Né à Moscou le 20 octobre 1965, le gardien Mikhail Alekseyevich Shtalenkov fit ses classes dans le système du Dynamo de Moscou à partir de 1983, graduant dans la Superligue de Russie en 1986-87, saison où il partagea le filet avec le vétéran Vladimir Myshkin et où il fut nommé recrue de l'année. Éternels seconds derrière le trop puissant club CSKA, le Dynamo parvint enfin à déloger ses grands rivaux en remportant le championnat de 1990, après 13 années d'affilée au sommet pour le CSKA qui avait toutefois perdu beaucoup de ses vedettes (Makarov, Fetisov, Larionov etc.) qui pouvaient enfin prendre le chemin de la LNH.
Après le retrait de la compétition de Myshkin après ce championnat, Shtalenkov devint le numéro un incontesté du Dynamo et de l'équipe nationale. Il répondit en remportant deux autres championnats d'affilée avec son club de Moscou, ainsi que la médaille d'or aux Olympiques de 1992 où il fut le partant pour l'ensemble des 8 matchs de l'équipe unifiée et terminant avec une moyenne de buts accordés de seulement 1.64.
N'étant toutefois pas encore repêché par un club de la LNH, il prit le pari de venir jouer en Amérique du Nord en 1992-93 avec les Admirals de Milwaukee dans la IHL. C'était une tactique assez répandue à l'époque alors que de nombreux joueurs russes, qui n'étaient plus d'âge junior, empruntaient la voie de la IHL pour se faire plus facilement recruter par les dépisteurs de la LNH, frileux à prendre des risques avec des joueurs n'ayant pas évolué dans le système nord-américain. Avec une fiche de 26-14-5 en 47 matchs à Milwaukee, Shtalenkov fut nommé recrue de l'année dans la IHL... six ans après son titre de recrue de l'année dans la ligue russe.
Admirals de Milwaukee (1992-93)
Lors du premier repêchage de leur histoire, les nouveaux Mighty Ducks d'Anaheim utilisèrent leur choix de 5e ronde sur Shtalenkov. Après un bon départ dans les mineures en 1993-94, il fut rappelé par les Ducks pour seconder Guy Hebert suite à l'échange de Ron Tugnutt aux Canadiens en février 1994 (contre Stéphan Lebeau). Il remporta sa première victoire peu après contre les Sénateurs. Il termina cette première saison dans la LNH avec une fiche de 3-4-1.
Shtalenkov et Hebert furent ensuite les deux seuls gardiens chez les Ducks lors des 3 saisons suivantes. En fait, un seul autre gardien put faire une apparition durant cette période, soit Mike O'Neil pour seulement 1 match de 31 minutes de jeu en 1996-97.
Le duo parvint à mener les Ducks en séries pour la première fois de son histoire cette saison-là, l'équipe se rendant même jusqu'en 2e ronde après avoir éliminé les Coyotes en 7 matchs. Durant cette 2e ronde contre les trop puissants Red Wings, les Ducks se firent balayer en 4 matchs, mais donnèrent quand même du fil à retordre aux Red Wings avec 3 des 4 matchs qui durent se rendre en prolongation. Hebert se blessa au genou au début du 2e match et c'est Shtalenkov qui prit la relève pour le restant de la série. Son plus haut fait en carrière dans la LNH fut lors du match décisif. Cette partie dut se rendre en 2e prolongation et Shtalenkov fit face à un total de 73 tirs, en stoppant 70.
Le tandem Hebert/Shtalenkov revint en 1997-98 mais Hebert se blessa à l'épaule pour une longue période, ce qui fit de Shtalenkov l'homme de confiance de l'entraîneur Pierre Pagé durant le reste de la saison. Il joua alors son sommet en carrière avec 40 parties. Cependant, les Mighty Ducks régressèrent en 1997-98, en plus de ne pas pouvoir compter sur Paul Kariya durant une bonne partie de la saison (grève et blessures). Les Ducks ne purent donc retourner en séries et Shtalenkov ne put faire mieux qu'une fiche de 13-18-5.
Malgré quelques faits saillants dans les jeux de la semaine, comme ce dernier extrait où il a même OUTRAGEUSEMENT volé mon avatar, Shtalenkov n'a jamais eu une fiche gagnante avec les Mighty Ducks, même si l'équipe se débrouillait pas mal bien pour un récent club d'expansion. Sa meilleure saison à Anaheim fut celle de 96-97 ou il jouait presque pour .500 avec une fiche de 7-8-1 et une moyenne de 2.89. Sinon ça ressemblait davantage à sa saison 95-96 et sa fiche de 7-16-3.
Après cette saison 97-98, la LNH reprenait son processus d'expansion avec l'arrivée des Predators de Nashville. Les équipes en place avaient l'option de protéger 1 ou 2 gardiens, selon le nombre de défenseurs et d'attaquants protégés. Les Ducks choisirent de protéger 2 portiers, mais Shtalenkov ne fit pas partie du lot, étant laissé sans protection au profit de Patrick Lalime. Ce dernier avait été acquis des Penguins, avec qui il était en impasse salariale, en mars 1998. Cependant il ne joua jamais à Anaheim. Il passa l'année dans les mineures avant d'être échangé aux Sénateurs l'année suivante.
Pour sa part, Shtalenkov fut repêché par les Predators, mais lui aussi ne joua jamais là-bas, étant plutôt échangé aux Oilers d'Edmonton au début du mois d'octobre après le camp d'entrainement des Predators. Ces derniers reçurent entre autres Éric Fichaud en retour.
Les Oilers venaient tout juste de perdre leur gardien vedette Curtis Joseph sur la marché des joueurs autonomes et optèrent pour un tandem formé de Shtalenkov et Bob Essensa pour la saison 1998-99. Le duo ne fit pas vraiment la job (12-17-3 pour Shtalenkov et 12-14-6 pour Essensa) ce qui incita les Oilers à faire l'acquisition de Tommy Salo des Islanders au mois de mars. Quelques jours après l'acquisition de Salo, les Oilers se départirent de Shtalenkov en l'envoyant aux Coyotes en retour de considérations futures. Il devint alors le second de son compatriote Nikolai Khabibulin.
Oilers d'Edmonton (1998-99)
Coyotes de Phoenix (1999)
Panthers de la Floride (1999-2000)
Après avoir terminé la saison à Phoenix, un scénario assez familier se dessina pour Shtalenkov en 1999-2000. Khabibulin exigeait un meilleur contrat et passa la saison entière en grève en évoluant dans la IHL. Pour palier son absence, les Coyotes firent signer un contrat à... Bob Essensa. On retrouva alors de nouveau le tandem Essensa/Shtalenkov mais cette fois-ci c'est Shtalenkov qui obtint la majorité des départs. Il s'en sortait assez bien au départ, allant jusqu'à être nommé joueur du mois d'octobre dans la LNH avec une fiche de 7-2-2 et 2 blanchissages. Il commença cependant à battre de l'aile par la suite. Les Coyotes, espérant jusque-là un retour de Khabibulin, décidèrent de passer à l'acte et utilisèrent Shtalenkov comme monnaie d'échange pour faire l'acquisition de Sean Burke, plus jeune et plus reconnu que Shtalenkov, lors d'un échange avec les Panthers.
