de paille qui s’illustra lui aussi avec les Bruins de Boston. Je sais, je sais, je namedrop à en faire râler les sourds-muets, mais c’est tellement exaltant de faire ça pour un auditoire aussi gigantesque!

Lors de la saison 1997-1998, Lazaro revint en Amérique du Nord par la petite porte du hockey professionnel en joignant une nouvelle franchise de la ECHL en Louisiane: le New Orleans Brass. Le premier logo de l’équipe (trouvé uniquement sur HockeyDB) était très discutable, car il présentait un joueur de hockey qui frappe une rondelle avec un saxophone :

Seule image disponible sur le web de cet horrible logo

Donc quand vous chiâlez contre un chandail de la LNH que vous ne trouvez pas beau, pensez aux fans du Brass avec leur torchon musical. Et savourez du même coup cette hallucinante publicité qui invitait les louisianais à aller voir le Brass en 1997!

Publicité du New Orléans Brass en 1997 : ça donne le goût de regarder le baseball!

Le dernier logo de l’équipe fut beaucoup mieux réussi avec des colliers que les gens se lancent lors du Mardi Gras et le mot Brass entubé dans une trompette. 

Logo du Brass (2000-2002)

Côté performances, l’équipe n’arriva pas à se rendre bien loin en séries pendant son éphémère existence (1997-2002). L’équipe ne connut qu’un seul entraîneur, Ted Sator, un coach qui n’a jamais réussi à conserver un poste plus de deux ans dans la LNH. Je constate cependant que Sator connaissait déjà Lazaro puisqu’il avait été son entraîneur adjoint lors de la première et meilleure saison de Lazaro avec les Bruins de Boston (1990-1991). C’est donc à se demander si ce n’est pas Sator qui l’invita à se joindre au Brass lors de sa création!

Pendant son séjour en Louisiane, Lazaro fit très bonne figure en terminant 5e meilleur pointeur de la ligue en 1997-1998 avec 101 points, dont 37 buts. Lors du match des étoiles de 1998, Lazaro en profita pour établir le record du patineur le plus rapide de l’histoire de la ECHL avec 13,395 secondes (Solar Bears, 2015). Il semble avoir fait le saut très temporairement dans la AHL à la fin de cette même saison, puisqu’il joua en séries pour les Bulldogs de Hamilton (5 points en 8 matchs). 

Rare image de Lazaro jouant avec le Brass (capture d'écran YouTube).

En 1998-1999, Lazaro revint exceller avec le Brass en saison (71 points en 52 matchs) comme en séries (16 points en 11 matchs). La même année, il retourna dans l’AHL avec les Red Wings d’Adirondack (10 points en 16 matchs), mais il perdit son poste après avoir été arrêté par la police pour conduite en état d’ébriété. Il fut alors renvoyé pour de bon dans l’ECHL avec le New Orleans Brass où il devint joueur-entraîneur jusqu’à la fin de sa carrière après la dissolution de l’équipe en 2002. 

Le Brass de New Orleans ne remporta pas de championnat avec Lazaro, mais celui-ci eut comme coéquipiers notables Gordie Dwyer (ancien joueur des Canadiens de Montréal puis longtemps entraîneur dans la LHJMQ), le grand voyageur Kimbi Daniels et le gardien Patrick Charbonneau, un ancien choix de 3e ronde de mes Sénateurs d’Ottawa qui a passé toute sa carrière dans les ligues mineures.

Reportage de 2018 où on voit Lazaro jouer notamment avec le Brass de New Orleans

Le plus ironique dans la carrière de Jeff Lazaro, c’est qu’une bière a récemment été nommée en son honneur par la Hampline Brewing Company, une entreprise basée à Memphis au Tennessee. Il s’agit d’une bière belge épicée et fruitée au nom « francophone » : Le Lazer!

Capture d'écran tirée du site web de la Hampline Brewing Company (janvier 2025).

C’est incroyable de constater qu’une simple image de carte de hockey avec un Z boucle la boucle avec une bière nommée Lazer quelques décennies plus tard! C’est ça la magie du web et surtout de La Vie Est Une Puck! On vous raconte des histoires passionnantes avec les retailles du hockey! :)

Terminons sur une note encore plus positive en soulignant que selon son compte Instagram personnel, Jeff Lazaro serait aujourd’hui un homme marié et père de 6 enfants qui œuvre dans le domaine des assurances. Peut-être qu’un de ses enfants deviendra un petit laser dans le hockey professionnel avec un gros Z dans les cheveux!

Références:

Ballou, B. (1999, 2 novembre). Carolina prospect gets ready for prime time. ESPN. https://www.espn.com/nhl/s/1999/1101/145908.html

Brassard, M. (1992, 19 juin). Bowness s’est dit heureux des joueurs à sa disposition. Le Droit. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4520826 

Brassard, M. (1992, 18 novembre). Enfin le fond du filet. Le Droit. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4520982 

Jury, P. (1992, 19 décembre). La liste des blessés d’allonge: Ce pourrait être encore pire pour les Sénateurs. Le Droit. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4521013 

Jury, P. (1993, 11 janvier). Les Sénateurs à la mi-saison: le temps des bulletins… Le Droit, p. 36. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4523093 

Laflamme, R. (1992, 28 décembre). Déjà 20 victoires en 38 matches: Les années se suivent… sans se ressembler. Le Quotidien, p. 26. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4224973

Mike. (2024, 13 juin). Tank 7-inspired ‘Le Lazer’ Saison returns to Hampline Brewing. Memphis Beer Blog. https://memphisbeerblog.com/2024/06/13/le-lazer-saison-returns-to-hampline-brewing/

Presse canadienne. (1992, 4 octobre). Liste des joueurs non protégés. Le Soleil, S-4. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2927478 

Solar Bears. (2015, 13 janvier). Solar Bears announce All-Star Skills Competition participants. https://orlandosolarbearshockey.com/news/2015/01/solar-bears-announce-all-star-skills-competition-participants-1597

Wikipedia.

HockeyDB.

Images: Ebay, YouTube, magazine Bodycheck, HockeyDB