Le nom de Craig Billington est rarement un de ceux qu'on "name drop" lors d'une discussion entre nostalgiques du hockey des années 90. Pourtant un gardien durable car rarement blessé, et bien qu'il ne corresponde pas aux standards présent de la LNH (il mesure 5'10" et pesait 175 livres), Billington a su faire durer sa carrière, réussissant même à toucher à l'honneur ultime.
Né le 11 septembre 1966 à London en Ontario, Craig Billington débuta sa carrière junior avec les Diamonds de sa ville natale, dans le Junior B. Il fut promu la saison suivante dans la OHL, avec les Bulls de Belleville, obtenant rapidement le poste de gardien partant, disputant 44 matchs, maintenant une fiche partagée de 20 victoires contre 19 défaites. Il en fit assez pour attirer l'attention des Devils du New Jersey, qui firent de lui le premier gardien repêché en 1984, 23e au total en deuxième ronde.
De retour à Belleville pour l'année 1984-85, Billington participa à 47 rencontres, en remportant 26. De plus, il fut sélectionné pour représenté le Canada au championnat mondial junior qui avait lieu en Finlande. Il revint au pays avec la médaille d'or au cou en plus du titre de meilleur gardien du tournoi, ne perdant aucun de ses cinq matchs (3-0-2), blanchissant même les puissants soviétiques. En séries éliminatoires, il aida les Bulls à se rendre dans le carré d'as de la OHL, s'inclinant face aux Petes de Peterborough. Ses dernières performances lui permirent de se hisser au sein de l'équipe d'étoiles de la OHL.
Il fit ses débuts dans la LNH à l'automne 1985 en tant que troisième gardien derrière Glenn Resch et Alain Chevrier. Billington vit de l'action durant 5 matchs, remportant ses 3 décisions. Lorsqu'il devait laisser sa place aux deux autres gardiens de l'organisation, Billington en profitait pour être commentateur lors de la retransmission radio des matchs de son équipe. Les Devils le retournèrent ensuite à son équipe junior pour qu'il puisse rejoindre l'équipe junior canadienne afin de participer à un autre championnat junior, qui avait lieu cette fois en Ontario. Gagnant quatre de ses cinq parties, Billington et Équipe Canada durent se contenter de la médaille d'argent, alors que les soviétiques survolèrent le tournoi, remportant leur 7 parties. Il retourna ensuite au New Jersey jusqu'à la fin de la saison, connaissant sa part de difficulté, ne remportant qu'une seule de ses 11 décisions.
Les Devils décidèrent d'envoyer Billington faire ses classes dans la ligue américaine pour la saison 1986-87, l'envoyant avec les Mariners du Maine, où il côtoya deux autres jeunes gardiens de l'organisation, Chris Terreri et un certain Kirk McLean. Ayant fait bonne figure lors des vingt parties qu'il disputa, Billington fut rappelé au début de l'année 1987 afin d'épauler Alain Chevrier. Il ne parvint cependant pas à élever son jeu, ne remportant que 4 des 22 matchs où il fut devant la cage du New Jersey, ce qui incita ces derniers à le retourner dans la ligue américaine pour débuter la saison suivante. Puisque son coéquipier Chris Terreri passa la majorité de la saison au sein de l'équipe nationale américaine, Billington disputa un grand nombre de 59 parties dans l'uniforme des Devils d'Utica en 1987-88, remportant 22 victoires. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour lui mériter un rappel, restant à Utica pour les deux saisons suivantes, n'étant d'office que pour trois parties avec le grand club pendant cette période.
Suivant l'exemple de Terreri (qui était maintenant à temps plein dans la LNH avec les Devils), Billington passa l'entièreté de la saison 1990-91 avec l'équipe nationale canadienne. En plus de jouer dans plus de 35 matchs, il participa au championnat mondial, revenant au pays avec une nouvelle médaille d'argent au cou. De retour dans l'organisation des Devils pour la saison 1991-92, il compléta la tâche derrière Terreri, participant à 27 matchs et remportant 13 de ses 21 décisions. De plus, possédant un équipement très ressemblant à celui de son coéquipier (à l'exception qu'il portait un masque et Terreri un casque), la compagnie ProSet (qui d'autre!) les mélangea pour leur carte, utilisant à chaque occasion une photo de Chris Terreri.