Shtalenkov termina donc la saison en Floride comme adjoint de Trevor Kidd et Mike Vernon et s'en sortit encore assez bien avec une fiche de 8-4-2 en 15 matchs. Cependant, les Panthers optèrent de le libérer à la fin de la saison. Cette saison 1999-00 était pourtant sa seule saison avec une fiche gagnante dans la LNH.
Il quitta ensuite la LNH et l'Amérique du Nord pour retourner en Russie avec son ancien club, le Dynamo de Moscou. Il y joua deux dernières saisons avant de prendre sa retraite en 2002 à l'âge de 36 ans. Il devint ensuite entraîneur des gardiens du Dynamo, fonction qu'il occupa de 2002 à 2011 avant de passer chez le Metallurg Magnitogorsk et plus récemment le Vitiaz Chekhov.
Un bizarre d'incident se produisit en 2012 et remit le nom de Shtalenkov dans les manchettes. Alors qu'il était à l'emploi du Metallurg et qu'il devait revenir à Moscou par avion, sa femme appela la police qui le déclara comme disparu, deux jours après son vol. La nouvelle se répandit même jusqu'ici mais finalement Shtalenkov refit surface le lendemain lorsqu'il téléphona à sa femme pour lui dire qu'il allait bien. Apparemment, selon le Journal de Québec et l'agence QMI, qu'il serait parti sur une longue brosse avec ses amis sans avertir sa femme...
En 190 parties disputées dans la LNH, Shtalenkov aura eu une fiche de 62 victoires, 82 défaites et 19 matchs nuls.
Né le 21 mars 1964 à Ottawa, James G. Kyte est le fils de John Kyte, un ancien athlète multidisciplinaire durant ses années d'études à l'Université St.Francis Xavier. Le paternel, ainsi que ses 5 fils, sont tous atteints d'une déficience auditive héréditaire. Les 5 frères Kyte ont donc tous perdu entre 65 et 75% de leur ouïe avant l'âge de 5 ans. Dans le cas du père, il a toujours réussi malgré tout à passer au travers son handicap, une persévérance qu'il a enseigné ensuite à ses fils, refusant par exemple de les envoyer dans une école spéciale pour élèves sourds. Jim et ses 4 frères ont donc grandi comme des enfants canadiens normaux et ont tous joué au hockey organisé. Seule la petite soeur du clan n'a pas été atteinte de cette déficience.
Jim ne croyait toutefois pas devenir un joueur à temps plein jusqu'à ce que, à la surprise générale, ce défenseur format géant soit repêché au tout premier rang de la CCHL (Central Canada Hockey League) par les Hawks de Hawkesbury. Après une solide saison dans cette ligue, il fut sélectionné en première ronde (12e au total) du repêchage de la OHL de 1981 par les puissants Royals de Cornwall. C'est seulement après sa sélection, lorsqu'ils rencontrèrent Kyte à leur table du repêchage, que les recruteurs découvrirent son handicap...
À 6'5" et 210 lbs, ce défenseur «stay-at-home» (je n'ai jamais trouvé d'équivalence aussi bonne en français) en imposait avec sa grande
stature et son jeu
acharné. Il pouvait solidement cogner et intimider l'adversaire, sans jamais être considéré comme
un goon, malgré que l'on s'attendait bien sûr à ce qu'il utilise son
gabarit pour défendre ses coéquipiers.
Malgré des statistiques offensives bien moyennes, il
continua d'étonner dans le junior par son jeu défensif, au point de se retrouver de nouveau
sélectionné en première ronde, 12e au total une fois de plus, par les Jets de
Winnipeg au repêchage de 1982. Il devint alors le premier, et à ce jour le seul joueur étant considéré comme légalement sourd dans l'histoire de la ligue. Il était aussi un des plus grands joueurs de la ligue pour l'époque.
Utilisant un appareil auditif l'aidant à capter quelques sons, Kyte apprit tôt à compenser pour son handicap en maîtrisant le jeu d'une manière différente, particulièrement en utilisant ses autres sens. Il mémorisait parfaitement les systèmes de jeu et travaillait constamment sur son positionnement pour ne jamais être pris au dépourvu dans son rôle de défenseur. Il avait aussi développé la capacité de compter et repérer rapidement où étaient en tout temps ses 5 adversaires sur la glace. Et à défaut de bien pouvoir entendre un joueur arriver derrière lui, dans les coins par exemple, il se servait des reflets sur les baies vitrées pour analyser ses alentours.
Ce n'était bien sûr jamais facile. Les appareils auditifs de l'époque étaient quand même plus gros et rudimentaires, surtout avant son arrivée dans la LNH. Ils étaient au départ raccordés à un appareil attaché à la poitrine, ce qui pouvait causer bien des ecchymoses ou parfois des saignements aux oreilles lors de mises en échec percutantes ou des combats.
D'ailleurs il prenait bien soin d'avertir les juges de ligne de ramasser ses appareils s'ils tombaient sur la glace durant un combat. Parfois, la sueur et l'humidité faisaient court-circuiter ses appareils, qu'il faisait sécher pendant les intermissions avec un séchoir à cheveux. Il apprendra plus tard à les protéger avec de la pellicule plastique. Il commença aussi à utiliser un casque spécial avec une protection accrue aux oreilles pour protéger ses appareils.
Après une dernière saison junior en 1982-83, il fit partie à temps plein des Jets en 83-84. Il n'était au départ utilisé que sporadiquement et principalement comme homme fort pour protéger les vedettes des Jets. Il n'obtint que 2 buts et 10 points au total lors de ses trois premières saisons où il était assez craintif avec la rondelle. Ce n'est qu'en 1986-87, lorsque les Jets embauchèrent Dan Maloney comme entraîneur, que Kyte obtint davantage de responsabilités et de temps de glace. Le défenseur désormais plus mature répondit alors avec une saison de 5 buts (son sommet), 5 passes et 162 minutes de pénalité en 72 matchs.
Kyte a plus tard mentionné qu'il ne croit pas l'avoir inventé, mais qu'il est grandement responsable de la popularisation de la
technique employée par les gardiens pour signaler un dégagement en
levant le bras, technique qu'il aurait instauré avec son coéquipier Pokey Reddick durant cette même saison chez les Jets. En fait, comme on peut s'y attendre, Kyte avait des liens particuliers avec ses coéquipiers et entraîneurs, et obtint ainsi plusieurs accommodements de leur part. Il demandait par exemple à son entraîneur de bien vouloir se tourner vers lui et les joueurs en parlant au tableau lors des entraînements, pour qu'il arrive à bien lire sur ses lèvres. Sinon, il allait voir personnellement l'entraîneur pour qu'il lui répète tout ce qu'il venait de dire.
Après deux autres saisons à Winnipeg, dont sa meilleure en carrière en 1988-89 avec 12 points, Kyte fit partie d'un gros échange à l'été 1989 entre les Jets et les Penguins. Il prit ainsi le chemin de Pittsburgh en compagnie de Randy Gilhen et Andrew McBain, tandis que Randy Cunneyworth, Dave McLlwain et le gardien Rick Tabaracci prirent le chemin inverse. Après une saison où il fut utilisé sporadiquement à Pittsburgh, il fut rétrogradé dans les mineures au début de la saison 1990-91, avant d'être échangé en décembre aux Flames de Calgary en retour de Jan Hrdina. Il rata donc la chance de remporter la Coupe Stanley cette saison-là.
Il joua très peu lors de sa deuxième année à Calgary en 1991-92 où il continua à payer le prix pour tout ce qu'il avait fait endurer à son corps. Il rata le début de la saison suite à une blessure à la main et dut ensuite mettre une croix sur le restant de la saison en se cassant la cheville durant un combat contre Mike Peluso des Blackhawks en janvier 1992. Il traînait aussi une vieille blessure datant de la saison 1987-88 où une fracture d'une vertèbre lui fit rater une trentaine de matchs.
Après avoir été libéré par les Flames durant l'été 1992, il se trouva du boulot avec le nouveau club de son patelin natal, les Sénateurs d'Ottawa, mais ce ne fut que très bref. Toujours aux prises avec la réhabilitation de sa cheville cassée à Calgary qui nécessita une intervention chirurgicale, il ne joua que quatre matchs avec les Sénateurs durant leur saison inaugurale, passant le restant de l'année dans la Ligue américaine. Il obtint toutefois ses meilleurs statistiques à vie avec le club-école des Sénateurs, avec une fiche de 6 buts et 18 passes.
Sans contrat durant l'été 1993 et contemplant la retraite, une nouvelle équipe d'envergure débuta ses activités dans la IHL, le Thunder de Las Vegas, qui offrit un contrat lucratif à Kyte en plus de le nommer capitaine de l'équipe. La IHL était alors en plein essor et empiétait même dans les plates-bandes de la LNH en offrant de gros contrats et en s'installant dans des gros marchés (voir texte du 28 janvier 2016). De plus, son ancien coéquipier Pokey Reddick faisait aussi partie de l'aventure à Vegas, un club qui voulait gagner immédiatement. Kyte aida ainsi le Thunder à gagner sa division. Sa carrière connut alors un regain de vie, ce qui incita les Sharks de San Jose à le signer durant la saison suivante, quelques semaines après la fin du lock-out de 1994.
Il revint donc dans la LNH en mars 1995. Durant cette fin de saison, il joua probablement son meilleur hockey en carrière, obtenant 2 buts et 5 passes en seulement 18 matchs. Formant un duo efficace en défense avec Jayson More, il aida les Sharks à surprendre son ancien club, les Flames, en première ronde lors d'une série qui alla à la limite de sept matchs. Kyte se mérita alors un nouveau contrat dans la LNH la saison suivante avec les Sharks.
Ces derniers connurent toutefois un mauvais début de saison en 1995-96 et après le congédiement de Kevin Constantine, le nouvel entraineur des Sharks préféra faire jouer davantage de jeunes joueurs, ce qui causa son retour dans les mineures en 1996-97 avec le club-école des Sharks, les Blades de Kansas City de la IHL.
En octobre 1997, alors qu'il revenait d'une pratique des Blades, Jim Kyte vit sa carrière prendre fin lors d'un grave accident de voiture qui lui causa une commotion cérébrale majeure qui, combinée avec ses nombreuses commotions subies durant sa carrière d'homme fort, lui causa de forts maux de tête durant les années suivantes. Un docteur lui ordonna alors d'arrêter de jouer au hockey.
Maintenant de retour avec sa famille à Ottawa, il commença à écrire sur sa condition dans un journal scientifique et devint également chroniqueur au Ottawa Citizen. Il devint ensuite conférencier et enseignant au Collège Algonquin d'Ottawa. Il est présentement doyen du département du tourisme du collège. Il a aussi profité de l'occasion pour obtenir une maîtrise en administration des affaires.
Il habite toujours Ottawa. Il a eu trois enfants, tous des garçons, mais aucun n'a développé la même déficience auditive familiale. Au cours de sa carrière, Kyte s'est grandement impliqué dans le développement du hockey pour personnes sourdes. Il a par exemple longtemps tenu des camps d'été pour joueurs sourds, et ce dès ses premières saisons à Winnipeg.
Lui, ses frères et quelques nièces et neveux atteints de la déficience familiale ont d'ailleurs participé en 2018 au Canada Deaf Games. La «Team Kyte» s'est alors bien sortie d'affaire en remportant l'or.
Jim Kyte (à gauche) avec le reste de la Team Kyte
En 598 matchs dans la LNH, Jim Kyte aura récolté 17 buts, 49 passes pour 66 points en plus de 1342 minutes de pénalité. Il fut introduit au Temple de la renommée des sports d'Ottawa en 2018.
Comment avez-vous trouvé la performance non-performance de Mike Hoffman lors du dernier match (malgré un tir de pénalité) ? À ce rythme, il ne réussira pas à avoir une meilleure fiche que .. Mike Hoffman ? Petit topo sur l'homonyme du joueur du Canadien, également ailier gauche, qui joua pour les Whalers dans les années 80.
Né le 26 février 1963 à Cambridge en Ontario, Mike Hoffman débuta son parcours junior avec les Alexanders de Brantford dans la OHL (franchise qui est maintenant les Otters d'Erie). Il connut une première saison respectable, récoltant 34 points, dont 15 buts, en 68 matchs. Lors du repêchage de la LNH, les Whalers de Hartford le sélectionnèrent en 4e ronde. Hoffman augmenta considérablement la cadence lors des deux saisons suivantes, inscrivant respectivement 81 et 75 points, avec un total de 60 buts, en plus de 297 minutes de pénalités. Était-ce un sursaut de confiance suite au vote de confiance des Whalers, ou bien le fait d'être jumelé avec un joueur de centre du nom de Dave Gagner ? Je pencherais vers la deuxième option ...
Avant le début de sa dernière année chez les juniors, les Whalers lui firent signer son premier contrat professionnel. Ses performances lui valurent également un rappel des Whalers au tournant de l'année 1983. C'est à son deuxième match, le 2 janvier 1983 à Buffalo, qu'il inscrit son premier point dans la LNH, une passe, dans une défaite de 8-4. Il retourna à Brantford pour terminer la saison mais, après l'élimination des Alexanders en 2e ronde, il fut assigné dans la Ligue Américaine avec les Whalers de Binghamton. Il y disputa un match de saison et trois matchs en séries.