La carte de Billington est celle de droite … |
Il partagea équitablement le travail avec Terreri lors de la saison suivante, disputant 42 parties. Il fut de plus sélectionné pour participer au match des étoiles qui avait lieu à Montréal en 1993. À la fin de la saison, les Devils devaient se départir d'un gardien à la fin de la saison, le jeune Martin Brodeur étant fin prêt à faire le saut dans la LNH. Ayant prouvé sa valeur, Billington fut expédié (ainsi que Troy Malette et un choix de 4 ronde) aux pauvres Senators d'Ottawa, qui avaient besoin d'un gardien solide, en retour de Peter Sidorkiewicz et un choix conditionnel qui devint Mike Peluso.
Faisant de son mieux dans la capitale canadienne derrière une équipe pitoyable, Billington ne put faire mieux que 11 victoires en 72 matchs, dont aucune victoire en 9 matchs lors de la saison écourtée de 1994-95. Au moins, Billington avait un beau look dans la capitale nationale, puisque son équipement aux nouvelles couleurs des Devils concordait parfaitement avec les couleurs des Senators. Lorsqu'il reçut son nouveau masque plusieurs mois après son arrivée à Ottawa, il avait vraiment fier allure, comparativement à l'équipe …
Heureusement pour lui, les Bruins de Boston en firent son acquisition à la date limite des transactions 1995, afin de seconder Bill Ranford. Il fit bonne figure, ajoutant 5 victoires à son palmarès, et s'assurant le même job pour la saison suivante. Ses performances furent toutefois en dents de scie lors de la saison suivante et les Bruins ne renouvelèrent pas son contrat lorsqu'il vint à échéance en juin 1996.
Billington dût attendre à la fin de l'été, tout juste avant le camp d'entraînement, avant qu'une équipe lui fasse signe. Ce sonr les Panthers de la Floride qui lui offrirent un contrat au début du mois de septembre. Alors qu'il devait être en train de planifier la job de peinture sur son casque, il fut réclamé par l'Avalanche du Colorado lors du repêchage de non-protection (Waiver Draft) à la fin du mois de septembre, chose qui n'existe plus depuis 2003. Ces derniers n'avaient pas encore trouvé de gardien pour seconder Patrick Roy depuis qu'ils avaient exaucé le vœu du deuxième gardien de l'organisation, Stéphane Fiset, alors qu'ils l'avaient envoyé aux Kings.
C'est donc en tant que substitut de Patrick Roy que Billington se présenta à Denver. Derrière une solide équipe, Billington enregistra les meilleures statistiques de sa carrière en trois saisons avec l'Avalanche, ajoutant 30 victoires à sa fiche en 67 parties. Dû à la progression d'un jeune Marc Denis, et après s'être amplement acquis de sa tâche, Billington fut échangé à l'été 1999 aux Capitals de Washington, où le même rôle l'attendait, cette fois derrière Olaf Kolzig.
Dans la capitale américaine, Billington ne put tenir les mêmes standards qu'au Colorado, ne réussissant pas à montrer une fiche gagnante lors de trois saisons complètes, même en disputant moins de rencontres. Heureusement pour les fans des Capitals, Kolzig grugeait sa grande part de victoires et l'équipe prenait les victoires de Billington comme un "bonus" lorsqu'elles arrivaient. Toutefois, après n'avoir participé qu'à cinq matchs en 2002-03, Billington annonça sa retraite au début du mois de janvier, laissant sa place au jeune Sébastien Charpentier.
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Billington fut immédiatement engagé par son ancienne équipe, alors que l'Avalanche le nomma comme entraîneur des gardiens. Il est d'ailleurs toujours à l'emploi de l'équipe, ayant occupé différents postes, soit au sein du département de développement des joueurs, soit comme assistant au directeur général. Il a d'ailleurs pu mettre la main sur la coupe Stanley lors de la conquête de 2022 de l'Avalanche, trophée qui lui a échappé tout au long de sa carrière de joueur.
Fiche dans la LNH : 332 parties, 110 victoires, 149 défaites, 31 matchs nuls