À Binghamton, Hoffman débuta la saison suivante en compagnie d'un autre espoir des Whalers, Ray Ferraro. Lorsque ce dernier fut promu dans la LNH (pour y rester), Hoffman ne put garder le même rythme sans l'apport de Ferraro. Il fut toutefois rappelé le temps d'un match le 10 mars 1985 à Montréal, afin de remplacer Torrie Robertson, sous le coup d'une suspension. La saison suivante, c'est une blessure à Kevin Dineen qui permit à Hoffman de rester dans la LNH le plus longtemps, soit un total de six matchs consécutifs. Il put inscrire son premier (et unique) but et ajouta deux passes à sa fiche, avant d'être retrogradé à Binghamton ensuite.
Il passa la saison suivante exclusivement dans la AHL et participa au long parcours éliminatoire des Whalers, qui se firent éliminer en six matchs en finale de division face aux Americans de Rochester, qui remportèrent la Coupe Calder sept matchs plus tard contre le Canadien de Sherbrooke. Hoffman ne marqua que 2 buts et 2 passes en 13 matchs pendant ces séries.
La saison suivante, Hoffman se dirigea vers la IHL, avec les Spirits de Flint. Après deux saisons, malgré une moyenne de près d'un point par match, il s'envola vers l'Allemagne pour une équipe de 2e division. Il y joua une dernière saison avant de prendre sa retraite, quelques mois après la naissance de ... Mike Hoffman, #68 du Canadien.
Fiche en saison régulière dans la LNH : 9 matchs, 1 buts, 3 passes
Et il y a également un troisième Mike Hoffman, un défenseur celui-là, mais il ne put jamais atteindre la Ligue Nationale, se promenant un peu partout dans la LAH et la ECHL, en plus de trois saisons en Allemagne. Sa carrière s'étala entre 2000 et 2013.
Sources : hockeydb, wikipedia, La Tribune, 12 mars 1985
Ça fait un bail que j'ai pas effectué l'exercice «Goal DNA». Ce concept, que j'avais piqué à l'époque à un gars sur Twitter, consiste à retracer contre quel gardien tel joueur a marqué son premier but en carrière et continuer la chaine avec celui qui a marqué le premier but contre ce gardien et ainsi de suite. Quand j'ai découvert ça aux alentours de la saison 2017-18, je m'étais trouvé une nouvelle passion mais cette dernière s'est effritée assez vite quand je m'étais rendu compte que les chaînes aboutissaient souvent aux mêmes joueurs plus les années reculaient.
Comme il y avait moins d'équipes et surtout moins de gardiens durant l'époque des Original 6, il existe alors peu de différentes «souches» pour plusieurs joueurs.
Je rêve toujours pourtant d'en découvrir d'autres et les débuts de plusieurs recrues dans la LNH en ce début de saison sont une bonne raison pour replonger.
Aujourd'hui je reprends l'exercice avec nul autre que Juraj Slafkovsky.
Celui-ci fut intéressant malgré qu'il aboutit également à une souche commune que j'ai rencontré souvent, celle de Gus Bodnar/Ken McAuley, ces deux no-names qui se «déviergèrent» l'un l'autre en 1943 et terminèrent ainsi cette chaîne. La souche «Bodnar/McCauley» est une des plus communes avec celle de Eddie Gerard/Georges Vézina et celle de Joe Malone/Clint Benedict, deux chaînes remontant au premier soir d'activité dans la LNH. Vous pouvez les voir dans les liens cliquables au début du texte.
Ce que j'aime particulièrement de faire des Goal DNA c'est de voir les écarts plus ou moins gros entre ces buts. Comme par exemple ici le premier de Patrick Kane en 2007 contre José Théodore qui nous fait ensuite reculer 11 ans en arrière et nous fait revoir les Whalers de Hartford et Sami Kapanen. L'écart ensuite n'est que de quelques semaines avec le premier but de Kapanen, également une recrue cette année-là.
C'est aussi l'fun de voir qu'il y a du Canadien dans la chaîne d'un premier but d'un espoir des Canadiens.
En plus d'analyser le ratio Joueurs vedettes/Joueurs no-names, j'aime aussi compter combien on peut trouver d'équipes défuntes alors qu'on est servi ici avec les Whalers, Rockies et Golden Seals.
Voici pour finir quelques-uns de ces premiers buts que j'ai pu trouver:
Le prochain but, celui de Sami Kapanen, je crois bien l'avoir en partie dans ce vidéo retraçant ses meilleurs moment. Le gardien porte bien le #1 de Billington, le match était bien à Boston et Billington ne jouait plus avec les Bruins la saison suivante, dernière des Whalers à Hartford.
Avant ça... bien c'est assez difficile de trouver des vidéos.
Je continue notre tradition pas tellement annuelle de vous mettre à jour des changements qui se sont produits sur l'échiquier des équipes et des ligues mineures nord-américaines. Que ce soit des changements de noms, équipes d'expansion, des déménagements ou bien des équipes en suspens, il y a toujours du mouvement dans ce monde fascinant que sont les ligues mineures. Allons-y donc.
Firebirds de Coachella Valley (AHL)
Une nouvelle équipe d'expansion dans la AHL avec les Firebirds de Coachella Valley, qui agiront comme principal club-école du Kraken de Seattle. Les propriétaires du Kraken sont également les propriétaires de ces Firebirds dont Dan Bylsma sera le premier entraîneur-chef.
L'équipe était toutefois supposée débuter ses activités l'an dernier en même temps que le Kraken mais leur aréna n'étant pas encore terminé, le Kraken était temporairement affilié aux Checkers de Charlotte l'an passé lors de leur saison initiale. En fait, l'aréna des Firebirds n'est toujours pas complété au moment où on se parle et ils débuteront donc la saison à Seattle dans le même aréna que le Kraken jusqu'à la fin des travaux estimés au début décembre...
L'équipe évoluera alors dans la ville de Palm Desert en Californie, dans ce qu'on appelle la région de la vallée de Coachella, à quelques minutes du site où a lieu le célèbre festival musical «Coachella» à chaque année. Palm Desert, ville d'environ 50 000 habitants, est une des villes qui prospère le mieux aux États-Unis et où l'on anticipe une expansion rapide lors des prochaines années.
Comme la LNH, la AHL se retrouve donc ainsi avec un record de 32 clubs.
Wranglers de Calgary (AHL)
Ça c'est du pas pire chandail.
Le seul autre changement dans la Ligue américaine se situe plus au nord alors que le Heat de Stockton quitte la Californie pour venir cohabiter avec le club mère, les Flames de Calgary, qui partageront alors le Saddledome avec les nouveaux Wranglers de Calgary. Ces derniers tirent leur nom en honneur des anciens Wranglers de la WHL, équipe junior qui évolua à Calgary entre 1977 et 1987 avant de déménager à Lethbridge où ils sont toujours. Ils ont donc combiné l'identité des Wranglers avec celle des Flames, unissant leurs thématiques équestres et de feu, thème que les Flames avaient aussi adopté dans le passé.
Ghost Pirates de Savannah (ECHL)
Le seul changement dans la ECHL cette saison est l'arrivée d'une nouvelle équipe d'expansion avec les Ghost Pirates de Savannah, ville située dans l'état de la Géorgie, mais directement sur
la côte atlantique et très près de la frontière avec la Caroline du Sud. Les Ghost Pirates seront affiliés aux Golden Knights de Vegas.
Je trouve les chandails pas mal du tout, reste à voir si la teinte de vert sera pas trop gossante à l'oeil lors d'un match. Pas le pire que j'aie vu en tout cas. On peut pas dire que ça fait pas «East Coast»...
Southern Professionnal Hockey League (SPHL)
Histoire de bien faire les choses, notez qu'il n'y a pas de changement cette saison dans la SPHL, elle qui a atteint son sommet de 11 équipes depuis l'ajout des Bobcats de Vermillion County l'an dernier.
Bâtisseurs de Montcalm (LNAH)
La LNAH revient à 7 équipes pour la première fois depuis la saison 2016-17 avec l'arrivée des Bâtisseurs de Montcalm qui évoluent à St-Roch-de-l'Achigan. Je suis bien content car à chaque fois que je vais voir mon club de la LNAH le plus proche, les Marquis de Jonquière, c'est souvent contre le même adversaire, plus souvent qu'autrement les Petroliers du Nord, donc il y maintenant plus de chances que ce soit contre quelqu'un d'autre... Bonne chance aux Bâtisseurs et la LNAH pour la suite.
Seawolves du Mississippi (FPHL)
Passons maintenant à une autre ligue qui semble en santé avec la Federal Prospects Hockey League qui revient cette année à un nombre de 10 équipes, son plus haut sommet qu'elle avait atteint avant la Covid.
Premièrement, notons le retour en scène des Seawolves du Mississippi, qui eux renaissent après plus de 10 ans d'absence. L'incarnation précédente des Seawolves avait auparavant évolué dans la ECHL de 1996 à 2009, mais ce sont essentiellement les mêmes propriétaires qui ont maintenant ramené cette équipe dans la FPHL.
Fait assez spécial pour les Seawolves, leur entraîneur se nomme Phil Esposito... évidemment pas le même Phil que l'on connait mais un homonyme. Il y a un autre Phil Esposito... Ce deuxième Phil a évolué longtemps dans les mineures avant de devenir entraîneur dans la FPHL...
Le Mammoth d'Elmira (FPHL)
Ça c'est... quelque chose.
Suite au départ des Enforcers d'Elmira la saison dernière, une nouvelle équipe vient d'élire domicile dans cette ville de l'état de New York, le MAMMOTH! Je suis assez déçu de leur chandail par contre...
Normalement quand j'ai creusé aussi creux que la FPHL c'est ici que ça se terminerait.
Mais...
Western Professional Hockey League (WPHL) 2022 -
C'est pas mal passé sous le radar mais une nouvelle ligue mineure est née cette année avec l'arrivée (ou le retour) de la WPHL. Une ancienne ligue sous ce nom avait précédemment existé de 1996 à 2001 avant son absorption par la Central Hockey League. La nouvelle WPHL, se définissant comme ligue «Single A» en est présentement à ses premiers matchs mais selon le peu d'information que j'ai pu trouver, ça m'a tout l'air d'être une saison «d'essai» alors que le calendrier semble plutôt incomplet avec une seule équipe, les Millionnaires de Las Vegas, qui semble à l'affiche contre une poignée d'autres clubs de l'ouest américain comme les Raiders de Reno et les Vipers de Brockenridge au Colorado, un club senior d'une quelconque ligue du Colorado.
Bref ça m'a tout l'air d'être à suivre ce dossier de la WPHL... Ça m'a l'air assez boboche. Mais c'est pas moi qui va s'en plaindre!
Dean Charles Talafous est né le 25 août 1953 à Duluth au Minnesota. Il attira d'abord l'attention des radars de la LNH lors de son parcours avec les Badgers de l'Université du Wisconsin où il devint une légende, particulièrement lors du tournoi de la NCAA de 1973. Lors de la demi-finale, il marqua d'abord le but égalisateur avec 5 secondes à faire et ensuite le but en prolongation qui élimina Cornell. Il marqua ensuite le filet vainqueur lors de la finale contre Denver, ce qui mena au premier championnat national de l'histoire des Badgers. Talafous fut nommé joueur le plus utile de son équipe lors de ce tournoi. Ces exploits incitèrent les Flames d'Atlanta à le sélectionner en 4e ronde (53e au total) du repêchage de 1973.
Après une dernière saison universitaire, il débuta son parcours professionnel en 1974-75 avec les Flames, n'obtenant qu'un but et 4 passes en 18 matchs avant d'être rétrogradé dans la Ligue centrale avec les Knights d'Omaha. Quelques semaines plus tard, les Flames préférèrent améliorer leur défensive et se départirent ainsi rapidement de leur jeune espoir en l'envoyant aux North Stars en retour du défenseur Barry Gibbs (à ne pas confondre avec Barry Gibb, un des membres des Bee Gees).
Talafous termina donc la saison 74-75 dans son état natal du Minnesota, et finira l'année avec une fiche combinée de 9 buts et 21 passes pour 30 points. Ce grand et costaud joueur de centre jouera 3 autres saisons avec les North Stars, dont sa meilleure en carrière en 1976-77 où il obtint 22 buts et 27 passes. Il fut également membre de l'équipe américaine lors de la première édition de la coupe Canada en 1976.
Devenu agent libre à l'été 1978, il signa alors avec les Rangers où il devint davantage un spécialiste défensif et un tueur de pénalités. Jusque-là épargné par les blessures, Talafous commença toutefois à subir des maux de cou récurrents durant cette première saison à New York. Ces maux l'empêchèrent d'ailleurs de participer aux séries de 1979 alors que les Rangers se rendirent jusqu'à la finale contre Montréal. Il ne put jouer ensuite que 55 et 50 matchs respectivement lors des deux saisons suivantes, amassant à chaque fois une récolte de 30 points.
Pendant ce temps, les Nordiques se retrouvaient en fâcheuse position avec leur capitaine Robbie Ftorek, lui qui était aux prises avec des problèmes d'impôts qui le forcèrent à demander un échange vers une équipe américaine avant le 31 décembre 1981. Le cas échéant, il se serait retrouvé avec le fisc des deux pays où il avait résidence à ses trousses, et aurait même risqué de devoir déclarer faillite. En plus de cette distraction, Ftorek était cher payé (250,000$ par année pour encore 3 saisons) et n'avait alors récolté qu'un seul but en 19 matchs. Les Nordiques exaucèrent donc son vœu sans trop de regrets et l'échangèrent le 30 décembre 1981 aux Rangers en retour de Jere Gillis et Dean Talafous.
Ces deux derniers se rapportèrent donc à Québec pour leurs tests médicaux. Cependant, Talafous refusa ensuite de se joindre au fleurdelisée et surprit tout le monde en annonçant sa retraite. Il expliqua sa décision selon quoi il n'avait rien contre la
ville ou l'organisation. Il aurait simplement aimé avoir l'assurance des
Nordiques d'un nouveau contrat à la fin de la saison, ce que la
direction n'était pas prête à lui consentir. N'ayant pas envie de risquer
inutilement sa santé fragile depuis ses maux de cou, en plus de
déraciner sa famille pour une demie-saison incertaine à Québec, il opta
de simplement prendre sa retraite. Il avait alors une fiche de 104 buts
et 154 passes pour 258 points en 497 matchs dans la LNH.
L'échange fut donc mis en suspens et ni Ftorek ni Gillis ne purent initialement jouer avec leur nouvelle équipe avant que la situation ne se règle. Les Rangers prétendaient que la transaction avait été faite de bonne foi et qu'ils n'étaient pas responsables des volontés de Talafous. Ils refusèrent donc d'acquiéser aux demandes des Nordiques pour un joueur à substituer à la place de Talafous. Ftorek et Gilles purent finalement reprendre l'action après quelques jours mais l'échange demeura incomplet pendant plusieurs semaines. C'est finalement au début du mois de mars que le président de la LNH John Ziegler trancha en faveur des Nordiques et annonça que l'attaquant Pat Hickey prendrait le chemin de Québec à la place de Talafous.
Cependant, les Nordiques n'étaient pas encore sortis du bois. Hickey refusa également de se rapporter à Québec, un refrain qu'ils entendront d'ailleurs de plus en plus lors des dix années suivantes. Hickey expliqua lui aussi que ce n'était rien contre la ville et l'organisation, mais qu'il qualifiait cette entente comme illégale selon la convention collective et qu'il ne devait pas avoir à «payer» pour la retraite de Talafous. Il voulait même intenter une poursuite contre la LNH et Ziegler. Les Nordiques eux, n'avaient alors comme seuls pouvoir que de suspendre Hickey.
Mais après une rencontre à New York entre Hickey, son agent Alan Eagleson, Ziegler et le DG des Rangers, Hickey accepta finalement de se rapporter à Québec le 16 mars 1982.
Ancien marqueur de 40 buts avec les Rangers en 1977-78, l'étoile de Hickey avait pas mal pâli depuis, étant échangé aux Rockies du Colorado et ensuite les Maple Leafs avant de revenir à New York. Les Nordiques étaient d'ailleurs sa troisième de la saison. Il ne jouera que 7 matchs (1 passe) avec eux pour clore la saison et ensuite 15 matchs en séries où il obtint 1 but et 4 passes. Il sera ensuite échangé aux Blues durant l'été 1982 en retour de Rick Lapointe.
Pour sa part, Dean Talafous connut une longue carrière d'entraineur après sa retraite comme joueur, d'abord avec l'Université du Minnesota de 1982-83 à 1988-89 et ensuite avec l'Université du Wisconsin-River Falls jusqu'en 1996. Il mena ces derniers au championnat de 3e division de la NCAA en 1994. Il prit ensuite le cap de l'Alaska avec l'Université d'Anchorage de 1996 à 2001.
Sources: Talafous Is Retiring With No Regrets After Trade, NY Times, 4 janvier 1982 Robbie Ftorek était totalement lavé, Le Soleil, 4 janvier 1982 Talafous change d'idée, Le Soleil, 4 janvier 1982 Hickey à Québec, aujourd'hui, Le Soleil, 9 mars 1982 Pat Hickey tient son bout, Le Soleil, 10 mars 1982
Lorsque Mark Lofthouse est arrivé avec l’équipe junior de sa ville en 1974-75, les Bruins de New Westminster, celle-ci était sur une lancée. À sa première année, elle atteignit (un peu par surprise) la finale de la Coupe Memorial. Elle en fit de même à sa deuxième et à sa troisième année. C’est d’ailleurs au cours de cette dernière que les Bruins remportèrent leur premier titre. Ils en remportèrent un autre l’année suivante, mais à ce moment, Lofthouse n’y était plus. Le compteur de 36, 68 et 54 buts avait été repêché par les misérables Capitals en deuxième ronde du repêchage de 1977.
Il est d’ailleurs somme toute étonnant de constater que pour une équipe dominante (quatre finales de la Coupe Memorial de suite, dont deux titres), il y eut certains joueurs qui connurent une carrière honnête, voire enviable, comme Barry Beck, Stan Smyl et John Ogrodnick, mais aucun ne s’est même approché du Temple de la renommée.
Pour en revenir à Lofthouse, la faiblesse des Capitals lui permit de jouer 18 matchs dans la LNH dès sa première année professionnelle, après des passages dans la Ligue centrale et dans la Ligue américaine.
Cette saison 1977-78 fut à l’image de ce qui allait suivre, alors qu’il fit de nombreux allers-retours entre Hershey et Washington. Selon Lofthouse, malgré les difficultés de l’équipe, il n’eut jamais vraiment l’occasion de se faire valoir. Selon ses souvenirs, lorsqu’il arriva avec l’équipe, la moyenne d’âge était élevée, au-dessus de 30 ans, et son intégration au reste du groupe fut difficile. Les vétérans, avec un contrat à un volet, étaient favorisés par rapport à lui, qui avait un contrat à deux volets et qui pouvait être retourné dans les mineures et générer des économies. De plus, en tant que joueur offensif, il était pénalisé en étant cantonné au quatrième trio dans une équipe au talent limité.
En vérifiant ces affirmations, on constate qu’au cours des quatre saisons où il a joué avec les Caps, ceux-ci ont eu respectivement 6, 5, 5, et 7 joueurs de 30 ans et plus. Ceci inclut même des joueurs qui n’ont joué qu’une poignée de matchs et pour la plupart, ils étaient beaucoup plus près de 30 ans que de 39. Difficile de voir comment on peut ainsi arriver à une moyenne de 30 ans…
Peut-être que le tout avait plus à voir avec son coup de patin déficient. De plus, celui qui a été surnommé "Hollywood" était très soucieux de son image. Il passait son temps à se peigner et avait l’habitude de se regarder dans les baies vitrées avant les matchs. Un soir à Hartford, il avait passé tellement de temps à regarder dans les estrades qu’il avait trébuché devant la Zamboni pendant l’échauffement. Sa blessure lui a finalement fait rater quatre matchs. Pas exactement la meilleure façon de s’intégrer au groupe…
Sa difficulté à s’établir avec Washington est d’ailleurs soulignée par le fait qu’en quatre fractions de saison qu’il y a passées, il a porté quatre numéros différents. Le dernier de la série fut le huit. C’est pourquoi il a averti Alexander Ovechkin que le jour où ils retireront leur numéro commun, il aimerait être présent.
Le passage de Lofthouse à Washington n’a toutefois pas été que négatif. Le 9 décembre 1978, il a réussi un tour du chapeau. Ce fait saillant n’a d’ailleurs pas été réalisé n’importe où, mais bien chez lui, à Vancouver, contre les Canucks. Par contre, cet exploit devant environ 300 parents et amis a failli ne jamais avoir lieu. En première période, alors qu’il était au banc et qu’il avait retiré son gant, son coéquipier Guy Charron sauta sur glace en se donnant un élan avec son patin sur le banc. Le problème était que la main de Lofthouse s’est retrouvée ainsi sous le patin de Charron. Avec du sang aussitôt répandu un peu partout, Lofthouse dut passer à "l’atelier de couture". Il put malgré tout revenir au jeu en deuxième période, où bien qu’il avait de la difficulté à tenir son bâton, il compta deux buts, auxquels il en ajouta un troisième en troisième période. Suite à cette performance qui permit aux Capitals de battre les Canucks 7-5 et de porter leur fiche à un mirobolant 7-17-4, Lofthouse fut retourné aux Bears de Hershey dans la Ligue américaine…
En juillet 1981, après avoir remporté le championnat des pointeurs de la Ligue américaine avec Hershey, l’aventure de Lofthouse avec les Capitals prit fin lorsqu’il fut échangé aux aussi misérables Red Wings, contre le gardien Al Jensen. Alors que Jensen remporta le Trophée William Jennings avec Pat Riggin en 1983-84 avec les Caps, Lofthouse ne joua que 40 matchs en deux ans avec les Wings.
Il a par la suite appartenu aux Kings et aux Flyers, mais il n’a jamais joué d’autres matchs dans la LNH. Il a toutefois remporté la Coupe Calder en 1987-88. Curieusement, c’est avec Hershey, maintenant affilié aux Flyers, qu’il ajouta ainsi à son palmarès.
Celui qui a joué au total 181 matchs dans la grande ligue est ensuite retourné dans son coin de pays, à Vancouver, pour devenir agent d’immeubles, travail qu’il pratique toujours. Ironique, pour un type qui s'appelle "Lofthouse"...
Sources:
Reid, Ken, Hockey Card Stories, ECW Press, Toronto, 2014, pages 154 à 156;
"J’estime être un des trois meilleurs de la ligue" de Tom Lapointe, 3 janvier 1986, La Presse, page S6.
"Checking In With Mark Lofthouse" de John Sparenburg, October 20, 2021, (hersheybears.com),
L'an dernier, on a été choyé au niveau des statistiques dans la LNH alors qu'il y a eu un certain boost offensif avec 8 joueurs ayant dépassé le plateau des 100 points en plus de 4 marqueurs de 50 buts et plus. La dernière fois où il y en a eu autant était en 1995-96 avec 12 joueurs dont Mario Lemieux au premier rang avec 161 points, et aussi la dernière saison de 100 points de Wayne Gretzky avec 102 points lors de sa dernière saison à Los Angeles avant d'être échangé en fin d'année à St.Louis.
Les marqueurs de 100 points étaient évidemment plus communs durant les années 70, 80 et 90. Mais qu'en était-il des décennies avant? Et bien il fallut attendre jusqu'à la saison 1968-69 pour voir un premier joueur récolter 100 points en une seule saison lorsque Phil Esposito des Bruins fut le premier à accomplir ce fait le 2 mars 1969 lors d'un match contre les Penguins. L'expansion de 1967 et le fait que la saison était alors montée à 76 matchs fit en sorte de faciliter la tâche à toute une pléiade de stars dans les années 70 et les autres subséquentes. Esposito termina sa saison avec un record de 126 points, tandis que deux vedettes de longues dates, Bobby Hull (107) et Gordie Howe (103), franchirent eux aussi ce plateau pour la première fois.
C'était la première et la seule saison de 100 points de Howe dans la LNH, malgré qu'il en obtint 2 autres dans l'AMH. Il a toutefois passé bien près de le faire bien avant tout le monde en 1952-53, alors qu'il avait terminé la saison à 95 points. En fait, bien des joueurs étaient passés proche dans le passé, dont Hull et son coéquipier Stan Mikita qui avaient autrefois connu des saisons de 97 points. Dickie Moore en a eu 96 en 1958-59 et Bernard Geoffrion en a aussi eu 95 en 1960-61. Mais après les années 60, la porte était désormais grande ouverte et on observa plus de 50 saisons de plus de 100 points uniquement durant les années 70 avec des joueurs devenus quelque peu obscurs depuis tels que Blaine Stoughton,Mike Rogers et Bob MacMillan.
En fait la vérité est que la LNH était plutôt en retard à ce niveau comparativement aux autres ligues professionnelles de l'époque. Je sais qu'on parle ici des mineures mais je vous présente aujourd'hui les véritables premiers marqueurs de 100 points avant la LNH.
En fait, c'est juste un prétexte pour parler d'autres ligues car j'aime assez creuser dans les profondeurs de hockeydb et eliteprospects...
On va y aller en ordre décroissant de tous ceux qui l'on fait en premier dans leur ligue respective avant Esposito et compagnie.
Central Hockey League (CHL) Alain Caron et Jeannot Gilbert - 1963-64
On commence en force avec 2 québécois, tous les deux originaires du Saguenay-Lac-St-Jean en plus.
Originellement une ligue de développement gérée par la LNH du nom de la Central Professionnal Hockey League (avant de se renommer sous le nom Central Hockey League en 1968), la CHL débuta ses activités en 1963-64.
Un grand voyageur et une légende des ligues mineures, Alain Caron s'amena dans la CPHL avec les Braves de St.Louis, club affilié aux Black Hawks de Chicago, où il avait justement Phil Esposito comme coéquipier. Il explosa avec 77 buts et 48 passes pour 125 points. Il jouera ensuite pour plusieurs équipes, dont brièvement le Canadien (2 matchs) et les Seals d'Oakland, en plus de faire son tour dans plusieurs autres ligues comme la AHL, WHL et l'AMH dont 3 saisons avec les Nordiques. Il termina sa carrière en 1975-76 avec les fameux Jaros de la Beauce, avec qui il obtint 78 buts en une saison...
Pour sa part, Jeannot Gilbert était un adversaire de Caron avec les Bruins de Minneapolis et obtint de belles statistiques arrondies de 50 buts, 50 passes pour 100 points durant cette même saison 1963-64. Il joua plus tard pour les Bruins, longtemps pour les Bears de Hershey et finalement aussi les Nordiques, où il était coéquipier de Caron de 1973 à 1975.
Eastern Professional Hockey League (EPHL) Orval Tessier (1959-60)
Avant la CPHL discuté plus haut, il y avait la EPHL qui fut la première ligue de développement opérée par la LNH. Cependant, on jugea que ses clubs évoluaient dans de trop petits marchés pour du hockey professionnel et la ligue fut dissoute en 1963, laissant la place à la CPHL l'année suivante.
Lors de sa première saison d'opération en 1959-60, on retrouva 5 marqueurs de plus de 100 points. Je vais me concentrer seulement sur Tessier ici mais je vous les liste ici quand même par souci de finition; Silvio Betto (101), Bob Courcy (102), Billy Carte (102), Tom McCarthy (108) et finalement le meneur, Orval Tessier avec 126 points.
Largement reconnu pour son travail d'entraîneur, avec les Remparts de Québec et les Royals de Cornwall, en plus de quelques saisons comme entraîneur-chef des Blackhawks, Orval Tessier jouait alors pour les Frontenacs de Kingston. Cela lui valu d'être rappelé par les Bruins l'année suivante. Il joua un 32 matchs à Boston (fiche de 3-4-7) avant de revenir à Kingston l'année suivante et récolter un autre bon 114 points. Il termina sa carrière dans la EHL en connaissant une autre saison de 100 points (60-58-118) avec les fameux Comets de Clinton.
International Hockey League (IHL) Leo Richard (1949-50)
Je croyais avoir un autre québécois à la liste mais finalement non, Leo Richard est plutôt originaire de Campbell's Bay en Ontario.
Ayant longtemps roulé sa bosse dans la AHL, EHL et USHL, Richard joignit les rangs des Mercurys de Toledo de la toute jeune IHL en 1947, alors que la ligue n'en était qu'à sa troisième saison d'existence et était alors davantage une ligue semi-pro que totalement professionnelle. En 1949-50, Richard termina premier pointeur de la ligue et le premier marqueur de 100 points de cette ligue avec une fiche de 47 buts et 61 passes pour 108 points.
Il joua ensuite pour différents clubs de la région de Toledo jusqu'à sa retraite en 1958.
United States Hockey League (USHL) George "Bus" Agar (1947-48)
La USHL débuta ses activités en 1945 et avait pour but de faire revivre l'ancienne American Hockey Association (1926-1942) qui avait dû fermer ses portes durant la 2e guerre mondiale. Cette ligue dura jusqu'en 1951.
Le premier «100'er» (j'ai pas vraiment de meilleur terme) de la USHL fut George «Bus» Agar en 1947-48 qui termina avec 43 buts, 69 passes pour 112 points, le premier et le seul cette saison-là à franchir ce plateau.
Je n'ai pas réussi à découvrir grand chose sur ce joueur. J'aurais aimé vous en dire plus sur son surnom «Bus» mais je m'avoue vaincu. Originaire de Saskatoon, il roula longtemps sa bosse dans tous les niveaux possibles de son époque. Il devint plus tard entraineur des Blades de Saskatoon dans les années 60.
American Hockey League (AHL) Carl Liscombe et Cliff Simpson (1947-48)
On passe maintenant à la Ligue américaine où deux joueurs franchirent le plateau des 100 points pour la première fois de cette ligue en 1947-48.
Le premier, Carl Liscombe avec 50 buts et 68 passes pour 118 poins, en 68 matchs avec les Reds de Providence. Liscombe était auparavant un joueur clé avec les Red Wings, jouant avec eux de 1937 à 1946. Il a même obtenu une saison de 73 points avec eux en 1943-44, ce qui le plaçait au 4e rang des compteurs de la ligue. Il gagna également la coupe avec Detroit en 1943 et la Coupe Calder en 1949 avec Providence.
Le deuxième était Cliff Simpson des Capitals d'Indianapolis avec qui il amassa 48 buts et 62 passes pour 110 points. Simpson était aussi un ancien des Red Wings, mais seulement durant l'espace de 8 matchs. Il termina sa carrière en 1952 avec les Flyers de St.Louis de cette même AHL.
Western Hockey League (WHL/PCHL) Andy Clovechok (1945-46)
La Western Hockey League, à ne pas confondre avec l'actuelle ligue junior du même nom, fut créée en 1952 après que la Pacific Coast Hockey League ait simplement changé de nom. Les origines de la PCHL remontent à plus loin alors qu'elle avait existé sous 2 autres incarnations avant son retour sur la scène en 1944.
Andy Clovechok fut un membres inauguraux des premiers Canucks de Vancouver, équipe qui débuta dans la PCHL en 1945 et qui y évolua jusqu'en 1970 lors de l'arrivée de la LNH dans cette ville. Lors de cette première saison des Canucks, Clovechok, un fils d'immigrants originaires de Slovaquie, obtint 56 buts et 47 passes pour 103 points en 53 matchs. Il joua pour les Canucks jusqu'en 1947, suite à quoi il prit le chemin d'Edmonton pour jouer au niveau senoir et ensuite à Kamloops où il s'établit jusqu'à sa mort. Il fut membre de la direction des Blazers au niveau junior pendant de nombreuses années.
Eastern Hockey League (EHL) Ab Collings (1939-40)
Et finalement, le premier marqueur de 100 points, du moins à ma connaissance, fut un certain Ab Collings dans la Eastern Hockey League.
La longue histoire de la EHL débuta en 1933 alors qu'elle portait le nom de Eastern Amateur Hockey League. Elle changera pour Eastern Hockey League en 1954 après un arrêt d'une saison. C'est cette ligue qui est à l'origine des Jets de Johnstown et de plusieurs des histoires relatées dans Slap Shot. La ligue ferma ses portes en 1973 et se divisa en deux autres ligues, la North American Hockey League et la Southern Hockey League.
C'est donc (jusqu'à preuve du contraire) Ab Collings qui dépassa en premier le plateau des 100 points lorsqu'il obtint 42 buts et 59 passes pour 101 points lors de la saison 1939-40 avec les Rovers de New York. Collings gradua ensuite dans la AHL où il joua quelques saisons avant de finir sa carrière dans la PCHL en 1949.
Donc rendu à ce stade, je n'ai pas trouvé de traces d'un autre joueur ayant récolté 100 points avant Collings. Il faut dire que la plupart des ligues ne jouaient auparavant qu'entre 30 et 50 matchs par saison. La EHL venait d'ailleurs de passer de 52 à 61 matchs lors de cette saison 1939-40. Au même moment, la LNH ne jouait toujours que 48 matchs, la AHL 54 et l'AHA (American Hockey Association) oscillait aussi entre 48 et 52 matchs.
Donc sur ce, je dis bravo à Ab Collings ou du moins ses descendants...